Galerie Charpentier

Galerie Charpentier
Cadre
Type
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Jean Charpentier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur
Raymond Nacenta (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaires
Jean Charpentier (d), Raymond Nacenta (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

La galerie Charpentier est une ancienne galerie d'art ancien et moderne installée à Paris, 76 rue du Faubourg-Saint-Honoré. Le lieu est aujourd'hui le siège de Sotheby's France.

Historique[modifier | modifier le code]

En 1802, le comte d'Orglandes fait bâtir un hôtel particulier au 76 rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8e arrondissement de Paris, à l'angle de la rue Duras (presque en face du palais de l'Élysée). En 1821, il le vend au colonel d'Andlau d'Orvillers. À une date inconnue, l'hôtel devient la propriété de la famille Mouthier-Dehayin. Le collectionneur Jean Charpentier succède à cette famille et, peu à peu, le public est admis à visiter les collections dans une galerie aménagée dans la cour d'honneur. Dès 1924, une exposition sur Géricault y est organisée par Jean Charpentier.

Après la dissolution de la société des Galeries Georges Petit en 1933, les ventes aux enchères de prestige ont lieu « en l'Hôtel de Jean Charpentier ». D'autres expositions sont organisées dans ces lieux comme « Réalités Nouvelles » en 1939[1]. En 1941, une exposition posthume des œuvres d'Émile Bernard est proposée au public parisien. En 1948, Raymond Nacenta devient propriétaire de la galerie, et de nouvelles expositions et ventes aux enchères mémorables y sont organisées. Selon Myriam Chimènes et Yannick Simon[2], c'est dès 1941 que "Raymond Nasenta" est propriétaire de cette galerie, dans laquelle se tinrent les cinq premiers concerts de la Pléiade, de février à juin 1943.

Au début des années 1960, la ville de Paris consent aux commissaires-priseurs parisiens des conditions avantageuses pour la location du Palais Gallièra qui devient le lieu à la mode pour les vacations prestigieuses d'objets d'art. Par la suite, les anciens locaux de la galerie Charpentier furent le siège parisien de la société Fives-Lille[3], qui montra sa maîtrise de l'utilisation de l'acier en installant à la place de la galerie des bureaux particulièrement standardisés.

À la fin des années 1980, les pièces sur la rue du Faubourg étaient louées à Pierre Cardin qui y installa un restaurant.

Implantée à Paris depuis 1967, la société de vente aux enchères Sotheby's choisit en 1988 cet immeuble pour y installer ses bureaux parisiens[4].

Expositions[modifier | modifier le code]

De 1942 à 1965, la galerie Charpentier eut une politique d'exposition assez ambitieuse et novatrice.

Expositions ayant donné lieu à la publication d'un catalogue[5] :

  • 1924 : Géricault
  • 1925 : Art ancien espagnol
  • 1927 : Georges Michel
  • 1928 : La jeunesse vue par les maîtres français et étrangers du XVIe au XIXe siècle
  • 1929 : Jean Helleu
  • 1930 : Madeleine de Lyée de Belleau[6]
  • 1930 : Kamesuke Hiraga 75 peintures ; du 5 au 19 décembre 1930
  • 1931 : Anna Quinquaud
  • 1932 : Florimond Météreau
  • 1933 : Marguerite Jeanne Carpentier[7]
  • 1934 : Maîtres anglais du XVIIIe siècle[8]
  • 1934 : Section française de la Biennale de Venise
  • 1935 : L'art de la gravure en Angleterre et en France de 1660 à 1860
  •  1935 : Exposition de Provence du 1er au 15 avril avec 2 tableaux de Jean Baltus : Route de Maussane et Moulin à Fontvieille
  • 1936 : Raymond Moisset
  • 1937 : Rodolphe Caillaux
  • 1938 : Roger Bezombes
  • 1938 : Jean Dries
  • 1939 (mai) : rétrospective William Samuel Horton[9]
  • 1939 : Réalités Nouvelles
  • 1942 : Treize peintres et sculpteurs contemporains
  • 1942-1943 : Fleurs et Fruits depuis le Romantisme
  • 1943 : André Dignimont
  • 1943 : L’Automne
  • 1943 : Scènes et figures parisiennes
  • 1943 : Cent aquarelles de Maurice Asselin
  • 1944 : L’aquarelle romantique et contemporaine
  • 1944 : La vie familiale
  • 1945 : L’aquarelle
  • 1945 : Paysages d’eau douce
  • 1945 : Paysages de France
  • 1945 : Portraits français
  • 1945 : Maurice Asselin
  • 1945 : André Jordan
  • 1946 : Cent chefs-d’œuvre des peintres de l’École de Paris
  • 1946 : La vie silencieuse
  • 1946 : Art suisse contemporain
  • 1947 : Beautés de la Provence
  • 1947 : Paysages d’Italie
  • 1947 : Ker Xavier Roussel
  • 1947 : Maillol
  • 1947 : Jean de Gaigneron
  • 1948 : Dunoyer de Segonzac
  • 1948 : Claude Lepape
  • 1948 : Estampes en couleurs, du XVIe siècle à nos jours
  • 1948-1949 : Danse et divertissements
  • 1950 : Cent portraits de femmes
  • 1950 : Émile Bouneau
  • 1950 : André Villeboeuf
  • 1950 : Rétrospective Othon Friesz
  • 1950 : Autour de 1900 (Jules Cavaillès...)
  • 1951 : Bernard Lorjou
  • 1952 : Salon des Tuileries
  • 1952 : Cent portraits d'hommes du XIVe siècle à nos jours
  • 1952-1953 : Cent tableaux d'art religieux du XIVe siècle à nos jours
  • 1953 : Figures nues d’École française depuis les maîtres de Fontainebleau[10]
  • 1953 : L'art sacré
  • 1952 : Célébrités françaises
  • 1954 : Le pain et le vin
  • 1954 : Plaisirs de la campagne (Jules Cavaillès...)
  • 1954 : École de Paris (Jean Aujame, Simone Dat, Marcel Roche...)
  • 1955 : Découvrir
  • 1955 : École de Paris
  • 1956 : L’œuvre de Vlaminck
  • 1956 : École de Paris
  • 1956 : Art suisse contemporain
  • 1956 : Un siècle de chemin de fer et d'art
  • 1956 : Gaston Sébire
  • 1957 : École de Paris
  • 1957 : Cent chefs-d’œuvre de l’art français, 1750-1950
  • 1957 : Prix Greenshields
  • 1958 : École de Paris
  • 1958 : Cent tableaux de Modigliani
  • 1958 : Cent tableaux de 1944 à 1958 par Bernard Buffet
  • 1959 : Cent tableaux d’Utrillo
  • 1959 : Cent tableaux de Soutine
  • 1959 : Trésors d'art précolombien
  • 1959 : Van Dongen : œuvres de 1890 à 1948
  • 1960 : Cent tableaux de collections privées : de Bonnard à de Staël
  • 1960 : Cent œuvres de Gauguin
  • 1960 : Dunoyer de Segonzac (50 années de peinture)
  • 1961 : Henri Rousseau dit « le Douanier »
  • 1961 : Cent tableaux de Jacques Villon
  • 1961 : Formes et couleurs (Jules Cavaillès)
  • 1962 : Célébrités françaises
  • 1962 : Les Fauves
  • 1963 : Tony Agostini
  • 1963 : Jardins de France
  • 1963 : Trésors des musées bulgares depuis le Xe siècle avant Jésus-Christ
  • 1963 : École de Paris (Jean Couy, Georges Feher, Claude Viseux...)
  • 1964 : Le surréalisme
  • 1964 : Les Gemmaux de Pablo Picasso
  • 1964-1965 : Pettoruti : cinquante ans de peinture
  • 1965 : Jardins et Fleurs
  • 1965 : Rouault : peintures inconnues ou célèbres

Archives[modifier | modifier le code]

Fonds : Galerie Charpentier [Archives écrites : 47 boites, 40 classeurs. Archives photographiques : env. 10.000 tirages et 14.000 plaques de verre.]. Paris : Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou (présentation en ligne).

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette exposition organisée par Yvanhoé Rambosson et Frédo Sidès est une préfiguration du premier Salon des réalités nouvelles de 1946. Voir Domitille d'Orgeval, « Salon des Réalités Nouvelles : les années décisives, de ses origines (1939) à son avènement (1946-1948) », thèse sous la direction de Serge Lemoine, université Paris IV-Sorbonne, 2007.
  2. La Musique à Paris sous l'Occupation, p. 42.
  3. En 1984, cette société céda son droit au bail à un antiquaire, mais cette cession fut contestée par les propriétaires ; voir en dernier lieu l'arrêt de rejet de la 3e chambre civile de la cour de cassation, en date du 14 novembre 2007, no 06-16063.
  4. Voir sur sothebys.com.
  5. Parfois une simple feuille.
  6. Un catalogue, très rare, semble avoir été imprimé avec un texte d'Yvanhoé Rambosson.
  7. Du 18 novembre au 3 décembre 1933.
  8. Organisé par la marquise de Ganay, avril-mai 1934.
  9. Paris-midi, Paris, 4 mai 1939, p. 1 — sur Gallica.
  10. Catalogue de Raymond Nacenta. Les artistes exposant sont Bernard Lorjou, Yvonne Mottet, André Minaux, Gaston Sébire et Paul Aïzpiri.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]