Laure Surville

Laure Surville
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Laure BalzacVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
LelioVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Bernard-François Balzac (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Anne-Charlotte-Laure Sallambier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Eugène-Auguste-Georges-Louis Midy de la Greneraye Surville (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Jeanne de Surville (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Laure Surville
Signature
Tombe dans le cimetière Carnot de Suresnes. Dans la même sépulture est inhumé le peintre Pierre Carrier-Belleuse, dont l'épouse était la petite-fille de Laure Surville.

Laure Surville, née Laure Balzac le à Tours et morte à Paris 9e le [1], est une femme de lettres française.

Sœur préférée de l'écrivain Honoré de Balzac, elle a publié une biographie de ce dernier après sa mort, Balzac, sa vie et ses œuvres d’après sa correspondance[2]. Elle a aussi écrit des textes qui ont servi de base à certains romans de Balzac « écrits à quatre mains ». C'est le cas du Voyage en coucou, que Balzac transforme en : Un début dans la vie, paru en feuilleton dans la revue La Législature sous le titre Le Danger des mystifications en 1842, puis en 1845 dans la deuxième édition Charles Furne de La Comédie humaine, classé dans les Scènes de la vie privée.

Biographie[modifier | modifier le code]

Laure de Balzac enfant.

Laure Balzac a commencé sa carrière d’auteur en écrivant sous le pseudonyme de « Lelio », pour des magazines littéraires pour enfants. Elle a ensuite publié sous le nom de « Laure Surville », où elle a exprimé le sentiment équivoque qu’elle ressentait envers le statut des femmes écrivains mariées. Dans la galerie des portraits de femmes de La Comédie humaine, elle représente la droiture et la sagesse. On reconnaît des parcelles de sa personnalité dispersées dans Eugénie Grandet, mais aussi Marguerite, la fille aînée de Balthazar Claës dans La Recherche de l'absolu[3].

Balzac rend un hommage appuyé à sa sœur pour sa nouvelle Le Voyage en coucou[4], dont il s'inspira pour son roman Un début dans la vie. Et Laure Surville publiera plus tard sa nouvelle initiale sous la signature de Laure en 1854. L'écrivain dédie ainsi Un début dans la vie (1842) à sa sœur :

« À Laure. Que le brillant et modeste esprit qui m'a donné le sujet de cette scène en ait l'honneur. Son frère[5],[6]. »

Critique et admiratrice de l’œuvre de son frère dont elle fut la confidente intime, elle a édité, après sa mort, plusieurs ouvrages où elle a dissipé les idées fausses qui se répandaient sur l'« originalité » de celui-ci.

Elle est enterrée au cimetière Carnot de Suresnes[7].

Vie conjugale[modifier | modifier le code]

Le [8], Laure Balzac épouse un polytechnicien, ingénieur des ponts et chaussées : Eugène-Auguste-Georges-Louis Midy de la Greneraye[9]. Né le , fils de Catherine Allain dite Surville, actrice, et fils naturel d’Auguste Louis Eugène Midy de la Greneraye (mort le ). Il est reconnu des œuvres de son frère décédé par Louis Emmanuel Midy d'Andé, qui constitua une rente en faveur de la mère et du fils naturel. Un jugement du 14 ventôse an II () lui avait reconnu le droit de succéder à son père décédé[10]. Il est connu pour avoir réalisé le premier pont suspendu de Suresnes (1842)[11],[12],[13], habitant d'ailleurs la ville[14]. Honoré de Balzac s'est inspiré de son beau-frère pour introduire dans Le Curé de village le personnage d'un ingénieur des ponts-et-chaussées (Grégoire Gérard[15]) découragé par le service de l’État[16]. En « témoignage de l'affection de son beau-frère » Honoré de Balzac lui dédicace son roman La Vieille Fille.

De son mariage naissent trois filles. La première, Sophie Surville, née en 1823, deviendra la femme de Jacques Mallet[17]. La troisième, Valentine, épouse l'avocat Louis Duhamel (1830-1897)[18].

Adaptation à l'écran[modifier | modifier le code]

Le personnage de Laure est interprété par Danièle Ajoret dans le téléfilm : Un grand amour de Balzac ; réalisé par Jacqueline Audry et Wojciech Solarz, sorti en 1973, adapté de la biographie d'Honoré de Balzac.

Hommage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris, acte de décès n°89 dressé le 05/01/1871, vue 12 / 33
  2. , Paris, Librairie Nouvelle Jaccottet, Bourdilliat & Cie, 1858, réimprimée en 2005 aux éditions de L’Harmattan, (ISBN 2747581888)
  3. Honoré Balzac, La Recherche de l'absolu, Librairie générale française, (ISBN 2-253-09637-7 et 978-2-253-09637-5, OCLC 41390331, lire en ligne)
  4. Un coucou, selon le Dictionnaire de l'Académie (1835), est une voiture publique à « quatre à six places, parfois plus, qui parcourt les environs de Paris ».
  5. Gégard Macé, préface de Un début dans la vie, Folio-classique n°3808, Paris, 2003, p. 17
  6. Selon Pierre Barbéris, note sur Un début dans la vie, Folio classique N° 3808 p. 261, elle lui a fourni plus qu'un sujet, mais une véritable intrigue comme on peut le constater dans sa publication du texte d'origine.
  7. Philippe Landru, « Suresnes (92) : cimetière ancien », sur landrucimetieres.fr, (consulté le )
  8. Archives de Paris en ligne, mariage de Laure Balzac avec Eugène-Auguste-Georges-Louis Midy de la Greneraye, Paris ancien 7e
  9. André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette Livre, 1965, p. 54-56. Voir généalogie d'Eugène MIDY de La GRENERAYE dit Surville sur le site internet Geneanet. Voir également André BRUNOT, « Documents relatifs à un ingénieur des Ponts et Chaussées beau-frère d'Honoré de Balzac », revue PCM, 1980-3, pp. 53-54.
  10. Archives de Villeparisis : http://villeparisis-histoire.over-blog.com/article-histoire-de-villeparisis-eugene-midy-de-la-greneraye-dit-surville-75195398.html
  11. « Pont de Suresnes - 1842 », sur www.art-et-histoire.com, Base d'ouvrages en service ou construits au XIXe siècle en France (consulté le ).
  12. Philippe Barthelet, Les écrivains et les Hauts-de-Seine, Cyrnéa éditions, 1994, p. 69.
  13. Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, 1989, p. 157.
  14. Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Que la lumière soit... », Suresnes Mag n°311,‎ , p. 40-41 (lire en ligne).
  15. Anatole Cerfberr et Jules Christophe, Répertoire de la Comédie humaine de H. de Balzac, Calmann-Lévy, s. d. (p. 185-254).
  16. Georges Ribeill, La révolution ferroviaire, Paris, Belin, 1993, p. 433.
  17. André Maurois, p. 174 et 648
  18. André Maurois, p. 174, et 578-580.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Balzac, sa vie et ses œuvres d’après sa correspondance, Paris, Librairie Nouvelle Jaccottet, Bourdilliat & Cie., 1858, réimprimé aux éditions de l’Harmattan, Paris, 2005 (ISBN 2747581888)
  • Le Compagnon du foyer, Paris, Giraud, 1854
  • Les Rêves de Marianne, Paris, Calmann-Lévy, 1878
  • Les Femmes de Honoré de Balzac, Paris, Janet, 1851
  • Lettres à une amie de province (1831-1837), Paris, Plon, 1932

Sources[modifier | modifier le code]

  • Pierre Barbéris, Le Monde de Balzac, Arthaud, 1973.
  • Jean-Louis Dega, La vie prodigieuse de Bernard-François Balssa, père d'Honoré de Balzac. Aux sources historiques de la Comédie humaine, Rodez, Subervie, 1998.
  • Juanita Helm-Floyd, Les Femmes dans la vie de Balzac, Paris, Plon, 1926.
  • Édith Marois, « Les relations entre Laure Surville et son frère Honoré... de Balzac», Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, tome 24, 2011, p. 67-83.
  • André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette livre, Paris, 1965.
  • Christine Planté, La Petite Sœur de Balzac, Paris, Seuil, 1989.

Liens externes[modifier | modifier le code]