Guillaume II (roi de Wurtemberg)

Guillaume II
Illustration.
Portrait officiel du roi Guillaume II de Wurtemberg en 1892.
Titre
Roi de Wurtemberg

(27 ans, 1 mois et 24 jours)
Prédécesseur Charles Ier
Successeur Abolition de la monarchie
Prétendant au trône de Wurtemberg

(2 ans, 10 mois et 2 jours)
Successeur Albert de Wurtemberg
Biographie
Dynastie Maison de Wurtemberg
Nom de naissance Wilhelm Karl Paul Heinrich Friedrich von Württemberg
Date de naissance
Lieu de naissance Stuttgart (Wurtemberg)
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Bebenhausen (Allemagne)
Sépulture Vieux cimetière à Louisbourg
Père Frédéric de Wurtemberg
Mère Catherine de Wurtemberg
Conjoints Marie de Waldeck-Pyrmont
Charlotte de Schaumburg-Lippe
Enfants Pauline de Wurtemberg
Ulrich de Wurtemberg
Une fille sans nom morte-née

Guillaume II (roi de Wurtemberg)
Monarques de Wurtemberg

Guillaume II de Wurtemberg (en allemand : Wilhelm Karl Paul Heinrich Friedrich von Württemberg), né le à Stuttgart et mort le à Bebenhausen, est de 1891 à 1918 le quatrième et dernier roi de Wurtemberg.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Il est l'unique fils de Frédéric de Wurtemberg et de son épouse Catherine de Wurtemberg, sœur du roi Charles Ier, et appartient à la première branche dite « branche aînée » de la maison de Wurtemberg[1].

Mariages[modifier | modifier le code]

Le prince Guillaume épouse le à Bad Arolsen Marie de Waldeck-Pyrmont (1857–1882), fille du prince Georges-Victor de Waldeck-Pyrmont et de la princesse Hélène de Nassau[1].

Ils ont trois enfants[2],[3] :

  • Ulrich de Wurtemberg (né à Louisbourg le et mort à Stuttgart le ) ;
  • Une fille mort-née à Louisbourg le , sans nom, inhumée au vieux cimetière de Louisbourg[4].

La princesse Marie meurt le , trois jours après avoir mis au monde ce troisième enfant mort-né ; elle avait 25 ans[1].

Veuf, le prince Guillaume se remarie le à Bückeburg avec Charlotte de Schaumburg-Lippe, fille du prince Guillaume de Schaumbourg-Lippe et de Bathildis d'Anhalt-Dessau. Ce mariage demeure sans enfant[1],[5].

Formation[modifier | modifier le code]

Tombeau de Guillaume II de Wurtemberg, de ses deux épouses et de ses deux enfants morts en bas âge.

Le roi Charles Ier et la reine Olga Nikolaïevna n'ayant pas eu d'enfant, Guillaume fut très tôt considéré comme l'héritier du trône et reçut une éducation destinée à faire de lui un futur chef d’État[6].

Le prince étudia le droit et l'économie politique aux universités de Tübingen (1865) et Göttingen (à partir de 1867) où il devient membre du Corps Suevia Tübingen (de) et du Corps Bremensia[6]. Il reçut également une formation militaire à Potsdam où il est promu lieutenant en 1862[6]. Cependant, désirant qu'il connaisse la vie des gens simples, ses parents lui firent accomplir une formation auprès d'un maître-relieur et d'un maître-menuisier.

Guerres de 1866 et 1870[modifier | modifier le code]

En 1866, Guillaume doit s'enrôler contre la Prusse lorsque le Wurtemberg s'est rangé du côté de l'Autriche dans la guerre de la Confédération allemande en 1866. La victoire prussienne a décidé du cours futur de la vie du prince et a préparé une situation politique nationale qui devait, quatre ans plus tard, changer fondamentalement la position de tous les monarques individuels en Allemagne[6]. Le prince est membre de la Chambre des seigneurs de Wurtemberg (de) (Württembergischen Kammer der Standesherren) de 1870 à son accession au trône. Engagé depuis 1869 dans un régiment de la garde à Potsdam[6], il participe à la guerre franco-allemande de 1870 au sein de l'état-major du roi Guillaume Ier de Prusse et est présent à Versailles le lors de la proclamation de celui-ci comme empereur du nouvel Empire allemand[6].

Retrait de l'armée[modifier | modifier le code]

En 1875, Guillaume quitte l'armée prussienne avant de se retirer définitivement du service militaire en 1882, après avoir commandé une brigade de cavalerie dans le Wurtemberg[6]. Une vie dans le monde particulier des militaires, socialement valorisé, mais isolé des courants sociaux et culturels de l'époque, ne le satisfont pas. Il est resté opposé au militarisme tout au long de sa vie[6].

Règne[modifier | modifier le code]

En 1891, Guillaume II succède à son oncle Charles Ier et fut le dernier roi de Wurtemberg. Il mena une vie plus conforme à celle d'un grand-bourgeois que d'un monarque. Affichant une certaine indifférence pour l'art militaire, il accueillit en 1907 dans ses États le congrès de l'Internationale socialiste. Le théâtre de la cour produisit des pièces interdites dans les autres États allemands comme celles de Frank Wedekind.

Il fonda un hospice pour les orphelins tandis que la reine patronnait un foyer d'accueil pour enfants handicapés. Sous son règne, la chambre basse (de) (Kammer der Abgeordneten) fut pour la première fois élue au suffrage universel.

Bien qu'allié à la maison impériale et royale d'Autriche-Hongrie — son cousin et héritier Albert de Wurtemberg a épousé en 1893 l'archiduchesse Marguerite d'Autriche, nièce de l'empereur François-Joseph — la déclaration de guerre de 1914 attrista profondément le roi qui passa ses troupes en revue les larmes aux yeux.

Abdication et mort[modifier | modifier le code]

Jusqu'aux derniers jours de son règne et peu avant son abdication, il se promenait sans escorte ni protection dans sa capitale, Stuttgart. Comme ses pairs (et parents), il abdiqua le .

Le roi passa les dernières années de sa vie au château de Bebenhausen où il mourut en 1921. Sans descendance mâle survivante, son lointain cousin catholique le duc Albert de Wurtemberg devient le premier prétendant au trône.

Guillaume II de Wurtemberg appartenait à la branche aînée de la maison de Wurtemberg et avec lui s'éteint cette première branche.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Guillaume II de Wurtemberg est :

Ordres officiels wurtembourgeois[modifier | modifier le code]

Ordres officiels allemands[modifier | modifier le code]

Ordres officiels étrangers[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Huberty et al. 1979, p. 539.
  2. Huberty et al. 1979, p. 547.
  3. da Rocha Carneiro 2000, p. 28-31.
  4. da Rocha Carneiro 2000, p. 31.
  5. da Rocha Carneiro 2000, p. 28.
  6. a b c d e f g et h Langewiesche 2022, p. 330-334.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN 978-2-908003-17-8) ;
  • Michel Huberty, Alain Giraud, P. Chevassu et B. Magdelaine, L’Allemagne dynastique, t. II : Anhalt-Lippe-Wurtemberg, Le Perreux-sur-Marne, A. Giraud, , 641 p. (ISBN 978-2-901138-020) ;
  • (de) Dieter Langewiesche, « Württemberg, Wilhelm II., König / seit 1918 Herzog », Lexikon Haus Württemberg,‎ , p. 330-334 (lire en ligne, consulté le ).
  • Eberhard Gönner (de): König Wilhem II. (1891–1918) In: Robert Uhland (Hg.): 900 Jahre Haus Württemberg. Verlag W. Kohlhammer, Stuttgart 1985, 3. durchgesehene Auflage, (ISBN 3-17-008930-7), S. 341–362.
  • Otto Borst (de): König Wilhem II. In: Württemberg und seine Herren. Landesgeschichte in Lebensbildern. Bechtle Verlag, Esslingen am Neckar 1988, (ISBN 3-7628-0470-2), S. 307–335.
  • Paul Sauer (de): Württembergs letzter König. Das Leben Wilhelms II. Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart 1994, (ISBN 3-421-06702-3).

Liens externes[modifier | modifier le code]