Jan van Calcar

Jan van Calcar
Iohann van Calcar. Lithographie de Maximilian Franck, 1818.
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Jan Stephan van CalcarVoir et modifier les données sur Wikidata
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Lieux de travail

Jan van Calcar Jan Steven(szoon) van Calcar, Johan Stephan van Calcar (en français, Jean Calcar, et en italien Giovanni da Calcar) (né vers 1499 (au plus tard en 1510) à Kalkar, dans le duché de Clèves[1], et mort à Naples en 1545) est un peintre et illustrateur scientifique de la Renaissance. Sa ville natale est aujourd'hui en Allemagne. Comme il reçoit sa formation et passe toute sa vie d'artiste en Italie, on peut aussi le considérer comme un peintre italien.

Vie et œuvres[modifier | modifier le code]

Encore jeune, Jan van Calcar s'en va en Italie, ramassant au passage sa femme dans un lieu mal famé à Dordrecht[2].

Il est un élève du Titien et perfectionne son art auprès de Raphaël. Il reproduit ces maîtres de manière si fidèle qu'il trompe même les meilleurs experts.

Illustration scientifique[modifier | modifier le code]

La question de l'attribution[modifier | modifier le code]

Calcar est cité, notamment par Giorgio Vasari (qui l'a connu l'année de sa mort[2]) et Carel van Mander, comme l'auteur des gravures qui illustrent le traité d'anatomie de Vésale De humani corporis fabrica.

Il y a peut-être eu plusieurs illustrateurs, dont Vésale lui-même, et peut-être Le Titien.

Acceptée sur la parole de Vasari, l'attribution à Calcar des illustrations de la Fabrica est plusieurs fois mise en doute de nos jours[3],[4].

L'œuvre[modifier | modifier le code]

L'œuvre de Vésale révolutionne l'étude de l'anatomie humaine ; la qualité des planches y contribue. Le titre, De humani corporis fabrica (Sur la « fabrique » du corps humain), peut être entendu comme : comment le corps humain est-il constitué, conçu ? L'ouvrage, publié pour la première fois en 1543[5], contient de nombreux dessins détaillés provenant de dissections humaines (Galien, pour sa part, alors respecté comme autorité suprême, ne disséquait que des animaux et se fondait sur ces dissections pour comprendre la « fabrique » humaine). Les écorchés sont souvent représentés dans des poses dramatiques[6], esthétisées[7].

Peintures[modifier | modifier le code]

Parmi les œuvres picturales de Jan van Calcar on peut citer une Nativité, qui représente les anges entourant l'Enfant Jésus et où la lumière semble émaner entièrement de l'enfant-Dieu. Il a aussi fait des portraits de Melchior Manlich[8] et de Melchior von Brauweiler[9], mais on peut porter une attention particulière au portrait qu'il a fait de Vésale[10], avec qui il a collaboré. Une autre de ses toiles représente un joueur de luth (Der Lautenspieler)[11].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Compléments[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « En Flandre », dit Michiel, p. 132.
  2. a et b ADB.
  3. R. Joseph Petrucelli II, « Giorgio Vasari's attribution of the Vesalian illustrations to Jan Stephan of Calcar : a further examination ».
  4. José Lothe (Initiation à l’histoire de la gravure) est formel : « [O]n ne peut attribuer [à Calcar] les deux planches de l’Epitome montrant un homme et une femme debout, nus et vus de face. La qualité propre à ces deux dessins nous conduit à y voir l’invention de Titien ».
  5. Michiel ne le connaît que comme graveur sur cuivre.
  6. Jean Hazard, « Jan Stephan van Calcar, précieux collaborateur méconnu de Vésale », dans Revue des sciences médicales, t. 30, 1996, p. 471-480.
  7. « L'homme de Vésale reste un sujet responsable de ses attitudes. L'initiative de la posture selon laquelle il s'offre à l'examen lui appartient, et non au spectateur. L'homme de Vésale, homme de la Renaissance, est bien un individu, origine de ses déterminations. » Georges Canguilhem, Études d'histoire et de philosophie des sciences, p. 31. Extrait Google Livres.
  8. Le tableau est à Berlin. « Melchor Manlich », marchand, sur Commons de Wikipédia.
  9. « Calcar ajoute à la leçon de Titien des éléments du portrait florentin » : site du Louvre, où se trouve l'œuvre (consulté le 12 décembre 2018).
  10. Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg : « Vésale André (1514-1564) », dans Universalis.
  11. Reproduction.

Liens externes[modifier | modifier le code]