Fawzia Zouari

Fawzia Zouari
Fawzia Zouari en 2017.
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Comar d'or ( et )Voir et modifier les données sur Wikidata

Fawzia Zouari (arabe : فوزية الزواري), née le [1] à Dahmani, est une écrivaine et journaliste franco-tunisienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle naît à Dahmani, à une trentaine de kilomètres au sud-est du Kef, au sud-ouest de Tunis, au sein d'une fratrie de six sœurs et quatre frères. Son père est un cheikh, propriétaire terrien et juge de paix. Elle est la première des filles à ne pas être mariée adolescente et à pouvoir mener des études. En 1974, elle obtient son baccalauréat, puis poursuit ses études à la faculté de Tunis[Laquelle ?].

En septembre 1979, elle s'installe à Paris pour son doctorat en littérature française et comparée de l'université Sorbonne-Nouvelle[2].

Elle travaille durant dix ans à l'Institut du monde arabe — à différents postes dont celui de rédactrice du magazine Qantara — avant de devenir journaliste à l'hebdomadaire Jeune Afrique en 1996[3].

La Caravane des chimères, publié en 1989 et qui reprend le sujet de sa thèse, est consacré au parcours de Valentine de Saint-Point, petite-nièce d'Alphonse de Lamartine, égérie du futurisme, qui a voulu réconcilier l'Orient et l'Occident, et s'est installée au Caire après s'être convertie à l'islam[4],[5],[6]. Ses ouvrages suivants évoquent, pour la plupart, la femme maghrébine installée en Europe occidentale. Ce pays dont je meurs, publié en 1999 et inspiré d'un fait divers, raconte de façon romancée la vie de deux filles d'ouvrier algérien, déracinées aussi mal à l'aise dans leur société d'origine que dans leur pays d'accueil[7],[8]. La Retournée, roman publié en 2002, narre sur un ton ironique la vie d'une intellectuelle tunisienne vivant en France et qui ne pourrait plus retourner dans son village natal[6]. Elle imbrique dans ce récit des termes arabo-berbères, sans équivalent sémantique exact en français[9] ; cet ouvrage est réédité en version de poche en 2006. La même année paraît La Deuxième épouse, mettant en scène trois femmes maghrébines fréquentées simultanément par le même homme, et inspiré là encore d'un fait divers[6].

Prix[modifier | modifier le code]

Le , elle reçoit le prix des cinq continents de la francophonie, pour son livre Le Corps de ma mère[10]. Elle avait déjà reçu une mention spéciale dans le cadre de ce prix en 2003, pour le roman La Retournée. La Deuxième Épouse se voit décerner en 2007 le Comar d'or, principale distinction littéraire en Tunisie[11],[12].

Œuvres[modifier | modifier le code]

En allemand[modifier | modifier le code]

  • (de) Das Land, in dem ich sterbe : die wahre Geschichte meiner Schwester, Berlin, Ullstein Taschenbuchvlg, , 169 p. (ISBN 978-3-548-24995-7).

En français[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Zouari, Fawzia (1955-....) », sur catalogue.bnf.fr (consulté le ).
  2. Philippe Douroux, « Fawzia Zouari, dévoilée », Libération,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne).
  3. a et b Biographie sur Africultures.
  4. a et b Douroux 2015, Libération.
  5. Déjeux 1994, p. 169-170.
  6. a b c d et e Ben Mustapha 2013, p. 4721.
  7. a et b Guillope 1999, Le Monde.
  8. a et b Flanquart 2002, p. 73-74.
  9. Kesse Edmond 2015, p. 199-210.
  10. « La Tunisienne Fawzia Zouari, lauréate du prix des 5 continents de la Francophonie », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  11. « Nouveau livre de Fawzia Zouari », Jeune Afrique,‎ (ISSN 1950-1285, lire en ligne).
  12. Raphaël Brun, « Fawzia Zouari : « La littérature, c'est la recherche d'un corps » », sur monaco-hebdo.com, (consulté le ).
  13. Hollis 2009, p. 213-230.
  14. Harel 2015, Le Point.
  15. Lamlili 2015, Jeune Afrique.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Biographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Déjeux, La littérature féminine de langue française au Maghreb, Paris, Éditions Karthala, , 256 p. (lire en ligne), « L'appel de l'Orient », p. 169-170.
  • Pascale Guillope, « Ce pays dont je meurs de Fawzia Zouari », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  • Hervé Flanquart, « Vivre me tue », dans Vivianne Châtel et Marc-Henry Soulet (dir.), Faire face et s'en sortir, vol. 1, Fribourg, Éditions universitaires Fribourg Suisse, (lire en ligne), p. 71-79.
  • (en) Isabel Hollis, « Metamorphoses in Migration: Fawzia Zouari's Ce pays dont je meurs », dans Expressions of the Body: Representations in African Text and Image, Berne, Peter Lang, (lire en ligne), p. 213-230.
  • Jamila Ben Mustapha, « Zouari, Fawzia [Le Kef 1949] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions Des femmes, , p. 4721.
  • N'guetta Kesse Edmond, « La langue arabo-berbère en filigrane dans La Retournée de Fawzia Zouari : (en) jeu d'une écriture déterritorialisée », dans Adama Samake (dir.), Regards croisés sur les écoles de sociocritique : de la socialité et du renouveau de la sociocritique, Paris, Éditions Publibook, (lire en ligne), p. 199-210.
  • Julien Harel, « Fawzia Zouari : « Diam's ne peut pas parler en mon nom » », Le Point,‎ (ISSN 0242-6005, lire en ligne, consulté le ).
  • Nadia Lamlili, « Livres : Je ne suis pas Diam's », Jeune Afrique,‎ (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
  • Philippe Douroux, « Fawzia Zouari, dévoilée », Libération,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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