Jean-Baptiste Regnault

Jean-Baptiste Regnault
Autoportrait
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Regnault (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Élève
Lieu de travail
Mouvement
Influencé par
Conjoint
Sophie Regnault (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Antoine-Louis Regnault (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Prix de Rome en peinture (1776)
Vue de la sépulture.
La Liberté ou la Mort (1795), Kunsthalle de Hambourg.

Jean-Baptiste Regnault, né le à Paris, où il est mort le , est un peintre néo-classique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

À dix ans il copiait les dessins que lui prêtait le collectionneur Bataille de Montval, lorsque son père décide de partir avec toute la famille en Amérique. Là confié à un capitaine au long cours il devient mousse pendant cinq ans, jusqu'à ce que sa mère, veuve, rentrée à Paris le retrouve[1].

De retour à Paris, il devient l'élève de Nicolas-Bernard Lépicié, Joseph-Marie Vien et de Jean Bardin, qui l'emmène à Rome où il prolonge sa formation. Son Diogène visité par Alexandre lui vaut de remporter le Grand Prix de l'Académie royale de peinture et de sculpture, ancêtre du prix de Rome, en 1776. Il séjourne à l'Académie de France à Rome, alors située au palais Mancini, en compagnie de Jacques-Louis David et de Pierre Peyron.

Il est reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1783 et expose au Salon son morceau de réception L'Éducation d'Achille par le centaure Chiron (Musée du Louvre)[2]. Il connaît un franc succès avec cette peinture. Jean-Baptiste Regnault est complimenté pour son traitement des couleurs et son goût pour l'Antiquité[3].

En 1787, il habite cour du Commerce à Paris et a pour élève Louis Lafitte. Il initie sa jeune voisine, Constance-Marie Bondelu, à la peinture.

Il multiplie les sujets antiques, puis se passionne pour la Révolution et peint pour le Salon de 1795 La Liberté ou la Mort : au centre, le Génie de la France aux ailes tricolores survole le globe terrestre exprimant l'universalité des idées de 1793 ; à sa gauche, la Mort ; à sa droite, la République avec les symboles de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.

Sous le Premier Empire, Jean-Baptiste Regnault exécute de grands formats avec un formalisme hérité de l'antique. Le , il est nommé professeur de peinture à l'École des beaux-arts de Paris, poste qu'il occupait depuis le , mais sans appointements. Il succédait à Clément-Louis-Marie-Anne Belle et aura pour successeur Ingres en 1829[4].

Il expose au Salon jusqu'en 1809, puis abandonne sa carrière officielle et continue à peindre pour son plaisir des sujets tirés de la mythologie[1].

De 1816 à 1822 il est professeur de dessin à l'École polytechnique[5]. Il reçoit le titre de baron le .

Portrait de Sophie Meyer[6] par son époux Jean-Baptiste Regnault, vers 1820, Coll Fondation Vassiliev

Il a épousé Sophie Meyer[7], dont il a trois fils : le baron Antoine Louis Regnault[8], Jean François Regnault[9] et Charles Louis Regnault[10].

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (36e division) à Paris.

Élèves[modifier | modifier le code]

Distinction[modifier | modifier le code]

Œuvre[modifier | modifier le code]

Son œuvre d'une grande variété est cependant marquée par les grands tableaux d'histoire commandés sous le Premier Empire : La Marche triomphale de Napoléon Ier vers le temple de l'Immortalité (Versailles) ou sous la Restauration : L'Heureux évènement (Fontainebleau). Il est considéré comme le rival de David dont il atténue le classicisme par un art plus assoupli et sensuel.

Tout au long de sa carrière, il s'adonne au portrait, de ses proches : Madame Régnault (Collection privée), de ses fils, autoportraits (Valenciennes) et portraits de personnages officiels : La Reine Hortense (Malmaison), Le Comte de Montalivet (Versailles).

À sa mort les œuvres de son atelier sont dispersées lors de la vente du 1er mars 1830[1],[14].

Dates non documentées
  • Allégorie à l'autoportrait (ou l'astrologue), huile sur toile, 158,6 x 129,7 cm, musée des Beaux-Arts de Brest
  • La Justice arrêtée dans son cours par la Clémence, huile sur toile,
  • Pygmalion et sa statue, huile sur toile, château de Maisons-Laffitte
  • L'Origine de la Peinture, huile sur toile, château de Maisons-Laffitte
  • La Justice recevant sur le plateau de sa balance les lauriers qu'une femme lui tend, huile sur toile, 46 × 68 cm, Fondation Dosne-Thiers, Paris[2]

Dessins[modifier | modifier le code]

  • Homme en Christ déposé, pierre noire et estompe, traces de craie blanche sur papier beige, H. 0,385 ; L. 0,536 m[24]. Paris, Beaux-Arts de Paris[25]. C'est dans l'exercice du dessin d'après le modèle vivant que Regnault enregistre ses premiers succès. Il accordait de l'importance à cet exercice et sa production était abondante. Cette feuille s'inscrit probablement dans des recherches préalables à la Descente de Croix que lui commanda d'Angiviller en 1788. Il ne s'agit pas d'un dessin préparatoire, la mise en scène de la figure et le degré de fini trahissent sa volonté de faire d'une étude académique un dessin autonome.
  • La surprise mêlée de joie, pastel sur papier beige, H. 0,370 ; L. 0,300 m[26]. Paris, Beaux-Arts de Paris[27]. Le thème de "la surprise mêlée de joie" fut proposé au concours de la tête d'expression à quatre reprises, Regnault fut le lauréat du second en 1776. Au lieu de drapper son modèle à l'Antique comme le fit David un an plus tôt, ici il donne à sa coiffure aussi peu d'apprêt qu'en prescrivait la mode contemporaine du retour à la nature.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Laurence Le Cieux, « catalogue des œuvres », dans Anne-Claire Ducreux, Face à Face, Paris, Somogy Editions d’art, (ISBN 2-85056-332-3), p. 138
  2. a et b Marianne Delafond, De Le Brun à Vuillard : Catalogue d’exposition, Institut de France, , 205 p., p. 80
  3. L'Antiquité rêvée: innovations et résistances au XVIIIe siècle [exposition], Paris, Musée du Louvre, 2 décembre 2010-14 février 2011, Louvre éd. Gallimard, (ISBN 978-2-07-013088-7), P.448
  4. Frédéric Chappey, « Les Professeurs de l'École des Beaux-Arts (1794-1873) », in Romantisme, no 93, 1996, p. .95-101.
  5. « Regnault Jean-Baptiste » sur le site cths.fr
  6. (en) Fondation Vassiliev, « Portrait of Sophie MEYER », sur Fondation Alexandre Vassiliev
  7. Morte le 25 janvier 1825.
  8. Né à Paris le , mort le , colonel au 38e de ligne, commandeur de la Légion d'honneur le (« Cote LH/2285/24 »).
  9. Né à Paris le , mort le à Montereau (Seine et Marne), capitaine à la Légion de l'Aube, chevalier de la Légion d'honneur le puis officier du même ordre le (« Cote LH/2285/54 »).
  10. Alias baron Charles Louis Regnault, né le à Paris, mort le à Paris, demeurant au 6 rue Richer à Paris. Employé au Trésor Royal, chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre de Saint-Sylvestre.
  11. Jacques Macé, Le général Gourgaud, Nouveau monde éditions, Paris, 2006
  12. Nathalie Lemoine-Bouchard, « Une élève d'Augustin refusée au Salon : Mme Lousier née Marie Sophie Coutouly », La Lettre de la miniature,‎ , p. 2 (ISSN 2114-8341, lire en ligne).
  13. « Cote LH/2285/51 », base Léonore, ministère français de la Culture
  14. Charles Paillet, Catalogue de tableaux, esquisses, dessins, et croquis, de M. le baron Regnault..., Paris, (lire en ligne).
  15. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  16. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
  17. Achille, Base Atlas
  18. Descente de Croix, Base Atlas
  19. Déluge, Base Atlas
  20. Socrate, Base Atlas
  21. Trois Grâces, Notice Louvre
  22. Jérôme Bonaparte, Versailles
  23. « Les collections » (consulté le )
  24. « Homme en Christ déposé, Jean-Baptiste Regnault, sur Cat'zArts »
  25. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.30-33, Cat. 5
  26. « La Surprise mêlée de joie, Jean-Baptiste Regnault, sur Cat'zArts »
  27. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.46-47, Cat. 12

Annexes[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

  • Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française 1789-1799.
  • Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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