Jourdain de Hauteville

Jourdain de Hauteville
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Italie (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Mili San Pietro (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
ChevalierVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Fratrie
Mathilde de Hauteville (d)
Emma de Hauteville (d)
Félicie de Hauteville
Godefroi de Raguse (en)
Mauger de Hauteville (en)
Constance de Hauteville (d)
Mathilde de Hauteville (d)
Simon de Sicile
Roger II de Sicile
Flandrine de Hauteville (d)
Judith de Hauteville (d)
Murielle de Hauteville (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
Conflit

Jourdain de Hauteville[1] (en italien : Giordano d'Altavilla ; né c. 1058 — † [2]) est un chevalier normand qui participa à la seconde phase de la conquête de la Sicile musulmane (c. 1075-1091).

Biographie[modifier | modifier le code]

Jourdain est le fils aîné de Roger de Hauteville, 1er comte normand de Sicile. L'identité de sa mère n'est pas connue : selon Geoffroi Malaterra, c'était une concubine de son père. Jourdain naît probablement dans le sud de l'Italie dans une période comprise entre 1054 et 1062[3].

Il s'illustre en Sicile contre les musulmans aux côtés de son père, notamment lors du siège de Trapani en 1077. Les assiégés envoyaient paître leurs troupeaux sur un promontoire qui s'étendait aux pieds des murailles. Une nuit, Jourdain, avec quelques compagnons, traversa le bras de mer qui séparait le rivage du promontoire et réussit à s'emparer de tout le bétail. Le manque de vivres ne tarda pas à se faire sentir et la ville dut capituler[4]. Jourdain participe également à la prise de Taormine (1079) et de Syracuse (1086). Il est également présent lors de la capture du dernier bastion musulman, Noto (1091), qui marque la fin de la conquête normande de l'île. Déjà comte de Syracuse, il deviendra seigneur de Noto.

Cependant, en 1075, aux côtés de son beau-frère Hugues de Gercé, il avait subi près de Catane un sérieux revers face aux troupes musulmanes de l'émir Benavert. Attirés dans une embuscade, les deux jeunes chevaliers furent sévèrement battus : Hugues trouva la mort au combat tandis que Jourdain put se sauver de justesse.

Peu après la rébellion d'un vassal de son père, Angelmar (1082), Jourdain se révolte lui aussi en Sicile, soutenu par quelques barons, profitant de l'absence du comte de Sicile, rappelé sur le continent. Il s'empara de Mistretta et de San Marco d'Alunzio, puis marcha sur Troina, espérant mettre la main sur le trésor de son père. Ce dernier revint en toute hâte en Sicile, craignant de voir son fils chercher refuge auprès des musulmans, et étouffa la révolte. Jourdain, croyant obtenir facilement le pardon de son père, décida de cesser les hostilités et vint de lui-même à sa rencontre. Une fois maître de Jourdain et de ses complices, Roger fit crever les yeux aux douze principaux coupables et fit craindre pendant quelques jours à son fils d'avoir à subir un pareil châtiment : finalement, à la demande de son entourage, Roger accorda le pardon à son fils[5].

Coupole de l'église arabo-normande Santa Maria di Mili.

En 1089 ou 1090, il se marie avec une sœur d'Adélaïde de Montferrat, la dernière épouse de son père[6].

Peu après, Jourdain obtient le commandement de la Sicile pendant que son père part à la conquête de Malte (1090).

Encore jeune, il meurt de cause inconnue à Syracuse en 1091 ou en 1092. Geoffroi Malaterra raconte que Jourdain fut d'autant plus regretté qu'on le regardait comme le futur héritier parce que le comte Roger de Sicile n'avait pas eu d'autres fils en état de lui succéder (l'un de ses fils était atteint de la lèpre). Il est enseveli près de Messine et une pierre tombale le mentionnant se trouve toujours dans le village de Mili San Pietro (it) (près de Messine), dans l'Église Santa Maria di Mili, rebâtie par son père peu de temps avant[7].

Il n'a pas de descendance connue.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. dit aussi « Jourdain de Sicile » (Giordano di Sicilia).
  2. Jeremy Johns, Arabic Administration in Norman Sicily : The Royal Diwan, Cambridge University Press, 2002.
  3. son père arrive en Italie après la bataille de Civitate (1053) et se marie en 1061 : la liaison entre sa mère et son père a vraisemblablement eu lieu entre ces deux événements, et il est probable que Jourdain soit né au cours de cette période. Jourdain est déjà chevalier vers 1075, il a donc à cette date au minimum une quinzaine d'années.
  4. G. A. Loud, The age of Robert Guiscard : southern Italy and the Norman conquest, Longman, 2000.
  5. John Julius Norwich, The Normans in the South, 1016-1130, Longman, 1967.
  6. Giovanni Modica Scala, Sicilia medievale : dagli Arabi ai Normanni e agli Svevi, Associazione Culturale Dialogo, 1995.
  7. (it) « Il Monastero di Santa Maria di Mili a Mili San Pietro », sur visitme.comune.messina.it

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

  • Geoffroi Malaterra, De rebus gestis Rogerii Calabriae et Siciliae comitis et Roberti Guiscardi ducis fratris eius, livres III et IV.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ferdinand Chalandon, Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile, tome I, Picard : Paris, 1907.
  • John Julius Norwich, The Normans in the South, 1016-1130, Longman : London, 1967.
  • Graham A. Loud, The age of Robert Guiscard : southern Italy and the Norman conquest, Longman : London, 2000.
  • Hubert Houben, Roger II of Sicily : A Ruler Between East and West, Cambridge University Press, 2002.

Liens externes[modifier | modifier le code]