Jacques de Gunzbourg

Jacques de Gunzburg
Titre de noblesse
Baron de Günzburg (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Famille
Père
Alexander Ziskind de Gunzburg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Rosa Ettinger (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Henriquette Sophia Maria de Laski (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
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Membre de
Grade militaire

Gabriel Jacob, baron de Günzburg, dit Jacques de Gunzbourg, (, Kamianets-Podilskyï - , 16e arrondissement de Paris) est un homme d'affaires et banquier français d'origine russe.

Il est le père de Nicolas de Gunzburg.

Biographie[modifier | modifier le code]

Petit-fils de Joseph de Günzburg, Jacques est le fils d'Alexandre, 2e baron de Gunzburg (1831-1878), et de Rosalie Ettinger (1829-1897) ; le couple eut un autre fils, Michael de Gunzburg (1851-1921).

Ex-lieutenant de l'armée russe, Jacques de Gunzbourg est implanté à Saint-Pétersbourg, ses frères Horace et Joseph le représentant à Paris, où ils ont créé leur propre maison de banque en 1867[1]. Il a créé la compagnie d'assurances Rossia avec Hermann Raffalovich, originaire d'Odessa et père d'Arthur Raffalovich, qui fuit les pogroms en Russie en 1881 pour s'installer en France[2]. Tous deux sont parmi les premiers souscripteurs des actions de la Banque franco-égyptienne.

Jacques de Gunzbourg fait ainsi partie de ce nombre restreint d'industriels, de banquiers et d'entrepreneurs juifs assimilés, qui au cours de la deuxième révolution industrielle, purent, en Europe, développer d'importantes affaires. Avec Harald Hoskier, d’origine danoise et installé lui aussi à Saint-Pétersbourg, à partir des années 1880, il anime la petite filière de diasporas germano-baltiques, qui joue un rôle important au moment du lancement des premiers grands emprunts russes, grâce à un rôle d'intermédiaires habiles et souvent nécessaires pour accéder à des affaires russes « dépendant du bon vouloir de la Cour de Saint-Pétersbourg tout en étant partie prenante des marchandages entre groupes d’influence allemands, britanniques et français en Russie »[3].

À partir de janvier 1895, grâce à lui, de nombreuses mines sud-africaines cotées à Londres deviennent disponibles aussi à la Bourse de Paris, où elles sont négociées par les coulissiers[4]. Cotée à partir de février, la plus grande est Randfontein[5], fondée en 1889 par Sir Joseph Robinson et Hermann Eckstein, capitalisée à 2 millions de sterling[6].

Il crée en 1895 la Compagnie française des mines d'or de l'Afrique du Sud (Cofrador), avec d'autres investisseurs, et la Banque Française d'Afrique du Sud, qui émet 400 000 actions de cent francs[7], soit un capital d'environ 2 millions de livres sterling, associé à Jacques Siegfried[8], qui est censée assumer les responsabilités de Julius Wernher pour l'exploration minière en grande profondeur[9]. La banque joue un rôle décisif à la Bourse des mines d'or mais aussi dans la transformation de la "Société normande d’électricité", fondée en 1887-1888, en Compagnie générale d’électricité (CGE) [10].

Le , avec le baron Rodolphe Hottinguer, président de la Banque ottomane, il commence d’importantes négociations pour un gros emprunt russe en France[11], alors qu'on parle déjà du pétrole russe, extrait autour de Bakou. Il se lie avec l'ambassadeur turc[12], afin de créer une "Société ottomane", qui permettrait d'impliquer plus de capitaux dans l'opération. Toujours implanté aussi à Saint-Pétersbourg, il est par ailleurs administrateur du Crédit mobilier français[13] et de la Banque française pour le commerce et l'industrie[14], appelée aussi "la Banque Rouvier"[15], du nom du ministre des finances depuis 1902, son ami Maurice Rouvier, ex-employé à la banque Zafiropoulo, spécialisée dans le commerce avec l'Orient.

Avec son neveu Jean de Gunzburg (1884-1959), fils de Salomon David (mort en 1905), Jacques de Gunzbourg participe plus tard au projet de Compagnie générale de la télégraphie sans fil (CSF), ancêtre de Thomson CSF, société française créée en 1918 et pionnière des applications industrielles en électronique.

Il fut proche en affaires de Henri Bousquet[16].

Références[modifier | modifier le code]

  1. "Le Scandale de Panama", par Jean-Yves Mollier [1]
  2. Discours littéraires et scientifiques fin-de-siècle : la discussion sur les homosexualités dans la revue Archives d'anthropologie criminelle du Dr Lacassagne, 1886-1914 : autour de Marc-André Raffalovich, par Patrick Cardon, page 14
  3. Jean-Yves Mollier, et Jocelyne George, La Plus Longue des Républiques : 1870-1940, Paris, Fayard, 1994 extrait en ligne
  4. "Le marché financier français au XIXe siècle : Aspects quantitatifs des acteurs et des instruments à la Bourse de Paris", page 413 Publications de la Sorbonne, 2007 [2]
  5. "La prodigieuse histoire de la Bourse" - Page 321 par Alfred Colling - 1949
  6. Histoire de Randfontein [3]
  7. Fiche Scriptonet [4]
  8. "Le Havre colonial de 1880 à 1960", par Claude Malon, page 407 [5]
  9. "Duke and Diamondes, histoire de la famille Wernher [6]
  10. "“Blue Angels,” “Venture Capital,” and “Whales”: Networks Financing the Takeoff of the Second Industrial Revolution in France, 1890s-1920s, par Hubert Bonin, 2004 [7]
  11. "Le monde de la banque et les diasporas (des années 1730 aux années 1930) : des banquiers cosmopolites", par Hubert Bonin, professeur d’histoire économique à l’Institut d’études politiques de Bordeaux
  12. "Bertie of Thame: Edwardian Ambassador", page 170, par Keith A. Hamilton [8]
  13. "Le monde de la banque et les diasporas, des années 1730 aux années 1930: des banquiers cosmopolites ?", par Hubert Bonin, professeur d’histoire économique à l’Institut d’études politiques de Bordeaux
  14. "La Hausse de la Banque Rouvier", dans « L'Actualité Financière » du 30 novembre 1906.
  15. « Les Hommes du jour », paru en 1911 [9]
  16. [PDF] « Henri Bousquet », in: Annuaire des contemporains, 1924, p. 28-29.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]