La Machine (Nièvre)

La Machine
La Machine (Nièvre)
Le Musée de la mine.
Blason de La Machine
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Arrondissement Nevers
Intercommunalité Communauté de communes Sud Nivernais
Maire
Mandat
Daniel Barbier
2020-2026
Code postal 58260
Code commune 58151
Démographie
Gentilé Machinois
Population
municipale
3 220 hab. (2021 en diminution de 5,07 % par rapport à 2015)
Densité 179 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 53′ 24″ nord, 3° 28′ 01″ est
Altitude Min. 202 m
Max. 283 m
Superficie 17,95 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine La Machine
(ville isolée)
Aire d'attraction Decize
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Imphy
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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La Machine
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La Machine
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La Machine

La Machine est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.

La commune est connue pour son passé de cinq siècles d'exploitation charbonnière (du XIIIe siècle à 1974), elle tire par ailleurs son nom d'un baritel installé par des ouvriers liégeois en 1689 pour remonter la houille.

Ses habitants sont les Machinois et les Machinoises.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte de la Nièvre.

À 270 mètres d'altitude, La Machine se situe au nord de Decize, dans la partie sud du département de la Nièvre.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 918 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Fours », sur la commune de Fours à 21 km à vol d'oiseau[3], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 904,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −13,2 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

La Machine est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de La Machine, une unité urbaine monocommunale[11] de 3 343 habitants en 2017, constituant une ville isolée[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Decize, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (65,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (62,5 %), zones urbanisées (15,4 %), prairies (11,2 %), zones agricoles hétérogènes (6,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,2 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

La commune tient son nom d'un lourd manège à chevaux appelé « la machine », qui permettait la remontée des mineurs, mais aussi la circulation du matériel et de la houille.

Histoire[modifier | modifier le code]

La Machine est connue pour ses mines de charbon, qui lui permirent jusqu'aux années 1970 (le dernier puits, dit « des Minimes », fut fermé en 1974) d'être une commune prospère. Elle fut un moteur économique pour la région. De 1869 à 1946, la houillère de La Machine, sous le contrôle de la compagnie Schneider, jouit d'une grande prospérité et le développement de la ville s'accélère.

Au moment de la nationalisation, la ville compte plus de 6 000 habitants dont un quart est employé dans la mine. Ces derniers sont logés, pour la plupart, dans des cités ouvrières construites par la Compagnie à proximité des puits :

  1. Cité Sainte-Marie (1856-1857) ;
  2. Cité Sainte-Eudoxie (1878) ;
  3. Cité des Zagots (1917-1918) ;
  4. Cité des Minimes (1922-1938).

Le 17 mai 1840, les mineurs en révolte conduisent une émeute de la faim. Environ 700 mineurs attaquent les péniches transportant des céréales sur le canal latéral à la Loire, pillent les boulangeries et d'autres commerces et saccagent les bureaux de la compagnie minière. Ils obtiennent une baisse du prix du blé[17].

L'histoire locale a été marquée par la catastrophe minière du , où un coup de grisou fait 43 morts: Le , un coup de poussier ravage le puits Marguerite. Deux coups de mine trop rapprochés faisaient long feu l'un et l'autre. Le premier avait soulevé un nuage de poussières de charbon ; le second avait embrasé ces poussières et l'incendie de ces poussières en suspension se propagea comme l'éclair dans les galeries. Tous les ouvriers de la galerie d'où était parti le coup furent brûlés plus ou moins grièvement ou asphyxiés. Quinze ouvriers en furent retirés morts. Trois autres cadavres restés sous un éboulement furent découverts ensuite. Huit hommes qu'on avait pu remonter vivants devaient mourir le soir même ou le lendemain. Malheureusement, le puits des Zagots étant aéré en partie par le puits Marguerite, les gaz toxiques s'y propagèrent faisant dix-sept victimes. Au total, on dénombrera donc 43 morts dans la catastrophe, la plus grave de ce bassin minier[18]. Si cette journée n’avait pas été chômée, le nombre de victimes aurait pu être plus élevé.[réf. nécessaire]

Entre 1917 et 1927, environ 300 Chinois seront employés à La Machine[19]. Ils font partie des 140 000 Chinois que la France et la Grande-Bretagne avaient fait venir pour travailler à l'arrière du front pendant la Première Guerre mondiale. Certains travaillaient avant leur arrivée dans les usines d'armement Schneider également propriétaires de la mine[19]. Mais seule une vingtaine reste dans les années 1930. Ils seront suivis par les Polonais, les Italiens, les Yougoslaves et les Maghrébins. 30 % de la population est d'origine étrangère en 1936[19] (dont : 1 184 Polonais, 231 Yougoslaves, 43 Tchécoslovaques, 60 Italiens, 22 Allemands, 26 Espagnols, 21 Chinois, 15 Nord-Africains, 5 Belges).

La ville atteint son maximum de population dans les années 1950 et devient la 4e agglomération du département, derrière Nevers, Cosne-sur-Loire et Decize.

Après une modernisation des mines, et la centralisation de l'extraction du charbon au puits des Minimes (dernier puits en date), La Machine a dû cesser son activité en raison de la crise du charbon en France. Les dernières années, le charbon machinois était destiné uniquement aux entreprises de proximité où il était encore plus ou moins rentable grâce au faible coût du transport. Malgré tout, le dernier mineur remonta en 1975, après trois siècles d'exploitation du charbon.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

La commune est dirigée par Daniel Barbier depuis 2001 sous l'étiquette PS puis LREM.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

La mairie.
Liste des maires successifs depuis 1900
Période Identité Étiquette Qualité
1904 1919 P. Salin    
1919 1938 Pierre Dachet
(1879-1947)
SFIO  
1938 1941 L. Cornesse    
1941 1942 G. Ninlias    
1942 1944 F. Normand    
1944 1945 L. Cornesse    
1945 1946 C. Pieuchot    
1946 1947 R. Mordon    
1947 1968 Gustave Grillas    
1968 mars 1989 René Vingdiolet PS  
mars 1989 juin 1995 Paulette Lavergne PCF[20] Infirmière
Conseillère générale (1979-1998)
juin 1995 1995 Christian Gros PS  
1995 mars 2001 Daniel Jaubertie PS  
mars 2001 En cours Daniel Barbier PS
puis DVG apparenté PS
Directeur d'un centre de formation
Conseiller général (1998-2015)

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[22].

En 2021, la commune comptait 3 220 habitants[Note 4], en diminution de 5,07 % par rapport à 2015 (Nièvre : −4,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
7527768117601 3491 4731 7602 0742 267
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 7433 2323 3523 4564 5724 7294 9724 8414 821
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
4 4794 3944 0224 9714 9945 8345 5265 7566 054
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
6 1645 7494 9994 6274 1923 7353 6493 5633 542
2014 2019 2021 - - - - - -
3 3973 2403 220------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24]. |recens-pre.)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

L'activité industrielle est maintenue par quelques entreprises :

  • Bongard Bazot et Fils SA (scierie) ;
  • Mécamachine SAS (usinage) ;
  • Samsoud Applications (fournisseurs d'équipements industriels).

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • L'étang Grenetier, qui dispose d'un terrain de camping permettant l'accueil de touristes et d'une guinguette. Ce site a été nommé Espace Paulette-Lavergne le , en présence de Daniel Barbier, maire et conseiller départemental, Noël Fumat adjoint, et Christian Paul, député de la Nièvre.
  • Le château de Barbarie, situé derrière l'étang Neuf.
  • Le musée de la mine, exposant divers outils et représentation de mineurs, proposant la visite d'un circuit retraçant les chemins empruntés par le charbon, ainsi qu'une exposition de minéraux. De 1841 à 1876, avant l'utilisation de machines à vapeur locomotives, le chemin de fer hippomobile présentait la rarissime particularité de comporter cinq écluses sèches ou ascenseurs à wagons pour descendre en direction du canal du Nivernais.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Jumelages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre La Machine et Fours », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Fours », sur la commune de Fours - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Fours », sur la commune de Fours - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Unité urbaine 2020 de La Machine », sur insee.fr (consulté le ).
  12. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Decize », sur insee.fr (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  17. Diana Cooper-Richet, [www.persee.fr/doc/r1848_1265-1354_1998_num_17_2_2342 La foule en colère : les mineurs et la grève au XIXe siècle], Revue d'histoire du XIXe siècle, Tome 17, 1998/2. Numéro thématique : Les foules au XIXe siècle, p. 60.
  18. Article du Journal du Centre du 20/2/2015 "La catastrophe minière de 1890 avait fait quarante-trois victimes"
  19. a b et c « Gueules noires venues de Chine », article d'Élise Vincent, Le Monde, 7 janvier 2010.
  20. « LAVERGNE Paulette [née GODARD Paulette] », sur maitron-en-ligne (consulté le ).
  21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Lanoizelée, La Machine et sa houillère ;
  • Daniel Peycéré, Les mineurs étrangers en France, l'exemple de La Machine ;
  • André Lavergne, Paulette et Mouton, nos engagements, notre vie ;
  • André Lavergne, Les grèves de 1948 à La Machine (brochure) ;
  • André Lavergne, La Nièvre et 1968 ;
  • André Lavergne, Le nom des rues de La Machine, origine et signification
  • Jean-Pierre Devignes, Catastrophes à La Machine, Cercle généalogique et historique Nivernais-Morvan, Blanc-Cassis, n° 138, 2015 ;
  • Émilie Boguet, Une enfance machinoise. Roger Boguet, Édilivre, 2018 (ISBN 9782414277766).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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