Famille Marest

La famille Marest est l'une des riches et notables familles de Laval.

Les armes de la famille sont « d'azur semé de coquilles d'argent sans nombre à un lion aussi d'argent lampassé et armé de gueules ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Les Marest, d'une famille originaire de Bretagne, s'établirent à Laval dès 1400. On trouve dans la remembrance de la châtellenie de Laval, en 1424, Jean Marest propriétaire d'une maison située dans la Grande-Rue. Ses descendants devinrent bien vite les gentilshommes les plus riches et les plus brillamment alliés de Laval.

La maison du Grand-Veneur est construite à Laval en 1554 pour Jacques Marest, un marchand en textile, sieur de la Hardelière.

Le 20 juin 1614, Jacques Marest, seigneur des Abattants, François Bignon, seigneur de la Croix, lieutenant à Laval, et Pierre Marest, seigneur de la Ragotière, donnèrent aux pères Capucins la pièce de terre nommée Hochebride, pour bâtir leur église : Église des Capucins de Laval.

Lors de la Fronde, Laval se déclare d'abord pour le parlement : on monte de temps en temps la garde aux portes, pour en défendre l'entrée aux troupes royales qui ne songent pas à les franchir. Lorsque le roi vient assiéger Angers, on lui envoie comme députés François Marest, juge civil, Cazet de Grampont et Julien Martin, échevins, pour l'assurer de la soumission de la ville (1652).

Saint-Vigor de Neau[modifier | modifier le code]

Un retable de 1660 est installé dans la seconde nef de l'église Saint-Vigor de Neau. Il se trouvait à l'origine dans le chœur, cachant une partie des fresques du XIIIe siècle; il a été déplacé lors de la restauration des peintures. Œuvre de Michel Langlois exécutée aux termes d'un marché entre ce dernier et Jacques Marest. Une statue de saint Vigor, patron de la paroisse, est visible au-dessus du tableau entre des écussons[1] sur fond d'azur couronnés par des heaumes de chevaliers.

Le maître-autel, daté de 1660, présente des colonnes et des appliques de marbre, et des sculptures de tuffeau. Il fut construit par Michel Langlois, architecte à Laval, d'après un contrat passé le 2 novembre 1659 avec Jacques Marest, sieur des Abatants, prieur de Neau[2].

Membres[modifier | modifier le code]

  • Pierre Marest, conseiller du roi, juge des exempts à Laval de 1627 à 1645, seigneur de la Ragotière et de la Tremblaye. Il était fils de Jacques Marest IIIe du nom, seigneur de la Ragotière. Il épousa Andrée Chapelet et mourut vers 1653. Le 30 janvier 1627 un arrêt du Parlement, rendu contre les officiers du Mans, maintint Pierre Marest, seigneur de la Ragotière en sa fonction de juge des exempts par appel et pour les cas royaux, en toute l'étendue du comté de Laval et fit défense aux officiers de la justice du Mans de le troubler et de l'en empêcher.
  • François Marest, fils du précédent, juge ordinaire et général, civil et criminel du Comté de Laval. Il épousa Jacquine Fouquet de la Bouchefolière. Il était conseiller au parlement de Bretagne et succéda à Pierre le Clerc de la Manourière. Il fut, dit René Pichot de la Graverie, son digne successeur et son imitateur. Il soutint avec vigueur et zèle l'honneur et les droits de la justice, procura et autorisa le règlement de 1652[3] et fit continuer en de justes bornes par l'arrêt de 1653 les prétentions et usurpations du prévost de la Maréchaussée.
  • Jean Marest, écuyer, seigneur de la Tremblaie, de Lucé, conseiller du roi en l'élection de Laval et capitaine gouverneur de Laval, grands-maîtres des eaux et forêts du Comté de Laval. Il remplissait en même temps les fonctions de capitaine du château de Laval et de celui de Saint-Ouën[4]. Il était fils de René Marest, écuyer, officier de la maison du roi, seigneur de la Hardelière, de Lucé, de Rancon et de Charlotte Le Meignan. Il épousa Marthe Pitard, n'eut qu'une fille mariée à Urbain le Clerc, écuyer, seigneur du Genetay, en Morannes, et mourut en 1674. Charles Maucourt de Bourjolly indique que Le sgr de Lucé et le comte de Montécler ont successivement eu la qualité de lieutenant du roi pendant la vie de M. Henri de la Trémoïlle successeur de Guy XXe mais parmi leurs fonctions, la plus ponctuelle a été de plaire au dit seigneur de la Trémoïlle qui avait consenti leur établissement et pour reconnaissance de leur soumission leur avait généreusement donné son petit ou nouveau château pour leur habitation.. Ce fut Jean Marest qui en 1652 reçut la princesse de Tarente, Emilie de Hesse-Cassel, lorsqu'elle vint à Laval.
  • Pierre-Gabriel Marest, né le 14 octobre 1662 à Laval et mort le 15 septembre 1714 à Kaskaskia (Pays des Illinois), est un prêtre jésuite français, missionnaire au Canada.
  • Au mois de novembre 1715, le duc et la duchesse de la Trémoille passent à Laval pour se rendre en Bretagne aux États que le duc devait présider. Ils en reviennent l'année suivante (1716) et reçoivent des Lavallois en ces deux circonstances un accueil énorme. Marest de la Bouchefolière, élu pour capitaine de la cavalerie, se montre magnifique en équipant à ses frais une partie de sa compagnie et en se chargeant de sa dépense pendant le voyage qu'il lui fit faire à Vitré et à Rennes, au-devant de la duchesse. Celle-ci « étant au lieu des Sept-Fontaines proche la ville de Laval, descendit de son carrosse, monta sur un beau coursier blanc tout bardé d'écarlate à franges d'or ; habillée en amazône, pouillée d'un juste-au-corps d'écarlate en broderie d'or, par dessus sa robe à fonds d'or; un chapeau garny d'un plumet blanc luy couvroit la tête, ornée d'une agréable tresse blonde ». Elle ne reste que trois jours à Laval et fait à Marest l'honneur d'aller dîner chez lui dans la rue de Chapelle.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. . L'un des écussons « chargé d'un cygne et de trois étoiles en chef, semblable à celui de la Gousserie (Montigné), l'autre de trois coquilles ». Ce sont les armes du prieur Jacques Marest, donateur de l'autel, prêtre et prieur de Neau (il y est encore en 1667). Il faisait partie de la famille Marest des Abatants, riches commerçants Lavallois. Le Haut- et Le Bas-Abatant sont des fiefs situés à La Bigottière, passés dans la seconde moitié du XVIe siècle de la famille Courtin à la famille Marest de Laval, laquelle en prit le nom. Jacques Marest déclara ne pas prétendre à la qualité d'écuyer, contraire à son état d'ecclésiastique.
  2. Né en 1600 à Laval, fils de Jean Marest et d'Anne Ouvrard, sieur des Abatants et de la Ragotière, il démissionne en 1667 et est inhumé à l'église de La Trinité de Laval le 29 septembre 1669.
  3. Imprimé chez Robert Cormier. Ce règlement contraint les avocats de se présenter à l'audience en robe et en bonnet carré l'entrée leur en était interdite quand ils n'étaient pas revêtus des insignes de leur profession. En parlant ils devaient s'abstenir de toute offense en parole.
  4. Jacques Le Blanc de la Vignolle, Histoire du comté et de la ville de Laval, composée vers 1651