Hergla

Hergla
Hergla
Hôtel de ville de Hergla.
Administration
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Sousse
Délégation(s) Hergla
Démographie
Population 7 419 hab. (2014[1])
Densité 618 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 01′ 48″ nord, 10° 30′ 28″ est
Superficie 1 200 ha = 12 km2
Localisation
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Hergla

Hergla (arabe : هرڨلة) est une ville côtière du golfe d'Hammamet située à une vingtaine de kilomètres au nord de Sousse et rattachée au gouvernorat de Sousse.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans l'Antiquité, le site d'Horrea Caelia, dont le nom actuel est dérivé, est une importante ville[2],[3], peut-être également appelée Heraklium, dont il reste aujourd'hui peu de ruines[4]. Les Romains, qui fondent la ville, trouvent dans ce port tranquille une retraite assurée pour leurs vaisseaux. Les navires transbordent d'abondantes cargaisons depuis les entrepôts (latin : Horrea) de céréales, établis par la famille Caelia, pour drainer à la côte les récoltes de la riche province de Byzacène. Aux premiers temps du christianisme, la ville devient le siège d'un important évêché emporté plus tard par l'invasion vandale et les persécutions religieuses[3].

En 297, Horrea Caelia se situe entre les territoires de la Zeugitane et le Byzacène. Au VIe siècle, les Byzantins établissent une solide forteresse au sommet de la colline. Quand les Arabes envahissent à leur tour le pays, pour punir la ville de sa résistance, ils la détruisent complètement et en exterminent tous les habitants. Plus tard, le village redevient prospère grâce à ses cultures[3].

En 1856, l'archéologue Charles-Joseph Tissot (1828-1884) visite la localité en mentionnant l'existence du Castrum d'Horrea dont les pierres de grands appareils qui forment le revêtement des murailles sont utilisées pour la construction du pont d'Halk El Menzel[5]. Dès 1882, l'architecte Henri Saladin (1851-1923) effectue des relevés en mentionnant la présence de mosaïques et de grandes amphores antiques similaires à celles présentes dans la grande salle des thermes de Stabies à Pompéi (Italie). Au sein du village, il indique le visuel de nombreux fragments de colonnes ou des pierres de grand appareil, quelques inscriptions, des ruines de murs de fortifications de l'époque byzantine, un mur avec un fragment de marbre blanc représentant deux paons buvant dans un vase, des éléments de rinceaux et une croix[6]. Publié l'année suivante, le spécialiste d'épigraphie latine René Cagnat (1852-1937) mentionne l'une des inscriptions : Danaciae Quartillae Aurelianae, c(larissimae) f(eminae)[7].

En 1927, une excursion menée par la Société archéologique de Sousse mentionne des traces de carrières romaines dans la falaise, des constructions antiques rongées par la mer, des souterrains ayant servi de magasins et découvre quelques inscriptions puis une statue d'homme drapé, qui est envoyée au musée national du Bardo[3].

En 1969, les vestiges romains d'un complexe entrepôt, d'une superficie de 4 200 m2, sont mises au jour par l'Institut national du patrimoine (Tunisie). À partir de 1998, d'autres études sont menées par les missions archéologiques du ministère français des Affaires étrangères et d'un programme blanc de recherches sur les entrepôts dans le monde gréco-romain antique soutenu par l'Agence nationale de la recherche (France)[8].

En 2021, le ministre du Tourisme et des Affaires culturelles par intérim, Habib Ammar, demande une préparation immédiate de l'inclusion d'Hergla parmi les municipalités touristiques du pays et ainsi de mettre en œuvre des projets de tourisme alternatif, à l'instar de la maison d'hôtes Dar Hergla[9].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
juin 2018 En cours Leila Mourad[10] Nidaa Tounes  

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2004, le recensement de la population de la municipalité est de 6 332 personnes[11]. En 2014, sa population compte 7 419 habitants[1].

Économie[modifier | modifier le code]

Ses activités économiques traditionnelles sont la pêche, l'artisanat (poterie et travail de l'alfa) et le tourisme. Située le long d'une longue plage de sable, elle est au centre d'un important projet de station touristique de 30 000 lits comprenant un village de vacances, un port de plaisance, une cité lacustre et un terrain de golf intégré dans une forêt de 1 200 hectares.

Culture[modifier | modifier le code]

Édifices religieux[modifier | modifier le code]

C'est aussi un petit centre religieux organisé autour du tombeau de Sidi Bou Mendel qui est, selon la tradition locale, un saint homme originaire du Maroc et qui se serait installé dans la région de retour d'un pèlerinage à La Mecque au XIIIe siècle ; la principale mosquée de la ville porte son nom.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Depuis 2005, l'Association culturelle Afrique Méditerranée organise chaque été les Rencontres cinématographiques de Hergla[12]. Des soirées de projections de films et des concerts de musique sont donnés dans une huilerie et des ateliers de formation, débats et expositions ont lieu à la Maison de la culture de Hergla. Des artistes de renommée internationale y ont participé, comme Sotigui Kouyaté, Mohammad Bakri, Nouri Bouzid, Wasis Diop et Afel Bocoum.

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b [PDF] (ar) « Populations, logements et ménages par unités administratives et milieux », sur census.ins.tn, (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  2. Bulletin de géographie historique et descriptive, vol. IV, Paris, Ernest Leroux, , p. 58.
  3. a b c et d « Numismatique africaine », Bulletin de la Société archéologique de Sousse, no 18,‎ , in-8o, p. 35-37 (BNF 32723561, présentation en ligne, lire en ligne, consulté le ).
  4. Michel Bonifay et Pol Trousset, « Hergla », dans Gabriel Camps (dir.), Encyclopédie berbère, vol. 22 : Hadrumetum – Hidjaba, Aix-en-Provence, Édisud, (ISBN 2-7449-0127-X, lire en ligne), p. 3440-3445.
  5. Charles Tissot et Salomon Reinach (éd. scientifique), Ministère de l'Instruction publique, Exploration scientifique de la Tunisie : géographie comparée de la province romaine d'Afrique, t. 2, Paris, Imprimerie nationale, 1884-1888, 918 p., in-4° (BNF 31473868, présentation en ligne, lire en ligne), p. 193.
  6. Henri Saladin (Rapport sur la mission faite en 1882-1883), Description des antiquités de la régence de Tunis : monuments antérieurs à la conquête arabe, vol. 2, Paris, Imprimerie nationale/Ernest Leroux, 1886-1893, 235-188 p., in-8° (OCLC 496814617, BNF 31286331, SUDOC 129633003, présentation en ligne, lire en ligne), p. 3.
  7. René Cagnat, Explorations épigraphiques et archéologiques en Tunisie, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Extrait des Archives des missions scientifiques et littéraires », , 182 p., 25 cm (OCLC 490252206, SUDOC 021371571, présentation en ligne, lire en ligne), p. 12.
  8. Taher Ghalia, Françoise Villedieu et Catherine Virlouvet, « Recherches sur l'entrepôt d'Hergla (Tunisie) », Les Nouvelles de l'archéologie, la coopération archéologique française en Afrique no 124,‎ , p. 29-33 (ISSN 2425-1941, lire en ligne, consulté le ).
  9. « Habib Ammar veut faire de Hergla une municipalité touristique », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  10. « Tunisie - Municipales 2018 : des nouveaux Conseils municipaux installés », sur directinfo.webmanagercenter.com, (consulté le ).
  11. « Résultats du recensement 2004 », sur ins.nat.tn (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
  12. « L'Association culturelle Afrique Méditerranée », sur herglacinema.org (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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