Intaille

Une intaille (de l’italien intaglio, « entaille, intaille ») est une pierre dure et fine gravée en creux pour servir de sceau ou de cachet. Elle peut être présentée seule ou montée en bague, bijou ou faire partie d'une parure. C'est le contraire du camée, qui est une pierre gravée en relief, et avec lequel elle forme la glyptique.

Description[modifier | modifier le code]

Une intaille mesure généralement entre 10 et 25 millimètres[1], rarement davantage. Elle est généralement de forme ovale, ronde ou plus rarement rectangulaire. Les faces sont généralement plates, légèrement bombées ou parfois tronconiques.

Histoire[modifier | modifier le code]

La glyptique est inventée par les Mésopotamiens au IVe millénaire avant notre ère[2]. Les différentes civilisations de l'Antiquité ont repris la technique : les égyptiens, les phéniciens, les grecs et les romains. Ces pierres pouvaient être serties dans des bagues, servaient principalement de sceau personnel. Les intailles en pierre opaque (jaspe, lapis-lazuli, hématite) sont des amulettes[3] dont le sens est varié : érotique, médical, prophylactique. Les intailles en pierre pouvaient être imitées par des verres moulés. Ceux-ci sont moulés puis frappés, comme des monnaies. La question des ateliers est encore floue, car il est difficile de les localiser précisément. Nous connaissons de grands ateliers à Rome, Alexandrie ou Aquilée. Un plus petit est connu à Pompéi, dans la maison de Cerialis Pinarius[4].


La glyptique perd en importance à la fin de l'Antiquité. Au Moyen-Age, les intailles antiques sont retrouvées et montées sur des châsses, comme par exemple la châsse des Rois-Mages.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Hélène Guiraud, Intailles et camées de l'époque romaine en Gaule (territoire français), Editions du Centre national de la recherche scientifique, coll. « 48e supplément à Gallia », (ISBN 978-2-222-04112-2), p. 29
  2. Gisela Marie Augusta Metropolitan Museum of Art, Catalogue of engraved gems: Greek, Etruscan and Roman, Erma di Bretschneider, (ISBN 978-88-8265-374-3), p. 1
  3. Simone Michel, Die Magischen Gemmen: zu Bildern und Zauberformeln auf geschnittenen Steinen der Antike und Neuzeit, Akademie Verl, coll. « Studien aus dem Warburg-Haus », (ISBN 978-3-05-003849-0)
  4. (it) Ulrico Pannuti, « Gemmarius Pompeianus, Cerialis Pinarius », Bollettino d'Arte, vol. III-IV,‎ , p. 178-190

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hélène Guiraud, Intailles et camées de l'époque romaine en Gaule, territoire français, Paris, Gallia, , 236 p. (ISBN 978-2222041122)
  • Furtwangler Adolf, Die antiken Gemmen, Geschichte der Steinschneidekunst im klassischen Altertum, Giesecke und Devrient, Leipzig, 1900.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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