La Dernière Piste

La Dernière Piste

Titre original Meek’s Cutoff
Réalisation Kelly Reichardt
Scénario Jonathan Raymond
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Durée 104 minutes
Sortie 2010

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Dernière Piste (Meek’s Cutoff) est un film américain, réalisé par Kelly Reichardt, sorti en 2010.

Le film a été sélectionné à la Mostra de Venise 2010.

Synopsis[modifier | modifier le code]

En 1845, trois familles chrétiennes, imprégnées de culture biblique, se laissent guider à travers les plaines de l’Oregon vers un Ouest idyllique par Stephen Meek, un trappeur terriblement vantard et agressif. Il prétend les y conduire en empruntant le raccourci idéal, mais en réalité le convoi tourne en rond dans une zone désertique. Assoiffées et harassées, les familles ont dès lors une défiance croissante à l'égard de Meek. La rencontre avec un indien Païute devient en fait le seul espoir tangible de trouver un point d'eau…

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

L'actrice Michelle Williams, l'année de sortie du film.

Autour du film[modifier | modifier le code]

En 1950 est sorti un western sur un sujet similaire, Le Convoi des braves de John Ford. Deux vendeurs de chevaux y guidaient une caravane de mormons à travers l’Utah.

Il existe réellement dans l’Oregon une route appelée Meek Cutoff (en), qu’empruntaient les chariots bâchés au XIXe siècle. Elle partait de la piste de l'Oregon et doit son nom à Stephen Meek, un trappeur engagé pour accompagner le premier convoi de pionniers à travers le désert.

Les commentaires de la critique française[modifier | modifier le code]

Sous le titre Il était une foi dans l'Ouest commentant le film de Kelly Reichardt, Jacques Mandelbaum (Le Monde, 22/06/2011) formule au préalable cette réflexion : « Certains événements sont tellement imprégnés de légende qu'il devient à peu près impossible de les en détacher. La conquête de l'Ouest, berceau de l'imaginaire américain, en est un exemple. (...) Un genre florissant, digne de l'épopée grecque, lui a donné forme, figure et contenu : le western. »

« Mais, aujourd'hui », déplore-t-il, « le western est un filon quasiment tari, une momie sexy qu'on exhume avec plus ou moins de nostalgie (...) ». Il poursuit, cependant, sur une note plus optimiste : « Rien de comparable, pourtant, avec La Dernière Piste de Kelly Reichardt. (...) Ce film digne, à certains égards, des westerns beckettiens de Monte Hellman est un des chapitres les plus originaux et les plus saisissants de cet interminable épilogue. La Dernière Piste est une œuvre qui ressuscite le sentiment perdu des origines, en même temps qu'elle renouvelle la lecture de l'Histoire. » (J. Mandelbaum, Le Monde, 22/06/2011)

Jacques Morice (Télérama, 25/06/2011) juge, pour sa part, que ce « retour aux sources » ne s'accompagne pas, pour autant, d'une absolue démythification du genre. « Le mythe persiste sous une forme minimaliste, à travers les gestes quotidiens, rigoureux, minutieux des pionniers : les femmes, bonnets serrés, moulant le café, cousent, pétrissent la pâte à pain, tandis que les hommes accomplissent les tâches plus physiques, réparent un essieu de wagon, nouent fermement des cordes, partent en chasseurs ou en éclaireurs. »

J. Mandelbaum (Le Monde, 22/06/2011) considère, d'ailleurs, que ce « minimalisme qui va à l'os, l'âpreté de sa beauté, sa manière d'humaniser plutôt que d'héroïser la réalité » constitue le prix du film au même titre « que cette façon de prendre à contre-pied les canons du genre : resserrement de l'écran carré contre exaltation scopique de l'espace. »

La réalisatrice, Kelly Reichardt, explique ce choix à Elisabeth Lequeret (entretien à New York pour les Cahiers du cinéma, 27/09/2010) : « (...) J'ai tourné en 1:33, un format carré, au lieu du format large du western classique. Avec un horizon aussi plat, un cadre large fait forcément anticiper, prévoir ce qui va arriver le lendemain. En limitant la vue, le 1:33 permet d'échapper à ce romantisme, de rester dans l'instant. »

De fait, Vincent Malausa (Cahiers du cinéma, ) peut affirmer : « La question de la lutte et de la survie dans La Dernière Piste prend le pas sur toute visée cosmogonique. »

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]