Jeanne Thil

Jeanne Thil
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Le VésinetVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Vésinet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction
Vue de la sépulture.

Jeanne Thil, née le à Calais et morte le au Vésinet, est une artiste peintre française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeanne Amélie Thil naît le à Calais dans le département du Pas-de-Calais, fille de Philippe Thil, garde d'artillerie, et d'Émélie Céline Fleuret, demeurant au no 10 rue Saint-Michel à Calais[1].

Elle étudie, à l'École des Beaux-Arts de Paris et a pour maîtres, Ferdinand Humbert et Charles Fouqueray, et à l'École des Arts Décoratifs.

Elle est nommée professeur de dessin de la ville du Vésinet, obtient un grand prix à l'École des Arts Décoratifs, le prix Chenavard, une médaille d'argent en 1920 au Salon des artistes français[2].

Si elle peint des décors historiques pour sa ville natale et d’autres villes du Pas-de-Calais, elle est surtout connue pour ses toiles inspirées de ses voyages de part et d’autre de la Méditerranée, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce et surtout en Tunisie[3].

Elle travaille en Espagne, à Ávila et Ségovie. Elle passe en Tunisie, et son Charmeur de serpents à Kairouan lui vaut une médaille d'or en 1924.

À l'Exposition des Arts Décoratifs de 1925, on lui confie deux panneaux importants. Elle obtient plusieurs prix à l'Institut, et le prix James Bertrand pour une composition historique Les Bourgeois se rendant à Edouard III destinée à l'hôtel de ville de Calais.

Elle exécute plusieurs décorations murales pour le paquebot Île-de-France, le hall de la Compagnie générale transatlantique à Marseille et le pavillon du Tourisme à Paris, des affiches orientalistes, une très remarquable illustration pour l'Histoire de Gotton Connixloo de Camille Mayran, une série de quatre grands panneaux retraçant les fastes du régiment Royal-Picardie pour le Royal Picardy du Touquet-Paris-Plage et une autre série de deux compositions pour l'hôtel de ville de cette station balnéaire, l'une représentant Charles VIII (roi de France) et Henri VII (roi d'Angleterre) venant signer le traité d'Étaples et l'autre l'amiral Huc Quiéret visitant sa flotte dans la baie de la Canche.

Pour l'Exposition coloniale internationale de 1931, elle réalise trois grandes évocations de la Vigne, des Forêts, de l'Élevage, une vaste frise et une carte décorative pour le palais Tunisien, un diorama de la Haute-Volta et deux panneaux sur Dakar au palais de l'Afrique Occidentale.

Elle participe, de 1925 à 1932, aux expositions françaises, à Madrid, Barcelone, Bruxelles, Rome, Tunis, Tokyo, et l'État acquiert plusieurs de ses œuvres.

Jeanne Thil, qui fait de nombreux voyages, trouve au Vésinet un lieu propice au repos. Elle y meurt le et est inhumée au cimetière municipal[2].

Célibataire, sans descendance, elle laisse une œuvre importante. Son petit-neveu François-Marie Olland, qui a réuni un ensemble des travaux de l'artiste et estimant que ces œuvres forment un tout indissociable très représentatif de la carrière de sa parente, souhaite pouvoir transmettre sa collection comme un tout indivisible. En 2011, il prend contact avec la mairie du Vésinet pour lui proposer de léguer à la ville sa collection en ces termes :

« Je souhaite léguer ces peintures, aquarelles, dessins, documents, photos et objets (décorations officielles, médailles, palettes et autres souvenirs…) à la ville du Vésinet. Ce legs prendra effet à ma mort. Dès acceptation de celui-ci par le conseil municipal, je m'engage à modifier mon testament afin d'y inclure expressément mes intentions concernant ce legs. En contrepartie, la ville du Vésinet s'engagera à donner le nom de l'artiste à une rue du Vésinet, ce pourrait être la partie de l'avenue Corot, (entre les avenues des Pages et Horace-Vernet) où Jeanne Thil a séjourné et où elle est morte, au numéro 38 ; à prendre en charge l'entretien de la tombe de Jeanne Thil située dans le cimetière du Vésinet (tombe 2435 - 8e section) après ma mort ; à ce que plusieurs tableaux soient accrochés de façon permanente dans un lieu de mémoire de l'artiste (par exemple Wood Cottage) et dans un bâtiment officiel comme la mairie par exemple. »

La ville du Vésinet n'ayant pas donné une suite favorable à sa demande, il fait la même demande à la ville de Calais, où Jeanne Thil est née, et, en , Calais donne une suite favorable à ce legs qui interviendra au décès du donateur.

Le legs, constitué de 170 œuvres, est estimé à 500 000 [2].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Jeanne Thil obtient plusieurs récompenses, dont, un grand prix à l'École des Arts Décoratifs, le prix Chenavard, une médaille d'argent en 1920 au Salon des artistes français et le prix James Bertrand.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

  • 1958 : Exposition Jeanne Thil, musée de la France d’outre-mer à Paris et le musée de Calais[3]
  • 2020 : Peintures des lointains voyages de Jeanne Thil, musée des Beaux-Arts de Calais
  • 2023 : Elle fait partie des artistes présentées dans le cadre de l'exposition « Artistes voyageuses, l'appel des lointains – 1880-1944 » au palais Lumière d'Évian puis au musée de Pont-Aven[4].

Distinction[modifier | modifier le code]

Jeanne Thil est nommée chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur par décret du [5].

Hommage[modifier | modifier le code]

La ville de Calais lui rend hommage en donnant son nom à une rue, la rue Jeanne Thil.

Galerie[modifier | modifier le code]

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Camille Mauclair, L'Art et les artistes, Armand Dayot éd., Paris 1933

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « acte de naissance no 2009 - 5 MIR 193/43 - », sur archivesenligne.pasdecalais.fr, (consulté le ), p. 1355.
  2. a b et c « Jeanne Thil, artiste-peintre (1887-1968) », sur histoire-vesinet.org (consulté le ).
  3. a et b « Peintures des lointains voyages de Jeanne Thil », sur calais.fr (consulté le ).
  4. Éric Biétry-Rivierre, « Des artistes globe-trotteuses en quête d'exotisme », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous,‎ , p. 32 (lire en ligne).
  5. « Le dossier de Légion d'honneur de Jeanne Thil », sur culture.gouv.fr (consulté le ).