Intensité de champ magnétique

L'intensité du champ magnétique est la mesure de l'importance d'un champ magnétique. Son unité dans le Système international d'unités est le tesla (T). On utilise parfois le gauss (G), sachant que : .

Ordre de grandeurs d'intensité de champs magnétiques[modifier | modifier le code]

Source = cerveau humain ; champ mesuré à la surface du crâne
Champ typique dans le vide interstellaire, mesuré par une sonde spatiale
Source = Terre ; champ mesuré à la surface[1],[2]
Source = fil rectiligne infini dans le vide parcouru par un courant de I = 10 A ; champ mesuré à une distance r = 2 cm du fil (les lignes du champ sont alors circulaires centrées sur le fil)
Source = aimant permanent ; champ mesuré à quelques millimètres de sa surface
Source = électro-aimant à bobinage ; champ mesuré à l'intérieur
Source = magnétar, un type d'étoile à neutrons

Champs magnétiques intenses[modifier | modifier le code]

Fabrication[modifier | modifier le code]

La fabrication de champs magnétiques intenses (supérieurs à 1 T) nécessite l'emploi d'un électroaimant constitué d'un bobinage de fil conducteur appelé solénoïde parcouru par un courant électrique.

Problèmes rencontrés[modifier | modifier le code]

Le dispositif de l'électro-aimant est sujet à deux limitations :

  • l'effet Joule, qui tend à faire fondre les fils du bobinage lorsque l'énergie à dissiper sous forme de chaleur devient trop grande pour le matériau ;
  • la « pression magnétique », action mécanique sur le bobinage résultante des forces de Lorentz sur les fils. Cette pression magnétique radiale est dirigée vers l'extérieur de la bobine et tend à faire éclater celle-ci.

Solutions techniques[modifier | modifier le code]

  • Pour contrer l'effet Joule, deux possibilités sont utilisées :
    • l'utilisation d'un matériau supraconducteur sous sa température critique. Cette possibilité est limitée, car il existe un champ magnétique critique au-dessus duquel la supraconductivité du matériau disparait.
    • le refroidissement liquide du bobinage pour évacuer l'excédent d'énergie Joule. Un débit typique de 300 litres d'eau par seconde permet d'atteindre une trentaine de teslas...
  • Pour contrer la pression magnétique, il faut utiliser un conducteur plus solide que le cuivre et construire des renforts mécaniques extérieurs au bobinage.

Ordre de grandeurs[modifier | modifier le code]

Champs statiques
Source = électro-aimant de Faraday (1840)
Source = électro-aimant de 50 tonnes installé au laboratoire Bellevue (début du XXe siècle), consommant une puissance de 100 kW
Source = électro-aimant à bobinage supraconducteur (début du XXIe siècle)
Source = électro-aimant à refroidissement liquide (début du XXIe siècle)
Source = électro-aimant hybride (supraconducteur + refroidissement liquide - début du XXIe siècle) consommant une puissance de 20 MW

Il n'est guère possible de faire mieux actuellement (le record obtenu en 2019 est de 45,5 T[3]). Pour aller plus haut, on utilise un courant transitoire, qui ne circule que pendant une brève durée, de façon à laisser le bobinage refroidir ensuite. On fabrique ainsi des champs dit pulsés.

Champs pulsés sans destruction de la source
Source = électro-aimant monolithique renforcé (début du XXIe siècle)
Source = bobines gigognes ( - record du monde[4])
Champs pulsés avec destruction de la source
Source = bobine monospire (début du XXIe siècle)
Source = générateur à compression de flux électromagnétique : striction axiale par forces électromagnétiques (début du XXIe siècle)
Source = générateur magnéto-cumulatif : électro-aimant + confinement magnétique des lignes de champ par explosif (milieu du XXe siècle)

Articles liés[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Geert Rikken ; La physique en champ magnétique intense, conférence donnée à l'Université de Tous Les Savoirs (). Vidéo disponible au format Real Video.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Observatoire magnétique à Chambon-la-Forêt », sur ipgp.fr (consulté le ).
  2. « Mesure du champ magnétique terrestre », sur chimix.com (consulté le ).
  3. (en) Seungyong Hahn, Kwanglok Kim, Kwangmin Kim, Xinbo Hu, Thomas Painter et al., « 45.5-tesla direct-current magnetic field generated with a high-temperature superconducting magnet », Nature,‎ (DOI 10.1038/s41586-019-1293-1).
  4. Christine Bohnet ; World record: The highest magnetic fields are created in Dresden, Helmholtz-Zentrum Dresden-Rossendorf (communiqué du 28 juin 2011).