Johannsénite

Johannsénite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Johannsénite
Johannsénite, North Mine, Broken Hill, Comté de Yancowinna, Nouvelle-Galles du Sud, Australie, 5.5 x 4.5 x 3.3 cm
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CaMnO6Si2 CaMn(Si2O6)
Identification
Masse formulaire[2] 247,183 ± 0,006 uma
Ca 16,21 %, Mn 22,23 %, O 38,84 %, Si 22,72 %,
Couleur gris, brun-noir, brun, vert, verdâtre, bleu, incolore
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais Centré C
Classe cristalline et groupe d'espace prismatique ;
Macle possible
Clivage bon sur {110}, partiels sur {100}, {001} et {010}
Cassure irrégulière à conchoïdale
Habitus prismatique, radié, columnaire, sphérolitique, fibreux, aciculaire
Jumelage simple et lamellaire sur {100}
Échelle de Mohs 6
Trait gris verdâtre, verdâtre, blanc-gris
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,699-1,710
nβ = 1,710-1,719
nγ = 1,725-1,738
Biréfringence biaxial (+) ; 0,029
2V = 58-72°
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence translucide à opaque
Propriétés chimiques
Masse volumique 3,27-3,54 g/cm3
Densité 3,27-3,54
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La johannsénite est une espèce minérale du groupe des silicates et du sous-groupe des inosilicates de formule CaMn(Si2O6).

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

La johannsénite a été décrite en 1932 par Schaller et W.T[3]. Elle fut nommée ainsi en l'honneur d'Albert Johannsen (de), pétrologue et géologue américain de l'Université de Chicago aux États-Unis.

Topotype[modifier | modifier le code]

  • Les échantillons de référence servant à la description ont été découverts à :
Temperino Mine, Temperino, Campiglia Marittima, Province de Livourne, Toscane, Italie ;
Civillina Mt., Recoaro Terme, Province de Vicence, Vénétie, Italie ;
Franklin Mine, Franklin, Franklin Mining District, Comté de Sussex, New Jersey, États-Unis ;

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

La johannsénite est un minéral qui peut être gris, brun-noir, brun, vert, verdâtre, bleu ou incolore, se présentant sous la forme de cristaux prismatiques pouvant atteindre 10 cm, de colonnes, de masses radiées, d'agrégats sphérolitiques ou encore de cristaux aciculaires ou prismatiques. Elle possède un éclat vitreux, elle est translucide à opaque, fragile et cassante. Elle présente un clivage bon sur {110}, et sa cassure est irrégulière à conchoïdale. Sa dureté est de 6 sur l'échelle de dureté de Mohs, et sa densité mesurée est de 3,27-3,54. Son trait est gris verdâtre à blanc-gris. La johannsénite présente souvent un jumelage simple et lamellaire sur {100}.

Composition chimique[modifier | modifier le code]

La johannsénite de formule CaMn(Si2O6) a une masse moléculaire de 247,186 u, soit 4,10 x 10-25. Elle est donc composée des éléments suivants :

Composition élémentaire du minéral
Élément Nombre (formule) Masse des atomes (u) % de la masse moléculaire
Oxygène 6 95,99 38,84 %
Silicium 2 56,17 22,72 %
Calcium 1 40,08 16,21 %
Manganèse 1 54,94 22,23 %
Total : 10 éléments Total : 247,186 u Total : 100 %

De nombreuses impuretés sont rencontrées dans la johannesénite : le titane, l'aluminium, le fer, le magnésium, le sodium, le potassium, le carbone, le phosphore et l'eau.

Cette composition place le minéral :

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

  • La johannsénite forme une série avec le diopside et l'hédenbergite.
  • Elle fait partie du groupe des pyroxènes et du sous-groupe des clinopyroxènes calciques :
Groupe des clinopyroxènes calciques
Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace
Augite (Ca,Na)(Mg,Fe,Al,Ti)(Si,Al)2O6
Essenéite CaFeAlSiO6
Diopside CaMgSi2O6
Johannsénite CaMnSi2O6
Hédenbergite CaFeSi2O6
Petedunnite Ca(Zn,Mn,Fe,Mg)Si2O6
Davisite (en) Ca(Sc,Ti,Mg,Ti)AlSiO6

Cristallographie[modifier | modifier le code]

La johannsénite cristallise dans le système cristallin monoclinique. Son groupe d'espace est .

  • Les paramètres de la maille conventionnelle sont : = 9.87Å, = 9.04Å, = 5.27Å, β = 105.54°, Z = 4 unités formulaires par maille (volume de la maille V = 453.03 Å3).
  • La masse volumique calculée est 3,52 g/cm3 (sensiblement égale à la densité mesurée).

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

Gîtologie

La johannsénite se trouve dans les calcaires métasomatisés ou dans les skarns manganésifères.

Elle se trouve aussi dans les quartz ou dans les veines de calcite recoupant les rhyolites.

Minéraux associés
Rhodonite, divers oxydes de manganèse

Gisements producteurs de spécimens remarquables[modifier | modifier le code]

  • Allemagne
Saint-Andreasberg, District de Goslar, Monts Harz, Basse-Saxe
  • Australie
North Mine, Broken Hill, Comté de Yancowinna (en), Nouvelle-Galles du Sud[4]
  • États-Unis
Mine Iron Cap, Landsman Camp, Aravaïpa, Monts Santa Teresa, District d'Aravaïpa, Comté de Graham, Arizona[5]
  • France
Mine du Costabonne, Prats-de-Mollo-la-Preste, Céret, Pyrénées-Orientales, Languedoc-Roussillon[6]
  • Italie
Mine Valgraveglia, Val Graveglia, Ne, Province de Gênes, Ligurie[7]
  • Japon
Mine Yatani, Yonezawa, Préfecture de Yamagata, Tōhoku[8],[9]
  • Mexique
Mine Espiritu Santo, Mineral del Monte, Municipalité de Mineral del Monte, État d'Hidalgo[10]
  • Suède
Mine Harstigen, Pajsberg, district de Persberg, Långban, Filipstad, Comté de Värmland[11],[12]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Schaller, W.T. (1938) Johansennite, a new manganese pyroxene. American Mineralogist: 23: 575-582.
  4. Birch, W. D., ed. (1999): The minerals of Broken Hill. Broken Hill City Council and Museum of Victoria, Broken Hill, Australia, 289 pp.
  5. Anthony, J.W., et al (1995), Mineralogy of Arizona, 3rd.ed.: 245; Reiter, B.E. (1981), Controls on lead-zinc skarn mineralization, Iron Cap mine area, Aravaipa district, Graham Co., AZ, in C. Stone and J.P. Jenney (editors), AZ Geol. Soc. Digest: 13: 117-125.
  6. Dubru. M, (1986) Pétrologie et géochimie du marbre à brucite et des borates associés au gisement de tungstène de Costabonne, (Pyrénées orientales, France) 930p
  7. Redazione (2005): Sistematica ligure: resoconto 2005. Notiziario di Mineralogia Ferrania Club, 19, 3-5.
  8. Dr Matsuo Nambu collection (curated by the Geological Survey of Japan)
  9. Dr Kameki Kinoshita collection (curated at Geological Survey of Japan)
  10. Panczner(1987):244.
  11. Nysten, P., Holtstam, D. and Jonsson, E. (1999) The Långban minerals. In Långban
  12. The mines,their minerals, geology and explorers (D. Holtstam and J. Langhof, eds.), Swedish Museum of Natural History and Raster Förlag, Stockholm & Chr. Weise Verlag, Munich, p. 89-183.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Schaller, W.T. (1938) Johansennite, a new manganese pyroxene. American Mineralogist: 23: 575-582.
  • Freed, R.L. and Peacor, D.R. (1967) Refinement of the crystal structure of johansennite. American Mineralogist: 52 709-720.
  • Clark, J.R., D.E. Appleman, and J.J. Papike (1969) Crystal-chemical characterization of clinopyroxenes based on eight new structure refinements. MSA Special Paper 2: 31-50.
  • Deer, W.A., R.A. Howie, and J. Zussman (1978) Rock-forming minerals, (first edition), v. 2A, single-chain silicates, 415-422.
  • Deer,W.A., Howie, R.A., and Zussman, J., et al (1997): 2A: 415-422.