Fare (bâtiment)

Photographie de 1915 d’un fare à papara, Tahiti
Photographie de 1915 d’un fare à Bora-Bora.

Un fare (francisé en faré en Polynésie française), fale (en wallisien, futunien, niuéen, tongien, tokelau, samoan), whare (en maori), hale (en hawaïen)[1] est une habitation polynésienne traditionnelle. À l’origine, ce terme désigne une maison[1]. Certains fale sont de plus grandes dimensions et servent de lieu de rencontre communautaire[2].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le terme provient du proto-malayo-polynésien *balaj signifiant « maison »[1]. On le retrouve dans une cinquantaine de langues polynésiennes[1].

Description[modifier | modifier le code]

Les fare sont traditionnellement recouverts de feuilles de pandanus et de palmiers, de différentes grandeurs. Certains peuvent aussi avoir un toit en tôle, tout dépend des besoins.

Ces fare peuvent aussi être ouverts notamment pour les discussions ou fermés pour les habitations.

Images[modifier | modifier le code]

Apparence extérieure[modifier | modifier le code]

Construction[modifier | modifier le code]

Par lieu[modifier | modifier le code]

Polynésie française[modifier | modifier le code]

Au XXIe siècle, les fare sont souvent construits en bois et recouverts de tôle, à l'instar du fare MTR (Mission Territoriale de la Reconstruction), une construction courante en Polynésie. Créés en 1983 par Jacques Derue, les fare MTR sont conçus pour résister aux cyclones. On estime que 15 % de la population polynésienne vit dans ce type d'habitat[3].

Cependant, de nombreux resorts en Polynésie française ont construit des fare traditionnels recouverts de feuilles de pandanus, parfois sur pilotis.

Wallis-et-Futuna[modifier | modifier le code]

À Wallis-et-Futuna, certains fale sont des bâtiments communautaires, comme les fale fono. Généralement construite ouvertes, donc sans mur, ces constructions traditionnelles sont le lieu des échanges à la fois politiques (comme il peut il y avoir avec les rois coutumiers et les discutions pour l'intronisation d'un nouveau roi), mais aussi des réunions plus récurrentes sur d'organisation sur la vie de chaque royaume, qui s'apparentent à des réunions de quartier qui ont traditionnellement lieu le soir. Elles sont récurrentes à Futuna, mais la tradition perdure peu dans le temps à Wallis. Les palabres ont lieu dans un bâtiment dédié, le falefono, signifiant en wallisien maison du conseil[4]. Les représentants du royaume discutent des problèmes présents en compagnie du roi et essayent d'y trouver une solution[5].

Tourisme[modifier | modifier le code]

Le fale est devenu au XXIe siècle un symbole touristique de la Polynésie, et plus généralement, du Pacifique et des Tropiques[6]. On en retrouve de plus en plus sur les plages (par exemple aux Samoa) où ils servent de restaurants ou d'hébergement pour les touristes[7].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Elizabeth Grant, Kelly Greenop, Albert L. Refiti et Daniel J. Glenn, The Handbook of Contemporary Indigenous Architecture, Springer, (ISBN 978-981-10-6904-8, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) « Protoform: FALE [MP] House », sur Polynesian Lexicon Project Online
  2. Shawn S. Barnes et Roger C. Green, « From Tongan Meeting House to Samoan Chapel: », The Journal of Pacific History, vol. 43, no 1,‎ , p. 23–49 (ISSN 0022-3344, DOI 10.1080/00223340802054594, lire en ligne, consulté le )
  3. « Le Fare MTR défie les cyclones », La Dépêche de Tahiti, 11 février 2010
  4. « Dictionnaire wallisien-français ».
  5. « Quelques informations sur l'organisation juridique du territoire. », sur wallisetfutuna.fr.
  6. (en) A.-Chr Engels-Schwarzpaul et B. K. Simati, « A Fale Samoa at Tropical Islands Resort, Germany: performing Samoa to the world », Samoa Conference II: Tracing Footprints of Tomorrow: Past lessons, present stories, future lives,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Regina Scheyvens, « The growth of beach fale accommodation in Samoa: Doing tourism the Samoan way », CIGAD Working Paper Series 3/2005, Palmerston North, Nouvelle-Zélande, Massey University. Centre for Indigenous Governance and Development,‎ (lire en ligne, consulté le )