François Englert

François Englert
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François Englert en 2007.

Naissance (91 ans)
Etterbeek (Bruxelles)
Nationalité Drapeau de la Belgique Belge
Domaines Physique des particules
Théorie des cordes
Cosmologie
Institutions Université libre de Bruxelles
Université Cornell
Université de Tel Aviv[1]
Diplôme Université libre de Bruxelles
Renommé pour Boson de Higgs
Mécanisme de Brout-Englert-Higgs-Hagen-Guralnik-Kibble
Distinctions Prix Francqui (1982)
Prix Wolf en physique (2004)
Prix Sakurai (2010)
Prix Nobel de physique (2013)

François, baron Englert, né le à Etterbeek (Bruxelles), est un physicien théoricien belge. Il est professeur émérite à l'université libre de Bruxelles (ULB), où il est membre du service de physique théorique, dont il a été le codirecteur avec Robert Brout de 1980 à 1998. Ses principales contributions touchent à la physique des transitions de phase, physique des particules, à la théorie des cordes et à la cosmologie.

Il reçoit le le prix Nobel de physique, conjointement avec le Britannique Peter Higgs, pour ses travaux sur le mécanisme de Brout-Englert-Higgs, un élément clé du « modèle standard » de la physique des particules.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

François Englert, né dans une famille juive belge d'origine polonaise, est un survivant de la Shoah[2]. Il a été caché pendant toute la durée de la guerre, d'abord chez une famille belge, les époux Camille et Louise Jourdan à Lustin (aujourd'hui Profondeville), des Justes parmi les Nations, dont il salue la bravoure[3]. Il reconnaît que les attentions et l'amour de ses parents ont été déterminants et très importants pour lui.

Cursus académique[modifier | modifier le code]

François Englert effectue ses études primaires à Bruxelles et en garde un bon souvenir. Il est un bon élève et se souvient qu'il savait lire avant d'entrer à l'école primaire. Il fait ses études secondaires à l'Athénée royal de Koekelberg. Son professeur de mathématiques l'a particulièrement marqué et inspiré, contrairement au professeur de géographie dont il n'aimait pas les cours. Il trouvait que ses études étaient son affaire personnelle et il n'attendait pas ni n'aimait que ses parents s'en occupent. Une des conséquences est qu'il a signé lui-même ses bulletins, imitant la signature de son père qu'il a convaincu de le laisser poursuivre, lorsque celui-ci a voulu regarder les bulletins, pour que la supercherie ne soit pas découverte[4].

François Englert intègre ensuite, sur les conseils de son professeur de mathématiques, soucieux de lui procurer un avenir financièrement sûr, la faculté des sciences appliquées de l'Université libre de Bruxelles. Il obtient un diplôme d'ingénieur civil mécanicien et électricien à l'ULB en 1955. Il se rend compte rapidement qu'il aime mieux comprendre le fonctionnement des éléments plutôt que leur utilisation. Devenu assistant à la faculté des sciences appliquées, il entame des études de physique dont il ne suit pas les cours car il n'en a pas le temps, études qui le mènent à une licence de physique en 1957 et un doctorat l'année suivante. Il part ensuite pour l'université Cornell, aux États-Unis, où il est nommé associé de recherches en 1959 et professeur assistant l'année suivante. Il travaille alors sous la direction de Robert Brout, avec qui il collaborera toute sa vie.

En 1961, il revient à l'ULB où il est d'abord chargé de cours, puis professeur en 1964. Robert Brout l'y rejoint et tous deux sont à la tête du service de physique théorique qu'ils créent ensemble en 1980. Il accède à l'éméritat en 1998. Il est aussi « Sackler Professor by Special Appointment » à l'université de Tel Aviv.

Principales réalisations[modifier | modifier le code]

En collaboration avec Robert Brout, il propose, le , le mécanisme de Brout-Englert-Higgs pour expliquer la masse de particules élémentaires[5]. Un tel mécanisme est proposé presque simultanément (le 31 août) par Peter Higgs[6], au nom duquel est également associé le boson de Higgs, aussi appelé « boson de Brout-Englert-Higgs ».

Le nom de François Englert est également lié au modèle de l'inflation cosmique, une phase d'expansion accélérée qu'aurait connue l'Univers très tôt dans son histoire et qui permet d'expliquer pourquoi celui-ci est homogène et isotrope à grande échelle, conformément à ce qui est observé. Si Englert n'est certes pas associé à la mise en évidence explicite des avantages de ce scénario (dont la paternité est attribuée, entre autres, à Alan Guth en 1980), il a auparavant proposé, toujours avec Robert Brout ainsi que Edgard Gunzig, que des fluctuations quantiques macroscopiques puissent être à l'origine de la création d'espace comme c'est le cas lors d'une phase d'inflation[7].

Distinctions[modifier | modifier le code]

François Englert a reçu une multitude de distinctions dans sa vie, dont le fameux prix Nobel de physique.

Titre de noblesse[modifier | modifier le code]

Le , il obtint concession de noblesse héréditaire avec le titre personnel de baron[8].

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Honneurs[modifier | modifier le code]

La sphère de base de l’Atomium à Bruxelles est nommé « Sphère François Englert ».

Il a obtenu plusieurs Doctorats honoris causa :

Références[modifier | modifier le code]

  1. Tel Aviv University Sackler Professor Wins Nobel Prize, Université de Tel Aviv,
  2. Voir sur collections.ushmm.org.
  3. « L’histoire de l’enfant caché durant la Shoah qui reçut un Prix Nobel de physique », sur The Times of Israel,
  4. Conférence du à ULB.
  5. (en) François Englert et Robert Brout, Broken Symmetry and the Mass of Gauge Vector Mesons, Physical Review Letters, 13, 321-322 (1964) Voir en ligne.
  6. (en) Peter Higgs, Broken Symmetries and the Masses of Gauge Bosons, Physical Review Letters, 13, 508-509 (1964) Voir en ligne.
  7. (en) Robert Brout, François Englert et Edgard Gunzig, « The creation of the universe as a quantum phenomenon », Annals of Physics, 115, 78-106 (1978) Voir en ligne (accès restreint).
  8. État présent de la noblesse belge (2015), p. 106.
  9. Voir la (en) liste des récipiendaires du prix de la Gravity Research Foundation et la version primée de l'article de F. Englert.
  10. (en) « Lauréats », sur Fondation Francqui (consulté le ).
  11. (en) « The High Energy and Particle Physics Prizes », sur European Physical Society (consulté le ).
  12. (en) « Wolf Prize », sur Fondation Wolf (consulté le ).
  13. (en) « J. J. Sakurai Prize for Theoretical Particle Physics », sur American Physical Society (consulté le ).
  14. (en) « François Englert », sur Prix Nobel (consulté le ).
  15. (en) « Peter Higgs, François Englert y la organización europea para la investigación nuclear (CERN) », sur Prix Princesse des Asturies (consulté le ).
  16. « Qui a été distingué ? », sur wallonie.be (consulté le ).
  17. « Université de Mons », sur umons.ac.be via Wikiwix (consulté le ).
  18. Geneviève Colonna d'Istria, « François Englert, Prix Nobel de physique : "C'est un bouleversement total !" », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  19. https://archive.wikiwix.com/cache/20220822233719/https://www2.ulb.ac.be/newsletters/newsletter.php?d=1&c=1&nl=160&art=6376&cat=4.
  20. « François Englert fait Docteur Honoris Causa à l'Université d'Edimbourg », sur RTBF Info, (consulté le ).
  21. https://embassies.gov.il/Bruxelles/Culture/Pages/Honoris-Causa-Englert.aspx

Liens externes[modifier | modifier le code]

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