Indult Agatha Christie

L'indult Agatha Christie est le nom habituel donné à l'autorisation accordée en 1971 par le pape Paul VI pour l'utilisation de la messe tridentine en Angleterre et au Pays de Galles[1]. Indult est un terme du droit canonique de l'Église catholique faisant référence à une autorisation de faire quelque chose qui serait autrement interdit.

Historique[modifier | modifier le code]

À la suite de l'introduction de la messe de Paul VI afin de remplacer l'ancienne liturgie tridentine en 1969-1970, une pétition fut envoyée au pape demandant que la forme tridentine du rite romain soit toujours autorisée pour ceux qui le souhaitaient en Angleterre et au Pays de Galles. Certains catholiques romains anglais avaient un attachement à la messe tridentine, en tant que messe célébrée par les martyrs anglais de la Réforme et par les prêtres dans les années où le catholicisme avait été soumis à des persécutions parfois graves. Cependant, la pétition mettait en avant l'héritage artistique et culturel exceptionnel de la liturgie tridentine, et fut signée par de nombreuses personnalités non catholiques de la société britannique, dont Agatha Christie, Vladimir Ashkenazy, Kenneth Clark, Robert Graves, F. R. Leavis, Cecil Day-Lewis, Nancy Mitford, Iris Murdoch, Yehudi Menuhin, Joan Sutherland et deux évêques anglicans, ceux d'Exeter et de Ripon[2],[3],[4].

Le cardinal John Heenan remit au pape Paul VI cette pétition et demanda à ce que l'utilisation de la messe tridentine soit autorisée. Le 5 novembre 1971, le pape accéda à la demande. Soi-disant, Paul avait lu la lettre et s'était exclamé « Ah Agatha Christie ! » et donc décida d'y accéder, donnant à l'indult son surnom[5]. Entre cette date et l'octroi de l'« indult universel » mondial en 1984, les évêques d'Angleterre et du Pays de Galles ont été autorisés à autoriser la célébration occasionnelle de la messe sous l'ancienne forme, avec les modifications introduites en 1965 et 1967.

Souvent mal compris est le fait que l'indult lui-même ne faisait pas référence à la liturgie de 1962, mais aux révisions de 1965, avec l'incorporation des révisions de Tres abhinc annos en 1967.

Organisée par la Société pour la messe en latin en Angleterre et au pays de Galles (Latin Mass Society), une messe de Requiem est celebrée annuellement en la cathédrale de Westminster. Toutefois, en 2023, elle est annulée due aux restrictions introduites en 2021 par le motu proprio Traditionis Custodes[6],[7],[8].

Signataires de l'appel initial[modifier | modifier le code]

Les signataires de cet appel au pape Paul VI étaient :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. How Agatha Christie Saved the Latin Mass
  2. Rediscovering Traditionalism, John Casey
  3. (en) « The Mystery of the ‘Agatha Christie Indult’ », sur NCR, (consulté le )
  4. (en-US) Nichole Golden, « Queen Elizabeth II, British Catholicism and the Agatha Christie Indult - Georgia Bulletin », sur georgiabulletin.org, (consulté le )
  5. The day Agatha Christie captured the attention of Pope Paul VI
  6. (en) CNA, « Annual Requiem Latin Mass canceled at Westminster Cathedral in London after 50 years », sur Catholic News Agency (consulté le )
  7. (en-GB) Joseph Shaw, « 'Distressing': no more Traditional Masses at High Altar of Westminster Cathedral », sur Catholic Herald, (consulté le )
  8. (en-US) « Westminster Cathedral Ends 50 Years of Masses for the Latin Mass Society », sur Crisis Magazine, (consulté le )
  9. The Bernard and Barbara Wall Papers « https://web.archive.org/web/20100614080148/http://www.library.georgetown.edu/dept/speccoll/wall.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), , Georgetown University Library

Liens externes[modifier | modifier le code]