Gorgon (saint)

Saint Gorgon
Image illustrative de l’article Gorgon (saint)
Martyre de saint Gorgon et de saint Dorothée
(cf. Jacques de Voragine, La Légende dorée, Vies de saints XIVe siècle).
Saint, martyr
Décès IVe siècle 
Rome
Vénéré par Église catholique
Fête 9 septembre

Gorgon ou Gorgonius est un saint martyr romain de l'époque de Dioclétien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Officier de l'entourage de Dioclétien, converti au christianisme, il refusa, comme son camarade Dorothée de Nicomédie, de renier sa foi. Ils furent torturés et mis à mort, dans les premières années du IVe siècle.

Ils furent enterrés dans la nécropole « Aux deux lauriers », le long de la via Labicana à Rome.

Culte du saint[modifier | modifier le code]

Saint Gorgon représenté en officier romain, avec la palme du martyre.

Ses reliques sont ramenées de Rome en 766 par l'évêque de Metz, Chrodegang, pour illustrer l'abbaye de Gorze, qu'il avait fondée peu avant près de Metz. Des écrits hagiographiques sont rédigés à Gorze au dernier tiers du Xe siècle : un Panégyrique et des Miracles dont celui de Varangéville (actuelle Meurthe-et-Moselle). Quelques-unes de ses reliques sont transférées à l’abbaye de Saint-Arnould de Metz au XIe siècle et à l'abbaye de Cluny, à partir de laquelle son culte se répand en France[1].

Dans l'église du monastère de Sainte-Marie et Saint-Gorgon, construit vers le Ve siècle, sur l'Île de Gorgone, en mer Tyrrhénienne, les reliques de saint Gorgon étaient aussi vénérées, comme l'atteste Rutilio Namaziano, dans son De Reditu suo.

On l'invoque contre les maladies nerveuses et les rhumatismes. Il est fêté le 9 septembre.

Plusieurs communes françaises portent le nom de Saint-Gorgon[2]. Des églises lui ont été consacrées, comme à Metz, à Moyeuvre-Grande, à Varangéville (Meurthe-et-Moselle), à Plovan (Finistère), à Moustoir-Remungol (Morbihan), à Véron (Yonne), à Woël (Meuse) ou l'église de Pouillon dans la Marne.

À Saint-Martin-de-Boscherville, près de Rouen, existe une chapelle Saint-Gorgon ; on s'y rendait en pèlerinage le . À cette occasion avait lieu la foire de la Saint-Gorgon (on disait aussi Gourgon), réputée dans la région[3]. Depuis 2001, la fête de la Saint-Gorgon a été ressuscitée, un week-end proche du , sous une forme modernisée, autour des aventures vécues par deux géants, Gorgon et sa femme.

Anor dans le département du Nord possède aussi une chapelle Saint-Gorgon avec un pèlerinage en septembre. Une chapelle Saint-Gorgon existe également à Montours (Ille-et-Vilaine) ; construite en 1876, elle est propriété privée[4].

Un tableau (huile sur bois) représentant « Saint Gorgon et sainte Barbe avec un donateur », peint par l'artiste lorrain Claude Bassot au début du XVIIe siècle, figure au musée d'Épinal[5].

Un tableau représentant Saint-Gourgon et un vitrail montrant le martyr de Gorgonius se trouvent dans l'église Saint-Pierre de Vienne-en-Bessin, également dédiée à Saint-Gorgon, dans le département du Calvados.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien, Presses universitaires de France, , p. 604
  2. Il est vraisemblable cependant que le nom de la commune du Morbihan ait en fait une autre origine et que le rapprochement soit artificiel.
  3. On rapporte au XIXe siècle un rite à caractère sexuel qui avait lieu à cette fête : « Depuis un temps immémorial, on distribue chaque année, à la fête de St-Gorgon, de petites figures en émail, des deux sexes : on donne celles du sexe féminin aux garçons et celles du sexe masculin (très prononcé) aux jeunes filles, qui les portent suspendues autour du cou par une faveur rose. » Girault de Saint-Fargeau, Dictionnaire géographique, historique, administratif, industriel et commercial de toutes les communes de la France, 1847.
  4. Notice no IA00007211, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Inv. C 1052. Site du conseil départemental des Vosges.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Monique Goullet, Michel Parisse, Anne Wagner, Sources hagiographiques de l'histoire de Gorze (Xe siècle) : Vie de saint Chrodegang, Panégyrique et miracles de saint Gorgon, Paris, Picard, 2010. (ISBN 978-2-7084-0882-1)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]