Et puis nous danserons

Et puis nous danserons

Titre original And Then We Danced
Réalisation Levan Akin
Scénario Levan Akin
Acteurs principaux

Levan Gelbakhiani
Bachi Valishvili
Ana Javakishvili

Sociétés de production French Quarter Film
Takes Film
Pays de production Drapeau de la Suède Suède
Drapeau de la Géorgie Géorgie
Drapeau de la France France
Genre drame
Durée 106 minutes
Sortie 2019

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Et puis nous danserons (And Then We Danced) est un film dramatique franco-géorgeo-suédois écrit, réalisé et monté par Levan Akin, sorti en 2019. Il s’agit du premier long métrage LGBT en Géorgie[1].

Il est sélectionné et présenté dans la « Quinzaine des réalisateurs » au festival de Cannes en .

Synopsis[modifier | modifier le code]

Merab est un jeune danseur de danse traditionnelle géorgienne à l'Ensemble National de Géorgie avec Mary, sa partenaire et petite amie, et David, son frère délinquant. Un jour, leur répétition est interrompue par l'arrivée d'Irakli, un danseur remplaçant. Bien que son attitude rebelle dérange quelques élèves ainsi qu'Aleko, leur professeur, il se révèle être très talentueux et remplace Merab dans une des parties de la chorégraphie, qu'Aleko a critiqué pour n'être pas assez masculin. Merab est d'abord jaloux du talent d'Irakli, mais un matin, ils répètent ensemble et forment une amitié. Ils apprennent qu'une place est disponible dans la troupe principale de l'Ensemble. Mary leur annonce que l'ancien danseur a été vu en pleine relation avec un homme : il a été battu par ses partenaires, viré, envoyé dans un monastère par ses parents pour être soigné mais s'en est échappé après avoir été abusé sexuellement par un moine, et a depuis recours à la prostitution pour survivre car sa famille ne veut plus le recevoir.

Merab rend visite à son père, qui, comme sa mère, faisaient partie de l'Ensemble National. Son père l'implore d'abandonner sa passion et d'aller à l'école, lui disant qu'il n'y a pas d'avenir pour les danseurs en Géorgie et qu'Aleko déteste leur famille. L'amitié de Merab et Irakli grandit et Merab tombe peu à peu amoureux. Pendant un voyage entre amis chez le père de Mary, Merab et Irakli succombent à leur attraction mutuelle et font l'amour : même s'ils restent discrets, Mary soupçonne leurs sentiments. Même s'ils ne parlent pas de leur relation, Merab danse pour Irakli pour lui communiquer ses sentiments.

Quand le groupe rentre en ville, Irakli disparaît et Merab n'arrive pas à le contacter. Après plusieurs répétitions manquées, David arrive dans la salle de répétition mais se fait virer par Aleko pour ses absences et son comportement. Merab parvient à lui trouver un emploi dans le restaurant où il travaille à temps partiels, mais ils se font tous les deux virer quand le directeur apprend que David vend de la drogue.

Merab, découragé et désespéré de ne plus voir Irakli, Merab lie une amitié avec un gigolo qui l'emmène dans un bar gay. Cependant, il est vu à la sortie du bar par Luka, un autre danseur. Le lendemain, Merab, encore ivre, se foule la cheville lors de la répétition. Alors que Mary le soigne, il reçoit un appel d'Irakli qui lui dit qu'il est reparti dans sa ville natale pour s'occuper de son père malade et qu'il ne pourra pas auditionner. Aleko déconseille à Merab d'auditionner à cause de sa cheville et de son comportement. Il est raillé par Luka et Mary lui dit de faire attention pour ne pas finir comme l'ancien danseur de la compagnie.

Merab apprend que David se marie car une fille avec qui il a eu une relation est enceinte. Lors du mariage, Merab voir Irakli dans la foule. Même si Merab est heureux de le voir, Irakli lui dit qu'il doit quitter la ville et arrêter la danse : son père est mort et il s'est fiancé à une fille pour subvenir aux besoins de sa mère. Le cœur brisé, Merab quitte la réception et tombe en larmes dans les bras de Mary. Chez lui, il est réconforté par David qui lui avoue s'être battu contre les danseurs pour défendre son honneur. Merab lui avoue son homosexualité et David l'accepte en lui disant de quitter la Géorgie pour vivre en paix.

Le jour de l'audition, Mary vient encourager Merab. Ce dernier danse passionnément malgré sa cheville, mais est bafoué par le juré. Merab continue cependant de danser en mélangeant la danse géorgienne avec un style plus androgyne : le juré, furieux, quitte la salle tandis qu'Aleko continue de le regarder. Il finit sa danse, fait une révérence et part.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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  • Titre original : And Then We Danced
  • Titre français : Et puis nous danserons
  • Réalisation et scénario : Levan Akin
  • Direction artistique : Teo Baramidze
  • Décors : Sulejmen Peljto
  • Costumes : Nini Jincharadze
  • Photographie : Lisabi Fridell
  • Son : Beso Kacharava
  • Montage : Levan Akin et Simon Carlgren
  • Musique : Zviad Mgebry et Ben Wheeler
  • Production : Ketie Danelia et Mathilde Dedye
Production déléguée : Ludvig Andersson et Mattias Sandström
Coproduction : Julien Féret

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

D’origine géorgienne et résidant en Suède, le réalisateur-scénariste Levan Akin s’inspire « d’une Pride où des jeunes gens courageux qui tentaient en vain de défiler ont été attaqués par une foule de milliers de personnes, une attaque qui était organisée par l’Église orthodoxe », dont il était témoin en 2013[2],[3]. Avec ce témoignage et la vie de Levan Gelbakhiani, il écrit et réalise le premier long métrage LGBT en Géorgie[1].

Levan Akin découvre Levan Gelbakhiani, lui-même danseur, sur Instagram et rencontre Bachi Valishvili lors de l’audition[3].

Le tournage a lieu à Tbilissi, la capitale de Géorgie[4],[2], en vingt-sept jours en [1]. Levan Akin raconte, dans une interview, que « c’était très difficile de tourner ce film en Géorgie. Premièrement, on n’avait très peu d’argent (…). Deuxièmement, on ne pouvait pas parler du projet, on n’avait aucun soutien. Parce que le problème en Géorgie, (…) c’est que sur le papier (…). Ils ont des droits pour protéger la communauté LGBTQ+, etc. (…) et, troisièmement, ils ont des lois pour aller vers une vraie démocratie, et se rapprocher de l’Union européenne, mais en même temps, tu as la Russie, et sa propagande qui utilise la question LGBTQ+ comme un moyen d’assouvir leur pouvoir. Ils parlent du virus gay, et tout ce genre de choses. Actuellement, la Russie occupe 25 % de la Géorgie, et la frontière bouge chaque jour de quelques mètres »[1].

Accueil[modifier | modifier le code]

Festival et sorties[modifier | modifier le code]

En , le film est sélectionné et présenté dans la « Quinzaine des réalisateurs » au festival de Cannes; en juillet, il est présenté au festival international du film d'Odessa et y obtient deux prix, dont celui de la meilleure interprétation pour Levan Gelbakhiani et le grand prix du meilleur film pour Levan Akin[5]; en août, il est sélectionné à la cérémonie des Oscars — qui aura lieu en à Los Angeles — dans la catégorie du meilleur film international[6],[7].

Il sort le en Suède, le en Belgique[8], le en France[9] et le à Batoumi et Tbilissi en Géorgie[10].

Critiques[modifier | modifier le code]

L'agrégateur de critiques Rotten Tomatoes recense un taux d'approbation de 93 % sur la base de 14 critiques, avec une note moyenne de 7,910[11].

En France, sur Allociné, il obtient une note moyenne de 45 avec 72 notes dont 9 critiques[12].

Alexis Campion du Journal du dimanche voit ce film « bien documenté sur la danse traditionnelle du pays —  très physique et spectaculaire, le scénario est également riche en personnages secondaires, accrocheurs et révélateurs d’un milieu singulier où le nationalisme est vivace »[13]. Marine Quinchon des Fiches du cinéma rassure que « si le scénario est très classique, la mise en scène des séquences de danse et d’amour emporte le morceau »[14]. Louis Guichard du Télérama souligne « une magnifique révélation »[15].

Polémique[modifier | modifier le code]

Des partis d'extrême droite géorgiens tentent d’empêcher la sortie du film dans le pays. L’Église dénonce un « affront aux valeurs traditionnelles » du pays. Sandro Bregadzé, ancien député du parti au pouvoir, a notamment averti que le groupe nationaliste qu'il dirige, Marche géorgienne, allait s'opposer à la projection du film, le qualifiant de « propagande de la sodomie ». Levan Vasadzé, homme d'affaires proche de groupes d'extrême droite, a, de son côté, affirmé que ses partisans « entreront dans les salles des six cinémas de Tbilissi pour éteindre les projecteurs »[16],[17],[18].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Arthur Cios, « Danse, homosexualité, menaces : le réal de Et puis nous danserons nous parle de son film », sur Konbini, (consulté le ).
  2. a et b Ludovic Béot, « Le réalisateur de Et puis nous danserons : « En Géorgie, la Gay Pride est attaquée par des milliers de personnes » », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  3. a et b « Et puis nous danserons », sur GNCR, (consulté le ).
  4. (en) « Filming & Productions: Et puis nous danserons », sur Internet Movie Database (consulté le ).
  5. (en) Oleg Petrasiuk et Toma Istomina, « 10th Odesa International Film Festival celebrates cinematography, announces winners », sur Kyiv Post, (consulté le ).
  6. (de) Helena Lindblad, « Oscarsbidraget And then we danced ligger helt rätt i tiden », sur Dagens Nyheter, (consulté le ).
  7. (en) Ben Dalton, « Sweden submits Cannes title 'And Then We Danced' for international feature Oscar », sur Screendaily, (consulté le ).
  8. (en) « Première: And then we danced -Levan Akin », sur Bozar, .
  9. Véronique Cauhapé, « Levan Akin, réalisateur de « Et puis nous danserons » : « La Géorgie est composée de deux mondes parallèles » », sur Le Monde, .
  10. (en) Emma Powys Maurice, « Georgian hate groups planning to block premiere of Swedish film that celebrates gay love », sur Pink News, .
  11. (en) « And Then We Danced (2019) », sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
  12. « Critique du film Et puis nous danserons », sur Allociné (consulté le ).
  13. Alexis Campion, « Les films au cinéma cette semaine : La Belle époque, J'ai perdu mon corps, Midway », sur Le Journal du dimanche, (consulté le ).
  14. Marine Quinchon, « Sorties du 6 novembre 2019 », sur Les Fiches du cinéma, (consulté le ).
  15. Louis Guichard, « Et puis nous danserons », sur Télérama, (consulté le ).
  16. « L'extrême droite géorgienne menace la première du film LGBT «Et puis nous danserons» », sur Libération, .
  17. « En Géorgie, l'extrême droite menace la première d'un film gay », sur L'Express, .
  18. « Géorgie : l'extrême droite manifeste contre un film LGBT nommé aux Oscars », sur Boursorama, (consulté le ).
  19. (en) « ‘Take Me Somewhere Nice’ wins top prize at Sarajevo Film Festival », sur Screen Daily, (consulté le ).
  20. (en) « Awards of the Main Feature Film Competition of the 26th MIFF "Listapad" », sur Listapad, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Documentation[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]