Hans von Marées

Hans von Marées
Autoportrait avec chapeau jaune (1874), Alte Nationalgalerie (coll. Max Silberberg).
Naissance
Décès
(à 49 ans)
Rome, (Italie)
Sépulture
Nationalité
Activité
Formation
Académie prussienne des Arts (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Lieu de travail
Mouvement
Deutsch-Römer, idéalisme allemand
Vue de la sépulture.

Hans von Marées est un peintre allemand né le à Elberfeld et mort en juin 1887 à Rome. Avec Anselm Feuerbach, le sculpteur Adolf von Hildebrand et Arnold Böcklin, von Marées fait partie des artistes qu'on a appelés les Deutsch-Römer (les Romains allemands), autre groupe important d'artistes allemands travaillant en Italie à partir des années 1860, après celui des Nazaréens. Ensuite, il est devenu l'un des chefs de file du courant en peinture de l'idéalisme allemand.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hans von Marées (1873): Hans von Marées et Adolf Hildebrand (détail), Neue Pinakothek.

Hans von Marées est le fils d'un président de la chambre de Prusse, descendant d'une famille de la noblesse franco-flamande. Son don pour le dessin est décelé tôt. Il poursuit ses études à l'Académie des beaux-arts de Berlin, où il est élève de Carl Steffeck. Après son service militaire, il se rend à Munich en 1857. Il peint d'après nature avec ses amis Franz von Lenbach, Adolf Lier et Anton Teichlein qui, comme lui, s'opposent à l'académisme et s'inspirent des maîtres anciens flamands et de leurs tonalités sombres. Pendant cette première période, Hans von Marées peint des scènes militaires et surtout des paysages, dont un Diane au bain (1863), sujet obligatoire. Il fait le portrait de ses amis et plusieurs autoportraits. En 1864, le comte von Schack l'envoie à Rome, où il est chargé de réaliser des copies de maîtres anciens pour sa galerie personnelle de Munich[1], mais il rompt avec le comte en 1868. C'est alors qu'il commence à s'intéresser à la philosophie de Konrad Fiedler qui devient rapidement son mécène. En 1869, ils voyagent ensemble en France, en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Il revient influencé par la palette de couleurs de Delacroix et produit des toiles plus fortes avec des thématiques formelles idéalisantes, ce qui l'amène à fréquenter les cercles néo-idéalistes allemands des Deutsch-Römer, dont Anselm Feuerbach et le sculpteur Hildebrand. Hildebrand et Marées sont liés par une solide amitié et travaillent ensemble en 1871 et 1872 à Berlin, puis Marées s'installe seul à Dresde. Il franchit une étape importante de sa carrière en réalisant d'immenses fresques pour la bibliothèque de la station zoologique de Naples qui sont financées par Fiedler. Ce travail lui prend quatre mois. Les sculptures de la bibliothèque sont quant à elles réalisées par Hildebrand qui vient rejoindre Marées. Cette œuvre monumentale est un témoignage important de la peinture allemande de la fin du XIXe siècle. Marées y montre la vie idéalisée des pêcheurs du golfe de Naples dans le goût antique.

Autoportrait de Böcklin en 1873

Marées se rapproche ensuite de Böcklin, dont il fait la connaissance à Florence en 1874, mais s'éloigne de Hildebrand en 1876. Ce dernier s'est installé à Florence en 1873, à la villa Hildebrand.

Influencé également par Rubens et l'Art italien, il s'intéresse à la Renaissance vénitienne et s'installe définitivement à Rome en 1876. Il s'intéresse à la sculpture antique et développe une œuvre qui idéalise l'existence de l'homme dans la nature. La mythologie sert de prétexte, à l'instar souvent de Puvis de Chavannes, à des compositions dans des paysages méridionaux, avec des contrastes de tonalités, comme dans Les Hespérides (1879-1880 et 1884-1887), Les Trois chevaliers saints (1885-1887), etc.

Il connut très bien l'Art français, Courbet, Manet, Puvis de Chavannes. Ses compositions remontent à une étude approfondie de l'Antiquité et de la Renaissance, elles n'insèrent pas les nus dans une action, mais doivent être comprises comme une étude, une variation sur le mouvement, la pose et le geste. Il admire Léonard de Vinci, Michel-Ange, mais aussi Poussin et Bagnacavallo. Il s'inspire des fresques de Luca Signorelli à Orvieto pour Trois hommes dans un paysage peint à Florence. La constante majeure de son œuvre est de trouver la relation idéale entre le corps humain et l'espace naturel.

Une salle entière lui est consacrée à la Neue Pinakothek (Nouvelle Pinacothèque) de Munich, provenant de la collection Fiedler en 1891.

Il est enterré au cimetière du Testaccio de Rome, près de la pyramide de Cestius. Quasiment inconnu à sa mort, Marées influencera des générations d'artistes allemands dans toute la première moitié du XXe siècle. Son premier biographie, Julius Meier-Graefe, lui consacra une monographie en trois volumes publiée en 1909-1910, et organisa plusieurs expositions de ses œuvres aux Sécessions de Berlin, Munich et au Salon d'Automne de Paris.

Quelques-unes de ses œuvres[modifier | modifier le code]

Les Hespérides, 1884, Munich, Neue Pinakothek

Galerie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Julius Meier-Graefe, Hans von Marées: sein Leben und sein Werk, 3 vol., Munich, Piper, 1909-1910, rééd. Francfort, Insel Verlag, 1980
  • (de) Correspondance de Hans von Marées: Briefe, publiée avec une préface d'Anne-Sophie Domm, Munich, Piper Verlag, 1987, 410 pages
  • (de) Werner Broer u.a., « XIX. Jahrhundert : Vom Klassizismus zu den Wegbereitern der Moderne », in Epochen der Kunst, vol. 4, München-Wien, 1997.
  • (de) Herbert von Einem, Hans von Marées, München, Bayerische Akademie der Wissenschaften, 1967, Original-Broschur, 27 Seiten mit 1. Abb., 23 × 14,5 cm
  • (de) Konrad Fiedler, Hans von Marées, Munich, 1889 ;réédition Francfort, Heiderhoff-Presse, 1969
  • (de) Erich Franz, Hans von Marées und die Moderne in Deutschland, Kunsthalle Bielefeld, 1987, 246 pages
  • (de) Erich Kuttner, Hans von Marées. Die Tragödie des deutschen Idealismus, Zürich, 1937 ; 2e éd. revue et corrigée, Dresde, 1958
  • (de) Catalogue de l'exposition « Hans von Marées. Sehnsucht nach Gemeinschaft », Staatliche Museen zu Berlin, Alte Nationalgalerie, éd. Angelika Wesenberg, Dresde, 2008
  • (de) Hyacinth Holland, « Marées, Hans von », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 52, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 190-196
  • (de) Ludwig Justi (de): Hans von Marées. Berlin 1921.
  • (de) Bernhard Degenhart (de): Marées Zeichnungen. Berlin 1953.
  • (de) Ludwig Grote (de): Hans von Marées – Die Fresken in Neapel. Stuttgart 1958.
  • (de) Kurt Liebmann (de): Hans von Marées. Dresden 1972.
  • (de) Walter Seitter (de): Hans von Marées. Ein anderer Philosoph. Droschl, Graz/Wien 1993. (ISBN 3-85420-333-0).
  • (de) Gerd Blum (de): Hans von Marées. Autobiographische Malerei zwischen Mythos und Moderne. Deutscher Kunstverlag, Berlin und München 2005 (Digitalisat)[5].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Tombe d'Hans von Marées
  1. Aujourd'hui la Schackgalerie
  2. On voit réunis, sous la tonnelle de Donn'Anna au Pausilippe, le zoologue allemand de la Baltique Nikolaus Kleinegerg, l'écrivain écossais Charles Grant, le biologiste Anton Dohrn, directeur de la station de zoologie marine aujourd'hui aquarium, le sculpteur Adolf von Hildebrand et le peintre Von Marées.
  3. Exposition au Louvre, « De l’Allemagne 1800-1939, de Friedrich à Beckmann », Dossier de l’art, vol. Hors série, no 205,‎ , p.56
  4. Une première variante est esquissée en 1881. Elle se trouve à la Nationalgalerie de Berlin
  5. Buchvorstellung auf kunstmarkt.com, abgerufen am 13. Juni 2013.