Irrédentisme bulgare

La Grande Bulgarie est le nom informel donné au territoire bulgare défini au Traité de San Stefano en 1878, qui, à la suite de la guerre russo-turque de 1877-1878, visait à reconstituer en partie les royaumes bulgares médiévaux, d'avant la conquête turque[1]. Le jour de la signature du traité est la fête nationale de la Bulgarie.

Bulgarie selon la Conférence de Constantinople.
Frontières de la Bulgarie définie par le traité de San Stefano.
Les aspirations irrédentistes dans les Balkans en 1912, dont la « Grande Bulgarie ».

Mais l'Empire britannique et l'Autriche-Hongrie s'opposèrent à ce traité qui, selon elles, encourageait le panslavisme. Elles craignaient qu'une Bulgarie puissante ne devienne un satellite de la Russie et une menace pour l'Empire ottoman. Le , à la suite du Congrès de Berlin, le traité de Berlin abolissait celui de San-Stefano, instituant une petite principauté de Bulgarie entre le Danube et le Grand Balkan, vassale du Sultan, et la province ottomane autonome de Roumélie orientale, tandis que la Macédoine restait turque. Ce nouveau traité laissa de durables ressentiments en Bulgarie, dont les deux entités ne pourront s'unir qu'en 1885 et dont l'indépendance ne sera reconnue qu'en 1908. Ses conséquences ont duré jusqu'au milieu du XXe siècle, la Bulgarie essayant vainement de revenir dans ses frontières de San-Stefano, durant les guerres balkaniques et en s'alliant pendant les deux guerres mondiales à l'Allemagne.

Aujourd'hui, certains mouvements nationalistes défendent un concept ethnique selon lequel Bulgares et Macédoniens sont un seul et même peuple, et un concept territorial irrédentiste revendiquant des territoires définis comme bulgares à San Stefano (notamment la Macédoine) mais aussi d'autres territoires, grecs (Macédoine-Orientale-et-Thrace), serbes (Pirin), roumains (Dobroudja) et ukrainiens (Boudjak) ayant appartenu par le passé à l'un ou l'autre des États bulgares historiques, ou abritant des populations bulgares. En particulier , Vazrazhdane , le premier parti d'opposition à l'Assemblée Nationale bulgare depuis 2023 , prône une réunification de la Bulgarie et de la Macédoine[2]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Albin, Les Grands Traités politiques. Recueil des principaux textes diplomatique depuis 1815 jusqu'à nos jours, Paris, (lire en ligne), « Le Traité de San-Stefano (19 février 1878/3 mars 1878) »
  2. (bg) « Македония » [« Il n’y a qu’une seule vérité : la Bulgarie et la Macédoine ne font qu’une »]

Articles connexes[modifier | modifier le code]