Gilles Déric

Gilles Déric
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
JerseyVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités

Gilles Déric, né le à Saint-Coulomb, mort en exil à Jersey le , est un prêtre et historien français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Gilles et de Marie Dubreil, il fut reçu maitre ès arts de l’université de Caen, en 1749, n’étant encore que diacre, et embrassa l’état ecclésiastique le . Après son doctorat en théologie, toujours à Caen, en 1755, il fut nommé, la même année, principal du collège de Dol.

Chanoine de la cathédrale de Dol de 1757, il fut vice official de l'évêque Jean-François-Louis Dondel. Lorsqu’Urbain-René de Hercé remplaça ce dernier, en 1767, il nomma l’abbé Déric vicaire général et le chargea de rédiger le Lectionarium Dolense, Dole, A. Caperan, 1769, 2 vol. in-8°[Note 1]. Encouragé par les évêques de Bretagne, Déric entreprit d’écrire l’histoire des églises de cette province, dont il commença la publication sous le titre d’Histoire ecclésiastique de Bretagne[Note 2].

Official du diocèse de Rennes en 1773, puis du diocèse de Tréguier en 1779, il fut prieur de Saint-Jacques de la Tréherais, en Saint-Servan. Le , Louis XV le nomma prieur de Notre-Dame du château royal de Fougères, dont il fut le dernier titulaire jusqu’à la Révolution, et un brevet signé de la main de Louis XVI lui assigna une pension de 3 000 livres sur l’abbaye cistercienne de Carnoët. Député aux États de Bretagne, il protesta contre la dissolution du chapitre en 1790, refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé en 1791 et s’exila à Jersey en 1792.

Ne contenant que les dix premiers siècles, l’Histoire ecclésiastique de Bretagne est inachevée à cause de l’exil de Déric. Le dernier volume, termine par un résumé sur l’état des lettres en Bretagne du vie au Xe siècle, fut imprimé en 1789. Le premier volume, publié en 1777, fait en quelque sorte un ouvrage à part, tiré sous le titre d’Introduction à l’histoire ecclésiastique de Bretagne, où l’on traite de la religion, du gouvernement, des mœurs et des usages des Bretons, depuis leur établissement en Bretagne jusqu’au temps où ils embrassèrent le Christianisme.

Déric avait la manie d’expliquer les étymologies des noms de princes, de saints, de lieux, etc. par le celtique, voyant, par exemple, le mot « rivière » dans la composition de presque tous les mots[Note 3]. Cette manie était fâcheuse en ce qu’elle l’obligeait de se fier à la parole d’autrui car il ne savait pas la langue bretonne[1]. Déric, qui s’était aussi beaucoup occupé de l’histoire civile et des antiquités de sa province, avait emporté, lorsqu’il émigra, le 7e et dernier volume de son Histoire ecclésiastique de Bretagne. Son compagnon d’exil, Garnier de l’Hermitage, curé de Hédé, eut connaissance de l’envoi que Déric fit dans le temps à sa sœur de ce manuscrit, pour le faire imprimer, mais le manuscrit, tombé entre les mains des Bleus, leur servit à bourrer leurs fusils. Apprenant le sort de son travail, l’auteur dit avec une douloureuse résignation : « Je ne le recommencerai pas. » Écrite avec soin, l’Histoire ecclésiastique, était devenue rare et était fort recherchée, lorsqu’il en a été publié une seconde édition, à Saint-Brieuc, chez Prud’homme, 1846, 1 vol. en 2 part. br-4°. Cette édition est précédée d’une notice ou sont rectifiées beaucoup des opinions systématiques de l’abbé Déric.

Mort en exil, l’abbé Déric fut inhumé dans le cimetière de la paroisse de Saint-Hélier. Lors du rétablissement du culte en France, un service fut célébré en son honneur dans l’église de Dol, et son oraison funèbre y fut prononcée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La comparaison de cet ouvrage avec l’Histoire ecclésiastique de Bretagne, du même auteur, fait bien ressortir de notables variantes entre les deux ouvrages ; mais le second, composé dix ans après, a pu le rectifier sur divers points, ce qui expliquerait les différences.
  2. Saint-Malo, P.-H. Hovius, 1777-1789, 6 vol. in-12.
  3. D’autres étymologies ont fait l’objet de vives critiques. Beaucoup les méritaient, sans doute mais, selon le savant Julien-Marie Lehuërou, elles ne devaient pas toutes être rejetées.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Joseph-François Michaud, Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne ou, Histoire, par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, t. 62, Paris, Michaud frères, 1837, p. 352.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d’Ille-et-Vilaine, 1888, t. 18, p. 161.
  • Prosper Levot, Biographie bretonne, t. 1, Vannes, Cauderan, 1852, p. 505.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Histoire ecclésiastique de Bretagne, Paris, Valade, 1777, 4 vol. ; in-8° ; Saint-Brieuc, Prud’homme, 1847.

Liens externes[modifier | modifier le code]