Fairytale (film)

Fairytale

Titre original Сказка
Skazka
Réalisation Alexandre Sokourov
Scénario Alexandre Sokourov
Musique Murat Kabardokov
Sociétés de production Example of Intonations
Pays de production Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de la Russie Russie
Genre Cinéma expérimental, Noir et blanc, Deepfake
Durée 78 minutes
Sortie 2022

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Fairytale est un film expérimental réalisé par Alexandre Sokourov et présenté en 2022 à la 75e édition du Festival du film de Locarno.

Le film relate des conversations dans le purgatoire entre Adolf Hitler, Benito Mussolini, Joseph Staline, et Winston Churchill, par le biais de l'utilisation d'images d'archives. L'œuvre représente également Jésus et Napoléon.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Staline, Hitler, Churchill et Mussolini errent dans le purgatoire, attendant une hypothétique ouverture de la porte du paradis. Apparaissant en plusieurs versions d'eux-mêmes, parfois conscients de leur mort, parfois ressassant leurs projets de conquêtes et de grandeur, ils échangent entre eux des invectives. Les trois dictateurs paradent devant leur peuple, représenté comme des flots tourmentés de figures indistinctes. Churchill voit s'ouvrir, pour lui seul, les portes du Paradis.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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  • Titre original : Skazka
  • Titre français : Fairytale
  • Réalisation et scénario : Alexandre Sokourov
  • Musique : Murat Kabardokov
  • Son : Aleksandr Vanyukov
  • Production : Nicolaï Yankin
    • Production exécutive : Natalya Smagina
  • Société(s) de production : Example of Intonations
  • Société de distribution : Les Films de l'Atalante
Médias externes
Images
Affiche du film sur le site Allociné
Vidéos
Bande-annonce du film, vostfr

Distribution[modifier | modifier le code]

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Le film est réalisé à partir d'images d'archives et de la technologie du deepfake, consistant à créer à l'aide de l'intelligence artificielle une image ou une vidéo d'êtres humains à partir d'autres images et vidéos préexistantes.

Accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Fairytale
Score cumulé
SiteNote
AlloCiné 3.4 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PériodiqueNote
I On Cinéma 3.5 étoiles sur 5
The Film Stage C +
L'Obs 2 étoiles sur 5
Paris Match 3 étoiles sur 5
Première 3 étoiles sur 5

À l'internationale[modifier | modifier le code]

Neil Young de Screen Daily a écrit, « pendant que Fairytale étend la patience indulgente du spectateur même pour 78 minutes relativement brèves, se laisser abandonner à son curieux flux onirique peut souvent s'avérer une expérience plus agréable que le purgatoire. »[1].

Guy Lodge du magazine Variety écrit que « même juste sous les 80 minutes, Fairytale semble trop souvent courir (ou plutôt dériver) sur place » mais qu'il donne « une vision de l'aller au purgatoire, qui est étrangement beau »[2].

David Jenkins du magazine Little White Lies écrit, « a nouveauté des interactions et la voie désaxée presque lyrique des conversations permet de largement maintenir l'attention, à travers la fraîcheur et l'innovation visuelle. »[3].

Nicholas Bell de I On Cinéma a nommé ce film « une réflexion subversive sur le passé ainsi qu'un provocation hypnotique », lui attribuant trois étoiles et demie sur cinq[4].

Leonardo Goi de The Film Stage écrit, « lysergique et créativement fertile comme son installation laisse entendre Fairytale est un rêve plutôt sage », lui attribuant la note de C+[5].

France[modifier | modifier le code]

En France, le site Allociné propose une moyenne de 3,45, fondée sur 14 critiques de presse[6].

Pour Michaël Delavaud (Culturopoing) « Une fois l'idée de la parabole allégorique acceptée, Fairytale devient autre chose qu'une badinerie un brin provocatrice, rien de moins que la quatrième véritable pièce de sa trilogie (devenant donc tétralogie) sur le totalitarisme, tentant de décrypter avec une véritable profondeur teintée de mysticisme la mécanique autocratique, la mégalomanie des dictateurs, leur amour fou d'eux-mêmes ne pouvant finalement provoquer que la haine de l'Autre. »[7].

Pour Clarisse Fabre (Le Monde) « Le cinéaste et son équipe inventent une forme, créent un récit, souvent sans queue ni tête, comme dans un rêve bizarre qui tourne en rond. Ce conte morbide prolonge le motif du cinéaste, lequel s’est toujours plu à montrer les hommes de pouvoir au moment où ceux-ci, justement, ne peuvent plus grand-chose. »[8].

Pour Nicolas Schaller (L'Obs), « construite à partir d’images d’archives et mettant en scène de troublants avatars, doublés dans leurs langues respectives, au milieu de ruines immatérielles inspirées des gravures de Piranèse, l’expérience fascine et tourne court. Le vertige esthétique fait long feu et le film, iconoclaste et confus, radote. »[9].

Pour Yannick Vely (Paris Match), « Sur le plan formel, Fairytale ne ressemble à rien de connu, avec un travail hallucinant sur l’intégration d’images d’archive sur des décors qui évoquent les toiles de Bruegel et Bosch - certaines séquences sont visuellement incroyables. ». Toutefois, le propos du film à laissé « perplexe » le critique[10].

Pour Thomas Baurey (Première), « Dans un décor fantastique à l’allure d’un dessin mélancolique de Dürer, (...) Sokourov, obsédé par la question du totalitarisme, poursuit un travail débuté avec Moloch (1999). Ce purgatoire n’est qu’un amas de ruines où les corps se dédoublent et où l’ironie fatiguée des uns et des autres, portée par des égos encombrés d’eux-mêmes, offre le tableau pathétique du pouvoir. Intrigant. »[11].

Box-office[modifier | modifier le code]

Pour son premier jour d'exploitation en France, Fairytale a réalisé 138 entrées. En comptant pour ce premier jour les avant-premières, le film se positionne en treizième place du box-office des nouveautés pour sa journée de démarrage, derrière 99 Moons (346) et devant Neptune Frost (128)[12].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Nominations et sélections[modifier | modifier le code]

Autour du film[modifier | modifier le code]

Fairytale n'a pas été retenu pour participer au Festival de Cannes 2022[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Neil Young, « 'Fairytale': Locarno Review », Screen Daily,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Guy Lodge, « 'Fairytale' Review: Infamous Men of History Gather and Gossip in Alexander Sokurov's Eerie, Deepfaked Plunge Into Purgatory », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) David Jenkins, « Fairytale – first-look review », Little White Lies,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Nicholas Bell, « Fairytale | 2022 Locarno Intl. Film Festival Review », IONCINEMA,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Leonardo Goi, « Locarno Review: Alexander Sokurov's Fairytale Imagines a Surreal, Staid Purgatorial Journey », The Film Stage,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Critiques presse pour le film Fairytale », sur Allociné (consulté le ).
  7. Michaël Delavaud, « Alexandre Sokourov – « Fairytale » », sur culturopoing.com, (consulté le )
  8. Clarisse Fabre, « Au cinéma cette semaine : « War Pony », « Le Principal », « Fairytale », « Le Cours de la vie »… », sur Le Monde, (consulté le )
  9. Nicolas Schaller, « « Le Cours de la vie », « le Principal », « War Pony »… Les films à voir (ou pas) cette semaine », sur L'Obs, (consulté le )
  10. Yannick Vely, « « Fairytale » d’Alexandre Sokourov - la critique et la bande-annonce », sur Paris Match, (consulté le )
  11. Thomas Baurez, « Fairytale », sur Première (consulté le )
  12. Brigitte Baronnet, « Box-office : Russell Crowe exorcise le 1er jour France », sur Allociné, (consulté le )
  13. Geoffrey Macnab, « Russian director Alexander Sokurov on dictators and politicians, being 'disliked' by Cannes and festival boycotts », Screen Daily,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]