Golfe de Guinée

Golfe de Guinée
Différentes façons de cartographier le golfe de Guinée : * A ou golfe intérieur, * AB ou golfe selon l'OHI, * ABC ou golfe selon une variante de l'OHI * ABCD ou golfe selon la Commission du Golfe de Guinée.
Différentes façons de cartographier le golfe de Guinée : * A ou golfe intérieur, * AB ou golfe selon l'OHI, * ABC ou golfe selon une variante de l'OHI * ABCD ou golfe selon la Commission du Golfe de Guinée.
Géographie humaine
Pays côtiers Drapeau du Libéria Liberia
Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
Drapeau du Ghana Ghana
Drapeau du Togo Togo
Drapeau du Bénin Bénin
Drapeau du Nigeria Nigeria
Drapeau du Cameroun Cameroun
Drapeau de la Guinée équatoriale Guinée équatoriale
Drapeau du Gabon Gabon
Drapeau de Sao Tomé-et-Principe Sao Tomé-et-Principe
Drapeau de la république du Congo République du Congo
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Drapeau de l'Angola Angola
Géographie physique
Type Golfe
Localisation Océan Atlantique
Coordonnées 3° nord, 3° est
Subdivisions Golfe du Bénin, golfe du Biafra
Profondeur
· Maximale au large du Ghana : 6 363 m
Géolocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Golfe de Guinée

Le golfe de Guinée est une mer bordière de l'océan Atlantique qui occupe l'angle occidental du continent africain. Il est situé à l'ouest de la partie centrale de l'Afrique et lui donne, un peu au nord de l'équateur, une longue façade est-ouest balayée par les alizés, la côte de Guinée. Selon une variante plus élargie de la délimitation du golfe retenue par l'Organisation hydrographique internationale, le méridien de Greenwich (longitude 0°) et l'équateur (latitude 0°) se croisent dans ses eaux à 570 km au large des côtes du Ghana par la voie la plus courte, à 622 km le long du méridien origine.

Définitions[modifier | modifier le code]

Les définitions du golfe de Guinée varient selon les auteurs, les ouvrages, et même parfois les pages d'un même atlas ou les cartes d'une même publication. De cette façon, le Golfe varie de 475 000 km2 à 2 350 000 km2. Quatre acceptions sont données ci-dessous. Il est éventuellement signalé en notes les atlas qui ont adopté la définition.

Le golfe intérieur ou petit golfe de Guinée[modifier | modifier le code]

Le golfe intérieur de Guinée, cette carte française du XVIIIe siècle le situe entre le cap Formosa (des Trois-Pointes) au nord-ouest et le cap Lopez au sud-est.

Cette définition correspond à la zone portant la lettre A sur la carte.

La plus ancienne des définitions du golfe - mais aussi encore actuellement une des plus courantes - est minimaliste : elle limite le golfe au nord par le cap des Trois-Pointes, sur la côte ghanéenne, et au sud par le cap Lopez Gonsalvo, sur la côte gabonaise. C'est la définition retenue par les trois cartes qui figurent sur la présente page : la carte du XVIIIe siècle (ci-contre, à gauche), la carte de situation (ci-dessus à droite) et la photo satellite (ci-dessous). Le golfe de Guinée est divisé en deux parties de part et d'autre des bouches du Niger, le golfe du Bénin au nord et le golfe du Biafra au sud. Ce dernier golfe, appelé golfe de Bonny au Nigeria, est à son tour divisé en deux par la ligne du Cameroun, un rift continental qui se prolonge par un chapelet d'îles orienté du nord-est au sud-ouest, de Bioko jusqu'à l'île d'Annobón, au sud-ouest de Sao Tomé-et-Principe[1].

Le golfe défini par l’Organisation hydrographique internationale[modifier | modifier le code]

Cette définition correspond à la zone AB sur la carte.

L’Organisation hydrographique internationale (OHI) détermine les limites du golfe de Guinée de la façon suivante[2] :

Cette définition tient mieux compte de données historiques importantes[3]. Elle ajoute en effet aux rives du golfe la partie centrale de la côte de Guinée : la Côte de l'Or (littoral ghanéen) et la Côte d'Ivoire[4].

Une variante de la définition de l’Organisation hydrographique internationale[modifier | modifier le code]

Cette définition correspond à la zone ABC sur la carte.

Le golfe est limité au nord-ouest par le cap des Palmes, au Liberia, à l’ouest par la ligne de ce cap à la Ponta Albina (sud de l'Angola), et au sud par le parallèle d’Annobon (1° 25' Sud). Cette variante s’explique et a été rendue nécessaire par l’exiguïté artificielle des eaux du golfe au large du cap des Palmes selon la définition de l’OHI. Les auteurs qui appellent « îles du golfe de Guinée » l'archipel de la ligne du Cameroun Bioko-Annobon adoptent implicitement cette définition[5].

Définition plus proprement africaine : le grand golfe de Guinée[modifier | modifier le code]

Cette définition correspond à la zone ABCD sur la carte.

En 2001, des États africains fondent une nouvelle organisation internationale qu'ils nomment Commission du Golfe de Guinée et qui comprend, non seulement le Nigéria et le Cameroun mais encore le Gabon, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa et l'Angola. Une partie importante de l'ancienne Basse-Guinée se trouverait intégrée dans les rives du golfe de Guinée. Le golfe serait la partie de l'océan Atlantique située à l'est d'une ligne qui court du cap des Palmes (au nord), au Liberia, à la Ponta Albina (au sud), à 80 km au sud de Namib (l'ancienne Moçamedès) au sud de l'Angola.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les Portugais se sont installés en 1447 à Portudal, en 1450 à Cacheu, en 1482 à Elmina, en 1484 à Fernando Poo et à Sao Tomé. Ils remportent en 1478 la bataille de Guinée, une bataille navale livrée contre les Castillans au large d'Elmina. Cette victoire, suivie de deux traités avec l'Espagne, celui d'Alcaçovas en 1479 confirmé par celui de Tordesillas en 1494, leur assure le monopole du commerce le long des côtes atlantiques de l'Afrique.

Au XVIIe siècle, la côte de Guinée, au sud de l'Afrique occidentale et jusqu'au mont Cameroun a été appelée la Haute Guinée. La côte qui la prolonge au sud, sur la bordure ouest de l'Afrique australe a été appelée la Basse Guinée.

Géologie[modifier | modifier le code]

Le golfe de Guinée est apparu lors de la formation de l'océan Atlantique sud il y a environ 110 millions d'années, due à la séparation entre l'Afrique et l'Amérique du Sud.

La forme du golfe répond presque parfaitement à la pointe nord-est du Brésil (hormis la zone du delta formé par le fleuve Niger). C'est en observant les formes des deux continents, semblant s'emboîter, qu'Alfred Wegener (1880-1930) eut l'idée de la dérive des continents[6],[7],[Note 1].

Le rapprochement de ces deux continents actuels post-Pangée pourrait aussi se faire d'un point de vue au moins mnémotechnique, phonétique voire paronymique, sinon avec une étymologie commune assurée, tant les toponymes "Guinée" et "Guyane" semblent proches par exemple, de chacun de ces côtés de l'actuel Océan Atlantique toujours en expansion. peu pertinent..?

Le point chaud du Cameroun, faisant partie de la ligne du Cameroun, a donné naissance aux différentes îles du golfe et à plusieurs monts sous-marins.

Géographie[modifier | modifier le code]

Photographie par satellite du golfe intérieur de Guinée.
Le golfe intérieur de Guinée.

Les fleuves qui suivent tiennent compte de la définition de l'Organisation hydrographique internationale. Ils se jettent dans le golfe de Guinée (du nord au sud et d'ouest en est) :

  • le Cavally (frontalier du Liberia et de la Côte d'Ivoire)
  • le Sassandra (en Côte d'Ivoire)
  • le Bandama (en Côte d'Ivoire)
  • la Comoé (en Côte d'Ivoire)
  • la Volta (au Ghana)
  • le Mono (entre le Togo et le Bénin)
  • le Niger (au Nigeria)
  • la Sanaga, le Wourri et le Moungo (au Cameroun)

Les fleuves ci-dessous respectent le cadre des limites définies pour le grand golfe de Guinée :

Biodiversité[modifier | modifier le code]

Le golfe de Guinée est une zone importante pour la biodiversité,

  • avec en particulier des écosystèmes liés à la nidification d'oiseaux ;
  • et des zones privilégiées pour les tortues marines[8], par exemple à proximité des îles Corisco et Mbanié.

Géopolitique[modifier | modifier le code]

Le golfe de Guinée est une région richement pétrolifère, ce qui suscite des tensions entre les pays côtiers. Il est également le cadre d'une importante piraterie[9].

Le golfe voit sa côte rassembler un grand nombre de métropoles et de villes moyennes qui concentrent 80% de l'activité économique des pays concernés : Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou, Lagos, Douala, Libreville et, au sens large, Luanda. Elles sont concernées par un étalement urbain rapide et particulièrement concernées par les risques dus au réchauffement climatique, par stress thermique humide[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « La première idée des translations continentales me vint à l'esprit en 1910. En considérant la carte du globe, je fus subitement frappé de la concordance des côtes de l'Atlantique, mais je ne m'y arrêtai point tout d'abord, parce que j'estimai de pareilles translations invraisemblables. En automne 1911, j'eus connaissance […] de conclusions paléontologiques admettant l'existence d'une liaison ancienne entre le Brésil et l'Afrique. Cela m'engagea à faire un examen préalable et sommaire des résultats connexes au problème des translations. » (Alfred Wegener, La genèse des continents et des océans, 1937 soit après la mort de l'auteur en 1930).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Cette définition a été retenue par l'"Atlas universalis", page 11 sinon 141 où s'applique la définition de l'OHI.
  2. « Limites des Océans et des Mers, Publication spéciale n° 23, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le ).
  3. Voir l'article "Côte de Guinée".
  4. Cette définition est retenue par le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse (GDEL) de 1983, le Grand atlas mondial du "Reader's Digest" de 1975 pages 80, 84 et 87, l' Atlas universalis de 1972 page 141 sinon 11, l' Atlas classique Hachette de Schrader et Gallouédec en 1935 planche 69 sinon 80.
  5. Cette définition a été retenue par l'Atlas 2000 Nathan de 1998, le Grand atlas Bordas de 1971, l’Atlas Bordas de 1953 et l’Atlas classique Hachette de Schrader et Gallouédec de 1935 à la page 80 sinon 69 où c’est la définition de l’OHI qui s’applique.
  6. « La dérive des continents », Département de géologie et de génie géologique, Université de Laval au Québec.
  7. Paul Molga, « Alfred Wegener et la dérive des continents », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  8. Biodiversité et écotourisme dans les pays du centre du golfe de Guinée.
  9. « Piraterie, brigandage : “Le golfe de Guinée reste la zone qui inquiète le plus l’industrie maritime” », Radio France internationale, 4 juillet 2021.
  10. [(fr) GIEC : le climat d'après ("La méthode scientifique") par Robert Vautard (LSCE), archive sonore à écouter tant que possible à partir de 34:10 / 58:15 (page consultée le 01-09-2021)]. L'auteur n'y évoquerait pas un scénario probable daté.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis-Gustave Binger, Du Niger au golfe de Guinée par le pays de Kong et la Mossi : 1887-1889, Paris, Hachette, .
  • L. F. Römer (en). (trad. du danois par Mette Dige-Hess), Le Golfe de Guinée, 1700-1750 : récits de marchand d'esclaves sur la côte ouest africaine, Paris, L'Harmattan, 238 p. (ISBN 2-7384-0236-4).
  • Bruno Wauthy, « Introduction à la climatologie du golfe de Guinée », Océanographie tropicale, vol. 18, no 2,‎ , p. 103-138 (ISSN 0245-9418).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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