Jean-Baptiste Drouet

Jean-Baptiste Drouet
Illustration.
Jean-Baptiste Drouet,
(estampe anonyme, 1791).
Fonctions
Député de la Marne

(3 ans, 1 mois et 23 jours)
Gouvernement Convention nationale
Député au Conseil des Cinq-Cents

(4 ans, 2 mois et 13 jours)
Député à la Chambre des Cent-Jours

(1 mois et 28 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Sainte-Menehould (Marne)
Date de décès (à 61 ans)
Lieu de décès Mâcon (Saône-et-Loire)
Nationalité française
Parti politique Gauche
Profession Militaire
Maître de poste à Sainte-Ménehould
Sous-préfet
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
députés de la Marne

Jean-Baptiste Drouet, né à Sainte-Menehould le et mort à Mâcon le , est un homme politique de la Révolution française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père est marchand de bois et sa mère fille d'un maître de poste, métier qu'il exerce ensuite lui-même.

Le 21 juin 1791, une berline qui transporte six passagers transite par le relais dont Drouet a la charge. Il reconnaît Louis XVI à l'intérieur, grâce à son effigie sur un assignat. Plus tard, il est informé que le roi et sa famille ont quitté les Tuileries. Il se met en route et intercepte la berline alors stationnée à Varennes-en-Argonne. Le roi est reconduit à Paris.

Cet épisode propulse Drouet sur le devant de la scène politique nationale. Il est reçu à l'Hôtel de Ville de Paris et au club des Jacobins[1] et est élu, en septembre 1791, député suppléant du département de la Marne, le troisième sur quatre, à l'Assemblée nationale législative[2].

En septembre 1792, Drouet est élu député de la Marne, le septième sur dix, à la Convention nationale[3]. Il est élu suppléant au Comité de Commerce en octobre 1792[4], et suppléant au Comité de Sûreté générale en octobre 1792[5] et en janvier 1793[6].

Drouet siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort. Absent lors du scrutin sur l'appel au peuple, il se prononce contre le sursis. Il s'oppose à la mise en accusation de Marat[7] et au rétablissement de la Commission des Douze[8].

Drouet est envoyé en mission dans les départements de la Marne et de la Meuse aux côtés de Battellier pour accélérer la levée en masse, entre mars[9] et avril 1793[10]. En septembre, il remplace Collombel Delbrel et Le Tourneur à l'armée du Nord[11]. Il est capturé à Maubeuge et incarcéré jusqu'en décembre 1795. Il est échangé, ainsi que les autres révolutionnaires détenus, contre Marie-Thérèse de France dite « Madame Royale », fille de Louis XVI.

Il est élu au Conseil des Cinq-Cents, mais il trouva que la République avait bien changé pendant sa captivité. Il fut accusé d'avoir participé à la conspiration ourdie par Babeuf, et fut arrêté le , jugé puis acquitté par le jury le . S'étant évadé dans des circonstances mystérieuses, il se trouvait aux îles Canaries quand il apprit son acquittement et s'empressa de rentrer en France. Lorsqu'il fut arrêté, le public, à Paris comme en Province, a pu penser qu'il avait été emprisonné parce qu'il avait jadis arrêté le roi. Il est certain qu'un tel prisonnier embarrassait le Directoire et il est fort possible que Barras ait favorisé son évasion. Son procès, où il fut jugé par contumace, fut une formalité.

Il fut décoré de la Légion d'honneur le par Napoléon Ier et la petite histoire rapporte que l'Empereur, lui remettant cette distinction sur le site de Valmy, lui aurait dit « Monsieur Drouet, vous avez changé la face du monde ». Il fut sous-préfet de Sainte-Menehould de 1800 à 1814. À ce titre, en 1814, durant la campagne de France, il prit la tête d'un groupe de francs-tireurs qui harcelait les arrières des Alliés. Frappé par la loi condamnant les régicides, il fut exilé sous la Restauration, mais ne pouvant se résoudre à quitter son pays, il vécut à Mâcon sous le faux nom de Jean Baptiste Troué.

Il mourut à Mâcon le [12], dans une maison de la rue Carnot[13].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Autre image de J-B Drouet.
  • Roger Vailland et Raymond Manevy, Un homme du peuple sous la Révolution, Éditions Corrêa, 1947 (réédition : Gallimard, 1979).
  • « Drouet Jean-Baptiste », Jean-René Suratteau, p. 370-371 in Albert Soboul, Dictionnaire historique de la Révolution françasie, Paris, Presses Universitaires de France coll. « Quadrige », 1989, réédition 2005, 1132 p.
  • Guillaume Mazeau, « Révolution et engagement politique : l'incroyable destin de Drouet de Varennes (1763-1824) », dans Cyril Triolaire (dir.), La Révolution française au miroir des recherches actuelles : actes du colloque tenu à Ivry-sur-Seine, 15-16 juin 2010, Paris, Société des études robespierristes, coll. « Collection des études révolutionnaires » (no 12), , 275 p. (ISBN 978-2-908327-71-7), p. 59-69.
  • Dominique Spay, Histoire d'un homme au passé sulfureux, Jean-Baptiste Droüet, publié par la Société d'études mâconnaises (hors-série n° 4, mars 2020).

Représentations au cinéma[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alphonse Aulard, La Société des Jacobins tome 2, séance du 24 juin 1791, p. 548.
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, 38.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 49.
  4. Op. cit., séance du 11 octobre 1792, p. 455.
  5. Op. cit., séance du 17 octobre 1792, p. 547.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 57, séance du 22 janvier 1793, p. 617.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 71.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 535.
  9. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 2, Représentants en mission, séance du 9 mars 1793, p. 302.
  10. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 3, Représentants en mission, séance du 30 avril 1793, p. 533.
  11. Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 6, Représentants en mission, séance du 9 septembre 1793, p. 379-380.
  12. Sous le nom de Jean-Baptiste Troué, altération due au fort accent de sa compagne alsacienne voir les Archives départementales de Saône-et-Loire.
  13. Comme indiqué dans son acte de décès en ligne, « Maison Louis Thibert, rue Municipale N°23 ».

Liens externes[modifier | modifier le code]