Gérard Chastagnaret

Gérard Chastagnaret
Fonction
Professeur émérite (d)
depuis
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse
Distinction

Gérard Chastagnaret, né le 6 mars 1945 à Saint-Jean-Chambre, est un historien français, spécialiste de l’histoire économique contemporaine de l’Espagne et de la Méditerranée[1]. Il est professeur émérite de l’Université d’Aix-Marseille[1]. Il a été directeur de la Casa de Velázquez de 2001 à 2006[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (promotion 1964)[3], Gérard Chastagnaret est agrégé d’histoire en 1968 et soutient sa thèse de doctorat d’État en 1985 sur « le secteur minier dans l'économie espagnole au XIXe siècle », sous la direction d’Émile Temime. Il est pensionnaire de la Casa de Velázquez de 1971 à 1974[4], puis enseignant-chercheur à l’Université de Provence où il occupe successivement plusieurs responsabilités administratives[5]. Il devient professeur en 1988.

En 1994, il crée le TELEMMe (Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée), une unité mixte de recherche de l'Université de Provence et du CNRS, regroupant historiens, historiens de l'art, hispanistes et géographes[6].

En 1998, il est sollicité par Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, pour élaborer un rapport sur les établissements publics scientifiques de technologie (EPST)[7],[8].

De 2001 à 2006, il est nommé directeur de la Casa de Velázquez[9], à Madrid, où il célèbre notamment les 75 ans de l'institution[10],[11].

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 2004[12]. La même année, il est élu membre correspondant de l'Académie royale des sciences morales et politiques d'Espagne[13].

En 2014, il reçoit un doctorat honoris causa de l'Université d'Alicante[14].

Il est membre du conseil scientifique de l'Institut Cervantès[15] et membre d'honneur de l'Association espagnole d'histoire économique[16].

Travaux universitaires[modifier | modifier le code]

Ses travaux universitaires portent principalement sur l'histoire économique espagnole de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle[17] ; il s'inscrit en pionnier de l'histoire minière du XIXe siècle :

« [...] Gérard Chastagnaret [...] a très tôt compris la nécessité, avant de repenser l’histoire de l’Espagne entre les dernières décennies de la fin du XVIIIe siècle et les premières du XXe siècle, de construire des savoirs historiques sur nombre de domaines dont on ignorait à peu près tout. À l’époque où Gérard Chastagnaret avait entrepris d’écrire sa thèse d’État sur l’histoire du secteur minier espagnol, thèse qui reste un ouvrage de référence, l’histoire du XIXe siècle espagnol était encore un terrain largement en friche [...]. »

— Jean-Philippe Luis et Xavier Huetz de Lemps, « Avant-propos », dans Sortir du labyrinthe : Études d’histoire contemporaine de l’Espagne. Hommage à Gérard Chastagnaret, Casa de Velázquez, coll. « Collection de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-304-3, lire en ligne), p. 1–3

Il a notamment étudié l'activité minière de Rio Tinto en montrant l'influence sur l'économie et la société espagnoles de cette entreprise britannique[18]. Son ouvrage De fumées et de sang. Pollution minière et massacre de masse, Andalousie, XIXe siècle a permis de révéler le massacre du dans la province de Huelva (Andalousie) comparable à la fusillade de Fourmies du [19],[20],[21].

Publications[modifier | modifier le code]

  • avec Émile Temime et Albert Broder, Histoire de l'Espagne contemporaine de 1808 à nos jours, Paris, Aubier-Montaigne, 1979, 317 p.[22]
  • Le secteur minier dans l'économie espagnole du XIXe siècle, thèse pour le doctorat d'Histoire, sous la direction d'Émile Temime, Aix-Marseille 1, 1985, 5 volumes, 1 336 p.
  • L’Espagne, puissance minière dans l’Europe du XIXe siècle, Madrid, Bibliothèque de la Casa de Velázquez no 16, 2000, 1 170 p.[23]
  • avec Jean-Claude Daumas, Antonio Escudero et Olivier Raveux (dir.), Los niveles de vida en España y Francia (siglos XVIII–XX). In memoriam Gérard Gayot, Alicante, Publicaciones de la Universidad de Alicante, 2010, 390 p.[24]
  • avec Carlo Travaglini, Brigitte Marin et Olivier Raveux, Les sociétés méditerranéennes face au risque, Le Caire, Institut français d’archéologie orientale, Économies, 2012, 378 p.
  • De fumées et de sang. Pollution minière et massacre de masse, Andalousie, XIXe siècle, Madrid, Casa de Velázquez, 2017, 423 p.[19],[20],[21]
  • Una vida por el Estado : Federico Botella y de Hornos, ingeniero de minas (1823-1899), Madrid, Instituto Geológico y Minero, 2020, 266 p[25].
  • Un vertige méditerranéen. Hilarion Roux, marquis d’Escombreras (1819-1898), Madrid, Casa de Velázquez, 2023, 425 p[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Chastagnaret Gérard », sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée (consulté le ).
  2. « Histoire de l’établissement - Histoire | Casa de Velázquez », sur casadevelazquez.org (consulté le ).
  3. « L'annuaire | a-Ulm », sur archicubes.ens.fr (consulté le ).
  4. « Savoirs ENS », sur savoirs.ens.fr (consulté le ).
  5. De 1987 à 1990, il dirige le groupe de recherche « L’Espagne du Siècle d’Or à nos jours » ; de 1990 à 1993, il dirige le groupe de recherche « Nord-Méditerranée ». De 1994 à 2001, il est directeur de l'UMR TELEMMe (Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée). De 1999 à 2000, il est membre du conseil du département SHS. De 1997 à 2001, il est chargé de mission auprès du Président de l'Université de Provence en tant que responsable de la recherche, secteur Lettres. « Chastagnaret Gérard », sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée (consulté le )
  6. « Accueil - Unité Mixte de Recherche 7303 CNRS - AMU Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale-Méditerranée », sur hal.archives-ouvertes.fr (consulté le ).
  7. « Propositions pour simplifier, déconcentrer et mutualiser les fonctions de gestion de la recherche dans les Etablissements Publics Scientifiques de Technologie : rapport remis à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie », sur vie-publique.fr (consulté le ).
  8. « La gestion et le manque de coordination freinent l'activité des chercheurs », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Décret du portant nomination du directeur de la Casa de Velazquez, JORF no 161 du (lire en ligne).
  10. (es) Ana Perrin-Heredia, « Los 75 años de la Casa de Velázquez », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  11. (es) Rafael Fraguas, « La Casa de Velázquez saborea su edad de oro », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  12. Décret du portant promotion et nomination, JORF no 87 du , texte no 3 (lire en ligne).
  13. (es) Real Academia de Ciencias Morales y Políticas, « Académicos Correspondientes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur RACMYP (consulté le ).
  14. « Doctor Honoris Causa: Gérard Chastagnaret. Gabinete de Protocolo », sur web.ua.es (consulté le ).
  15. (es) « Consejo científico », sur Fundación Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes, (consulté le ).
  16. (es) « Gérard Chastagnaret »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur aehe, (consulté le ).
  17. Jean-Philippe Luis et Xavier Huetz de Lemps, « Avant-propos », dans Sortir du labyrinthe : Études d’histoire contemporaine de l’Espagne. Hommage à Gérard Chastagnaret, Casa de Velázquez, coll. « Collection de la Casa de Velázquez », (ISBN 978-84-9096-304-3, lire en ligne), p. 1–3
  18. (es) « El camino de hierro de Río Tinto, la modernidad 'british' », sur ELMUNDO, (consulté le ).
  19. a et b François Jarrige, « GÉRARD CHASTAGNARET, De fumées et de sang. Pollution minière et massacre de masse, Andalousie, XIXe siècle, Madrid, Casa de Velázquez, 2017, 423 p., », Revue dhistoire moderne contemporaine, vol. 651, no 1,‎ , p. 196–198 (ISBN 978-84-9096-090-5, ISSN 0048-8003, lire en ligne, consulté le )
  20. a et b Notes de lecture de la revue Le Mouvement social, « Gérard Chastagnaret, De fumées et de sang. Pollution minière et massacre de masse, Andalousie, XIXe siècle. », sur Le carnet du Mouvement social (consulté le ).
  21. a et b (es) « Un libro definitivo sobre la matanza de Riotinto », sur Otras miradas, (consulté le ).
  22. Philippe Gut, « Emile Témime, Albert Broder, Gérard Chastagnaret, Histoire de l'Espagne de 1808 à nos jours », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, vol. 27, no 4,‎ , p. 691–693 (lire en ligne, consulté le )
  23. (en) François Caron, « Gérard Chastagnaret L’Espagne, puissance miniere dans l’Europe du XIXe siècle, Madrid, Casa de Velázquez, 2000, 1170 p. », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 60, no 6,‎ , p. 1361–1363 (ISSN 0395-2649 et 1953-8146, DOI 10.1017/S0395264900021004, lire en ligne, consulté le )
  24. Cédric Perrin, « Los niveles de vida en España y Francia (siglos XVIII–XX). In memoriam Gérard Gayot ed. by Gérard Chastagnaret et al. (review) », Le mouvement social, vol. 250, no 1,‎ , p. 117–119 (ISSN 1961-8646, lire en ligne, consulté le )
  25. (es) Gérard Chastagnaret, Una vida por el Estado : Federico Botella y de Hornos, ingeniero de minas (1823-1899), Madrid, Instituto Geológico y Minero de España, , 272 p. (lire en ligne)
  26. (es) Casa de Velazquez, « Un vertige méditerranéen », sur casadevelazquez.org (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Travaux de Gérard Chastagnaret sur l’Espagne », in Sortir du labyrinthe : études d'histoire contemporaine de l'Espagne : hommage à Gérard Chastagnaret, Xavier Huetz de Lemps et Jean-Philippe Luis (dir.), Madrid, Casa de Velázquez, Collection de la Casa de Velázquez no 131, 2012, pp. 523-533 (ISBN 9788490963043).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]