Ixiolite

Ixiolite
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Image illustrative de l’article Ixiolite
Général
Classe de Strunz
Formule chimique (Ta,Nb,Sn,Fe,Mn)4O8
Identification
Couleur gris acier, noir
Système cristallin orthorhombique
Échelle de Mohs 6 - 6,5
Éclat sub-métallique
Propriétés chimiques
Densité 7,03–7,23 g/cm3

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'ixiolite est un groupe de minéraux de la classe des oxydes, principalement présents comme phase accessoires dans les pegmatites.

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

L'ixiolite est une série chimique entre un pôle pur manganésifère et un pôle pur ferreux, respectivement nommés ixiolite-(Mn2+) et ixiolite-(Fe2+) et de formules structurales respectives TaMnO2 et TaFeO2[2].

Groupe de l'ixiolite
Formule
Ixiolite-(Fe2+) (Ta0.67Fe2+0.33)O2
Ixiolite-(Mn2+) (Ta0.67Mn2+0.33)O2
Nioboixiolite-(Mn2+) (Nb0.67Mn2+0.33)O2
Nioboixiolite-([]) (Nb0.80.2)4+O2

Structure[modifier | modifier le code]

L'ixiolite a été signalée à l'origine comme cristallisant dans le système cristallin monoclinique. Les variétés riches en scandium, en étain et en titane forment des cristaux dans le système orthorhombique, alors que l'ixiolite riche en tungstène est monoclinique[3]. Certaines variétés semblent être monocliniques-pseudo-orthorhombiques[4].

L'ixiolite est un oxyde complexe avec une distribution cationique désordonnée (un seul site cationique dans l'unité asymétrique) et une cellule unitaire équivalente à une sous-cellule de columbite[incompréhensible]. Structurellement, elle peut être considérée comme une forme désordonnée de la tantalite. Le degré de désordre dépend de la composition chimique[5].

Découverte et occurrence[modifier | modifier le code]

L'ixiolite « historique », l'ixiolite-(Fe2+[6], est décrite en 1857 pour un événement à Skogsböle[Quoi ?], sur l'île de Kimito, en Finlande. Elle est approuvée en 1962 par l'association internationale de minéralogie (IMA). L'ixiolite-(Mn2+), découverte sur la même localité type, est approuvée en décembre 2022 garde le symbole Ix[7]. Le terme « ixiolite » est étendu à l'ensemble de la série chimique, comme membre du supergroupe de la columbite, défini dans le même temps[8].

Son nom vient d'Ixion, le personnage de la mythologie grecque lié à Tantale, car le minéral contient du tantale.

L'ixiolite se trouve généralement associée au feldspath, à la tapiolite, à la cassitérite, à la microlite et au rutile.

Substitution et variétés[modifier | modifier le code]

Les éléments traces présents dans la composition sont le zirconium, l'hafnium, le titane et le tungstène.

Comme pour les autres minéraux contenant du tantale et du niobium, une substitution considérable et un certain nombre de variétés existent. Les substitutions dans la formule sont courantes et les variétés d'ixiolite stannienne, d'ixiolite titanifère et d'ixiolite wolframienne sont répertoriées[3].

Le scandium est un élément couramment présent dans l'ixiolite avec des teneurs généralement de moins de 1 % Sc2O3, mais qui peuvent aller jusqu'à 4,0 % Sc2O3. Les ixiolites ayant une très forte teneur (entre 4 et 19 % Sc2O3) sont généralement riches en étain et en titane[3].

L'IMA a aussi validé la nouvelle espèce minérale de nioboixiolite-(Mn2+), analogue structurel à dominante Nb (niobium) de l'ixiolite-(Mn2+)[9].

Importance économique[modifier | modifier le code]

L'ixiolite ainsi même que la microlite, la tantalite, la tapiolite et la wodginite est l'un des principaux minerais de tantale. Elle contient environ 69 % d'oxyde de tantale et est un composant courant du coltan.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) « Ixiolite-(Mn2+)-Ixiolite-(Fe2+) Series », sur Mindat.org (consulté le )
  3. a b et c (en) Michael A. Wise, Petr Černý et Alexander U. Falster, « Scandium substitution in columbite-group minerals and ixiolite », Canadian Mineralogist, vol. 36,‎ , p. 673–680 (lire en ligne [PDF])
  4. (en) Petr Černý, T. Scott Ercit, Michael A. Wise, Ron Chapman et Harvey M. Buck, « Compositional, structural and phase relationships in titanian ixiolite and titanian columbite-tantalite », The Canadian Mineralogist, Mineralogical Association of Canada, vol. 36, no 2,‎ , p. 547–561 (ISSN 0008-4476).
  5. Certaines « ixiolites » sont à dominance niobium (Nb), et pourraient probablement être une nouvelle espèce minérale.
  6. L'ixiolite-(Fe2+) est encore présentée comme l'unique ixiolite par certaines sources avec les formules (Ta,Nb,Sn,Fe,Mn)4O8 ou (Ta,Mn,Nb)O2.
  7. (en) « Ixiolite-(Mn2+) », sur Mindat.org (consulté le )
  8. (en) Nikita V. Chukanov, Marco Pasero, Sergey M. Aksenov et Sergey N. Britvin, « Columbite supergroup of minerals: nomenclature and classification », Mineralogical Magazine, vol. 87, no 1,‎ , p. 18–33 (ISSN 0026-461X et 1471-8022, DOI 10.1180/mgm.2022.105, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Ritsuro Miyawaki, Frédéric Hatert, Marco Pasero et Stuart J. Mills, « IMA Commission on New Minerals, Nomenclature and Classification (CNMNC) – Newsletter 70 », European Journal of Mineralogy, vol. 34, no 6,‎ , p. 591–601 (ISSN 0935-1221, DOI 10.5194/ejm-34-591-2022, lire en ligne, consulté le )