Kume Kunitake

Kunitake Kume
Kunitake Kume
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
TokyoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
久米邦武Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Kōdōkan (d)
Académie Shōheizaka (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Distinction
Œuvres principales
A True Account of the Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary's Journey of Observation Through the United States of America and Europe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Kume Kunitake (久米 邦武?) ( - ) est un scientifique japonais et historien pendant les ères Meiji et Taishō. Il a un fils Keiichirō Kume qui devient peintre renommé.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Bizen (aujourd'hui Saga),

Mission Iwakura[modifier | modifier le code]

Il se joint à la mission Iwakura de 1871 à 1873 et publie en 1888 un compte rendu sur ce voyage sous le titre 'Un vrai rapport sur le voyage d'observation à travers les États-Unis d'Amérique et l'Europe de l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire (Tokumei zenken taishi Bei-O kairan jikki).

Travaux d'universitaires[modifier | modifier le code]

Travaux à l'Université Impériale de Tokyo[modifier | modifier le code]

Photo couleur de la porte d'entrée rouge et du mur d'enceinte rouge et blanc de l'université de Tokyo.
Il intègre l'université impériale de Tokyo, principal établissement d'enseignement supérieur du pays à l'époque.

Comme les régimes précédents, le gouvernement de Meiji cherche à utiliser l'histoire pour assoir sa légitimité. Dès , l'empereur publie un rescrit dans lequel il indique son intention de publier une œuvre dans le style des Six histoires nationales[1]. Dans ce but, un institut historique voit le jour la même année, et Kume intègre la nouvelle structure ; la plupart des historiens y travaillant sont issus de la tradition néo-confucéenne et ont souvent pris part au renversement du régime précédant en étant actifs politiquement[2].

Lors des années 1870 il travaille peu à l'écriture d'une histoire nationale. La plupart du travail de l'Institut s'oriente vers la collecte de sources écrites[2]. Le fonctionnement de l'institut évolue lorsque celui-ci intègre l'université de Tokyo en 1888. Kume Kunitake ainsi que ses collègues comme Hoshino Hisashi et Shigeno Yasutsugu travaillent au sein du département d'histoire de l'université. Ludwig Riess l'introduit lui et d'autres historiens à l'historiographie allemande[3].

L'affaire Kume[modifier | modifier le code]

En , la revue Shigaku zasshi fait paraître un article de Kume intitulé « Le Shintō, superstition de vénération du ciel » (神道ハ祭天ノ古俗?)[4]. Celui-ci porte, en partie, sur les principes religieux du shintō, religion ancestrale du Japon. Kume y affirme que le shintō ne présente pas de base morale comme d'autres religions : elle serait donc, selon lui, moins évoluée que d'autres systèmes de croyances arrivés plus tard dans l'archipel, comme le bouddhisme ou le néoconfucianisme[5].

L'économiste Taguchi Ukichi, une des figures des « lumières japonaises », donne une nouvelle publicité à l'article de Kume en en publiant une version légèrement remaniée[6] dans sa revue Shikai (史海?) en [7]. Cette seconde publication provoque de très nombreuses réactions dans les médias, et Kume est pris pour cible par les milieux religieux et conservateurs[8]. Dès le , le ministère de l'éducation ordonne à Kume de présenter sa démission, et le le ministère de l'Intérieur suspend la publication de plusieurs revues liées à l'affaire, dont Shigaku zasshi et Shikai. Le , Kume quitte ses fonctions de professeur[9].

Suite de sa carrière à l'Université Waseda[modifier | modifier le code]

Après sa démission de l'Université de Tokyo, Kume exerce deux ans à l'Université Saint-Paul[10]. Il accepte ensuite de poursuivre son travail d'études de documents anciens dans l'établissement d'un de ses proches : Ōkuma Shigenobu, qui a fondé, dix ans avant le début de l'affaire, l'Université Waseda[9]. Dans les années 1910 et 1920, ses publications lui valent de nouveau d'être inquiété par l'Agence impériale, le ministère de l'éducation[11], et le ministère de l'Intérieur et certains de ses livres sont censurés ou interdits dans les bibliothèques publiques[12].

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) John S. Brownlee, « The Kume Kunitake Incident », dans John S. Brownlee, Japanese Historians and the National Myths, 1600-1945: The Age of the Gods and Emperor Jinmu, Vancouver, University of British Columbia Press, (ISBN 978-0774806459, lire en ligne), p. 92-106.
  • (en) Margaret Mehl, « Scholarship and Ideology in Conflict: The Kume Affair, 1892 », Monumenta Nipponica, vol. 48, no 3,‎ , p. 337-357 (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Margaret Mehl, « German Influence on Historical Scholarship in Meiji Japan », Japanese civilization in the modern world, vol. 16,‎ , p. 225-246 (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Axel Schneider et Stefan Tanaka, « The Transformation of History in China and Japan », dans Stuart Macintyre, Juan Maiguashca, Attila Pók, The Oxford History of Historical Writing : Volume 4: 1800-1945, Oxford University Press, , 672 p. (ISBN 9780198737988), p. 491-519.
  • Pierre-François Souyri, Moderne sans être occidental : aux origines du Japon aujourd'hui, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des Histoires », , 496 p. (ISBN 978-2-07-012569-2)
  • Nish, Ian. (1998) The Iwakura Mission to America and Europe: A New Assessment. Richmond, Surrey: Japan Library. (ISBN 1873410840 et 9781873410844); (ISBN 9780415471794 et 0415471796); OCLC 40410662

Liens externes[modifier | modifier le code]