Lina Wertmüller

Lina Wertmüller
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Lina Wertmüller en 2000.
Nom de naissance Arcangela Felice Assunta Wertmüller von Elgg Spanol von Braueich
Naissance
Rome, Italie
Nationalité  Italienne
Décès (à 93 ans)
Rome
Profession réalisatrice de cinéma, scénariste
Films notables Mimi métallo blessé dans son honneur
Film d'amour et d'anarchie
Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été

Lina Wertmüller (/ˈliːna vertˈmyller/[1]), née le à Rome et morte dans la même ville le est une scénariste et réalisatrice de cinéma italienne.

Lina Wertmüller est surtout connue pour avoir réalisé, au cours des années 1970, une série de films satiriques comme Mimi métallo blessé dans son honneur, Film d'amour et d'anarchie, Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été et Pasqualino. Ce dernier film lui permet de marquer l'histoire du cinéma en devenant la première femme à recevoir une nomination à l'Oscar de la meilleure mise-en-scène.

En 2019, l’Académie des arts et sciences du cinéma lui décerne un Oscar d'honneur pour l'ensemble de son œuvre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lina Wertmüller est née Arcangela Felice Assunta Wertmüller von Elgg Spanol von Braueich en 1928 à Rome[2],[3],[4] de Federico, un avocat de Palazzo San Gervasio issu d'une famille catholique suisse et de Maria Santamaria-Maurizio, née à Rome. Enfant rebelle, renvoyée de plusieurs écoles catholiques, elle devient institutrice avant de se lancer dans une carrière artistique. Elle est une des assistantes de Federico Fellini sur le film Huit et demi, grace à une amie d’école et actrice, Flora Carabella, qui la présente à son mari, Marcello Mastroianni[4]. En 1963, elle réalise son premier film, Les Basilischi[4], une œuvre d'inspiration néo-réaliste. Présenté au festival de Locarno, Les Basilischi y est primé[4] : il reçoit le trophée de la Nacelle d'argent.

Tout au long des années 1960, Lina Wertmüller réalise une série de longs-métrages dont le film à sketches Questa volta parliamo di uomini ainsi que deux comédies musicales mettant en vedette la chanteuse Rita Pavone : Rita la zanzara et Non stuzzicate la zanzara. C'est sur ce film qu'elle travaille pour la première fois avec Giancarlo Giannini, qui deviendra son acteur fétiche. Durant cette période, elle s'essaye au western spaghetti en coréalisant avec Piero Cristofani, et sous le pseudonyme de Nathan Wich, Belle Starr. Elsa Martinelli y incarne la célèbre hors-la-loi. C'est cependant le film Mimi métallo blessé dans son honneur, présenté en 1972[4], qui la fait vraiment connaitre au public international[4]. Provocante satire visant tant la mafia que les mœurs siciliennes, le film met en vedette Giancarlo Giannini et Mariangela Melato. Wertmüller poursuit dans la même veine, et avec le même duo, avec Film d'amour et d'anarchie, une fable politique se déroulant en Italie durant la montée du fascisme. Le film vaut à Giancarlo Giannini de recevoir le prix d'interprétation masculine au festival de Cannes en 1973.

L'année suivante, toujours avec le tandem Giannini / Melato, elle présente un de ses films les plus célèbres, Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été, une comédie satirique où se côtoient guerre des sexes et lutte des classes. Suit Pasqualino, qui aborde le thème de la survie dans les camps de concentration. En 1977, le film est nommé aux Oscars à quatre reprises et permet à Lina Wertmüller de devenir la première femme nommée pour l'Oscar de la mise en scène[5], qui sera finalement décerné à John G. Avildsen pour Rocky. Par ailleurs, Pasqualino suscite une controverse. Dans un article intitulé Survivre publié dans le magazine New Yorker en , le psychanalyste Bruno Bettelheim, lui-même survivant des camps, critique l'ambiguïté du film[6] qui engendre de vifs débats dans le monde universitaire et de la critique[7].

En 1978, Lina Wertmüller réalise un film canado-italien, La Fin du monde dans notre lit conjugal, mettant encore une fois Giancarlo Giannini en vedette, cette fois-ci flanqué de Candice Bergen. Le film n'a pas le même impact que les œuvres précédentes.

Après D'amour et de sang en 1978, elle s'éloigne du cinéma, ne réalisant qu'un documentaire pour la télévision, È una domenica sera di novembre (it) en 1981. Elle revient au cinéma en 1983 avec Scherzo del destino in agguato dietro l'angolo come un brigante da strada, une comédie qu'elle coscénarise avec Agenore Incrocci et qui met en vedette Ugo Tognazzi. En 1985, elle réalise sa seule œuvre totalement dramatique, Camorra, drame social portant sur les ravages causés par la mafia, seul de ses films qui ne soit pas teinté de comédie[4].

En 1987, elle a été filmée par le cinéaste français Gérard Courant pour son anthologie cinématographique Cinématon.

Par la suite, elle continue à tourner, travaillant parfois pour la télévision et proposant des films incorporant humour et critique sociale. En 2019, à l'âge de 91 ans, elle reçoit un Oscar d'Honneur[4] pour l'ensemble de sa carrière lors de la cérémonie des Governors Awards à Los Angeles. Greta Gerwig et Jane Campion (toutes deux nommées par le passé à l'Oscar de la meilleure direction également), ainsi que Sophia Loren lui rendent hommage dans leurs discours de présentation, et Isabella Rossellini traduit spontanément à l'assemblée son discours de remerciement lors duquel elle suggère de rebaptiser Oscar avec un nom féminin Anna[8].

Lina Wertmüller est morte à Rome le [9],[10].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisatrice[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision (téléfilms)[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en italien standard retranscrite selon la norme API.
  2. (it) Cecilia Causin, « Wertmüller, Lina », sur Encyclopédie Treccani, (consulté le ).
  3. (it) Giorgio Dell'Arti et Massimo Parrini, Catalogo dei viventi 2009 - voce Wertmüller Lina, Venezia, Marsilio Editori, (ISBN 978-88-317-9599-9)
  4. a b c d e f g et h Jean-Luc Douin, « La cinéaste italienne Lina Wertmüller est morte », sur Le Monde,
  5. (en-GB) Silvia Pingitore, « The first woman nominated for Best Director in 1977: interview with Academy Honorary Award winner Lina Wertmüller », sur the-shortlisted.co.uk, (consulté le )
  6. Philippe Valon, « Survivre à la destruction : une passion », sur cairn.info
  7. (en) Josette Déléas, Lina Wertmüller, Trafford Publishing, (ISBN 978-1-4251-2755-8, lire en ligne), p. 30
  8. (en) « 2019 Governors Awards », sur Oscars.org | Academy of Motion Picture Arts and Sciences, (consulté le ).
  9. (it) Maurizio Porro, « Scompare la regista di «Mimì metallurgico...» e di altri film cult », sur Corriere della Sera, (consulté le )
  10. « Italie : décès de Lina Wertmüller, 1ère réalisatrice nommée aux Oscars », sur RTBF Culture, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]