Jean de Florette (film)

Jean de Florette
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Réalisation Claude Berri
Scénario Claude Berri
Gérard Brach
Musique Jean-Claude Petit
Acteurs principaux
Sociétés de production DD Productions
Renn Productions
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Drame
Durée 121 minutes
Sortie 1986

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Jean de Florette est un film franco-helvético-italien écrit, produit et réalisé par Claude Berri, sorti en 1986. Il compose un diptyque avec Manon des sources, qui sort la même année.

Il s'agit de l'adaptation du livre éponyme de Marcel Pagnol issu du diptyque romanesque L'Eau des collines (1963), lui-même tiré du film intitulé Manon des sources que l'auteur réalise en 1952. Le film réunit trois acteurs en pleine gloire à l'époque : Gérard Depardieu, Daniel Auteuil dans son premier drame et, dans un de ses derniers rôles, Yves Montand.

Le film est tourné en même temps que Manon des Sources sur une période de sept mois. Succès commercial et critique, tant au niveau national qu'international, le film reçoit de très nombreuses récompenses, dont le César du meilleur acteur et le BAFTA du meilleur acteur dans un second rôle pour Daniel Auteuil[1] en 1987, ainsi que le BAFTA du meilleur Film en 1988. Le succès des deux films promeut la Provence comme destination touristique.

Le film est également diffusé en version longue sous la forme d'un téléfilm en deux parties de 66 minutes les [2] et [3] sur Antenne 2. La diffusion de la version cinématographique, quant à elle, a lieu le [4] sur Antenne 2.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Ugolin, jeune paysan de retour du service militaire, rêve de faire fortune dans la culture des œillets. Son oncle, César Soubeyran, dit « le Papet », est prêt à tout pour que son neveu réussisse. Mais pour cela, les deux hommes doivent faire échouer les projets d'un citadin, Jean de Florette, venu s'installer sur la propriété qu'ils convoitent. Jean de Florette vient d'emménager avec sa femme Aimée et sa petite fille Manon dans cette maison de famille. Motivé, souriant, le jeune homme ignore les projets machiavéliques de ses voisins.

Résumé détaillé[modifier | modifier le code]

La bastide Châteaurenard, « ferme des Romarins » dans le film, à Riboux (Var), en 2014.

Au milieu des années 1920 dans un petit village fictif de Provence perdu dans la garrigue, Les Bastides Blanches, Ugolin, vêtu d'une cape et d'un béret de chasseur alpin, revient du service militaire. Ce jeune paysan a un objectif : gagner de l'argent en cultivant des œillets. Son oncle, César Soubeyran, dit « le Papet », est un vieux célibataire prêt à tout pour que son neveu réussisse et se marie, afin que se transmette son nom, dont Ugolin est l'unique héritier. L'aboutissement de ces projets nécessite une source sur ses terres, un bien extrêmement précieux. La « ferme des Romarins » conviendrait parfaitement.

Gérard Depardieu incarne Jean de Florette.

Le Papet propose alors à Marius Camoins, surnommé Pique-Bouffigue, le propriétaire de la ferme, de la lui racheter. Mais la discussion tourne mal et Pique-Bouffigue, projeté à terre par le Papet, meurt en heurtant une pierre avec la tête. Afin d'acheter la ferme et le terrain comprenant la source pour un prix modique, Ugolin et le Papet bouchent la source avec du ciment. Sans eau, les lieux ne valent plus grand-chose. Mais l'héritier de la propriété et de la ferme arrive un jour avec sa femme et sa fille pour s'y installer. Bossu, il s'appelle Jean Cadoret et vient « de la ville » où il était percepteur. C'est le fils d'une ancienne habitante des Bastides, Florette Camoins, sœur de Pique-Bouffigue, qu'avait jadis bien connue le Papet, avant qu'elle ne parte épouser le forgeron du village voisin. Idéaliste, Jean a pour ambition de mener la vie d'un paysan prospère et proche de la nature. Le Papet pousse Ugolin à cultiver l'amitié du nouveau venu pour mieux le faire échouer et manœuvre pour que le village ne révèle pas à Jean de Florette l'existence sur ses terres de la source que les deux ont bouchée.

Après quelques difficultés, Jean de Florette semble réussir dans sa nouvelle vie. Mais la sécheresse et les manigances des deux Soubeyran amènent le bossu à des tentatives désespérées pour trouver une source, indispensable pour cultiver ses terres et pour en vivre. Après avoir mis sa propriété sous hypothèque au bénéfice du Papet, étant décidé à construire un puits, Jean de Florette fait exploser de la dynamite dans la terre. Porté par son enthousiasme, il se précipite vers le trou sans attendre que la roche, projetée dans les airs, soit bien retombée. L'une des pierres l'ayant atteint à la tête, le bossu meurt. Le Papet et Ugolin deviennent donc propriétaires des Romarins. Après avoir feint de chercher la source, ils en débouchent l'orifice, sans se douter que la petite Manon les a vus. Accablée par le chagrin, elle s'enfuit en courant, désespérée par la mort de son père et ce qu'elle croit être de la malchance.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

En 1952, Marcel Pagnol réalise le film Manon des sources avec sa femme Jacqueline dans le rôle-titre. N'étant pas pleinement satisfait[réf. nécessaire], il développe, dix ans plus tard, l'histoire de Manon dans le diptyque L'Eau des collines : Jean de Florette (l'histoire du père de Manon, qui se déroule pendant l'enfance de celle-ci) et Manon des sources (dont la trame est très proche de celle du film). Claude Berri a tourné les deux adaptations simultanément et les a sorties à quelques semaines d'intervalle. La suite du film est donc Manon des sources.

La concrétisation du projet s'étale sur trois ans[5]. En 1984, Claude Berri et Gérard Brach s'attellent à l'écriture du scénario et les repérages sont réalisés[5]. Après huit mois de tournage en 1985, le montage des deux films et la préparation de leur sortie en salles s'étalent sur l'année 1986[5].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Daniel Auteuil en 2000, avec son second César du meilleur acteur, pour La Fille sur le pont.

Pour le rôle d'Ugolin, Claude Berri envisage Coluche, dont il a révélé les talents dramatiques dans son film Tchao Pantin, mais l'acteur refuse l'offre car il s'estime illégitime à jouer un personnage ayant l'accent du sud et demande alors un cachet trop élevé. Il n'est, finalement, pas retenu[6]. Jacques Villeret est également pressenti pour jouer le rôle d'Ugolin mais, sur les conseils de Simone Signoret, Yves Montand suggère un acteur au jeu vif pour donner la réplique au vieux Papet et c'est finalement Daniel Auteuil qui obtient le rôle[7].

Au départ, Claude Berri sous-estime alors Daniel Auteuil, qu'il pense être incapable de jouer autre chose que les comédies potaches qui l'avaient rendu célèbre, mais celui-ci tient tant au rôle d'Ugolin qu'il retrouve son accent provençal de ses jeunes années et se présente sur le plateau dans une apparence délibérément négligée afin de mieux coller au personnage, ce qui plaît à Claude Berri.

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage se déroule dans les collines du village de Riboux dans le Var, à Mirabeau dans le Luberon, ainsi qu'à Ansouis, à la Chapelle Saint-Joseph de Vaugines dans le département de Vaucluse et enfin à Sommières dans le Gard[8].

Musique[modifier | modifier le code]

Jean-Claude Petit compose la bande originale de Jean de Florette[9]. Il tire le thème de l'ouverture de l'opéra La Force du destin de Giuseppe Verdi et intègre à ses musiques l'harmonica de Toots Thielemans[10].

Liste de pistes
  1. Jean de Florette (2:48)
  2. Les oeillets / L'eau (2:43)
  3. Le corbillard (1:06)
  4. Les pieds dans l'eau / Florette (2:48)
  5. Les lapins / L'Australie (1:13)
  6. L'arrivée / Les graines (3:57)
  7. Le plus dur est fait / Les artistes (2:44)
  8. L'orage (3:21)
  9. Baptistine / Les Romarins (3:37)
  10. La sécheresse / L'accident (3:27)
  11. L'enterrement (1:29)
  12. Le miel (1:07)
  13. Générique fin (3:33)

Accueil[modifier | modifier le code]

Box-office[modifier | modifier le code]

Titre Box-office

Drapeau de la France France

Box-office

Drapeau des États-Unis États-Unis

Box-office

Drapeau de l'Espagne Espagne

Années 1986 1987
Jean de Florette 7 223 657 entrées 1 263 700 entrées 27 687 entrées
Manon des sources 6 645 117 entrées 1 007 800 entrées 17 509 entrées

Distinctions[modifier | modifier le code]

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Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Produit dérivé[modifier | modifier le code]

Le paraissent les DVD et Blu-Ray d'un nouveau coffret version restaurée 4 K à partir du négatif original sous la supervision de Bruno Nuytten et Pathé.

Autour du film[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

« Les deux sentiments qui dominent l'histoire sont, d'une part, l’avidité et l'anxiété de possession d'Ugolin et de Papet, et d'autre part, la passion ingénue de la terre et de la campagne qui anime Jean. Au lyrisme de ce sentiment qui rend le personnage si privé de défense, s'oppose la méchanceté enracinée chez les deux paysans (presque une Némésis du monde de la campagne contre celui de la ville), qui épient, contrôlent, attendent comme des vautours et favorisent l'échec du citadin. Les intrigues mesquines des deux paysans, soigneusement dissimulées, pèsent de tout leur poids sur la luminosité des paysages champêtres, la beauté des bois et des collines. Plus Jean se laisse prendre par la passion de ses projets, plus il devient une figure tragiquement pathétique, soumise à la fausseté et à l'hypocrisie d'Ugolin, qui feint d'être son ami, et de Papet, qui tire les ficelles dans l'ombre. Depardieu exprime l'exubérance et le désespoir de Jean par la véhémence infatigable avec laquelle il se démène dans les espaces naturels qu'il croit connaître et dans la lumière naïve des regards d'une victime qui s'ignore. »

— Roberto Chiesi, critique de cinéma, dans sa biographie de Gérard Depardieu, 2005[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Récompense attribué pour sa prestation dans Jean de Florette et Manon des sources.
  2. « L'Eau des collines : 1ère partie », sur ina.fr.
  3. « L'Eau des collines : 2ème partie », sur ina.fr.
  4. « Jean de Florette », sur ina.fr.
  5. a b c et d « Secrets de tournage de Manon des Sources », sur Allocine.fr (consulté le ).
  6. Laurent Schenck, « Coluche en Ugolin dans Jean de Florette ? Découvrez la surprenante vidéo de ses essais... », sur allocine.fr, (consulté le ).
  7. Telestar.fr, « Manon des sources : découvrez dix anecdotes sur le film culte - Télé Star », sur www.telestar.fr, (consulté le )
  8. « Secrets de tournage de Jean de Florette », sur allocine.fr (consulté le ).
  9. (en) Jonathan Broxton, « Jean de Florette – Jean-Claude Petit », Reviews, sur moviemusicuk.us, (consulté le ).
  10. « Jean la Florette (1986) », sur cinezik.org (consulté le ).
  11. Jean-Luc Douin, « Thomas Langmann, producteur acharné », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  12. Roberto Chiesi, Gérard Depardieu : Du cinéma d'auteurs aux comédies les plus hilarantes, des œuvres classiques aux grands films historiques, toutes les métamorphoses d'un géant du spectacle, Rome, Gremese, , 127 p. (ISBN 8873015913, lire en ligne), p. 60-61.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]