Langues au Brésil

Langues au Brésil
Langues officielles portugais
Langues principales portugais
Langues régionales allemand, italien
Langues indigènes Langues amérindes du Brésil
Principales langues immigrantes allemand, italien, japonais, polonais, espagnol
Principales langues étrangères anglais, espagnol
Langues des signes langue des signes brésilienne
Disposition des touches de clavier QWERTY brésilien[1] (info (en))

Brésil.

Cet article fournit diverses informations sur les langues utilisées au Brésil.

Le portugais brésilien[modifier | modifier le code]

Le portugais est la langue officielle du Brésil depuis la Constitution de 1988 (article 13). Même s'il existe 170 langues autochtones et une trentaine issues de l'immigration, le portugais reste quant à lui la langue parlée par la quasi-totalité des Brésiliens.

Le portugais brésilien, apporté par les colons du Portugal, est très proche de celui parlé au Portugal. Il en diffère par des mots, des expressions et des accents liés notamment au métissage culturel et aux particularités sud-américaines (climat, végétation, alimentation) du pays.

À la suite de plusieurs réformes, l'orthographe s'est différenciée, notamment avec la suppression de consonnes non sonores : par ex. electricidade (Portugal) s'écrit eletricidade (Brésil). Mais une nouvelle réforme est en cours pour la langue portugaise, cette réforme de l'orthographe s'applique au Brésil à partir du , pour une période d'adaptation de quatre ans à l'issue de laquelle les nouvelles règles s'appliqueront entièrement. Les mêmes règles orthographiques s'appliqueront au Portugal, où la période de transition s'étalera sur six ans, et dans les 6 autres états où le portugais est la langue officielle : l'Angola, le Cap Vert, le Timor oriental, la Guinée-Bissau, le Mozambique, et Sao Tomé-et-Principe. Mais les différences entre le portugais européen et le portugais américain sont sensiblement les mêmes qu'entre celles séparant d'autres langues européennes (français, anglais, espagnol) de leurs correspondantes américaines.

L'espagnol[modifier | modifier le code]

La plupart des pays frontaliers parlent espagnol, tout comme les parties frontalières du pays.

Son enseignement est obligatoire durant les 3 dernières années de lycée depuis une loi de 2005, à condition néanmoins que la communauté éducative valide cette disposition.

Tout comme le portugais est quasi-obligatoire dans les écoles des pays voisins, vu le poids démographique, géographique et économique du Brésil.

L'Uruguay a, par exemple, donné au portugais un statut égal à l'espagnol dans son système éducatif le long de la frontière nord avec le Brésil. Dans le reste du pays, il est enseigné comme une matière obligatoire à compter de la 6e[2].

Le français[modifier | modifier le code]

La situation privilégiée qu'a connue le français dans les années 1980 est révolue.

L’État brésilien de l'Amapá a rendu en 1999 obligatoire l'enseignement du français dans les écoles publiques, à la suite d'une loi fédérale de 1998 obligeant les écoles publiques du pays à enseigner au moins une langue étrangère[3].

Le choix de l'Amapá pour le français s'explique par une volonté de rapprochement avec la Guyane française, limitrophe, voire d'une volonté de désenclavement, vu l'isolement pour des raisons géographiques de cet État par rapport au reste du Brésil. Un créole à grande base lexicale française est parlé en Amapá : le karipuna, ou louço-francés (ou luso-français, car ce créole comporte du vocabulaire lusophone). La ville d'Ouro Preto est membre de l'Association internationale des maires francophones[4].

L'allemand[modifier | modifier le code]

École qui enseigne en allemand à Pomerode.

Peter Rosenberg estimait à 500 000 le nombre des locuteurs de l'allemand standard et des patois allemands en 1950. En 1990, l'auteur estimait le nombre de locuteurs de l'allemand au Brésil à 3,6 millions, dans lesquels 1,4 million parlait des dialectes, comme le Hunsrückisch, le poméranien oriental, le westphalien, le souabien, le tyrolien, etc[5],[6].

L'Espírito Santo, depuis , inclut dans sa constitution le poméranien, avec l'allemand comme leur patrimoine culturel[7],[8],[9].

Autres langues[modifier | modifier le code]

Plusieurs municipalités utilisent d'autres langues officielles[10], comme le nheengatu, le tucano et le baniwa de l'Içana à São Gabriel da Cachoeira, dans l'État d'Amazonas[11], qui sont des langues amérindiennes ayant obtenu le statut co-officiel avec le portugais. D'autres municipalités, comme Santa Maria de Jetibá (Espírito Santo) et Pomerode (Santa Catarina), ont officialisé aussi d'autres langues étrangères comme l'allemand et le talien[12]. Les États de Santa Catarina et Rio Grande do Sul ont également le talien comme patrimoine linguistique officiel[13],[14].

L'arabe, le coréen, le japonais, le mandarin, le polonais et l'ukrainien sont d'autres langues avec un nombre important de locuteurs, mais pas officiellement reconnues.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Layouts : Portuguese (pt) », sur unicode.org (consulté le ).
  2. Uruguay a récemment adopté le portugais dans son système éducatif comme matière obligatoire http://noticias.uol.com.br/ultnot/lusa/2007/11/05/ult611u75523.jhtm
  3. [1]
  4. [2]
  5. Ozias Jr Alves, Parlons Hunsrückisch : dialecte allemand du Brésil, L'Harmattan, 2013 (ISBN 2336320622 et 9782336320625)
  6. « Brazil », sur Ethnologue (consulté le ).
  7. Plenário aprova em segundo turno a PEC do patrimônio, BR, ROG (lire en ligne).
  8. Jost Gippert, « Deutsche Dialekte », sur Université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main (consulté le )
  9. Roma Szczocarz, « Pommern in Brasilien », sur LernCafe (consulté le )
  10. Censo 2010: população indígena é de 896,9 mil, tem 305 etnias e fala 274 idiomas
  11. Uma política patrimonial e de registro para as línguas brasileiras
  12. institui língua alemã como co-oficial no Município 5 de setembro de 2010
  13. Legislação estadual, Santa Catarina, PGE, 11 de novembro de 2009 (lire en ligne).
  14. Subsídios para o reconhecimento do Talian, BR, Ipol (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Braudeau, Le Rêve amazonien, éd° Gallimard 2003, 77 pages. Essai composé à partir d'articles parus dans Le Monde.
  • Jean-Louis Blanc, Les Grands Fleuves du monde, Aux sources de la vie, éd° Jacques Glénat, 2003, 194 pages, 206 photos, 21 cartes. Géographie du Brésil. Le troisième tome est écrit par un spécialiste des problèmes de l'eau dans le monde.
  • Bartolomé Bennassar et Marin Richard, Histoire Du Brésil (1500-2000) , Fayard, 2000, 600 pages.
  • Mylène Gaulard, L'Économie du Brésil, Éditions Bréal, 2011, 127 p.
  • Alain Rouquié, Le Brésil au XXIe siècle, naissance d'un nouveau grand, Fayard, 2006 (ISBN 978-2-213-62863-9)
  • Hervé Théry, Le Brésil, éd° Armand Colin, 2000, coll. Géographie. 286 pages 5e édition.
  • Manfred Wöhlcke Brasilien.Anatomie eines Riesen (livres en langue allemande)
  • Olivier Compagnon et Martine Droulers (dir.), dossier Le Brésil et la France au XXe siècle, Cahiers des Amériques latines (Paris), no 48-49, 2005/1-2, p. 17-106
  • Adolphe d'Assier, Le Brésil contemporain. Races. Mœurs. Institutions. Paysage. Durand et Lauriel, Paris 1867 (version numérique)
  • (christian heeb) Brésil
  • Ivan Frias, Soigner et penser au Brésil, L'Harmattan, collection Questions contemporaines, 2009, (ISBN 978-2-296-08559-6).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]