Jean Dupas

Jean Dupas
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Jean Théodore Dupas né à Bordeaux le et mort à Paris le est un peintre, affichiste et décorateur français, représentatif de l'Art déco.

Biographie[modifier | modifier le code]

Élève à l'École des beaux-arts de Bordeaux dans l'atelier de Paul Quinsac et des décorateurs Artus et Jean-Gustave Lauriol, Jean Dupas entre ensuite à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Gabriel Ferrier. Il obtient le prix de Rome de 1910 dont le sujet est Éros vainqueur du dieu Pan[2]. Son style très personnel est rattaché au néoclassicisme des années 1920 ou à l'Art déco. Il part à la villa Médicis à Rome, sous la direction de Carolus-Duran, puis d'Albert Bernard, où il retrouve le sculpteur Alfred Janniot et plusieurs amis dont Jean Despujols, Robert Poughéon et Pierre Bodard. Il y invite son ami Roger Bissière[3]. Mobilisé en 1914 pendant la Première Guerre mondiale, il est libéré en 1919, année où il retourne à Rome pour faire une dernière année, pendant laquelle il présente une dizaine d'œuvres à Bordeaux au bénéfice des blessés de la Grande Guerre. Il fera ses premières armes durant trois ans dans les ateliers d'un peintre bordelais, Émile Vernay, auquel il dédicacera des années plus tard une œuvre Nymphe drapée dans un jardin antique en 1945.

Nommé conservateur du musée Marmottan à Paris en 1940, il devient membre de l'Académie des beaux-arts en 1941. Nommé professeur de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris[2], il compte parmi ses élèves : Jean-Pierre Alaux, Jean Monneret, Jean Joyet, Gabriel Deschamps, Roger Forissier, Roger Festernaz et Geoffroy Dauvergne[4]. Il quitte son poste en 1951 pour subir une intervention chirurgicale et est remplacé par Edmond Heuzé. Il termine sa carrière comme directeur du musée Marmottan.

Travaux décoratifs[modifier | modifier le code]

Le Concile de Trente et l'évangélisation du Nouveau monde, vers 1935, détail, Paris, église du Saint-Esprit.

Jean Dupas intervient, comme nombre d'artistes de l'époque, dans les domaines les plus variés[5]. En 1923 et 1924, il travaille à des commandes de la Manufacture nationale de Sèvres, ainsi qu'à des cartons pour la Manufacture des Gobelins. Il dessine pour de grands magazines de mode comme Vogue et Harper's Bazaar. En 1925, il envoie une huile sur toile, Les Perruches[6],[7], à l’Exposition des arts décoratifs où elle est très remarquée[8]. En 1927, il conçoit le catalogue des fourrures Max[9] chez l'imprimeur Draeger. Il est membre des Ateliers d'art sacré, après 1919, dans le sillage de Maurice Denis et George Desvallières, et participe au renouveau de la fresque. Il travaille à ce titre à la décoration de l'église du Saint-Esprit à Paris[10], collaborant, entre autres, avec le peintre lyonnais Louis Bouquet, ordonnateur du salon de l'Afrique aux palais des Colonies à Paris. Il réalise également des affiches pour les Grands Magasins Dufayel. Il demeure à cette époque au 19, boulevard de Port-Royal à Paris[11].

Il garde toutefois une prédilection pour les œuvres monumentales : « Plus grand est mon travail, plus je suis heureux »[12].

Il reste très attaché à sa ville natale pour laquelle il réalise notamment une grande composition, La Vigne et le vin[7], destinée à l'Exposition des arts décoratifs de 1925. Il exécute par ailleurs de nombreuses commandes publiques et privées.

Il reçoit commande du ministère de la Justice en 1940 d'un projet de tapisseries pour remplacer celles de l'hôtel de Bourvallais à Paris, alors abîmées. Il présente un carton intitulé La Marseillaise en 1945[13]. Ces tapisseries ne seront jamais réalisées[14]

Les paquebots[modifier | modifier le code]

Il collabore à la décoration de plusieurs paquebots comme l’Île-de-France et le Liberté, avec Alfred Janniot et Jacques-Émile Ruhlmann[10]. Un de ses tableaux figure dans la chambre de l'héroïne du film américain d'Ernst Lubitsch, Haute Pègre (1932). Il travaille avec le maître verrier Jacques Charles Champigneulle, qui exposera dans son atelier du boulevard du Montparnasse les dessins préalables à la décoration du grand salon du Normandie, réalisée en 1935, dont une feuille est conservé au musée national de la Marine à Paris. Pour la décoration de ce grand salon du Normandie, il peint 400 m2 de peinture sur glace de verre églomisé. Une partie de l'ensemble, L'Enlèvement d'Europe, est conservée à Saint-Nazaire à l'Escal'Atlantic, dans la base sous-marine, notamment un panneau de laque exécuté par Jean Dunand d'après les dessins de Dupas.

Décorations murales[modifier | modifier le code]

Il participe en 1936 au chantier de la bourse du travail de Bordeaux, y réalisant deux peintures murales. Il termine la même année la décoration d'un panneau mural pour le salon de l'argenterie du palais royal de Bucarest. En 1938, il participe[15] à la réalisation du pavillon de la France pour l'Exposition universelle de New York de 1939, dont les architectes sont Roger-Henri Expert et Pierre Patout et ses collaborateurs Michel Dufet et Claude Ferret[16]. Il reste à New York où il rencontre un grand succès.

L'affichiste[modifier | modifier le code]

Devenu célèbre, il est sollicité pour réaliser des affiches pour les sociétés de transport londonien. Il réalise six affiches pour le métro de Londres, ainsi que celle du Salon des artistes décorateurs de 1925[17], [18].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Peinture[modifier | modifier le code]

Décoration de paquebots[modifier | modifier le code]

  • Tir au pigeons, 1926, panneau pour la salle de théâtre du paquebot Île-de-France, en collaboration avec Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933).
  • Le Char de Thétys, 1934, 6,50 × 15 m, un des quatre panneaux subsistant du Normandie réalisé en collaboration avec Jacques-Charles Champigneulle (1907-955)[22], maître-verrier entre 1928 et 1952, d'après les cartons de Jean Dupas exécuté en verre églomisé par Champigneulle pour le grand salon des premières classes. Cette œuvre est conservée à Paris au musée national de la Marine. En 1950, la décoration du paquebot Liberté bénéficiera d'éléments provenant du paquebot Normandie, dont une peinture murale de Dupas.

Dessin[modifier | modifier le code]

Affiche[modifier | modifier le code]

Expositions et Salons[modifier | modifier le code]

Réception critique[modifier | modifier le code]

« Il invente un univers antique sophistiqué et soumet ses personnages aux élongations d'un dessin néo-ingresque soutenu par une palette vive que la critique qualifie de “tubisme”. »

— Robert Coustet, Dictionnaire de Bordeaux.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Élèves[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « ark:/36937/s005b015dcc7b742 », sous le nom DUPAS Jean (consulté le )
  2. a et b Dupas”.zoom « Le Monde et la Ville, Décès », Paris-presse, L’Intransigeant, .
  3. Isabelle Bissière, Biographie de Roger Bissière.
  4. Alain Valtat, Geoffroy Dauvergne, éditions Lévana, Sceaux, 1996, p. 24.
  5. (en)Primavera Gallery, Jean Dupas
  6. Les Perruches, notice sur photo.rmn.fr.
  7. a et b Dupas”?rk=3669546;0 Dictionnaire de la peinture ([Nouv. éd.), sous la dir. de Michel Laclotte et Jean-Pierre Cuzin ; avec la collab. d'Arnauld Pierre, Art Déco, Larousse, 2003].
  8. On peut voir dans Les Aventuriers de l'arche perdue qu'Indiana Jones en possède une réplique dans son salon.
  9. Arts et métiers graphiques, directeur : Charles Peignot, , p. 52.
  10. a et b Despugeols, « Jean Dupas, Peintre et décorateur », L'Art et les artistes : revue mensuelle d'art ancien et moderne,‎ , p. 225-229 (lire en ligne).
  11. Étiquette collée au dos de la toile La Femme à l'Ara, 1921[réf. nécessaire].
  12. a et b Notice de présentation de l'œuvre de Jean Dupas : La Vigne et le Vin, Bordeaux, musée d'Aquitaine.
  13. Acquis par préemption par le ministère de la Justice le .
  14. Alexandre Lafore, « Un carton de Jean Dupas préempté par le ministère de la Justice », La Tribune de l'Art, (en ligne).
  15. Avec Yves Brayer, Jean Dunand, Paul Landowski et les photographes Marc Vaux et John-Adams Davis.
  16. Archives photographiques de la Cité de l'architecture et du patrimoine.
  17. Ingolf Scola, Voldemar Boberman (1897-1987), un peintre dans les turbulences du XXe siècle, Moscou, Éditions Société des écrivains, 2015, fig. 81, 336 p.
  18. Dupas”?rk=1609450;0 Art appliqué français d’aujourd’hui, 1925.
  19. Dupas”?rk=1909880;4 Gazette des beaux-arts : courrier européen de l'art et de la curiosité, .
  20. Dupas”?rk=965670;0 La Revue de l'art ancien et moderne,  janvier 1929, page 19.
  21. Date de la commission : . Arrêté de la commission du 1%, le , archives nationales de France.
  22. Petit-fils du maître-verrier Louis-Charles-Marie Champigneulle (1853-1905).
  23. Notice sur catalogue.bnf.fr.
  24. a b et c René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 445.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire Bénézit.
  • Jacqueline du Pasquier, Bordeaux Arts Déco, Éditions Somogy, 1997.
  • Collectif, Affiches de Jean Dupas, [catalogue d'exposition], Bordeaux, 1987.
  • Collectif, Les Pages d'or de l'édition française, Mairie de Paris, 1988.
  • Patricia Bayer, Art déco. Le livre, Éditions Florilège, 1988.
  • Louis René Vian, Les Arts décoratifs à bord des paquebots français, Éditions Fonmare, 1992.
  • H. Bernard, Notice sur la vie et les travaux de Jean Dupas, Institut de France, 1968.
  • Le Pavillon de France à New-York, L'architecture d'aujourd'hui, janvier-, p. 81.
  • Roger Henri Expert (1882-1955), Paris, IFA-éditions du Moniteur, 1983, pp. 220-225-230 et 233-234.
  • Robert Coustet, « La Gloire de Bordeaux », Revue Archéologique de Bordeaux, t. LXXX, 1989.
  • Jacques Sargos, Bordeaux vu par les peintres, Bordeaux, Éditions L'Horizon chimérique, 2006, pp. 356-357.
  • (en) Lucie Smith-Edward, Art Déco Painting, New York, Crown Publisling, 1990 (ISBN 0517580004).
  • France Lechleiter, « Autour de Jean Dupas : le renouveau classique à la Villa Médicis dans les années 1920 », édition électronique extrait de Tradition et innovation en histoire de l'art, sous la direction de Jean-René Gaborit, 131e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Grenoble, Éditions du CTHS, 2006, pp. 217-238.
  • Robert Coustet, Dictionnaire de Bordeaux, p. 166.
  • Larnaudie-Eiffel, Jean Dupas, mémoire de maîtrise d'HDA, Paris-Sorbonne, 1986.
  • THB10, 1914; VO1, 1953. DBF XII, 1970 ; Osterwalder, (1890-1945), 1992[précision nécessaire].
  • Ducan, 1986 E.T. White Carnegie mag 63:1996 (5) 24.[précision nécessaire]
  • Du Pasquier, Bordeaux MAD. Bordeaux Arts déco (K) p. 1997 ; Christie's internat. mag.[précision nécessaire]
  • Didier Cousin, Dictionnaire des peintres bordelais.
  • Les illustres de Bordeaux : catalogue, vol. 1, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-232-7, présentation en ligne).

Iconographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]