Jean-Joseph Mouret

Jean-Joseph Mouret
Surnom Le musicien des Grâces
Naissance
Avignon, Vaucluse,
 États pontificaux
Décès (à 56 ans)
Charenton-Saint-Maurice,
Val-de-Marne,
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Activité principale Compositeur
Style Musique baroque
assimilé au style de Lully
Années d'activité 1707 - 1733

Œuvres principales

Jean-Joseph Mouret, né à Avignon (Vaucluse) le [1] et mort à Charenton-Saint-Maurice le , est un musicien et compositeur français de la période baroque. Son talent lui a valu le surnom de « musicien des grâces ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Jean Bertrand Mouret, marchand de soie, qui lui fait donner une bonne éducation et, constatant ses dons précoces pour la musique, favorise ce choix. Il chante avec talent, commence à composer avec réussite et, vers l'âge de vingt-cinq ans, vient s'établir à Paris.

Talentueux et doté d'un caractère agréable, il ne tarde pas à s'y faire connaître et, en 1708, parvient à être présenté à Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736), duc du Maine, fils légitimé du roi et à son épouse Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé, duchesse du Maine qui, entourée de ses "Chevaliers de la Mouche à Miel", organise en son Château de Sceaux des soirées aux divertissements réputés.

Il commence par être embauché comme maître de musique des enfants du couple princier : Louis Auguste II de Bourbon (1700-1755), Prince des Dombes, joue du basson et deviendra même un musicien réputé au sein des spectacles que Madame de Pompadour donnait dans son Théâtre des Petits Appartements de Versailles ; Louis Charles de Bourbon (1701-1775) comte d'Eu, joue du violon ; Louise-Françoise de Bourbon dite Mademoiselle du Maine (1707-1743) qui chante et touche le clavecin.

La carrière de Jean-Joseph Mouret s'amorce sous ces auspices favorables. Il est bientôt nommé surintendant de la musique de la cour de Sceaux, participant aux salons littéraires et aux fêtes des Grandes Nuits de Sceaux. Il sera au service du duc et de la duchesse jusqu'en 1736, tout en travaillant de façon parallèle et indépendante à Paris.

Il se marie à Versailles le avec Madeleine Prompt de Saint-Marc[2] et a une fille unique Françoise Louise née à Paris le [3],[4]. Il collabore à l'Académie royale de Musique, ainsi qu'à la Comédie-Italienne, puis assume le poste de directeur du Concert Spirituel, ce qui lui procure une certaine aisance financière. Cependant, la fin de sa vie est assombrie par des déboires : il est atteint par la déchéance et la folie. Il finit pauvrement son existence dans l'Asile de Charenton en 1738 sur la commune qui s'appelait alors Charenton-Saint-Maurice.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Musique dramatique[modifier | modifier le code]

Académie royale de musique[modifier | modifier le code]

Titre Genre Librettiste Date de création
Les Fêtes de Thalie Ballet - Prologue et 3 entrées Joseph de La Font
« La Critique des Fêtes de Thalie » Entrée ajoutée aux Fêtes de Thalie Joseph de La Font
« La Veuve coquette » Entrée ajoutée aux Fêtes de Thalie Joseph de La Font
« La Provençale » Entrée ajoutée aux Fêtes de Thalie Joseph de La Font
Ariane Tragédie en musique - Prologue et 5 actes Pierre-Charles Roy

François-Joseph de Lagrange-Chancel

Pirithoüs Tragédie en musique - Prologue et 5 actes Jean-Louis-Ignace de La Serre
Les Amours des dieux Ballet héroïque - Prologue et 4 entrées Louis Fuzelier
Le Triomphe des sens Ballet héroïque - Prologue et 5 entrées Pierre-Charles Roy
Les Grâces Ballet héroïque - Prologue et 3 entrées Pierre-Charles Roy
Le Temple de Gnide Divertissement en un acte Pierre-Charles Roy et Bellis
Les Amours de Ragonde Opéra en 3 actes Philippe Néricault Destouches

Comédie Italienne[modifier | modifier le code]

Compositeur attitré du Nouveau Théâtre Italien, Mouret compose de 1718 à 1737 la plupart des divertissements musicaux des comédies représentées sur ce théâtre, notamment le « Cahos, Ambigu comique » représenté le . La musique (danse, airs et vaudevilles) est conservée dans les six Recueils de divertissements du Nouveau Théâtre Italien

Comédie-Française[modifier | modifier le code]

Autres scènes[modifier | modifier le code]

  • Le mariage de Ragonde et de Colin ou La Veillée de Village (1714), Château de Sceaux, XIIIe Grande Nuit (révisé pour l'Opéra de Paris en 1742 sous le titre Les Amours de Ragonde)
  • L'Impromptu de Villers-Cotterets (1722), paroles de Dufresny

Musique vocale[modifier | modifier le code]

  • Airs sérieux et à boire : 3 livres (1719-1727)
  • Didon, cantate française (1718)
  • Cantates françaises à voix seule avec symphonie (1729) : Andromède et Persée, L'Absence, La Naissance du bal, L'Heureux Hasard
  • Recueil de neuf Cantatilles : Hymne à l'amour, Églé, Léda, Écho, Le Raccommodement, L'Amour vainqueur, Thétis, Épithalame, L'Amour et l'Hymen
  • Cantatilles manuscrites : L'Été, Amour, tout l'univers

Musique instrumentale[modifier | modifier le code]

  • Sonates à deux flûtes traversières (1725) : 6 sonates
  • Fanfares pour des trompettes, timbales, violons et hautbois avec une suite de symphonies mêlées de cors de chasse (1729)
    • « Première suite » : (Rondeau), Gracieusement sans lenteur, (Gavotte), Gai (Gigue). Exécutée en 1729 au Concert Spirituel dont Jean-Joseph Mouret est directeur, et dédiée au fils de la duchesse du Maine, le prince des Dombes.
    • « Seconde suite » : Air ou Prélude, Allegro, Gracieusement I et II, Gavottes I et II, Fanfare, Air, Menuets I et II. Exécutée en 1729 à l'Hôtel de ville de Paris en présence du roi Louis XV.
  • Concert de chambre à deux et trois parties, Premier livre (1734) :
    • « Premier concert » : Ouverture, Vénitienne, Air, Rondeau, Passepieds I et II, Sarabande, Tambourins I et II, Chaconne
    • « Airs à danser » : Entrée, Air en chaconne, Air de paysan, Menuet, Carillon, Rondeau, Passepieds I et II, Gigue, Cotillon
  • Concert de chambre à deux et trois parties, Second livre (1738) : Second concert (Ouverture, Air, Fantaisie, Menuets I et II, Loure, Airs I et II, Airs pastoraux I et II, Rondeau, Chaconne)

Musique religieuse[modifier | modifier le code]

  • Dix Motets à une et deux voix avec symphonie, chantés au Concert Spirituel du château des Tuileries (1742)[5]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Dans le parc de Sceaux, près du Pavillon de l'Aurore sur une colonne de pierre est posée une plaque de marbre sur laquelle est inscrit :

«  À
Jean-Joseph Mouret
1682-1738
Musicien provençal
surintendant des fêtes
de la Cour de Sceaux »

Galerie[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Les Amours de Ragonde, Ragonde, Michel Verschaeve, Colin, Jean-Paul Fouchécourt, Colette, Sophie Marin-Degor, Lucas, Jean-Louis Bindi, Mathurine, Noémi Rime, Thibault, Gilles Ragon, Blaise, Jean-Louis Serre, Les Musiciens du Louvre, dir. Marc Minkowski. CD Erato 1992
  • Divertissements pour les comédies de Marivaux, La Compagnie Baroque Michel Verschaeve, Assai, 1999
  • Cantate Andromède et Persée dans Un concert en Nouvelle-France, Ensemble Arion, CBC Records, 1995
  • Motet Usquequo Domine dans The Concert Spirituel, Ensemble Battistin, ABC Classics, 2007
  • Fanfare pour 4 trompettes, timbales et orgue en ré majeur, dans Barocke Trompetenmusik, Friedemann Immer, Trompeten Consort, Deutsche Harmonia Mundi, 2009

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte baptême sur AD84 (p. 14/35)
  2. Acte mariage AD78 (p. 50/193)
  3. Acte naissance fille sur état civil reconstitué Paris
  4. Elle porte les mêmes prénoms que son frère ainé décédé le 11 mars 1713 à Versailles
  5. Data Bnf [1]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Évrard Titon du Tillet, Le Parnasse François, « CCLXXIV. Jean-Joseph Mouret », Paris, J.-B. Coignard Fils, 1732, p. 703–706.
  • Renée Viollier, Jean-Joseph Mouret. Le musicien des grâces, Paris, Floury, 1950 [Genève, Minkoff Reprints, 1976].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]