Léon Cuffaut

 Léon Cuffaut
Léon Cuffaut
Léon Cuffaut pilotant un Yak.

Nom de naissance Léon Gustave Cuffaut
Naissance
Charenton-le-Pont
Décès (à 91 ans)
Paris 7e
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Aviation
Unité Régiment de chasse Normandie-Niémen
Grade Général de brigade aérienne
Années de service 25 janvier 1930 – 20 janvier 1961
Commandement Normandie-Niémen (Base aérienne 151 Rabat-Salé)
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes 5 victoires homologuées,
8 victoires en collaboration,
2 victoires probables,
2 victoires probables en collaboration
Distinctions Grand-croix de l'ordre national du Mérite
Grand-croix de la Légion d'honneur

Léon Cuffaut, né à Charenton-le-Pont le et mort le dans le 7e arrondissement de Paris[1], est un pilote de chasse français de la Seconde Guerre mondiale, titulaire de 13 victoires homologuées.

Biographie[modifier | modifier le code]

Léon Cuffaut est né le à Charenton (Val-de-Marne). Il est le fils d'Octave Cuffaut, ingénieur, et de son épouse, née Blanche Milleraut. En 1917, alors qu'il se promène en compagnie de ses parents dans le bois de Vincennes, un avion s'écrase à quelques mètres de lui. Ce drame le pousse davantage vers ces curieux engins qui essaient de défier les lois de la pesanteur.

Il passe sa jeunesse en Bourgogne. Il a fait ses études au lycée d'Auxerre. Il peut contempler longuement les prouesses des pilotes de l'aérodrome régional qui lui inspirent sa vocation pour l'aéronautique. Son assiduité sur les terrains d'aviation est récompensée : il reçoit le baptême de l'air par le colonel Jean Moreau, pilote de la Première Guerre mondiale aux trois victoires. C'est la concrétisation de son rêve et le début d'une brillante carrière.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Engagement[modifier | modifier le code]

Léon Cuffaut débute en s'engageant à Oran au titre du 2e groupe d'Afrique, le et commence son apprentissage de mitrailleur sur Breguet 14. Il passe avec succès, en 1934, le concours d'entrée à l'école de formation des sous-officiers de carrière du personnel navigant d'Istres.

Pilote[modifier | modifier le code]

Il obtient, en 1935, son brevet de pilote militaire. Sorti major de sa promotion, il se porte candidat pour l'école de chasse d'Étampes. De mai à , il découvre une gamme complète d'avions, passant des Nieuport 62 au Dewoitine D.501, s'exerçant au pilotage sans visibilité sur Morane 230[2].

Débuts en Afrique française du Nord[modifier | modifier le code]

Il est affecté, en , à la base aérienne 156 de Bizerte où il sert sous les ordres du capitaine Murtin. Il sera sollicité par l'action d'aviation populaire qui s'est installée à côté de la base. Il consacrera ses après-midis à former les jeunes pilotes et décernera plus d'une trentaine de brevets, avec la bienveillance de sa hiérarchie. Le capitaine Tricot l'encourage à se présenter au concours d’entrée à l'École de l'air, ce qu'il fait en . Il est admissible à l’écrit mais il ne peut passer l’oral car il y a un contretemps.

Guerre civile espagnole[modifier | modifier le code]

Il est envoyé convoyer des avions en Espagne avec l’ordre de convoyer des avions aux républicains espagnols. Il y rencontre André Malraux et le capitaine soviétique Gueorgui Zakharov[3]. Une fois sa mission terminée, il repasse avec succès le concours d’entrée à l’École de l’air.

Campagne de France[modifier | modifier le code]

En 1939, Léon Cuffaut, alors sous-lieutenant, est affecté au G.C. I/3 puis au G.C. II/6 sur MS 406. Le , il descend ses deux premiers Me 109 allemands. Pendant la campagne de France de 1940, il est déjà commandant d’escadrille, au Centre d'instruction de la chasse (CIC), situé sur la base aérienne 122 Chartres-Champhol. Replié sur Toulouse, il rencontre Didier Daurat qui lui conseille de gagner l’Afrique française du Nord[2].

Retour en Afrique française du Nord[modifier | modifier le code]

Il embarque clandestinement à bord d’un Lockheed Electra, arrive à Oran, dans la soirée du , sous le feu de la DCA. Il est affecté à Alger puis participe à la campagne de Syrie en 1941 au sein du G.C. II/3 sur D.520. Son attitude complaisante envers les gaullistes lui vaut d’être muté en comme chef du centre de haute-montagne de Tikjda en Grande Kabylie. Il participe à l'organisation d'une filière du réseau de résistance Alliance[2].

Départ pour l'URSS[modifier | modifier le code]

Le , il se porte volontaire pour faire partie des renforts envoyés au régiment de chasse Normandie-Niémen. Il arrive à Toula le et sert au Normandie-Niémen jusqu'à la fin de la guerre sur Yak 9.

Le , il quitte Toula pour Doubrovskaïa (près de Smolensk) avec le régiment en tant que lieutenant de la 1re escadrille « Rouen »[4]. Il participe à la deuxième campagne et obtient plusieurs victoires aériennes. Il est promu capitaine le mais doit quitter le groupe le pour des raisons de santé. Il est dirigé sur le Moyen-Orient[4].

Après la guerre[modifier | modifier le code]

Le capitaine Cuffaut termine la guerre avec 17 victoires aériennes dont 13 homologuées, ce qui le place parmi les premiers as français de la Seconde Guerre mondiale. Après la capitulation de l’Allemagne, il est tour à tour commandant d’escadrille et commandant de groupe. Il commande le Normandie-Niémen d’ à (Base aérienne 151 Rabat-Salé, au Maroc). Il termine sa carrière militaire avec le grade de général de brigade aérienne en 1962[3].

Il totalisait 18 700 heures de vol et avait effectué 1 010 missions de guerre en 2 626 heures de vol de guerre, ce qui est exceptionnel pour un pilote de chasse français[2].

Carrière civile[modifier | modifier le code]

Léon Cuffaut devient directeur général de l’Aéro-Club de France de 1962 à 1977. Il mêle les activités aéronautiques, associatives et d'aides : chef pilote et instructeur de l'Aéro-Club des handicapés aux Mureaux à partir de 1983, il forme, avec l’aide du colonel Guy Eisenbach, un ancien de la Royal Air Force (mort le ) de nombreux élèves dont des anciens pilotes et parachutistes grièvement blessés en service et des polios ou accidentés de la route[2].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Un hommage est rendu par Le Souvenir français en en présence de sa veuve Denise Cuffaut, née Cospérec, sur sa tombe à Gourin
  • Le Groupement d'Île de France des Vieilles Tiges porte son nom.
  • la Ville de Champigny-sur-Marne a donné son nom à une de ses voies municipales.
  • La ville de Veneux-les-Sablons a donné son nom à une place proche de la salle des fêtes et de l'école primaire.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a b c d et e « Cuffaut Léon », sur cieldegloire.fr (consulté le ).
  3. a et b futur commandant de la 303e division aérienne dans laquelle opérera le Normandie-Niémen quelques années plus tard
  4. a et b de Geoffre, op. cit., 1958, p. 138.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Yves Courrière, Normandie Niémen. Un temps pour la guerre, Paris, Presses de la Cité, , 414 p. (ISBN 2-258-00590-6).
  • François De Geoffre (photogr. collections privées des pilotes et Capitaine Eichenbaum), Normandie Niemen : Souvenirs d’un pilote, Paris, Editions André Bonne, , 288 p., 19x14.

Liens externes[modifier | modifier le code]