Jean Gruault

Jean Gruault
Nom de naissance Jean Valéry Gruault
Naissance
Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne)
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 90 ans)
20e arrondissement de Paris
Profession Scénariste
Dramaturge
Producteur
Films notables Jules et Jim
l'Enfant sauvage
Les Deux Anglaises et le Continent
Mon oncle d'Amérique
La vie est un roman

Jean Gruault, né le à Fontenay-sous-Bois et mort le dans le 20e arrondissement de Paris[1],[2],[3], est un scénariste, dramaturge et producteur français. Proche des cinéastes fondateurs de la Nouvelle Vague, il a collaboré en tant que scénariste avec plusieurs d'entre eux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Cinéphile, Jean Gruault rencontre, dans un ciné-club, plusieurs membres de la future Nouvelle Vague : Jacques Rivette, Éric Rohmer, Claude Chabrol et surtout François Truffaut. Légèrement plus âgé qu'eux, il les fréquente régulièrement mais ne les rejoint pas dans leur activité journalistique pour les Cahiers du cinéma. Il préfère se consacrer à la comédie et jouer dans plusieurs pièces de théâtre.

Sur les conseils de François Truffaut, Jean Gruault est engagé dans les années 50 comme assistant de Rossellini qui le fait également travailler sur un projet de scénario avec son ami Jacques Rivette. Finalement, Rivette et Gruault coécrivent ensemble le scénario de l'un des premiers films de la Nouvelle Vague Paris nous appartient. Gruault est également régisseur adjoint sur le tournage mais doit abandonner son poste en raison d'un rôle sur une pièce de théâtre en tournée. À son retour à Paris, François Truffaut lui propose d'écrire avec lui Jules et Jim, adaptation d'un ouvrage d'Henri-Pierre Roché. Également au même moment, Jean-Luc Godard lui propose de travailler comme scénariste de son film Les Carabiniers.

À la suite de cette première collaboration fructueuse avec Truffaut, Gruault intègre l'équipe de scénaristes réguliers du cinéaste (Bernard Revon, Claude de Givray, Jean-Louis Richard, etc). Gruault se spécialise dans les adaptations et les films historiques tels que Jules et Jim, l'Enfant sauvage, l'Histoire d'Adèle H.. Il adopte avec Truffaut une méthode de travail à distance : Gruault achève seul un premier jet que Truffaut lit et annote avec des idées que Gruault intègre dans la version suivante, etc. Gruault et Truffaut conserveront cette méthode jusque dans les années 80 quand ils décident de travailler côte à côte pour le projet La Belle Époque. En raison de la mort de François Truffaut, ce projet restera longtemps inachevé. Jean Gruault a également travaillé sur une version de Fahrenheit 451 mais son travail n'a pas été conservé par François Truffaut.

À partir de 1975, Jean Gruault écrit successivement trois scénarios pour Alain Resnais : Mon oncle d'Amérique, La vie est un roman et L'Amour à mort. Si Resnais ne coécrit pas directement le scénario avec Gruault, les deux hommes se voient plusieurs fois par semaine pour échanger des références et idées autour du projet en cours.[réf. nécessaire] Jean Gruault enregistre lui-même les dialogues sur cassettes, interprétant tous les rôles, de manière à aider Alain Resnais à concevoir son découpage.

En 1987, Jean Le Poulain, alors directeur de la Comédie-Française, y crée la pièce que Jean Gruault a écrite dans les années cinquante, Crucifixion dans un boudoir turc, dans une mise en scène de Guy Michel, jouée par Jacques Sereys et Paule Noëlle.

En 1993, Jean Gruault fait don de ses archives personnelles au fonds cinéma de la bibliothèque André Malraux, désormais devenu la Bibliothèque de cinéma François-Truffaut.

En 2007, Jean Gruault devint producteur avec la société Les Films de la Villa, qu'il a fondée. Il a coproduit la série de cinq films Mafrouza de la réalisatrice et monteuse Emmanuelle Demoris[4], qui a été présentée au Festival de Locarno 2010.

Marié en 1953 à Ginette Geslot (1931-2005), il est le père de deux enfants, Philippe Gruault, documentaliste - iconographe, et Isabelle Gruault, comédienne qui a joué pour René Allio, René Féret, Édouard Niermans et Jean-Claude Guiguet.

Jean Gruault meurt le d'un arrêt cardiaque à l'âge de 90 ans à l'hôpital Tenon[5]. Il ne s'est pas déplacé pour raisons de santé au Festival de Cannes 2015 le mois précédent pour Marguerite et Julien[6]. Il est ensuite incinéré au cimetière du Père-Lachaise[7].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Indique les films et les feuilletons télévisés scénarisés par Jean Gruault.

Scénarios non-produits[modifier | modifier le code]

Au-delà de cette filmographie, Gruault écrivit de nombreux scénarios qui ne furent pas produits et qui sont maintenant dans ses archives[9].

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comme acteur[modifier | modifier le code]

Comme auteur[modifier | modifier le code]

Librettiste d'opéra[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Ce que dit l'autre, Julliard, 1992 (autobiographie)
  • Belle Époque, François Truffaut, Gallimard, 1996
  • Le Sang de Naples, Phébus, 2001 (roman)
  • Cul par-dessus tête, Phébus, 2003 (roman)
  • Histoire de Julien et Marguerite, scénario pour un film de François Truffaut, Éditions Capricci, 2011

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Scénariste de Truffaut et Resnais, Jean Gruault est décédé - Vodkaster », sur www.vodkaster.com (consulté le )
  3. Le Monde 9 juin 2015
  4. Les Films de la Villa
  5. « Mort de Jean Gruault, le mythique scénariste de Truffaut et Resnais », sur Télérama,
  6. a et b « Marguerite & Julien, la longue errance d'un scénario fantôme », sur Télérama,
  7. « Jean Gruault », sur Cinémathèque, le blog de Serge Toubiana,
  8. « La promesse : rencontre avec les frères Dardenne », sur Les Inrocks,
  9. « Bibliothèque du cinéma François Truffaut. Fonds Jean Gruault », sur Bibliothèque de Paris, . La liste inclus aussi des scénarios qui furet tournés d'après une nouvelle version avec un changement de titre.
  10. a et b « Le cinéma à quatre mains », sur Cinémathèque française,
  11. « Trois films fantômes de Jacques Rivette », sur Cahiers du cinéma
  12. Révoltes et révolutions à l'écran, Europe moderne, XVIe – XVIIIe siècle, PUR, 2015

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gilles Delavaud, « Jean Gruault : profession scénariste », Cahiers du cinéma, no 309,‎
  • Philippe Carcassonne, « Jean Gruault scénariste », Cinématographe, no 88,‎
  • Philippe Le Guay, « Le rêve et la mémoire : Entretien avec Jean Gruault », Cinématographe, no 97,‎
  • Danièle Parra, « Entretien avec Jean Gruault », La Revue du cinéma, no 397,‎
  • « Un scénariste et ses auteurs : propos enregistrés à la Cinémathèque de Nice », Jeune Cinéma, no 166,‎
  • Léon Michaux, « Jean Gruault : entretien », Visions International, no 1,‎
  • François Thomas, « Jean Gruault », dans L'Atelier d'Alain Resnais, Flammarion,
  • Jean Breschand et Carole Le Berre, « Ce que lit l'autre : entretien avec Jean Gruault », Vertigo, no 17,‎

Film[modifier | modifier le code]

  • Jean Gruault, le scénario d'une vie, documentaire de Laurent Sylvestre, 52 minutes, 2012.

Liens externes[modifier | modifier le code]