Fouad Laroui

Fouad Laroui
Fouad Laroui en 2011.
Biographie
Naissance
(65 ans)
Oujda, Maroc
Nom dans la langue maternelle
فؤاد العرويVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
néerlandaise (depuis )
marocaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Genre artistique
Romans, nouvelles, essais, poésie et littérature jeunesse
Distinctions
Prix Edgar-du-Perron (d) ()
Grand prix de la francophonie ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Fouad Laroui (en arabe : فؤاد العروي), né le à Oujda au Maroc, est un ingénieur et économiste maroco-néerlandais, professeur de littérature, romancier, poète, éditorialiste et critique littéraire[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fouad Laroui est issu d'une famille originaire d’Azemmour (du côté de son père) et d’Essaouira (du côté de sa mère, née Chebani). Après avoir grandi à Kénitra (élève à l’école Balzac) et à El Jadida (élève à l’école Charcot), il continue ses études au lycée Lyautey de Casablanca où il fait également les classes préparatoires (mathématiques supérieures et mathématiques spéciales). Il est admis à l'École nationale des ponts et chaussées (ENPC) et obtient son diplôme d’ingénieur en 1982. Il obtient ensuite un DEA en Sciences et Techniques Minières à l’École des Mines de Paris. Après avoir dirigé pendant quelques années une mine de phosphate d’OCP à Khouribga puis avoir travaillé à la Direction commerciale d’OCP (chargé des ventes en Asie), il décide de reprendre des études de sciences économiques. Après avoir obtenu en 1994 un Doctorat en sciences économiques, il enseigne pendant quelques années à Cambridge et à York puis il s'installe à Amsterdam où il enseigne l'économétrie puis les sciences de l'environnement à l'université libre d'Amsterdam. Parallèlement, il se consacre à l'écriture.

Outre ses contributions régulières au média Le360.ma, Fouad Laroui est chroniqueur littéraire à l'hebdomadaire Jeune Afrique, la revue Économia et à la radio marocaine Médi 1.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Positions politiques au Maroc[modifier | modifier le code]

Grâce à la place particulière qu'il occupe, avec ses origines marocaines et sa vie en Europe, il est souvent défini comme maître de l'entre-deux : dans son œuvre, il explore la rencontre entre les cultures des deux côtés de la Méditerranée en soulignant les préjugés et les difficultés de communication mais en critiquant aussi les positions culturelles et religieuses qui empêchent le progrès. Il recourt souvent à l'ironie pour décrire ce qui autrement « ferait pleurer ». Au moment du Printemps arabe, il publie une tribune[4] critiquant le Mouvement du 20 Février qui mène la contestation en 2011 au sein du Royaume chérifien. Laroui y déclare notamment : « le printemps arabe, ça n'existe pas ». Cette tribune a fait l'objet de critiques de la part de blogueurs et militants marocains tels que Larbi.org[5], Mahdi Zahraoui[6] ou encore Younes Benmoumen[7]. En fait, Fouad Laroui avait attiré l'attention sur l'infiltration du mouvement du 20-Février par différents courants de l'islamisme politique. Les faits lui ont donné raison puisque la contestation a débouché sur l'arrivée au pouvoir des islamistes au Maroc, en Égypte, en Tunisie, ainsi que sur la guerre civile en Libye, en Syrie et au Yémen.[Information douteuse]

En décembre 2019, il est nommé membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement par le Roi du Maroc[8] dont le rapport rendu en 2021 a été sévèrement critiqué pour son parti pris pro-monarchie, pour son contenu servant à blanchir l'autoritarisme[9], voire pour sa tentation autoritaire[10].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Les Dents du topographe (Julliard, 1996) : la chronique d’un jeune au Maroc, un récit qui marque le refus de l’ordre établi et un sentiment de détachement pour sa patrie. Prix Découverte Albert-Camus.
  • De quel amour blessé (Julliard, 1998) : l’histoire d’un amour impossible entre un maghrébin de Paris et la fille d’un juif. Prix Méditerranée des lycées.
  • Méfiez-vous des parachutistes (Julliard, 1999) : un portrait comique de la société marocaine à travers la vie de deux personnages loufoques, Prix BEUR FM Méditerranée 1998.
  • La Meilleure Façon d'attraper les choses (Yomad, 2001). Album jeunesse illustré par Pierre Léger. Prix Grand Atlas 2005[11].
  • Le Maboul (Julliard, 2000) : recueil de nouvelles qui sont autant de satires de la société marocaine.
  • (nl) Verbannen woorden (Vassalucci, 2002) : recueil de poèmes qui a fait partie de la sélection du Grand Prix néerlandais de poésie (Buddingh' Prijs)[12].
  • La Fin tragique de Philomène Tralala (Julliard, 2003).
  • Chroniques des temps déraisonnables (Zellige ; Tarik, 2003) : chroniques
  • Tu n'as rien compris à Hassan II (Julliard, 2004) : recueil de nouvelles. Grand Prix SGDL de la nouvelle 2004[12].
  • De l’islamisme. Une réfutation personnelle du totalitarisme religieux (Robert Laffont, 2006).
  • L'Oued et le Consul (Julliard, 2006) : recueil de nouvelles.
  • L'Eucalyptus de Noël (Yomad, 2007) : album jeunesse illustré par Nathalie Logié.
  • La Femme la plus riche du Yorkshire(Julliard, 2008):roman. Un jeune universitaire marocain se voit offrir les faveurs d'une riche veuve dans l'univers de la campagne anglaise.
  • Le jour où Malika ne s'est pas mariée (Julliard, 2009) : nouvelles.
    • (it) L'esteta radicale. Trad. Cristina Vezzaro. Del Vecchio Editore, 2013. (Premio Alziator 2013).
  • Des Bédouins dans le polder. Histoires tragi-comiques de l’émigration (Zellige, 2010).
  • Une année chez les Français (Julliard, 2010) : roman qui a été retenu parmi la première sélection du prix Goncourt et a obtenu le Prix de l'Algue d'or (Saint-Briac-sur-Mer, France en 2011) 2010[13].
    • (it) Un anno con i francesi. Trad. Cristina Vezzaro. Del Vecchio Editore, 2015.
  • Le Drame linguistique marocain (Zellige ; Le Fennec, 2011) : essai[14].
  • La Vieille Dame du riad (Julliard, 2011) : roman
    • (de) Die alte Dame in Marrakesch. Trad. Christiane Kayser. Merlin, Gifkendorf-Vastorf 2. éd. 2017
    • (it) La vecchia signora del riad. Trad. Cristina Vezzaro. Del Vecchio Editore, 2020.
  • Le Jour où j'ai déjeuné avec le Diable (Zellige, 2011) : chroniques
  • L'Étrange Affaire du pantalon de Dassoukine (Julliard, 2012) : nouvelles
  • Du bon usage des djinns (Zellige, 2014) : chroniques
  • Les Tribulations du dernier Sijilmassi (Julliard, 2014) : roman
    • (de) Die Leiden des letzten Sijilmassi. Trad. Christiane Kayser. Merlin, Gifkendorf-Vastorf 2017
    • (it) Le tribolazioni dell'ultimo Sijilmassi. Trad. Cristina Vezzaro. Del Vecchio, Bracciano 2019
  • Une lecture personnelle d'Averroès (Éditions universitaires d'Avignon, 2014) : essai
  • Les Noces fabuleuses du Polonais (Julliard, 2015) : nouvelles
  • D’un pays sans frontières (Zellige, 2015) : essai
  • L’Oued et le Consul (Flammarion, 2015) : nouvelles[15]
  • Ce vain combat que tu livres au monde (Julliard, 2016) : roman. Prix littéraire des lycéens du Liban 2018[16]
    • (de) Im aussichtslosen Kampf zwischen dir und der Welt. Trad. Christiane Kayser. Merlin, Gifkendorf-Vastorf 2017
  • L’insoumise de la Porte de Flandre (Julliard, 2017) : roman
  • Méditations marocaines : chroniques (Léchelle : Zelige, 2017.)
  • Dieu, les mathématiques, la folie (Robert Laffont, 2018) : essai
  • Chroniques de l'autre rive (Paris : Julliard, 2019.)
  • Plaidoyer pour les Arabes. Vers un récit universel (Mialet Barrault, 2021) : essai
  • 30 jours pour trouver un mari (Mialet Barrault, 2023) : roman[17].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Fouad Laroui », sur Afrique magazine (consulté le ).
  2. AFP, « Le Goncourt de la nouvelle à Fouad Laroui », sur le site lefigaro.fr du 7 mai 2013.
  3. Pierre Maury, « L’écrivain Fouad Laroui emporte le Prix Jean Giono », sur Le Soir, (consulté le ).
  4. Fouad Laroui, « Cher ami, tu seras un démocrate… », sur Libération.fr, (consulté le ).
  5. Larbi.org, « Cher ami Fouad Laroui », sur mamfakinch-blog.tumblr.com.
  6. Mahdi Zahraoui, « Cher Fouad, tu ne seras pas un démocrate … », sur eplume, (consulté le ).
  7. Younes Benmoumen, « Réponse de Younes Benmoumen à Fouad Laroui », sur eplume, (consulté le ).
  8. Agence Marocaine de Presse, « Biographie de M. Fouad Laroui désigné par SM le Roi membre de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement | MapNews », sur mapnews.ma (consulté le ).
  9. « Maroc : le « nouveau modèle de développement », un filet de sauvetage pour la monarchie », sur Middle East Eye édition française (consulté le ).
  10. Yabiladi.com, « Youssef Belal : Le rapport de la CSMD fait l’impasse sur la jonction entre Etat et société [Interview] », sur yabiladi.com (consulté le ).
  11. Sana Guessous, « Livre Jeunesse : l’univers désenchanté », La Vie éco,‎ (lire en ligne)
  12. a et b « Biographie de Fouad Laroui », sur Sgdl.org, Société des gens de lettres (consulté le ).
  13. « Une année chez les Français par Fouad Laroui », L'Express, 20 octobre 2010 [1]
  14. Mustapha Harzoune, « Fouad Laroui, Le Drame linguistique marocain », Hommes et Migrations, no 1300,‎ , p. 165-166 (lire en ligne)
  15. Le Monde avec AFP, « Une crue emporte un bus au Maroc, tuant au moins 17 passagers », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  16. a et b « Ce vain combat que tu livre au monde, roman préféré des lycéens », sur prixlitteraireliban.wordpress.com, (consulté le ).
  17. « 30 jours pour trouver un mari », le plaisir de dire et d’écrire au cœur du nouveau roman de Fouad LarouiLe Monde Afrique, 27 février 2023 [2]
  18. a et b Amine Harmach, « L'Académie française décerne à Fouad Laroui la Grande médaille de la Francophonie », Aujourd'hui le Maroc, Casablanca,‎
  19. « Le grand prix Jean-Giono pour Fouad Laroui », sur Le Figaro (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Salim Jay, « Laroui Fouad », dans Dictionnaire des écrivains marocains, Casablanca/Paris, Eddif/Paris-Méditerranée, , p. 244 [extrait]
  • Bernadette Rey Mimoso-Ruiz, Fouad Laroui, écrivain sans frontières, Lunay, éditions Zellige, 2019, 368 pages.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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