Gemini 10

Gemini 10
Insigne de la mission Gemini 10.
Insigne de la mission Gemini 10.
Données de la mission
Vaisseau Titan II-GLV
Équipage 2 hommes
Indicatif radio Gemini 10
Masse 3 762 kg
Date de lancement
22:20:26 TU
Site de lancement Centre spatial Kennedy, Floride
LC-19
Date d'atterrissage
21:07:05 TU
Site d'atterrissage Océan Atlantique
26° 44′ N, 77° 57′ O
Durée 2 j 22h 46 min 39 s
Distance parcourue 1 968 823 km
Paramètres orbitaux
Nombre d'orbites 43
Apogée 764 km
Périgée 159,9 km
Période orbitale 88,79 min
Inclinaison 28,87°
Photo de l'équipage
John W. Young, Michael Collins
John W. Young, Michael Collins
Navigation

Gemini 10 (ou Gemini X) est la 8e mission habitée du programme spatial américain Gemini lancée le . L'équipage de cette 14e mission de la NASA constitué de John W. Young et Michael Collins, a pu valider la technique du rendez-vous spatial, étape indispensable pour pouvoir exécuter les missions du programme Apollo devant permettre à l'homme d'atterrir sur la Lune.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le programme Gemini est le second programme de vols spatiaux habités lancé par les États-Unis après le programme Mercury. Intercalé entre celui-ci et le programme Apollo, il a pour objectif de permettre à l'astronautique américaine de maîtriser des techniques de vol spatial que la capsule spatiale Mercury, trop rudimentaire, ne permettait pas de tester : les sorties extravéhiculaires, les manœuvres orbitales (avec en particulier le rendez-vous spatial). Pour remplir cet objectif l'agence spatiale américaine, la NASA, développe le vaisseau spatial Gemini biplace disposant de capacités de manœuvre en orbite importantes et qui, pour la première fois dans le monde de l'astronautique, met en œuvre un ordinateur embarqué. Ce vaisseau est lancé par une fusée Titan, missile balistique intercontinental reconverti en lanceur.

Entre 1963 à 1966, dix missions Gemini sont lancées. Les sept missions qui ont précédé Gemini 10 n'ont pas permis de dérouler le processus complet du rendez-vous spatial.

Objectifs[modifier | modifier le code]

La mission de 70 heures prévoit la série de manœuvres la plus complexe réalisée jusque là : d'abord un rendez-vous et un amarrage avec une Agena lancée le même jour. Puis un second rendez-vous, sur une orbite plus élevée, avec la cible Agena laissée par Gemini 8. Comme cette fusée n'avait plus d'électricité depuis plusieurs mois, l'équipage allait pouvoir tester sa capacité à effectuer un rendez-vous avec un véhicule passif. Le relevage de l'orbite jusqu'à l'altitude record de 736 km est envisagé. Trois ouvertures des portes de la cabine et une sortie extravéhiculaire sont également au programme[1].

Équipage[modifier | modifier le code]

Équipage de réserve :

Déroulement[modifier | modifier le code]

La fusée Agena vue depuis Gemini 10.

Le lancement de l'Agena est parfait ainsi que celui de Gemini 10, 100 minutes plus tard. Après le rendez-vous et l'amarrage avec leur cible 6 heures après leur lancement, mais la consommation de carburant a largement dépassé les prévisions, il ne subsiste que 175 kg de carburant sur les 470 kg au départ, ce qui oblige l'annulation de la répétition prévue des manœuvres de décrochage et d'arrimage avec l'Agena. Les astronautes allument le moteur de l'Agena qui propulse l'ensemble de six tonnes et demi sur une orbite terrestre de 763 km d'apogée, record à l'époque[2].

La mission continue avec une sortie extravéhiculaire partielle de Collins durant 55 min. Il demeure assis sur son siège, tête et torse dans le vide au niveau de son écoutille ouverte, et prend des photos de la Voie lactée avec un filtre permettant de capter les ultraviolets. Il récupère aussi une plaquette de 28 × 13 centimètres fixée à l'extérieur de la cabine pour enregistrer les impacts de micrométéorites[2]. Les astronautes se séparent ensuite de leur Agena pour effectuer un rendez-vous avec l'Agena de Gemini 8 à 400 km d'altitude, s'approchant de leur cible à quelques dizaines de mètres après trois heures de poursuite consommant 113 kg de carburant. 48 heures après le début du vol, Collins effectue une seconde sortie, avec un cordon ombilical de quinze mètres. Il récupère une plaquette de détection des micrométéorites et prend à nouveau quelques photos mais laisse échapper sa caméra, qui part dans l'espace[3]. Grâce à un pistolet à jet de gaz, il peut ensuite aller inspecter la fusée-cible qui volait à quelques mètres du vaisseau Gemini[4]. Mais la sortie doit être écourtée à 28 min au lieu de 55 min prévues, la consommation de carburant pour garder la proximité avec l'Agena, environ 22 kg, étant plus élevée que prévue. À cause de cela, Collins ne peut accrocher à l'extérieur une autre plaquette de détection des micrométéorites[3].

Avant leur retour, les astronautes ouvrent une troisième fois leurs écoutilles, pour jeter dans le vide les appareils et instruments devenus inutiles et encombrants. L'allumage des rétrofusées a lieu à l'altitude de 372 km, un record par rapport aux précédentes missions. Les astronautes amerrissent à quatre milles du point prévu et sont récupérés par l'USS Guadalcanal. Ils sont en meilleure forme qu'avant leur départ, quoique un peu déshydratés. La NASA estime la mission comme un plein succès, mais enquête pour identifier les causes de consommation excessive de carburant[5].

En 2010, la capsule est exposée au Kansas Cosmosphere and Space Center, Hutchinson, Kansas, États-Unis.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b Le nombre entre parenthèses désigne le nombre de missions spatiales antérieures, celle décrite ici incluse.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le Progrès, 17 juillet 1966.
  2. a et b Le Progrès, 20 juillet 1966.
  3. a et b Le Progrès, 21 juillet 1966.
  4. Escaping the bonds of earth : the fifties and the sixties, p. 244-245.
  5. Le Progrès, 23 juillet 1966.

Sources[modifier | modifier le code]

  • (en) Ben Evans, Escaping the bonds of earth : the fifties and the sixties, Springer, , 495 p. (ISBN 978-0-387-79093-0)
  • (en) Barton C. Hacker et James M. Grimwood, On the Shoulders of Titans : A History of Project Gemini, (lire en ligne)
    Histoire du programme Gemini (document NASA, no Special Publication-4203)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]