Fraude à la location saisonnière

La fraude (ou arnaque) à la location saisonnière est un type d'escroquerie en ligne visant en général les candidats locataires sur les sites internet de location de vacances entre particuliers. Elle consiste à se faire passer pour un propriétaire ou gérant légitime d'une location de vacances pour encaisser les arrhes ou les loyers versés pour la location d'un bien immobilier fictif ou dont il n'a pas la jouissance. Elle peut aussi viser les annonceurs[1].

Les plates-formes et la fraude[modifier | modifier le code]

Le modèle économique de la location de vacances entre particuliers sur internet ne permet pas une vérification physique des hébergements. La plupart des sites ont néanmoins créé des algorithmes et des procédures de vérification permettant de lutter efficacement contre le phénomène.

Les sites d'annonces gratuites sont pénalisés car leur modèle économique réduit les possibilités de contrôle[2]. En particulier, la fraude est facilitée par l'absence de moyen de paiement de l'annonce.

Parmi les sites de location de vacances payants en France (Airbnb, Abritel, MediaVacances, etc.), les résultats en matière de fraude diffèrent. Les cas de fraude étant souvent rendus publics par les victimes, il est possible de faire une recherche sur internet pour s'informer de l'historique du site en la matière.

Certaines plates-formes ont été épinglées par la DGCCRF en raison de « la contradiction entre la communication commerciale de la plate-forme et la réalité du service apporté » en matière de lutte contre la fraude[3],[4].

Les modes opératoires[modifier | modifier le code]

Les modes opératoires utilisés par les fraudeurs diffèrent selon le mode de paiement du loyer, direct à l'annonceur ou en ligne par le biais de la plate-forme de location[5] .

Paiement direct[modifier | modifier le code]

Dans le cas d'un paiement direct du candidat locataire à l'annonceur, il existe trois modes opératoires utilisés  :

La fausse annonce[modifier | modifier le code]

C'est le mode le plus courant : le fraudeur crée une annonce fictive sur un site de location de vacances et encaisse les sommes versées à la réservation[6].

Il peut s'agir d'une annonce créée de toutes pièces avec des éléments collectés sur internet ou de la copie d'une annonce légitime sur un autre site[7]. Dans ce dernier cas, le fraudeur a souvent pris contact avec le propriétaire pour obtenir une copie d'une pièce d'identité et de l'acte de propriété, qu'il pourra donc fournir au service de vérification du site ou aux futures victimes.

Le piratage du compte du propriétaire sur la plate-forme[modifier | modifier le code]

Dans ce cas de figure, le fraudeur a obtenu un accès au compte du propriétaire sur la plate-forme de locations saisonnières. Il communique directement avec les candidats locataires. Avec la généralisation des procédures de double authentification, ce mode opératoire est devenu exceptionnel.

Le piratage du compte e-mail du propriétaire[modifier | modifier le code]

Le fraudeur a obtenu un accès au compte e-mail du loueur et intercepte les communications avec les candidats locataires. Ce mode opératoire, lourd à mettre en œuvre, est aussi exceptionnel.

Paiement par le biais de la plate-forme[modifier | modifier le code]

Certaines plates-formes imposent (Airbnb, Booking, Abritel) ou proposent sous forme optionnelle (MediaVacances) un paiement en ligne par l'intermédiaire du site. Dans ce cas, les modes opératoires ci-dessus ne sont plus exploitables, car l'annonceur est payé après la prise des lieux par le locataire. En cas de problème ou de location inexistante, le reversement des fonds est bloqué et la victime remboursée.

Il existe en revanche des modes de fraudes spécifiques au paiement en ligne, détaillés ci-dessous.

Le contournement du système de paiement du site[modifier | modifier le code]

C'est le mode opératoire le plus courant. Après avoir créé une annonce sur la plate-forme et avoir été contacté par le candidat locataire, le fraudeur envoie un e-mail d'hameçonnage lui proposant un lien de réservation qui pointe vers une page très similaire à la page de paiement de la plate-forme. Le fraudeur obtient alors le paiement, mais aussi les données de la carte bancaire du locataire.

Dans d'autres cas, le fraudeur propose au candidat locataire un paiement direct souvent avec une réduction en prétextant les taux de commission élevés du site.

Le piratage du compte d'un propriétaire légitime sur la plate-forme[modifier | modifier le code]

Dans ce cas, le fraudeur a un accès au compte du propriétaire sur la plate-forme qui lui permet de modifier les coordonnées du compte bancaire sur lequel sont reversé les loyers. Le bien est loué par le propriétaire légitime mais le montant du loyer est perçu par le fraudeur.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Gare aux arnaques lors d’une location de vacances entre particuliers », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  2. Anthony Legros, « Les Petites Annonces: Des Nids à Arnaques », sur Infos Arnaques, (consulté le )
  3. « La DGCCRF assigne la plateforme ABRITEL devant le tribunal judiciaire de Paris pour pratique commerciale trompeuse », sur www.economie.gouv.fr (consulté le )
  4. « Tourisme : la DGCCRF attaque la plateforme de location Abritel », sur Les Echos, (consulté le )
  5. https://immobilier.lefigaro.fr/annonces/edito/louer/je-loue-pour-les-vacances/location-de-vacances-10-conseils-contre-les-arnaques
  6. Lea Ouzan, « Arnaque à la location de vacances : elle réserve une villa à 5.600 euros... qui n'existe pas ! », Femme Actuelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Vacances gâchées, argent perdu : attention aux arnaques à la location saisonnière », sur france3-regions.francetvinfo.fr,