Jenny Dufau

Jenny Dufau
Jenny Dufau, à partir d'une annonce publiée en 1917.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 47 ans)
PauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
allemande (-)
française (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Tessiture
Soprano léger (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jenny Dufau (née Eugénie-Hélène Dufau à Rothau le [1] et morte à Pau le ) est une artiste lyrique française[N 1] qui a connu le succès à Chicago.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jenny Dufau est née le à Rothau, Alsace-Lorraine[2]. Elle étudie à Berlin avec Etelka Gerster en 1901 et Mathilde Marchesi, Paul Vidal et A Selva. Elle fait ses débuts en 1906 à Weimar, dans le rôle de la reine de Navarre dans Les Huguenots au théâtre de la Cour grand-ducale de Weimar, où elle reste jusqu'en 1908.

Désireuse de commencer une carrière en Italie, elle s'installe à Milan en 1910 où elle étudie avec Alessandro Guagni-Benvenuti (1844-1927). Elle commence sa carrière en 1910, en Italie, au Teatro Vittorio Emanuele II à Ancône dans le rôle de Philine dans Mignon. En 1910 et 1911, elle se produit dans différents opéras italiens et au Théâtre Royal d’Athènes. Elle chante à L'Opéra Royal à Berlin en 1910, dans le rôle de Marguerite dans Carmen, Sophie dans Werther et Marguerite dans Faust au Théâtre Lyrique de Bucarest en avril 1911[3].

Fin 1911, elle part aux États-Unis, engagée par la Compagnie de l'Opéra de Boston (en). Elle crée le rôle de Fairy/La Fée dans la première américaine de Cendrillon de Massenet en décembre 1911[4]. Elle joue les rôles d'Olympia, Antonia et Giulietta dans Les Contes d'Hoffmann en février 1912[5] ; Micaëla dans Carmen en décembre 1912[6]. À Chicago, Dufau est soprano solo, surnommée la « plus petite soprano ». Elle se produit dans des opéras tels que La Walkyrie en février 1913 à Los Angeles[7], Le Barbier de Séville, et I gioielli della Madonna (en) d'Ermanno Wolf-Ferrari. Elle chante avec la Chicago Grand Opera Company durant la saison 1913-1914[8].

En mars 1914, elle chante le rôle-titre dans Manon de Massenet, pour la Compagnie de l'Opéra de Boston (en)[9].

En 1916, Dufau change son centre intérêt pour des concerts à l'échelle nationale, notamment au Festival de Ravinia (en), au Hamilton Park concert series, au Orchestra Hall (en) à Chicago, à Boston. Le compositeur américain Frank La Forge (en) écrit des chansons pour elle, qu'elle chante lors de ces concerts. Lors d'un récital en 1917 à l'Orchestra Hall, elle chante La Marseillaise comme d'habitude, suivi d'un programme éclectique de chansons russes, suédoises et françaises, ainsi que de nouvelles chansons écrites pour elle par Frank LaForge.

Jenny Dufau a également participé à l'éclosion d'un art appelé Ciné-concert, dans lequel elle chante avec les films muets. En 1916, elle chante avec le film The Law Decides.

Dufau retourne en Europe après la fin de la Première Guerre mondiale. Elle joue, en 1918, au Théâtre Royal de Madrid, Le Barbier de Séville. Elle donne une représentation de Lucia di Lammermoor au Théâtre Toselli de Coni. En 1920, elle est membre de la troupe du Grand-Théâtre de Strasbourgdirigé par Henri Villefranck[10]. Le , elle donne un récital à la salle Gaveau à Paris[11]. Le critique de Comoedia écrit :

« Mme Jenny Dufau est un soprano léger d'une grande pureté de voix. Son chant est facile. Elle escalade en se jouant les sommets de sa tessiture, y reste sans nous infliger aucun vertige et quitte ces hauteurs pour un autre registre avec une aimable sûreté. De très bonnes choses dans les pièces de Rameau et de l'école italienne chantées par elle. Elle s'y montre fort habile musicienne. »

— Paul Le Flem[12]

Elle est décédée le à Pau.

Références et notes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Née allemande et devenue française en 1919 à l’issue de la Première Guerre mondiale

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance à Rothau, n° 30, vue 18/32.
  2. (en) Classical Music July 18 at classicalmanac.com
  3. « Comoedia à Bucharest », Comoedia sur gallica,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  4. « Comoedia à Chicago », Comoedia sur gallica,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  5. « Etranger - Chicago », Comoedia sur gallica,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  6. « Comoedia à Chicago », Comoedia sur gallica,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  7. (en) « Singer becomes star of opera in 3 years », Los Angeles Herald, no 129,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « La saison à la Chicago Grand Opera Company », Le Monde artiste sur gallica,‎ , p. 574 (lire en ligne)
  9. (en) Joseph Urban Papers, 1893–1998, Columbia University Libraries : Rare Book & Manuscript Library
  10. « Comoedia à Strasbourg », Comoedia sur gallica,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  11. « Courrier musical », Le Figaro sur gallica,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  12. « La Musique au Concert », Comoedia sur gallica,‎ , p. 5 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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