Jean-Marc Vernes

Jean-Marc Vernes
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Jean-Marc Vernes ( à Paris - à Paris[1],[2]) est un financier français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Fils de Robert Vernes, président de Roux-Combaluzier, et d'Édith Pacquement, il obtient le bac comme seul diplôme, la guerre interrompant ses études, et se lie d'amitié avec Renaud de La Genière dans la Résistance.

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

En 1945, après la fin de la guerre, il intègre la banque familiale dirigée par son oncle Pierre Vernes et acquiert au fur et à mesure les parts de ses cousins. Il transforme la banque en société anonyme en 1969 et en prend ainsi les fonctions de président-directeur général, qui devait revenir à l'origine à son cousin.

Se rapprochant de Ferdinand Béghin, qui n'a que le baccalauréat[3] et dont il devient l'ami et conseiller, la banque Vernes assure l'introduction en bourse du groupe Béghin en 1956. Jean-Marc Vernes le conseille pour l'absorption de la société Say en 1973, terme logique d'une bataille qui avait commencé en 1967 par une OPA. Ferdinand Béghin a trois gendres et ne veut pas les voir lui succéder[4]. Plus tard, il ressent avec amertume la cession par sa famille du contrôle de BS à des raffineurs étrangers lors de cette OPA, ou la montée au capital de la Compagnie financière de Suez et de la Banque Vernes et Commerciale de Paris, à l'occasion de cette phase de croissance[4].

Jean-Marc Vernes en devient administrateur-directeur général adjoint, se charge de finaliser la fusion avec le groupe Say, puis administrateur général de Béghin-Say en 1972. Il se pose alors « en pur manager, attentif à la seule gestion, étranger aux querelles de clan et indifférent à la défense des patrimoines »[3]. Seuls lui et Claude Descamps sont alors administrateurs d'autres sociétés dominantes[3]et quatre des autres administrateurs sont apparentés à la famille Beghin: Pierre Malle a épousé Françoise Béghin, sœur de Ferdinand Béghin, Claude Descamps a épousé Jenny Béghin, fille de Joseph Béghin et Etienne Pollet a épousé une fille de Joseph Béghin[3]. Rencontrant Marcel Dassault, il fusionne sa banque avec la Banque commerciale de Paris en 1972, prenant ainsi le nom de Banque Vernes et commerciale de Paris.

C'est seulement en 1977 que Jean-Marc Vernes devient officiellement PDG de Beghin-Say[4]. Il n'en quittera la direction en 1992[5]

En 1981, il s'oppose publiquement au programme du Parti socialiste et voit la banque familiale dans celles nationalisées l'année suivante. S'appuyant sur les indemnités de près de cent millions de francs, il constitue la Société centrale d'investissement, avec la famille Dassault, Air liquide et Edmond de Rothschild, dont il contrôle le tiers[6], et acquiert la Banque industrielle et commerciale du Marais.

Avec son ami Ambroise Roux, qui a pris la tête de la croisade contre les nationalisations et approche Mitterrand[7], il fonde l'AFEP (Association française des entreprises privées)[7] et les deux hommes seront les plus influents dans les privatisations quatre ans après[7].

En 1986, il œuvre auprès de Jacques Chirac, nouveau premier ministre, dont il est très proche[8], pour Serge succède à son père Marcel, dans la famille Dassault[6].

À partir de là, il a œuvré aux premières privatisations de Jacques Chirac, opérées par le cabinet de Camille Cabana, ministre délégué sous tutelle d’Édouard Balladur, ministre de l’Économie, des Finances et des Privatisations, au sein d'un « comité informel, requis pour mettre le pays sur les rails du libéralisme », en tant que « grand patron dynastique », où il fait fructifier son art de cultiver les relations, associé à « un pilier du patronat Ambroise Roux et la génération des nouveaux managers, dont Jean-Marie Messier, Jacques Friedmann, François Heilbronner, Jean Dromer »[9],[10]. La presse évoque alors un petit groupe "informel et confidentiel" d'hommes d'affaires, réunissant le trio Ambroise Roux, Jean-Marc Vernes et Jacques Friedman[11] dont Vernes est le plus influent dans les ministères concernés[6], d'autres sources évoquant le duo Vernes-Roux[7].

Il succède en à Jack Francès à la direction du groupe d'assurances Victoire.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Chatriot, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson, Hervé Joly, Dictionnaire historique des patrons français, Flammarion

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. "Jean-Marc Vernes" (Le Monde, 6 avril 1996)
  3. a b c et d H. Jannic, Les grandes successions, L'Expansion, 52, mai 1972, cité par Pierre Bourdieu dans "Le patronat" dans la revue Actes de la Recherche en Sciences Sociales" en 1978 [1]
  4. a b et c M. Jean-Marc Vernes devient P.D.G. de Beghin-Say M. Beghin : l'"empereur du sucre et du papier", Le Monde du 3 juin 1977 [2]
  5. "Jean-Marc Vernes va quitter Béghin-Say" (Les Échos, 29 mai 1992.
  6. a b et c "Les Nouvelles 200 familles: Les dynasties de l'argent, du pouvoir financier" par Gabriel Milési [3]
  7. a b c et d "Comment aider Mitterrand à sauver le capitalisme en France" par Caton (alias André Berkof), aux Editions Albin Michel en 1989 [4]
  8. "Les Éminences grises" par Christine Fauvet-Mycia [5]
  9. "Le temps des années-fric" par Jean Garrigues, dans Les patrons et la politique en 2011 [6]
  10. "Les amis de Jean-Marc Vernes" par Bruno Abescat dans L'Obs du 9 juillet 1987.
  11. "Le capitalisme de connivence", livre de Stéphane Denis, critique dans Le Monde du 2 août 1988, En ligne.
  12. « LEGION D'HONNEUR », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )