Karel De Gucht

Karel De Gucht
Fonctions
Commissaire européen au commerce
Commission Barroso II
-
Commissaire européen à la coopération internationale, à l'aide humanitaire et à la réaction aux crises
Commission Barroso I
-
Vice-Premier ministre
Gouvernement Van Rompuy
-
Député de la Chambre des représentants de Belgique
52e législature de la Chambre des Représentants
-
Ministre des Affaires étrangères
Gouvernement Verhofstadt II
Gouvernement Verhofstadt III
Gouvernement Leterme I
Gouvernement Van Rompuy
-
Député de la Chambre des représentants de Belgique
51e législature de la Chambre des Représentants
-
Député flamand
-
Sénateur belge
-
Député européen
3e législature du Parlement européen
Collège néerlandophone
Open Vlaamse Liberalen en Democraten
-
Député européen
2e législature du Parlement européen
Collège néerlandophone
Open Vlaamse Liberalen en Democraten
-
Député européen
1re législature du Parlement européen
Collège néerlandophone
Open Vlaamse Liberalen en Democraten
-
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Karel Lodewijk Georgette Emmerence De GuchtVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Vrije Universiteit Brussel
Université libre de Bruxelles (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Enfant
Autres informations
Parti politique
Site web
Distinctions

Karel Lodewijk Georgette Emmerence De Gucht, né à Overmere le , est un homme politique belge de langue néerlandaise, Commissaire européen au Commerce, ancien Commissaire européen au Commerce, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien président des Vlaamse Liberalen en Democraten (VLD).

Origines[modifier | modifier le code]

Karel De Gucht est le fils d'un agriculteur de Overmere. Il obtient son diplôme de l'Athénée royal d'Alost (province de Flandre-Orientale) en 1971, puis sa licence en droit à la VUB en 1976. Il s'engage rapidement politiquement, en parallèle à une carrière d'avocat. Il épouse Mireille Schreurs, juge de police à Alost. Il est franc-maçon, membre de la loge Ontwaken du Grand Orient de Belgique[1],[2],[3].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

De 1976 à 2001 Karel De Gucht travaille comme juriste et mène cette activité en parallèle avec ses premiers engagements politiques. Il a notamment exercé chez Merit Capital, un gestionnaire de patrimoine[4].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Membre du Parlement européen de 1980 à 1994, Membre du Parlement flamand (de 1999 à 2003) puis élu au Parlement fédéral belge le . En , il a été obligé de démissionner comme président du VLD et a été temporairement remplacé juste après les élections de juin 2004 par Dirk Sterckx. La raison de cette démission était un conflit entre lui et le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt au sujet d'une proposition consistant à donner aux immigrants le droit de vote aux élections communales, à laquelle De Gucht s'opposait en tant que président du parti, mais pas à titre personnel. Ce conflit a détérioré l'image du VLD comme l'ont suggéré les résultats des élections régionales. Le Karel De Gucht est nommé ministre des Affaires étrangères en remplacement du libéral francophone Louis Michel. Le , il fait partie des signataires de la Constitution pour l'Europe. En , il condamne la Conférence internationale de vision globale sur l'Holocauste organisée en Iran. Le , il est nommé ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au sein du gouvernement Verhofstadt III, puis est reconduit dans le gouvernement Leterme à partir du .

Le , il quitte le gouvernement Van Rompuy pour remplacer Louis Michel à la Commission européenne, où il s'occupe ensuite du portefeuille Développement et aide humanitaire. Le , il se voit proposer par José Manuel Barroso le poste de Commissaire au commerce qu'il accepte dans la foulée[5]. Il a poursuivi ce mandat jusqu'au .

Il participe à la réunion du groupe Bilderberg de 2012 et 2015[6],[7],[8].

Positions[modifier | modifier le code]

Vlaams Blok et cordon sanitaire[modifier | modifier le code]

Lors de la réception de Nouvel an de son parti le , De Gucht réaffirme la nécessité de maintenir un cordon sanitaire vis-à-vis du Vlaams Blok, qu'il qualifie de mestkevers (trad. litt. "coléoptères de fumier"), c'est-à-dire des bousiers[9]. En , il publie un livre intitulé Pluche. Over de banalisering van extreemrechts (Pluche. À propos de la banalisation de l'extrême droite)[10].

Positions sur le libre échange économique[modifier | modifier le code]

En , Karel De Gucht aurait déclaré à propos du probable rejet massif du traité d'Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) par le Parlement européen : « Si vous décidez d’un vote négatif avant que La Cour européenne ne statue, laissez-moi vous dire que la Commission continuera cependant à poursuivre la procédure actuelle devant la Cour de Justice, comme nous y sommes engagés. Un vote négatif ne stoppera pas la procédure devant la Cour de Justice. » Après le vote du du parlement européen, Karel De Gucht continue à ignorer le rejet européen d'Acta en s'impliquant dans l'accord CETA négocié entre le Canada et l'UE. Le projet CETA contiendrait des passages copiés/collés d'ACTA selon la quadrature du net. En tant que Commissaire au commerce de l'UE, il coordonne avec son homologue américain, Michael Froman, les cycles de négociation du traité transatlantique entre l'UE et les États-Unis.

Karel De Gucht qui est juriste de formation, a vertement critiqué en les positions protectionnistes du ministre du Redressement industriel français Arnaud Montebourg, affirmant que « la France ne peut pas, seule, redistribuer les cartes du commerce mondial. »

Le , Karel de Gucht a renouvelé cette critique dans le cadre d’un entretien avec le journal quotidien français Le Monde à propos de la future négociation d’un accord de libre-échange transatlantique dit Marché transatlantique (Transatlantic Free Trade Area) entre la Communauté européenne et les États-Unis d’Amérique, déclarant lors de cet entretien: « La France n'est pas un pays libre-échangiste », et commentant à nouveau à propos d'Arnaud Montebourg, Ministre du « Redressement productif» du gouvernement français : « Je n'ai jamais vu M. Montebourg, mais ce qui me différencie de lui, c'est qu'il se contente d'une approche défensive, car il ne croit pas à nos intérêts offensifs. Il veut tout défendre, de peur de tout perdre. Il s'agit d'un manque de confiance, et c'est une approche vouée à l'échec »[11].

Controverses politiques[modifier | modifier le code]

Avec le Premier ministre des Pays-Bas[modifier | modifier le code]

En 2005, De Gucht fut à l'origine d'un incident diplomatique avec les Pays-Bas, lorsqu'il décrivit le Premier ministre Jan Peter Balkenende comme « un mélange entre Harry Potter et un bourgeois rigide sans charisme » dans une interview publiée dans l'édition du du journal belge Het Laatste Nieuws, le plus grand tirage du pays[12].

Avec le Congo et Joseph Kabila[modifier | modifier le code]

Depuis sa nomination, De Gucht s'est fait remarquer dans son approche, que certains estiment peu diplomate, de la situation en République démocratique du Congo, notamment lors de son voyage d' en RDC où il remet en cause la capacité des dirigeants congolais[13]. Sa visite précédente, en , avait été marquée par un incident: un dossier de presse distribué au journalistes belges qui l'accompagnait reprenait une hypothèse relative à l'origine étrangère du président Joseph Kabila[14]. Alors qu'en Belgique, les critiques vis-à-vis de De Gucht visent plus la forme que le fond, Joseph Kabila s'est parfois montré très agacé par les critiques du ministre belge, parlant d'arrogance et de relations maitre-esclave[15]. À la suite de ses propos tenus, Karel est déclaré persona non grata en RDC le .

Suspecté de délit d'initié, puis blanchi[modifier | modifier le code]

En , le ministre fut accusé de délit d'initié dans l'affaire de la faillite de la Banque Fortis. Le ministre aurait conseillé à son épouse et à son beau-frère de se défaire au plus vite d’actions Fortis avant l'annonce publique des problèmes de cette banque et la suspension des ventes d'actions. Toutefois, la chambre des mises en accusation de Gand, suivant l'avis du procureur général, a mis hors de cause Karel De Gucht le et le parquet général a donc requis le non-lieu[16].

Le lobby juif et la paix au Proche-Orient[modifier | modifier le code]

Interviewé le dans l'émission De Ochtend sur la radio publique flamande Radio Één, le Commissaire De Gucht a affirmé notamment que « le lobby juif au Capitole ne doit pas être sous-estimé[17] » et que le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou n’était « certainement pas une colombe », ajoutant « Ne sous-estimez pas non plus l’avis du juif moyen en dehors d’Israël », chez qui il existe « la croyance d’avoir raison », « Il n’est pas facile, même avec un juif modéré, d’avoir une conversation rationnelle[18] ». Ces déclarations ont suscité de vives réactions et des demandes de "licenciement" du commissaire européen de la part du Congrès juif européen et du Comité de coordination des organisations juives de Belgique mais le président de la Commission européenne a annoncé le qu'il ne sanctionnerait pas Karel De Gucht[19]

Les phrases de Karel De Gucht lui ont valu le 6e prix des expressions les plus antisémites de l'année par le Centre Simon Wiesenthal[20];

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. De kinderen van Hiram. Vrijmetselaars en Vrijmetselarij (1991, Andries Van den Abeele) (ISBN 90-72411-75-7)
  2. Hoe diep is het water tussen loge en kerk?, Tertio,
  3. Koppen, Jimmy (ed.), Vrijmetselarij voor dummies, Pearson Education Benelux, Amsterdam, 2008, (ISBN 978-90-430-1485-4), p. 351-352
  4. « La Commission européenne gangrenée par les lobbys et conflits d'intérêts ? », sur sudouest.fr, .
  5. « De Gucht commissaire européen au Commerce, », sur Le Soir, 27/11/2009 (consulté le ).
  6. « Les réunions "secrètes" du prince Philippe », Le Vif,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Charles Michel parmi les "maîtres du monde" du discret groupe Bilderberg », Le Vif,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Bilderberg 2015: "Replacer la Belgique sur la carte des investisseurs" », RTBF Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Michel Petit, Le VLD maintient le cordon sanitaire, Le Soir, 16 janvier 2001
  10. Karel De Gucht, Pluche. Over de banalisering van extreemrechts, Uitgeverij Houtekiet, avril 2007, 176 p., (ISBN 978 9052409 610)
  11. "La France n'est pas un pays libre-échangiste", Karel De Gucht, lemonde.fr, 6 mars 2013
  12. Belga et AFP, Cette fois, De Gucht « cible » Balkenende..., Le Soir, 6 juin 2005
  13. Voir « December 2006, De Gucht condemned the International Conference to Review the Global Vision of the Holocaust, organised in Iran », sur www.lesoir.be et « cet article », sur Le Monde..
  14. L'affaire avait à l'époque causé une certaine émotion à la suite d'un article de Colette Breackman dans Le Soir du 17 février 2005. On trouve des traces de l'incident ici, ici, et dans le livre Pourquoi ont-ils tué Laurent-Désiré Kabila?, de Emmanuel Murhula-Amisi Nashi ( (ISBN 978-2296023529)
  15. Voir « De Gucht ne veut pas de polémique avec Kabila, », sur www.7sur7.be (consulté le ) et « cet article », sur www.levif.be
  16. Belga, De Gucht hors de cause, Le Soir, 9 septembre 2009
  17. Al mag je ook de Joodse lobby op Capitol Hill niet onderschatten., cf. citation dans "De Gucht: 'Israël moet wurggreep op Gaza verlichten'", De Standaard, 2 septembre 2010
  18. Belga, De Gucht suscite des remous à propos du lobby juif aux USA, Le Soir, 3 septembre 2010
  19. Belga, Barroso ne sanctionnera pas Karel De Gucht, Le Soir, 8 septembre 2010
  20. url=http://www.wiesenthal.com/atf/cf/%7B54d385e6-f1b9-4e9f-8e94-890c3e6dd277%7D/TTASS.PDF 2010 Top Ten Anti-Semitic Slurs

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]