Joseph Ier (roi de Portugal)

Joseph Ier
Le Réformateur
Illustration.
Le roi Joseph Ier
Titre
Roi de Portugal et des Algarves

(26 ans, 6 mois et 24 jours)
Prédécesseur Jean V de Portugal
Successeur Marie Ire de Portugal
Biographie
Dynastie Maison de Bragance
Nom de naissance José Francisco António Agostinho Inácio Norberto de Bragança
Date de naissance
Lieu de naissance Paço da Ribeira, Lisbonne
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Sintra
Père Jean V de Portugal
Mère Marie-Anne d'Autriche
Conjoint Marie-Anne-Victoire d'Espagne
Enfants Marie Ire de Portugal

Marie-Anne-Françoise de Portugal

Marie-Dorothée de Portugal

Bénédicte de Portugal

Héritier Marie Ire de Portugal

Signature de Joseph IerLe Réformateur

Joseph Ier (roi de Portugal)
Rois de Portugal

Joseph Ier de Portugal, le Réformateur, né le à Lisbonne et mort le à Sintra, fut roi de Portugal de 1750 à 1777. Fils du roi Jean V de Portugal et Marie-Anne d'Autriche, on lui doit la modernisation de son pays aux plans économique et artistique, notamment avec l'aide de son Premier ministre, Sebastião José de Carvalho et Melo, marquis de Pombal, qu'il nomma à ce poste en 1756.

Famille et jeunesse[modifier | modifier le code]

Le jeune infant Joseph de Bragance, alors prince du Brésil, par Jean Ranc, en 1729.

Joseph était le troisième enfant du roi Jean V et de son épouse la reine Marie-Anne d'Autriche. Il avait pour aînés le prince Pierre du Brésil, et l'infante Marie-Barbara, et sa naissance est suivie de trois frères cadets. Lorsque son frère Pierre meurt prématurément en 1714 à l'âge de deux ans, Joseph devient l'héritier du trône, et prend les titres de prince du Brésil et de duc de Bragance.

Il est marié le 19 janvier 1729 à l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne, fille de Philippe V et d'Élisabeth Farnèse et qui avait été la jeune fiancée du roi Louis XV avant d'être renvoyée de France. Ce mariage s'accompagne de celui de la sœur du prince, Marie-Barbara, avec le demi-frère de l'infante, le prince des Asturies et futur Ferdinand VI d'Espagne. On parle alors d'échange des princesses. Le couple royal portugais donne naissance à quatre filles, toutes nées avant que leur père ne ceigne la couronne.

Règne[modifier | modifier le code]

Statue équestre de Joseph Ier de Portugal par Joaquim Machado de Castro, Praça do Comércio (Lisbonne)

Joseph accède au trône en 1750, à l'âge de 36 ans. À son avènement, le Portugal est en banqueroute à la suite du ralentissement des entrées d'or du Brésil. Le nouveau roi est conscient que des changements importants sont nécessaires pour redresser la situation du pays à l’intérieur et son influence à l’extérieur. Il lui faut affronter des problèmes politiques (échec de l’absolutisme), économiques (baisse des revenus coloniaux), sociaux (puissance de la noblesse) et culturels (carence de l’enseignement). Joseph Ier fait appel à plusieurs secrétaires d’État, dont Carvalho e Melo, pour réaliser cette œuvre de redressement.

Le traité de Madrid de 1750 rectifie les frontières des empires coloniaux de l'Espagne et du Portugal en Amérique du Sud, mais provoque l'opposition des Indiens des réductions jésuites, ce qui provoque la guerre des Guaranis.

Le , Lisbonne est presque totalement détruite par un tremblement de terre, parmi les plus destructeurs et les plus meurtriers de l'histoire. Le séisme, qui aurait fait entre 50 000 et 80 000 victimes, est suivi d'un raz de marée et de multiples incendies. La famille royale survit cependant à l'effondrement de son palais. Afin d'éviter les pillages, Pombal fait protéger par la troupe tous les endroits sensibles et organise la distribution de vivres et l'installation de logements provisoires pour les survivants. Il fait appel à l'entraide des princes européens. La nouvelle de la catastrophe émeut l'Europe entière. Voltaire compose un Poème sur le désastre de Lisbonne. Les fonds affluent pour rebâtir la ville, qui sera reconstruite sur un plan rectiligne s'ordonnant autour de la place Terreiro do Paço ornée de la statue équestre du roi Joseph.

Le , le roi échappe à une tentative d'assassinat, qui aurait été organisée soi-disant par la famille Távora, qui s'est jugée outragée par l'attitude du souverain envers elle : Joseph avait pris la femme d'un des Távora comme favorite, et par ailleurs, cette famille est dans la ligne de succession. Le , s'ouvrent le procès des Távora : les auteurs et les complices du régicide sont arrêtés, onze d'entre eux sont exécutés publiquement le , dont le duc d'Aveiro, le marquis et la marquise de Távora, leur fils, et le comte d'Atoguia, leurs corps brûlés et la terre salée, leurs biens confisqués, leur noms effacés. La fraction la plus réactionnaire de la haute aristocratie est éliminée[réf. nécessaire], mais cette exécution familiale reste un cas unique dans l'Europe des Lumières : le scandale est énorme (la famille sera réhabilitée par la reine Marie Ire le ). La noblesse, en état de choc, renonce à manifester publiquement son opposition. Sebastião José de Carvalho e Melo, qui sera titré juste après ces événements marquis de Pombal, en profite également pour combattre les jésuites qui auraient été informés du projet et se seraient ainsi compromis avec les milieux nobiliaires. Le prétexte invoqué est la publication par le Père Gabriel Malagrida, supérieur de la Compagnie, d'un ouvrage soupçonné d'hérésie. Il est arrêté avec deux de ses compagnons, livré au tribunal de l'Inquisition, soumis à la torture puis, ayant passé aux aveux, livré au bûcher le . Tous les membres de la Compagnie de Jésus sont expulsés du Portugal. Pombal les fait débarquer sur la rive des États pontificaux.

Le Portugal sous le règne de Joseph Ier

Le , pour éviter que le royaume ne tombe sous la coupe d'un prince étranger, la fille aînée et héritière du roi Joseph, l'infante Marie, est mariée à son oncle paternel, le frère cadet de son père, l'infant Pedro. Cette union est condamnée par Rome, et le nonce apostolique, ayant refusé d'assister au mariage, est renvoyé de la cour.

Le , l'Espagne déclare la guerre au Portugal qui entre dans la guerre de Sept Ans.

En 1765, Joseph Ier promulgue un édit prescrivant l'arrachage du vignoble des environs du Tage, du Mondego et de la Vecga pour promouvoir la culture du blé et éviter la famine. Le pays doit apprendre à vivre en autarcie.

Le , un décret royal supprime la bulle In Cœna Domini, et le , le Saint-Office perd tout pouvoir de censure dans le pays. Le , un édit laïcise l'Inquisition qui devient un tribunal purement royal.

Le roi Joseph Ier meurt le à l'âge de 62 ans. Sa fille Marie Ire lui succède en partageant le pouvoir avec son époux Pierre III. Sa première décision est de révoquer le marquis de Pombal en qui elle ne voit qu'un mécréant.

Descendance[modifier | modifier le code]

Le , Joseph épouse la princesse espagnole Marie-Anne-Victoire d'Espagne, fille de Philippe V d'Espagne et d'Élisabeth Farnèse, union d'où naissent quatre filles :

  1. Marie-Françoise, qui devient reine sous le nom de Marie Ire (1734-1816) épouse en 1760 son oncle Pierre de Portugal (1717-1786)
  2. Marie-Anne-Françoise de Portugal (1736-1813)
  3. Marie-Dorothée de Portugal (1739-1771)
  4. Bénédicte de Portugal (1746-1829), en 1777 elle épousa son neveu, Joseph de Portugal, prince du Brésil (1761-1788),

Ascendance[modifier | modifier le code]

Titre complet[modifier | modifier le code]

Sa Majesté Très Fidèle Dom Joseph Ier, Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde par la grâce de dieu

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]