Jean-Pierre Azéma

Jean-Pierre Azéma
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Jean-Pierre Azéma, né en 1937, est un historien français.

Spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement de l'histoire du régime de l'État français (dit « régime de Vichy ») et de la Résistance.

Famille[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Azéma est l'un des nombreux descendants du gouverneur de l'île de la Réunion (ex-Bourbon) qui a effectué le plus court mandat de l'histoire de l'île, Jean-Baptiste Azéma.

Il est le fils de Jean-Henri Azéma (1913-2000), collaborateur pendant la Seconde Guerre mondiale[1].

Il fut l'élève de René Rémond.

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

Professeur au lycée Lakanal puis au lycée Henri-IV, professeur des universités, Jean-Pierre Azéma a enseigné l'histoire à l'Institut d'études politiques de Paris[2]. Il est spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, plus particulièrement de l'histoire du régime de Vichy et de la Résistance. Selon La Croix, il est « l'un des premiers à défricher sérieusement l’histoire de Vichy, dès les années 1960 ». Jean-Pierre Azéma déclare : « Je ramassais la moindre information, je n’éliminais rien.... Cela faisait partie du jeu d’essayer de comprendre l’ensemble du dispositif, les deux côtés, aussi bien Vichy que la Résistance. » Ce travail conduit à la publication en 1979 de « son maître ouvrage », De Munich à la Libération, qui lui offre selon La Croix un « vrai succès universitaire  »[1].

Il a également été membre du conseil scientifique de l'Institut François-Mitterrand. Il est membre du Comité d'histoire de la ville de Paris[3].

On compte parmi ses élèves Sylvie Lindeperg, Emmanuelle Picard, Alya Aglan et Florence Tamagne.

Apport à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il a ainsi fait équipe avec Michel Winock, en 1972, pour relire avant publication La France de Vichy de l'historien américain Robert Paxton. C'est sa mère, Claude Bertrand, qui avait traduit l'ouvrage en français[4].

On compte parmi ses nombreux ouvrages La Collaboration : 1940-1944 (PUF, 1979), De Munich à la Libération : 1938-1944 (Le Seuil, 1979), Histoire de l'extrême droite en France (sous la direction de Michel Winock, Le Seuil, 1994), ou encore Jean Moulin : le politique, le rebelle, le résistant (Perrin, 2003). Il a aussi collaboré au film de Claude Chabrol, L’Œil de Vichy (1993), et écrit de nombreux articles dans la revue L’Histoire.

En 1997, il a été l'un des historiens cités par les parties civiles au procès de Maurice Papon (avec Marc-Olivier Baruch, Robert Paxton et Philippe Burrin).

Engagement politique et associatif[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Azéma se réclame de la gauche française. En 2007, il a signé l'« appel des intellectuels » pour le vote en faveur de Ségolène Royal[5]. Il est l'un des initiateurs de la pétition Liberté pour l'histoire[6] et membre du conseil d'administration de l'association éponyme.

En , il est nommé président du comité historique de la mission interministérielle, chargé de préparer les célébrations du 70e anniversaire de la Résistance et de la Libération et le centenaire de la Première Guerre mondiale.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Les Communards, Paris, Le Seuil, 1964 (avec Michel Winock) (rééd. Thierry Marchaisse, « Octets », 2015).
  • La IIIe République, Paris, Calmann-Lévy, 1970 ; nouvelle éd., 1991 (avec Michel Winock) (rééd. Thierry Marchaisse, « Octets », 2015).
  • La Collaboration : 1940-1944, Paris, PUF, 1975.
  • Nouvelle histoire de la France contemporaine, vol. 14 : De Munich à la Libération, 1938-1944, Paris, Le Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 114), , 412 p. (ISBN 2-02-005215-6, présentation en ligne).
  • Histoire générale politique et sociale : la France des années sombres, les années 40, 1987.
  • Les Communistes français de Munich à Châteaubriant : 1938-1941, 1987 (avec Antoine Prost et Jean-Pierre Rioux).
  • « Vichy et la mémoire savante : quarante-cinq ans d'historiographie » dans Vichy et les Français, Paris, Fayard, 1992 (direction J.-P. Azéma avec François Bédarida) .
  • « La France de Daladier », « Le choc armé et les débandades », « Le régime de Vichy », « Des résistances à la Résistance » dans La France des années noires, Paris, Le Seuil, 1993 (direction J.-P. Azéma avec François Bédarida).
  • 1938-1948 : les années de tourmente : de Munich à Prague : dictionnaire critique, Paris, Flammarion, 1995 (direction J.-P. Azéma avec François Bédarida).
  • Histoire de l'extrême-droite en France, Paris, Le Seuil, 1994 (sous la dir. de Michel Winock).
  • Les Libérations de la France, Paris, Perrin, 1993 (avec Olivier Wieviorka).
  • Vichy, 1940-1944, 1997 (avec Olivier Wieviorka).
  • Jean Cavaillès résistant ou La pensée en actes, Paris, Flammarion, 2002 (sous la dir.).
  • Jean Moulin : le politique, le rebelle, le résistant, Paris, Perrin, 2003.
  • 44, Paris, Perrin, 2004 (avec Robert Paxton, Philippe Burrin).
  • 1940, l'année noire, Paris, Fayard, 2010.
  • L'Occupation expliquée à mon petit-fils, Paris, Le Seuil, 2011.
  • Vichy-Paris, les collaborations. Histoire et mémoires, André Versaille éditeur, 2012.

Films et télévision[modifier | modifier le code]

  • 1993 : L'Œil de Vichy, une sélection des actualités du régime de Vichy avec Claude Chabrol.
  • Il a été plusieurs fois l'invité de Marc Ferro entre autres pour commenter les actualités de France occupée re-diffusées à la télévision au cours de son émission Histoire parallèle.
  • Depuis 2009 : Jean-Pierre Azéma est consultant historique de la série Un village français (diffusée sur France 3 de 2009 à 2017) retraçant la vie des habitants d'un village fictif du Jura pendant l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale. À ce titre, il introduit notamment de courtes séquences thématiques d'interview de témoins de l'occupation succédant aux diffusions des épisodes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Élodie Maurot, « Jean-Pierre Azéma, passionnément historien », sur la-croix.com,  : « Son père, Jean-Henri Azéma, fut une célèbre plume du journal collaborationniste Je suis partout et une voix de Radio Paris, celle que les Parisiens moquaient avec la ritournelle : « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand. »
  2. Richard Descoings, Sciences Po: de la Courneuve à Shanghai, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 978-2-7246-0990-5, OCLC ocm86113501, lire en ligne)
  3. « Wayback Machine », sur paris.fr via Internet Archive (consulté le ).
  4. Robert Paxton, « Une identité entre-atlantique » dans Pourquoi la France, L. Downs et S. Gerson (dir.), éditions du Seuil, 2007 (ISBN 978-2-02-092561-7).
  5. « Avant qu'il ne soit trop tard », Le Nouvel Observateur, 13 mars 2007.
  6. « Liberté pour l'histoire », sur Libération, (consulté le ).

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]