Escadron (Armée de terre française)

Un escadron est une unité regroupant environ cent vingt personnes (et généralement une douzaine de véhicules) sous le commandement d’un capitaine. Dans l’Armée de terre française, l’escadron, comme la compagnie ou la batterie, est une unité élémentaire[1], qui appartient généralement à un corps de troupe[2] (le plus souvent, ce corps de troupe, également appelé « formation administrative », est un régiment[3]).

Dans l'armée de terre moderne, l'escadron est l'équivalent dans les armes dites « à cheval » de la compagnie dans les armes dites « à pied ». Ainsi, un régiment de l'arme blindée cavalerie (ABC) ou du train est composé d'escadrons alors qu'un régiment d'infanterie (ou du génie etc.) est composé de compagnies.

Toutefois, cette correspondance entre escadron et compagnie n'a pas toujours existé car, sous l'Ancien Régime et jusqu'à la fin du Premier Empire, il y avait également des compagnies dans la cavalerie. L'escadron était alors une formation tactique regroupant en général plusieurs compagnies de cavalerie et correspondait donc plutôt au bataillon dans l'infanterie.

Le nombre de compagnies par escadron (comme d'ailleurs le nombre d'escadrons par régiment) a constamment fluctué au fil des années. Les premiers régiments de cavalerie comportent lors de leur création en 1635 des escadrons à deux compagnies. Par la suite, suivant la période, le nombre de compagnies par escadron fluctuera entre deux et quatre. En 1776 on augmente l'effectif de la compagnie pour former des escadrons d'une seule compagnie mais en 1788 on revient à un escadron à deux compagnies, qui durera jusqu'à la fin du Premier Empire. Finalement, lors de la Seconde Restauration de 1815, on finit par fusionner l'escadron et la compagnie et cette dernière appellation disparaît dans la cavalerie.

On trouve également des escadrons dans l’arme du Train. Mais dans cette arme, créée en 1807, l’unité élémentaire a conservé l’appellation de compagnie beaucoup plus longtemps que dans la cavalerie, ne prenant celle d’escadron qu’en 1968. Entre ces deux dates, l’échelon supérieur à la compagnie était, suivant la période, un bataillon, un escadron, un groupe, une brigade ou un régiment.

Enfin, l’appellation d’escadron a également été utilisée au XIXe siècle dans l’artillerie à cheval et dans le train d’artillerie. Toutefois dans l'artillerie, le terme était très rarement utilisé (et n'apparaît que dans quelques documents administratifs) car l'escadron ne constituait pas une unité combattante : un escadron regroupait théoriquement deux compagnies mais ses composantes - compagnies ou parfois même demi-compagnies - étaient toujours détachées séparément auprès des différents corps auxquels elles fournissaient un appui.

Aujourd'hui, l’escadron est une unité beaucoup plus autonome que son ancêtre du temps de la cavalerie montée car les conflits modernes ne nécessitent que rarement le déploiement de régiments complets. En conséquence, en opérations, un escadron est souvent détaché de son régiment et employé au sein d’une formation temporaire – le plus souvent interarmes - créée pour remplir une mission particulière dans une période donnée : groupement blindé, ou groupement tactique interarmes pour l’ABC; bataillon logistique ou bataillon de commandement et de soutien pour le Train.

La gendarmerie — qui ne fait pas partie de l’armée de terre mais qui en est proche sous de nombreux aspects — comporte également des escadrons aux côtés de ses compagnies.

Detaille - Vive L'Empereur - Charge du 4e régiment de hussards à Friedland, 1807.
Escadron de chars AMX-30B du 11e régiment de chasseurs le lors de la journée des forces alliées à Berlin-Ouest

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Sur la piste lors de l'opération Daguet.

Histoire de l’escadron dans la cavalerie française[modifier | modifier le code]

L’apparition de l’escadron au XVIe siècle[modifier | modifier le code]

Souvent simplement défini dans les dictionnaires comme une « troupe de combattants à cheval »[4] ou un « petit corps de cavalerie rangé, mise en ordre pour combattre »[5], le terme escadron est fréquemment utilisé pour définir un groupe de cavaliers armés, indépendamment de sa taille ou de sa disposition. Mais, selon une définition plus précise, l'escadron est une formation compacte sur plusieurs rangs, apparue au XVIe siècle[6], et qui se substitue progressivement aux formations « en haie » (sur un seul rang) utilisées depuis l’époque de la chevalerie[7].

Pendant les guerres de religion, l’escadron est adopté notamment par les reîtres allemands. L’arme préférée des reîtres est le pistolet à rouet et leur tactique la plus connue, la Caracole, voit chaque rang décharger successivement ses armes sur l’ennemi avant d’aller se reformer à l’arrière de la formation.

Cependant la Caracole ne fait pas disparaître la charge et le pistolet – ou l’arquebuse – ne s’imposent pas définitivement. En effet, au cours des guerres du XVIe siècle et du XVIIe siècle en Europe, la plupart des combats commencés au pistolet se poursuivent à l’arme blanche tandis que certains chefs préconisent déjà l’usage exclusif de l’épée dès le début de l’engagement, notamment parce que l’emploi des armes à feu présente l’inconvénient majeur de briser l’élan de la charge.

Quant à la lance, qui fut jadis l’arme de la chevalerie, puis de la gendarmerie d’ordonnance mais qui nécessite un long apprentissage et dont l’emploi est réservé aux premiers rangs, elle disparaîtra progressivement, mais jamais totalement du champ de bataille, et sera même réintroduite en France dans certaines unités sous Napoléon Ier.

À la fin du XVIIe siècle, l’épée est remplacée par le sabre, qui va devenir l’arme principale du cavalier[8] et le restera pratiquement jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Mais quelle que soit l’arme de prédilection de la période, l’escadron restera l’unité tactique de la cavalerie et lors d’une bataille, on mesurera la force d’une armée non pas en nombre de régiments mais en nombre d’escadrons de cavalerie, de bataillons d’infanterie et de batteries d’artillerie. Ainsi par exemple, on cite souvent la grande charge, (ou plutôt les charges) de la cavalerie de Napoléon Ier à bataille d'Eylau, menée par le maréchal Murat à la tête de 80 escadrons[9].

L’escadron : une formation pour la guerre à cheval[modifier | modifier le code]

Escadron de cavalerie de la garde républicaine disposé sur 3 rangs de 24 cavaliers. À comparer avec la disposition de l'ordonnance provisoire du 1er vendémiaire qui prévoit deux rangs de 48 cavaliers.

L'escadron de cuirassiers qui charge à Eylau diffère presque en tout point (arme principale, nombre de rangs, allure etc.) de l'escadron de reîtres du XVIe siècle car les armes et les tactiques ont constamment évolué entre le XVIe siècle et le XIXe siècle. Mais les deux unités partagent une caractéristique essentielle : leur format est dicté par les impératifs de la guerre à cheval. Au fil des années, les caractéristiques principales suivantes s'affirment :

Le front
Tout d’abord, il s’agit de constituer une force puissante, suffisamment importante pour ne pas risquer d’être débordée ou encerclée facilement, mais néanmoins assez compacte pour rester manœuvrable sous le commandement d’un seul officier sans se disloquer. L'escadron de reîtres du temps de la caracole était une formation massive mais, à partir du XVIIe siècle, l’escadron "en bataille" (c'est-à-dire déployé pour la charge) présente un front rarement supérieur à une cinquantaine de cavaliers.

Du feu au choc et de l’ordre profond à l’ordre mince
Ensuite, avec l’évolution des armes et des tactiques, et en particulier le retour en faveur de l’arme blanche et de la charge à partir de la guerre de Trente Ans (1618-1648), on assiste à une réduction progressive du nombre de rangs car, contrairement à ce qui se passe dans l’infanterie, le retour de la primauté du choc[10] se traduit par l’adoption de l’ordre mince[11].

En effet, si l’apparition de l’arme à feu a semblé mettre un terme à la prééminence du choc, à partir du XVIIe siècle, l’arme blanche redevient progressivement l’arme de choix et le format des escadrons évolue en conséquence. Ainsi, aux lourds escadrons "carrés" de plusieurs centaines d’hommes sur une dizaine de rangs et plus[12] de l’époque des reîtres et de la Caracole vont succéder des escadrons sur quatre, puis trois, puis à partir de la guerre de Sept Ans, sur deux rangs car on s’aperçoit que, dans la cavalerie, un troisième rang n’est d’aucune utilité dans une charge au sabre ou à la lance (contrairement à l’infanterie où il procure une capacité de feu supplémentaire ainsi qu’un appui « physique » aux deux premiers rangs).

Les allures
Alors qu’à l’époque de la chevalerie, on chargeait au galop, depuis l’avènement de l’arme à feu le trot - voire parfois le pas - a été préféré car il permet de préserver la cohésion de l’escadron et d'améliorer la précision des tirs. Mais au milieu du XVIIIe siècle, avec le retour en faveur de l’arme blanche[13], le galop finit par s’imposer à nouveau. Initialement, seules les dernières dizaines de mètres sont parcourues au galop mais les cavaleries les mieux entraînées parviendront bientôt à manœuvrer au galop puis à charger en maintenant cette allure sur plusieurs centaines de mètres sans perdre leur cohésion[14].

Les manœuvres et les subdivisions de l’escadron
Enfin, l’escadron doit pouvoir se déployer en bataille ou rompre (se reformer en colonnes) facilement dans toutes les directions par rapport à son axe de progression. Mais les formations doivent rester simples, pour permettre à des cavaliers relativement peu aguerris d’effectuer ensemble ces manœuvres de base sous le feu de l’ennemi. Ceci est d'autant plus vrai que, faute de temps et d’argent, l’instruction équestre est limitée (ce qui, selon certains n’est d'ailleurs qu’un moindre mal)[15].

Pour cela, on le divise, suivant la période en trois ou quatre pelotons[16] de taille égale, en transférant des hommes entre les compagnies si nécessaire. L’escadron évolue alors en colonne de marche (par 2, par 3 ou par 4 suivant l’époque) puis, pour la manœuvre et le combat, il se forme en colonne par pelotons (les pelotons se suivant, sur deux ou trois rangs chacun) ou en bataille (les pelotons en ligne sur deux ou trois rangs pour charger). Dans la cavalerie légère on attaque également en fourrageurs (en général un seul peloton - sur une seule ligne mais en ordre plus dispersé).

Le rôle de l'encadrement
L'encadrement, comme dans toute unité militaire, joue bien entendu un rôle essentiel. L’escadron est dirigé mais également étroitement encadré (au sens littéral) par ses officiers et bas officiers (sous-officiers). Ceux-ci se placent en effet devant, sur les flancs, au sein même, et à l'arrière (en serre-file[17]) de la formation, car l'escadron doit conserver à tout prix un ordre serré pendant la charge, sinon la troupe risque d'hésiter puis de se rompre au moment du choc. De plus il doit également rester groupé au cours du ralliement qui suit celle-ci[18]. Les cavaliers sont donc entraînés à chevaucher "au botte à botte", au trot et même dans la mesure du possible au galop, quitte à se retrouvés pressés (et même blessés) par leurs camarades durant la charge (d'où la nécessité de chausser les maîtres de bottes fortes, au risque de blesser les chevaux).

Les manœuvres - ou évolutions[19] - du régiment
À partir de 1635, la cavalerie française est enrégimentée[20]. Lors d’une charge, les escadrons d’un régiment, déployés en bataille, forment, suivant la période, des lignes continues (formation "en muraille") ou discontinues (formation dite "tant pleins que vides"). Ils attaquent soit frontalement soit en échelon refusé pour envelopper l’ennemi.

Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle (1879), l’expression "en bataille" sera remplacée par "en ligne" ou "en ligne déployée". Par ailleurs, les progrès de la l'instruction équestre des cavaliers faciliteront l'adoption de manœuvres plus sophistiquées. Ainsi, aux formations relativement simples des campagnes de l’Ancien Régime et du Premier Empire vont s’ajouter des formations plus complexes: colonne double, ligne de colonnes, masse de colonne etc. permettant, par des évolutions plus rapides, d'accélérer la concentration ou le déploiement des forces sur le champ de bataille.

L’escadron dans la structure régimentaire à partir du XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Si l'on revient au début du XVIIe siècle, les seuls régiments de cavalerie que comporte l’armée française à cette époque sont des régiments étrangers au service du roi et le gros des troupes à cheval est constitué de compagnies franches (c'est-à-dire non enrégimentées[21] qui appartiennent à la Maison du Roi, à la Gendarmerie de France ou, pour la majorité d’entre elles, à ce qu’on appelle alors la cavalerie légère[22]. L’effectif de ces dernières est rarement supérieur à la cinquantaine de maîtres (cavaliers) et, comme leur force est souvent insuffisante, Richelieu les encourage à "escadronner" ensemble, c'est-à-dire à se regrouper pour former des escadrons dont le commandement alterne quotidiennement entre les capitaines des compagnies[23].

L’étape suivante, toujours à l’initiative de Richelieu, est la constitution en 1634 de 91 « Esquadres » de cent chevaux, sous le commandement permanent d’un même capitaine. Puis en 1635, à l’entrée en guerre contre l’Espagne, on crée de véritables régiments, composés de deux escadrons à deux compagnies. Mais on les dissout rapidement (1636), principalement à cause de l’indiscipline des capitaines et de leur soif d’indépendance, avant de les recréer, puis de les licencier à nouveau à plusieurs reprises[24] et ce n’est qu’en 1672 sous Louis XIV, que seront levés les premiers régiments permanents de cavalerie[25]. Chaque régiment, commandé par un Mestre de camp[26], est composé de compagnies mais, pour la marche, la manœuvre et le combat, on regroupe les compagnies pour "former les escadrons"[27], qui sont donc toujours des formations tactiques.

Escadron, compagnie et vénalité des charges militaires sous l’Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Pour comprendre l’articulation entre l’escadron – formation tactique - et la compagnie – organisation administrative - il faut savoir que, sous l’Ancien Régime, la compagnie est une véritable entité, une communauté de soldats avec son histoire et sa propre enseigne (cornette)[28], et qu'un lien très fort existe entre la plupart des capitaines et leurs hommes. En effet, le commandement d’une compagnie (comme d’ailleurs celui d’un régiment) est une charge vénale : le capitaine obtient sa charge du roi (parfois – mais pas toujours - à titre gracieux) ou bien il la rachète au précédent propriétaire avec l’aval du roi[29]. Il gère ensuite « sa »[30] compagnie comme une ferme, percevant une somme fixe par cavalier et prenant à sa charge le recrutement, la formation, l’équipement, la remonte et la paye, en espérant faire un profit… Ou du moins limiter ses pertes car, si la gestion d’une compagnie existante peut laisser un (faible) espoir de bénéfice, la levée d’une nouvelle compagnie de cavalerie est très coûteuse pour le capitaine, même s’il bénéficie parfois de l’aide financière du roi, d’une ville ou d’une province[31].

De plus, si pour les charges civiles (financières ou judiciaires), le paiement de la Paulette, taxe instaurée en 1604, assure l’hérédité de la charge, rien de tel n’existe pour les militaires et, à la mort du capitaine, sa charge revient au roi et elle est donc perdue pour sa famille, sauf faveur particulière - notamment en cas de mort au combat.

Donc, si la vénalité est un instrument financier et politique commode pour le roi, elle pèse lourdement sur la structure de l’armée et notamment de la cavalerie car elle fait supporter par les officiers une grande partie du coût et du risque financier liés à leur charge.

En conséquence, l’effectif de la compagnie-ferme aura tendance à diminuer au fil des années et il faudra davantage de compagnies pour former un escadron (lequel sera alors sur encadré en officiers, ce qui en complique le commandement). Par ailleurs, les capitaines peinent à maintenir leur effectif – quand ils ne trichent pas sciemment en présentant de faux soldats (passe-volants[32]) lors des revues. Enfin, et ils rechignent à la dépense, au détriment de l’entraînement des hommes et des chevaux. Et comme ils craignent les conséquences potentiellement désastreuses sur le plan financier d’un engagement malheureux de leur propre compagnie, on finira, sous Louis XV, par confier officiellement certaines missions secondaires à des formations temporaires (troupe de trente-cinq maîtres, troupe de cinquante maîtres, etc)[33] constituées par prélèvement de cavaliers dans chacune des compagnies du régiment.

Abolie par étapes dans la Maison du Roi et dans l’infanterie[34] à partir du milieu du XVIe siècle, la vénalité des charges le sera également dans la cavalerie mais plus d’un siècle plus tard - et toujours progressivement - entre 1762 et 1776. En fait, comme on le verra ci-dessous, la vénalité des charges militaires ne sera définitivement éteinte qu'à la Révolution.

De la guerre de Trente Ans à la guerre de Sept Ans[modifier | modifier le code]

La composition des régiments ainsi que le nombre et l’effectif des compagnies - et donc des escadrons – varie continuellement pendant cette période[35] et on n’en présente ici qu’un résumé très partiel, qui concerne la cavalerie dite légère (mais les dragons, puis plus tard les hussards et les chasseurs connaissent une évolution parallèle). À noter également que l’effectif total comprend souvent des hommes démontés (surtout chez les dragons) et qu’à partir du XVIIIe siècle l’effectif varie également entre pied de paix et pied de guerre.

Les premiers régiments levés sous Louis XIII, comportent deux escadrons à deux compagnies chacun, mais ces premières unités sont rapidement dissoutes. On lève de nouveaux régiments à chaque conflit mais leur format ne se stabilisera pas avant le XVIIIe siècle. En fait, les premiers régiments permanents ne comprennent pas tous le même nombre de compagnies "entretenues", certains régiments comptent seulement trois compagnies, d’autres en comptant jusqu’à huit[36].

Sous Louis XIV, si l’effectif de la compagnie atteint parfois 50 ou même 104 cavaliers pendant de courtes périodes il peut également descendre au-dessous de 25. Vers la fin du règne, il varie entre 30 et 35 hommes, l’escadron étant en général constitué de trois compagnies. Un régiment à quatre escadrons regroupe donc théoriquement entre 350 et 420 cavaliers à cette époque[37].

Sous Louis XV, la composition des régiments devient plus homogène mais continue d’évoluer au cours des guerres. Ainsi pendant la guerre de Succession d'Autriche, l’escadron est porté de trois à quatre compagnies mais à la fin de la guerre une ordonnance du réduit tous les régiments de cavalerie à trois escadrons de quatre compagnies de trente hommes chacune. Au début celle de Sept Ans, l’escadron est à quatre compagnies de 35 (certains régiments comptent trois escadrons, d’autres deux).

Mais en [38] (sous le ministère du duc de Choiseul), l'escadron passe à deux compagnies de 54 hommes (après une réduction du nombre des régiments qui sont maintenant tous à quatre escadrons depuis 1761[39]). Un régiment compte alors 432 cavaliers.

De plus, toujours à partir de , on retire progressivement aux capitaines la responsabilité du recrutement, de l’équipement et de l’armement de leurs hommes ainsi que celle des remontes.

Mais ces mesures, pourtant destinées à soulager financièrement les officiers, ne sont pas bien acceptées. Et si elles augmentent l'effectif des compagnies, elles en réduisent le nombre, privant de nombreux nobles de commandements.

Aussi, en 1772, après la chute de Choiseul, on reviendra partiellement en arrière et on rétablira – temporairement - une forme d’intéressement pour les capitaines. On revient également à des escadrons à quatre compagnies de 36, mais cette fois dans un régiment à trois escadrons, qui compte alors toujours 432 cavaliers[40],[41].

Vers l’escadron-compagnie[modifier | modifier le code]

Les leçons de la guerre de Sept Ans - et notamment de la confrontation avec la cavalerie de Frédéric II de Prusse - amènent de nouvelles évolutions et, en 1776[42], sous le ministère du comte de Saint-Germain[43], on décide de former l’escadron à partir d'une seule compagnie de 176 hommes, placée sous les ordres d’un capitaine qui est maintenant assisté d’un capitaine en second. Le régiment compte d’abord cinq, puis (1779) quatre escadrons de guerre[44] mais, en temps de guerre, il comporte désormais également un escadron auxiliaire ou de dépôt chargé de la formation des recrues.

De plus, on décide finalement de l’abolition totale de la vénalité des charges militaires dans la cavalerie: les capitaines ne pourront désormais plus « acheter » les compagnies[45] et une diminution arbitraire de 25 % de leur prix sera imposée à chaque cession jusqu’à extinction - ou rachat par le roi. Mais à peine adoptée, la règle est détournée par Louis XVI lui-même qui vend une quarantaine de charges de capitaines en 1778[46] et, en fait, il faudra attendre 1790 et la Révolution pour voir l’extinction complète de la vénalité des charges.

Cependant on revient encore, en 1788, sous le ministère du comte de Brienne à des escadrons à deux compagnies[47], toujours pour fournir des commandements à la noblesse, et cette disposition sera conservée jusqu’à la Restauration de 1815. Mais au moins la composition et l’équipement de la compagnie – et de l’escadron - ne dépendent-ils plus des capacités financières de ses officiers.

Chaque compagnie possède un effectif nominal de 75 hommes et on réduit la taille du régiment à trois escadrons. En comptant les officiers, l'effectif du régiment est à 516, dont 492 montés.

On crée également en 1788 le grade de chef d’escadron mais, dès 1791, on le supprime et on redonne le commandement de l’escadron au plus ancien de ses deux capitaines[48]. Finalement, en 1794, le grade est maintenu (ou plutôt rétabli, mais à un niveau différent car le chef d’escadron est maintenant un officier supérieur[49]) et, sous Napoléon, l’état major du régiment comprend deux chefs d’escadrons qui commandent en général deux escadrons chacun[50].

Sous le Premier Empire, les régiments forment le plus souvent entre trois et six escadrons de guerre et un escadron de dépôt, les régiments de cavalerie lourde (cuirassiers et carabiniers) ou de cavalerie de ligne (dragons et lanciers) comptant généralement, suivant la période, trois ou quatre (parfois cinq) escadrons de guerre, ceux de cavalerie légère (hussards et chasseurs à cheval) en comptant entre trois et six. L'effectif théorique d'un régiment de cavalerie peut donc varier entre 600 et 1 200 hommes.

Les règlements en vigueur - notamment l’ordonnance provisoire du 1er Vendémiaire an XIII - disposent l’escadron en bataille sur deux rangs[51]. L’exemple donné dans l’ordonnance est l’escadron à 48 files soit 96 cavaliers mais l’effectif peut être supérieur – ou très inférieur – notamment à cause des pertes, les écrits de l’époque mentionnant un nombre de files « acceptable » compris entre 32 et 64[52].

On continue à former l’escadron à partir de deux compagnies d’une centaine d’hommes chacune[53] - chaque compagnie fournissant (après transferts éventuels de personnels pour égaliser les rangs) une division de l’escadron[54] - et on regroupe l’excédent d’effectifs dans une troupe de réserve[55].

Mais cette disposition présente cependant toujours l’inconvénient de séparer une partie des hommes, non seulement des sous-officiers qui les encadrent habituellement mais également de leurs officiers. Ainsi par exemple, lorsque l’escadron est formé en bataille, le chef d’escadron (capitaine de la première compagnie) prend place devant le premier rang, qui est composé pour moitié seulement des hommes de sa propre compagnie tandis que le capitaine de la deuxième compagnie lui, prend place derrière le second rang, qui est également mélangé[56] (et le problème était encore pire avec l’escadron à trois ou quatre compagnies du XVIIe siècle et du début du XVIIIe[57]).

La fin de la compagnie[modifier | modifier le code]

L’organisation en compagnies complique donc le commandement et, pour de nombreux officiers[58], elle n’est plus vraiment justifiée depuis la disparition du capitaine "propriétaire". Elle n’est d’ailleurs pas – ou plus – utilisée par les autres armées européennes. Le retour à l’escadron-compagnie est d’ailleurs été évoqué à de nombreuses reprises sous Napoléon[59] mais, on doit attendre et la Seconde Restauration pour qu’une Ordonnance royale[60] supprime définitivement la compagnie dans la cavalerie.

L’ordonnance précise notamment :

« La formation des escadrons de deux compagnies ayant le désavantage de diviser, pour la police, le service et l’administration, ce qu’elle réunit pour manœuvrer, marcher et combattre, l’escadron sera à l’avenir d’une seule compagnie. Cette dernière dénomination et celle de subdivision cesseront d’être en usage dans notre cavalerie, comme étrangères à la formation à cheval, afin que la troupe soit, dans son organisation intérieure, ce qu’elle est sur le terrain, et que les officiers et sous-officiers aient toujours les mêmes subordonnés. »

Les régiments sont alors composés de quatre escadrons de 140 cavaliers. Chaque escadron est sous les ordres d’un capitaine commandant, assisté (comme en 1776) d’un capitaine en second, et compte quatre pelotons, commandés par des lieutenants ou sous-lieutenants.

Les régiments passeront à six escadrons de 150 hommes en 1823 puis cinq en 1834[61], le nombre d’escadrons par régiment continuant à varier entre quatre et six jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Bien entendu, la disparition de la compagnie, devenue redondante, continuera longtemps d’alimenter de nombreux débats[62]. De même elle peut contribuera à maintenir une certaine confusion entre escadron-compagnie (unité administrative) et escadron-formation (formé pour le combat). Cette controverse et cette confusion disparaîtront naturellement avec la fin de la guerre à cheval.

Au sein des régiments, l’échelon supérieur à l’escadron, soit deux ou trois escadrons placés sous le commandement d’un chef d’escadrons (avec un s), s’appellera successivement division (règlement de 1832), puis demi-régiment, puis à partir des années 1920, groupe d’escadrons, ce dernier terme restant en vigueur jusqu’à suppression de cet échelon intermédiaire à la fin du XXe siècle.

Du cheval au blindé[modifier | modifier le code]

L’avènement des armes à tir rapide au XIXe siècle transforme profondément le caractère de la guerre à cheval en Europe[63]: au fil des règlements de cavalerie, la question du rôle - et même de l'utilité - de la cavalerie sur le champ de bataille se pose. La doctrine d'emploi fluctue entre le maintien de la charge - mais "en fourrageurs" seulement - et sa disparition pure et simple (au début du XXe siècle, il est courant d'entendre que : "la cavalerie manœuvre à cheval mais combat à pied").

L'arrivée de la mécanisation puis des chars et des véhicules blindés au XXe siècle, restitueront à la cavalerie la capacité d'assurer l'intégralité de ses missions (renseigner, couvrir, combattre et exploiter) et la Cavalerie deviendra bientôt Arme Blindée Cavalerie[64], l’escadron restant l’unité de base de ses régiments.

L’organisation des unités connaît cependant de nombreuses évolutions, les fonctions de commandement, d’appui, de transmission et de support au sein du régiment étant développées et confiées dans un premier temps à un peloton hors rang (apparu en 1831) puis, au XXe siècle, à des groupes spécialisés (mitrailleuses) et enfin à des escadrons spécialisés.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale apparaîtra le Groupement tactique, adaptation française du "combat command" des divisions blindées US. Ce type d'unité mixte, formation tactique interarmes regroupant sur le terrain escadrons blindés et compagnies d'infanterie deviendra la norme pour la plupart des conflits futurs.

Par ailleurs, avec la fin de l'ère des "gros bataillons", les organigrammes se simplifient et s'aplanissent: les échelons intermédiaires tels que les groupes d’escadrons disparaissent à la fin du XXe siècle.

Histoire de l’escadron dans l'arme du train[modifier | modifier le code]

Rappel sur le Train[modifier | modifier le code]

Le Train est l’arme qui organise et coordonne la logistique, le transport et l’appui au mouvement (notamment la circulation routière) de l’armée de terre.

Sa création par Napoléon 1er, sous le nom de Train des Equipages Militaires, s’inscrit dans une période où l’empereur reconnaît la nécessité de substituer les ressources propres de l’armée à celles des entreprises privées sur lesquelles on s’était appuyé jusque-là. D’où l’apparition du Train des Equipages Militaires en 1807, qui suit celles du Train d’Artillerie (1800) et du Train du Génie (1806).

Le Train des Equipages Militaires, créé comme un service, devient une troupe d’administration en 1837. Puis il devient une arme en 1875 tout en restant cependant sous la tutelle de l’artillerie. En 1928, le nom est raccourci et l’arme prend son nom actuel de Train mais reste néanmoins sous tutelle, ne devenant finalement une arme à part entière que le [65].

L’unité élémentaire du train restera la compagnie jusqu’au , date à laquelle cette dénomination sera remplacée par celle d’escadron. Donc, si on retrouve bien pour le Train d’aujourd’hui le même type d'organisation que celle en usage dans l’Arme Blindée Cavalerie (régiments composés d’escadrons), son adoption est beaucoup plus récente. De plus, contrairement à la cavalerie, l’échelon supérieur à l’époque de la compagnie n’a pas toujours été un escadron : suivant la période, il s’est appelé bataillon, groupe, ou régiment (et même brigade dans les colonies). Enfin, conformément aux missions du train, cet échelon supérieur, n’était pas déployé en unité constituée mais fournissait des ressources qui étaient réparties au profit des diverses unités combattantes (en cela, le mode d’emploi des unités élémentaires du train revêtait déjà un caractère moderne, qui n’a pas changé aujourd’hui).

Bataillons, escadrons et régiments[modifier | modifier le code]

1807- 1814 bataillons du train des équipages militaires
Initialement le train des équipages militaires est organisé en huit bataillons, composés chacun de quatre compagnies, et chargés de transporter la farine, le pain, la viande et le fourrage de la Grande Armée[66]. Entre 1807 et le début de la Campagne de Russie, le nombre de bataillons est porté à seize (plus un pour la Garde impériale) et le nombre de compagnies par bataillon est porté de quatre à six.

1814- 1823 escadrons du train des équipages militaires
À la fin de la Campagne de Russie, les premiers bataillons créés en 1807 ont tous été soit anéantis soit dissous. En 1814, on crée quatre nouveaux bataillons à quatre compagnies qui, par une ordonnance du , prennent l’appellation d’escadrons. À la deuxième restauration, le Train est pratiquement dissout et ne sont conservées que deux compagnies, qui formeront un escadron en 1816. Un deuxième escadron à deux compagnies sera formé en (support de la campagne d’Espagne) mais ces deux escadrons seront finalement dissous et remplacés par un unique "Corps du Train des Equipages Militaires" en mai de la même année. Jusqu’en 1842, les missions du Train seront assurées par des compagnies.

1842-1869 escadrons
En 1842, sous Louis-Philippe, on recrée des escadrons (au nombre de quatre mais le nombre augmentera jusqu’à sept, dont un, en 1855, pour la Garde Impériale) dont les compagnies serviront pendant les nombreuses campagnes et guerres de la période (Algérie, Crimée, Mexique mais également Italie, Syrie, Chine et Sénégal).

En 1869, les cinq escadrons subsistant sont dissous pour créer trois régiments.

1875-1928 escadrons de corps d’armée
En , création de vingt escadrons formant corps (un par région militaire métropolitaine et deux à Paris). Chaque escadron compte trois compagnies. Mais un décret d’ enlève aux commandants d’escadron toute autorité autre qu’administrative en temps de guerre.

Ces escadrons fourniront des compagnies qui participeront aux nombreux corps expéditionnaires déployés pendant la période (Tunisie 1881, Tonkin 1884, Madagascar 1895, Chine 1900, Maroc à partir de 1907…) et bien entendu ils participeront activement à la première guerre mondiale. En , ces unités mobiliseront 110 000 hommes, 140 000 chevaux et 50 000 voitures. En 1919, les escadrons sont réorganisés et deviennent "hippo-auto".

1928-1955 escadrons mixtes, escadrons automobiles et escadrons de réserve générale
En 1928, le Train est réorganisé. Les escadrons régionaux sont dissous (sauf le 19e à Paris) et remplacés par des compagnies autonomes qui deviendront par la suite des compagnies régionales. Puis à partir de 1934, dix escadrons mixtes, la plupart à deux compagnies (une hippomobile et l’autre automobile) remplacent les compagnies régionales.

Par décret du , on crée également deux escadrons automobiles de réserve générale (EARG), nombre qui sera porté à cinq le , puis à six le .

Toutes ces unités disparaîtront en tant que corps à la mobilisation de 1939 et leurs effectifs seront versés à des groupes de transport de Personnel de mobilisation.

En 1940 est recréé le premier escadron du train au sein des FFL dont les compagnies sont séparées puis réunies de nouveau en 1943 avant de redevenir indépendantes en 1944. Les diverses unités du train seront disséminées au sein des forces combattantes du Corps Expéditionnaire Français (CEF) en Italie, puis de la Première Armée sous des formes et appellations diverses : régulations routières, groupes de transport et compagnies muletières.

En , on crée des escadrons régionaux, qui sont dissous en pour être remplacés d’une part par des compagnies régionales, d’autre part par cinq groupes de transport de réserve générale.

Puis on recrée de 1951 à 1955 l’appellation d’escadron de réserve générale.

1920-1962 escadrons du Levant et d’Afrique
Les forces françaises engagées en Syrie à partir de 1919 sont initialement soutenues par des formations venues de métropole. Puis en , deux escadrons (un hippomobile et un automobile) sont créés. Ils seront dissous fin 1928 pour donner naissance en à un escadron à quatre compagnies (deux auto et deux hippo) rejoint en 1941 par un deuxième escadron formé à partir de renforts métropolitains. Ces unités seront engagées contre les troupes anglaises, puis en partie rapatriées et rassemblées en un escadron unique en Afrique du nord, qui prendra part aux combats contre les troupes allemandes avant de fournir des composantes de corps expéditionnaire Français en Italie.

Par ailleurs, à partir de 1920, les compagnies détachées d’escadrons métropolitains pour servir en Afrique du Nord seront regroupées en escadrons qui resteront engagés jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Ils fourniront alors des unités de renfort à destination de la métropole. Après le débarquement allié de , les escadrons assureront le support des troupes engagées contre les forces allemandes en Tunisie, puis en Italie. En , ils sont dissous et remplacés, en Afrique du Nord, par des centres d’organisation du Train.

Les escadrons d’Afrique du Nord ne renaissent sous cette appellation qu’en et participent aux opérations qui se terminent par l’indépendance de l’Algérie en 1962. Ils sont dissous le .

L'escadron remplace la compagnie[modifier | modifier le code]

Au , l’unité élémentaire du train (qui avait toujours été la compagnie jusqu'alors), devient l'escadron. Par la suite, seront créés, au cours des années 1970, différentes catégories de régiments : de transport, de circulation routière, de commandement et de soutien. Aujourd'hui, ces régiments ont disparu et ces différentes spécialités sont assurées par des escadrons spécialisés au sein des régiments du Train.

L'escadron dans l'artillerie[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, l’appellation d’escadron n’est plus utilisée dans l’artillerie mais elle l’a été au XIXe siècle[67] dans deux de ses composantes directement concernées par l’emploi des chevaux : l’artillerie à cheval et le train d’artillerie. Cependant, comme dans le Train, et contrairement à la Cavalerie, l’escadron, lorsqu’il est constitué, ne combat pratiquement jamais comme une formation unique sous les ordres d’un seul chef.

L'escadron dans l'artillerie à cheval[modifier | modifier le code]

L’artillerie à cheval est une innovation de l’armée de Frédéric II de Prusse pendant la guerre de sept ans. Elle n'est introduite en France qu'à partir de 1791, sous la forme de détachements[68]. En 1792, elle est organisée en compagnies à cheval, qui sont d'abord rattachées aux régiments d’artillerie à pied puis regroupées dans une nouvelle arme appelée artillerie légère (on parle également d’artillerie volante). Enfin, en 1795, on constitue huit régiments d’artillerie à cheval, à 6 compagnies chacun. Ce nombre sera ramené à six régiments à la fin du Consulat. Chaque compagnie met en œuvre six pièces (en général quatre pièces de 6 et deux obusiers).

Ces compagnies sont détachées individuellement - et même souvent par demi-compagnies - en support des divers corps de la Grande Armée et le terme d’escadron n’apparaît donc que très rarement dans les organigrammes de la Grande Armée[69].

Pour la Garde Impériale, l’artillerie à cheval est présente dans la garde consulaire sous la forme d’une simple compagnie depuis 1799 mais un décret du y crée un escadron à deux compagnies. Sous l'Empire, le nombre de compagnies passe à quatre, puis six puis est ramené à quatre lors des cent jours.

Après la deuxième restauration l’armée compte quatre régiments d’artillerie à cheval à six compagnies (plus un régiment à quatre compagnies dans la garde royale).

À partir de 1829, (ordonnance du ), l’artillerie est réorganisée et les appellations de compagnie et d’escadron disparaissent au profit de celle de batterie[70], sauf dans le train d'artillerie (voir ci-dessous).

L'escadron dans le train d'artillerie[modifier | modifier le code]

Créé par Napoléon par un arrêté du 13 nivôse an VIII (3 janvier 1800), le train d’artillerie est initialement organisé en trente huit bataillons à trois compagnies, puis à la suite de la paix d'Amiens, en huit bataillons à six compagnies. À la reprise des hostilités, le nombre de bataillons sera constamment augmenté, par dédoublements ou par créations d’unités nouvelles jusqu’à atteindre le nombre de 17 bataillons comptant chacun un millier d’hommes et 1420 chevaux (plus deux bataillons pour la Garde Impériale).

En campagne, chaque batterie d’artillerie est jumelée à un détachement du train d’artillerie (en général une compagnie, commandée par un simple lieutenant ou sous-lieutenant, ce qui simplifie la relation avec le capitaine commandant la compagnie). L’ensemble forme une division[71], composée de sections servant deux pièces (en général, une compagnie d’artillerie à pied possède huit pièces).

En 1814, comme pour le Train des Equipages militaires, les huit bataillons existant deviennent des escadrons à quatre compagnies. Mais comme dans le train des équipages, l’escadron ne combat pas comme une unité puisque ses compagnies sont détachées en support des compagnies d’artillerie.

En 1829, l’artillerie est réorganisée et la batterie remplace la compagnie comme unité élémentaire. La batterie regroupe sous commandement organique unique les armes et leurs moyens de transport. À la suite de cette réforme, l’artillerie est constituée de :

  • batteries d’artillerie à cheval (les servants sont montés) ;
  • batteries d’artillerie montée (les servants sont assis sur leurs caissons) ;
  • batteries d’artillerie à pied.

L'appellation d’escadron ne sera désormais plus employée que pour le train d’artillerie (ou train des parcs d’artillerie comme on l’appelle maintenant), avec six escadrons à six compagnies. L’artillerie à pied va progressivement disparaître au bénéfice de l’artillerie à cheval, montée, puis bientôt tractée (en attendant les canons automoteurs). Bientôt, le train des parcs est supprimé (en 1854) et on forme des batteries de parc dans les régiments à pied. Mais on le recrée en 1860 et le train d’artillerie – avec ses escadrons – ne disparaîtra finalement qu’en 1883. Il ne subsistera plus alors que des compagnies de conducteurs dans l’artillerie d’Afrique et dans l’artillerie de marine.

Époque actuelle (Arme Blindée Cavalerie et Train)[modifier | modifier le code]

Structure et effectif de l’escadron[modifier | modifier le code]

De nos jours, l’escadron, commandé par un(e) capitaine assisté(e) d'un officier adjoint, compte environ cent vingt personnels répartis - pour un escadron blindé dans notre exemple - entre un peloton de commandement et quatre pelotons de combat. À noter que l’effectif de l’escadron peut varier sensiblement d’un régiment à l’autre, notamment suivant la mission et le type de matériel en dotation.

Exemples d’appellations actuelles[modifier | modifier le code]

  • escadron de combat ;
  • escadron blindé ;
  • escadron blindé de reconnaissance ;
  • escadron d’éclairage et d’appui ;
  • escadron de reconnaissance, d’intervention et d’appui direct ;
  • escadron d'éclairage et d'investigation ;
  • escadron de recherche et d’intervention antichar;
  • escadron de défense et d'intervention ;
  • escadron de recherche du renseignement ;
  • escadron de commandement et de logistique ;
  • escadron d’administration et de soutien ;
  • escadron de maintenance régimentaire ;
  • escadron de soutien ;
  • escadron de décontamination ;
  • escadron de transport ;
  • escadron de transport de blindés ;
  • escadron de livraison par air ;
  • escadron de ravitaillement ;
  • escadron de circulation routière ;
  • escadron portuaire.

L’escadron, composante de base du régiment[modifier | modifier le code]

Un régiment de l’Arme Blindée Cavalerie compte généralement quatre escadrons de combat et/ou d’éclairage et deux ou trois escadrons supplémentaires qui assurent les fonctions de commandement, de soutien, d’administration et de logistique - fonctions qui sont souvent réparties de manière différente d’un régiment à l’autre, comme le montre la diversité des appellations en vigueur. Enfin la plupart des régiments comportent un escadron de réserve.

Exemple : le 4e Régiment de Dragons (Aubagne)

  • quatre escadrons de chars ;
  • un escadron de commandement et de logistique ;
  • un escadron de maintenance régimentaire ;
  • un escadron de réserve.

À noter que, dans l'Arme Blindée Cavalerie, l’échelon directement supérieur à l'escadron est le régiment depuis que les groupes d’escadrons ont progressivement disparu à la fin du XXe siècle[72].

Dans un régiment du Train , on retrouvera un schéma comparable mais avec des escadrons de transport, de ravitaillement et de circulation routière à la place des escadrons de combat et d’éclairage.

Exemple : le 515e régiment du train à La Braconne (Angoulême).

  • 1 escadron de commandement et de logistique ;
  • 1 escadron de transport ;
  • 1 escadron de ravitaillement ;
  • 2 escadrons de circulation routière ;
  • 1 escadron de réserve.

Emploi opérationnel[modifier | modifier le code]

Dans l'Arme Blindée Cavalerie, à l’exception des conflits importants (comme la première guerre du Golfe, en 1990-1991), il est rare qu’un régiment complet soit déployé en unité constituée (c'est-à-dire avec la totalité de ses escadrons).

Lors de la plupart des crises et conflits, les escadrons sont détachés au sein de groupements : Groupement Blindés ou, le plus souvent, Groupements Tactiques Interarmes (GTIA) dans lesquels ils sont associés à d’autres unités élémentaires telles que des compagnies d’infanterie. Le commandement d’un GTIA (ou « Battle group » dans le jargon de l’OTAN) étant assuré par le chef de corps d’un des régiments fournissant ses composantes.

L’échelon inférieur, de la taille d’une unité élémentaire, est un Sous-Groupement blindé, composé de pelotons ABC, ou un Sous-Groupements Tactique Interarmes (SGTIA), dans lequel est généralement détaché un unique peloton de l’ABC.

Dans l’arme du Train, les escadrons sont également détachés dans des unités temporaires : Bataillons de Commandement et de Soutien (BCS) ou Bataillons Logistiques (BATLOG), commandés par un chef de corps issu du Train ou du Matériel. Pour un déploiement moins important, les pelotons du Train sont inclus dans des Détachements Logistiques (DETLOG) de la taille d'une unité élémentaire (c'est-à-dire une unité de la taille d'un escadron ou d'une compagnie mais composée de pelotons et de sections provenant d'unités différentes).

Annexes[modifier | modifier le code]

Rappel sur les grades : Chef d’escadron et chef d’escadrons[modifier | modifier le code]

Le terme de chef d’escadron crée souvent une confusion car c’est à la fois un emploi et un grade.

  • Emploi : Le chef d’escadron est l’officier qui commande l’escadron. Dans l’armée de terre, c’est normalement un(e) capitaine (trois galons).
  • Grade : Le chef d’escadron (quatre galons), est le grade immédiatement supérieur à celui de capitaine dans les armes dites "à cheval". Chef d'escadrons pour la cavalerie, chef d'escadron dans le train. Ce grade, équivalent à celui de chef de bataillon dans les armes dites "à pied", est relativement récent puisqu’il a été créé en 1788. Pendant une courte période à partir de 1788, un chef d’escadron (qui n’était pas encore considéré comme un officier supérieur à cette époque), commandait un escadron et supervisait donc ses deux capitaines mais cette disposition ne fut pas conservée longtemps et le grade fut brièvement supprimé entre 1791 et 1794. Sous le Directoire, le Consulat et le Premier Empire, un chef d’escadron (sans s), était un officier supérieur[73] et commandait en général deux escadrons ! Après la réforme de 1825, on prit l’habitude d’écrire chef d’escadrons (avec s) dans la cavalerie et chef d’escadron (sans s) dans les autres armes « à cheval » (artillerie, train, gendarmerie etc.).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références principales sur la cavalerie[modifier | modifier le code]

  • Chauviré, Frédéric : La charge de cavalerie de Bayard à Seidlitz – Thèse de doctorat - Université de Nantes, 2009
  • Desbrières, Edouard - Sautai, Maurice : La Cavalerie de 1740 à 1789 - Bergé Levrault, Paris, 1906
  • Desbrières, Edouard - Sautai, Maurice : La Cavalerie pendant la Révolution - Bergé Levrault, Paris, 1907
  • Desbrières, Edouard - Sautai, Maurice : La Cavalerie sous le Directoire - Bergé Levrault, Paris, 1909
  • Drévillon, Hervé : L’Impôt du Sang, le métier des armes sous Louis XIV, Paris, Taillandier, 2005
  • Pigeard Alain : L'Armée Napoléonienne (Entremont-le-Vieux, Curandera, 1993)
  • Pigeard Alain : La Cavalerie napoléonienne (Paris, Tradition Magazine, , n° HS 21)
  • Pigeard Alain : Dictionnaire de la Grande Armée (Paris, Tallandier, 2002)
  • Préval, Claude, Antoine, Hippolyte (Gal.) : Mémoires sur l’Organisation de la Cavalerie et sur l'Administration des Corps, Magimel, Anselin et Pochard - 1816
  • Préval, Claude, Antoine, Hippolyte (Gal.) : Nombreuses notes et mémoires conservés au Service Historique de la Défense de Vincennes (SHD) (notamment fonds PREVAL)
  • Sokolov, Oleg : L’Armée de Napoléon –– Editions Commios Marcel Tache, 2003
  • Susane, Louis (Gal.), Histoire de la Cavalerie Française – tome 1 - Paris, J. Hetzel et Cie, 1874
  • Ordonnances et règlements (voir liste dans notes et références ci-dessus). Consultables au Service Historique de la Défense (SHD) ou à la BNF - . De nombreuses ordonnances sont également directement consultables sur Internet.

Références principales sur le train et l'artillerie[modifier | modifier le code]

  • Carbonneaux, Jean - Villaume, Jean : Bataillons, Escadrons, Régiments du Train (1807-1980) – A.M.E.T. Tours, 1980
  • Carbonneaux, Jean - Gourmen, Pierre - Malis, Régis - Mariotti, Guy - Pats, Jean - Villaume, Jean : L'Arme du Train de 1807 à nos jours - Lavauzelle, Limoges, 1989
  • de Lombarès, Michel et généraux Renault, Cazelles, Boussarie et Couloumme-Labarthe : Histoire de l'Artillerie Française, Lavauzelle, Limoges, 1884
  • Mercier, Patrick (Col.): Des Canons et des Hommes, Une histoire de l'artillerie française - Lavauzelle, Limoges, 2011
  • Sokolov, Oleg : L’Armée de Napoléon –– Editions Commios Marcel Tache, 2003
  • Susane, Louis (Gal.), Histoire de l'Artillerie Française – tome 1 - Paris, J. Hetzel et Cie, 1874

Références complémentaires[modifier | modifier le code]

Références générales[modifier | modifier le code]

  • Bardin (Gal. Baron) : Dictionnaire de l’Armée de terre, Paris, Coréard, 1843
  • Bély, Lucien : Dictionnaire de l’Ancien Régime - Quadrige/PUF, 3e édition, 2010
  • Chagniot, Jean : Guerre et société à l’époque moderne – Nouvelle CLIO/PUF, 2001
  • Corvisier, André : Histoire militaire de la France (4 tomes), Quadrige/PUF

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. C'est la plus petite unité administrative ; elle est placée sous les ordres d'un capitaine qui est responsable de l'administration, de l'instruction et de la capacité opérationnelle de son unité.
  2. Le corps de troupe est placé sous le commandement d'un officier supérieur qui est responsable de l'administration, de l'instruction et de la conduite opérationnelle de son unité. Pour cela il dispose de ses commandants d'unités et d'un état-major regroupant les différents services dont le corps a besoin pour fonctionner (services administratifs, services techniques, service médical, base arrière, bureau opération-instruction).
  3. Certains escadrons sont directement rattachés à des brigades, même s’ils sont supportés administrativement par des régiments.
  4. Petit Robert
  5. Dictionnaire de l'Académie française - 1re édition 1694
  6. ou plutôt réapparue puisque de nombreuses cavaleries de l'antiquité se formaient sur plusieurs rangs pour combattre.
  7. En fait, les chevaliers - ou leur suite - combattaient parfois sur deux ou trois rangs mais ces formations étaient beaucoup moins profondes que celles des reîtres dont les escadrons se déployaient sur dix rangs ou plus (voir ci-dessous).
  8. Néanmoins, tous les cavaliers sont équipés d’un ou deux pistolets ainsi que d’un mousqueton ou d’une carabine (ou d’un fusil – plus long et plus lourd - dans le cas des dragons qui sont censés combattre aussi bien à pied qu’à cheval).
  9. Voir notamment : La Bataille d’Eylau, Alain Pigeard, HISTORIC’ONE editions, 2007
  10. Sur la notion de choc, et notamment entre deux escadrons ennemis, lire les observations de Frédéric Chauviré dans sa thèse de doctorat : La Charge de Cavalerie de Bayard à Seidlitz. L'auteur note la quasi-impossibilité d'un choc physique réel entre deux rangs de cavaliers et montre qu'une des deux formations prend l'ascendant sur l'autre, qui évite le choc frontal mais perd le combat
  11. En effet, dans l’infanterie, le choc est associé à la formation en colonne (ordre profond) et le feu à la formation en rangs (ordre mince). La cavalerie charge le plus souvent en rangs (en bataille) avec quelques exceptions célèbres, souvent dues à la topographie des lieux (par exemple la bataille de Somosierra sous le Premier Empire).
  12. Les auteurs de l'époque (Tavannes, Franco Cardini etc.) mentionnent jusqu'à 15 voire 20 rangs. Cité par Frédéric Chauviré - op. cit.
  13. On en viendra finalement à considérer que lors d’un affrontement entre deux troupes à cheval, celle qui tire perd irrémédiablement l'initiative - et donc le combat - contre celle qui charge.
  14. ce qui sera tout d'abord l'apanage de la cavalerie de Frédéric II, avant qu'elle soit imitée par l'ensemble des cavaleries européennes.
  15. Selon la phrase célèbre du duc de Castries : « Sans équitation on n’a pas de cavalerie, avec trop d’équitation, on n’en a pas davantage ». Cette phrase résume l’opposition entre le pragmatisme des partisans d’une équitation simple, enseignée rapidement à des non cavaliers et les aspirations d’une noblesse élevée dans la connaissance des chevaux, et à qui la pratique de l’"équitation de cour" permet aussi de paraître et de tenir son rang.
  16. Par commodité, on utilise ici le terme de peloton au sens final de quart d’escadron qu'il prendra à la fin du XVIIIe siècle mais, selon la période, on emploiera également celui de division, ce qui peut créer une confusion, surtout lorsque les deux termes échangent leurs significations respectives à l'occasion d'une réforme. Ainsi, par exemple, au XVIIe siècle un escadron à trois compagnies se partage en trois divisions et au XVIIe siècle, l'escadron à deux compagnies de 1762 compte quatre divisions. L'escadron-compagnie de 1776 compte également quatre divisions (et deux pelotons) mais pour celui de 1788, c'est exactement le contraire, car il compte quatre pelotons, formés à partir de deux divisions (=compagnies). Et dans les années 1830, le terme division désignera cette fois un demi-régiment soit deux ou trois escadrons !
  17. Le serre-file est un officier - ou un sous-officier - placé derrière le dernier rang.
  18. Frédéric Chauviré (op. cit.) : Notamment sur l’évolution de la doctrine du placement des officiers (dans le premier rang ou en avant de celui-ci) mais également sur la mission de châtiment immédiat de toute tentative de fuite ou de désertion pour les officiers placés à l'arrière de la formation. D’autres auteurs (Desbrières/Sautai/) citent également la fonction de "recueil" des cavaliers pour éviter la dispersion - voire la débandade - lors du reflux suivant une charge.
  19. En général, ce terme est utilisé pour décrire les manœuvres d'un ou plusieurs régiment(s) (par opposition aux manœuvres de l'escadron).
  20. Avant cette date, elle était principalement constituée de compagnies indépendantes.
  21. C'est une des deux significations du mot "franche" qui peut également décrire une troupe composée d'hommes affranchis de certains impôts, dans certaines villes, aux XVe et XVIe siècles.
  22. La cavalerie légère, apparue à l’époque des guerres d’Italie, est ainsi qualifiée par opposition à la gendarmerie qui porte une armure plus complète. Mais elle n’a de léger que le nom : c’est en fait également une cavalerie lourde, qui constitue la majeure partie des troupes à cheval au XVIIe siècle. Avec l’apparition des dragons, puis des hussards et des chasseurs, elle perdra dans un premier temps le qualificatif de légère. Finalement on utilisera le mot cavalerie pour l’ensemble des troupes à cheval.
  23. Général Susane, Histoire de la cavalerie française, tome 1.
  24. Jusque sous Louis XIV, les régiments sont souvent licenciés à la fin des campagnes. Par la suite, l’effectif des régiments "entretenus" (c'est-à-dire permanents) variera entre le "pied de guerre" et le "pied de paix".
  25. Général Susane : Histoire de la cavalerie française – tome 1.
  26. À l’époque, dans la cavalerie, le titre de colonel n’est porté que le Colonel Général. Le commandant (et propriétaire) du régiment est le Mestre de camp, grade qui sera remplacé par celui de colonel à partir de 1788, puis par celui de Chef de Brigade sous la révolution. En 1803, Napoléon rétablira le grade de colonel. Aujourd’hui un régiment peut être commandé par un lieutenant colonel ou un colonel.
  27. Dans l'infanterie, on forme les bataillons (air connu...).
  28. Pour simplifier, on peut dire que le "drapeau" (terme qui n'est d'ailleurs pas utilisé dans la cavalerie) d'une compagnie de cavalerie légère est une cornette, celui d'une compagnie de dragons est un guidon et que celui d'un régiment est un étendard. Le cornette est également l'officier qui porte (et garde) l'enseigne. Ce grade sera aboli en 1684 et remplacé par celui de sous-lieutenant. Pour plus de précision, voir notamment Susane (op. cit.) ou Cheviré (op. cit.
  29. Sur la vénalité des charges, voir notamment : L’Impôt du sang (Hervé Drévillon). Selon H. Drévillon, l'aval du Roi n'est pas toujours indispensable sous Louis XIII mais il le devient sous Louis XIV.
  30. En fait, on n'achète que la charge, pas la compagnie.
  31. Hervé Drévillon : L'impôt du Sang. Op. cit.
  32. Également appelés "faux-soldat" et "soldats prêtés". H. Drévillon montre que les coûts supportés par les capitaines étaient si élevés qu'un certain pragmatisme régnait, conduisant à tolérer cette pratique.
  33. Voir notamment l'Ordonnance du Roi sur l’Exercice de la Cavalerie du 22 juin 1755.
  34. Pour les compagnies seulement. On achète encore les régiments d'infanterie au XVIIIe siècle.
  35. Entre 1636 et 1772, on recense 26 modifications du format du régiment, de la compagnie et/ou de l’escadron pour la cavalerie. Les dragons et les hussards suivent une évolution similaire - Voir le document : Organisation de la cavalerie depuis 1636 jusqu’en 1773 – SHD 1M1625.
  36. Général Susanne, Histoire de la cavalerie française, Op. cit.
  37. John A. Lynn, Les Guerres de Louis XIV, Perrin, 2010
  38. Ordonnance du 21 décembre 1762 sur la cavalerie et suivantes. En général, chaque ordonnance sur la cavalerie est accompagnée ou suivie d’ordonnances sur les dragons, les hussards et les carabiniers.
  39. Ordonnance du 21 décembre 1761 : le nombre de régiments de cavalerie a été pratiquement divisé par deux mais ils sont tous à quatre escadrons
  40. Ordonnance du 17 avril 1772. L'ordonnance justifie l'augmentation du nombre de compagnies par la nécessité de donner des commandements aux nobles mais aussi par le besoin d'augmenter le nombre de capitaines pour faire face aux exigences du service en toute situation.
  41. À noter cependant que l’escadron n’est pas forcément formé de plusieurs compagnies. Ainsi, dans la Maison du Roi, où le financement n’est pas un problème, au XVIIIe siècle, chacune des quatre compagnies des Gardes du Corps possède pratiquement l’effectif d’un petit régiment et forme deux escadrons. Il en est de même dans la Gendarmerie de France.
  42. Ordonnance du 25 mars 1776
  43. Claude-Louis-Robert, comte de Saint-Germain (1707-1778), fut secrétaire à la Guerre de 1775 à 1777. À ne pas confondre avec un autre comte de Saint-Germain qui était un aventurier célèbre vivant à la même époque.
  44. Le cinquième escadron était un escadron de chevau-légers. En 1779, ils furent regroupés dans des régiments séparés. Il en fut de même pour les cinquièmes escadrons des régiments de dragons, composés de chasseurs à cheval.
  45. ou du moins acheter leur charge.
  46. Général Bardin – Dictionnaire de l’armée de terre - Vénalité
  47. Ordonnance du 17 mars 1788. Voir également les ordonnances sur les dragons, les hussards et les chasseurs à la même date
  48. Desbrières/Sautai - La Cavalerie pendant la Révolution.
  49. En fait, les chefs d'escadrons remplacent les colonels en second et les lieutenants-colonels qui ont été également supprimés.
  50. sauf dans la Garde Impériale où les régiments comptent autant de chef d’escadrons que d’escadrons. (Alain Pigeard – La Garde impériale - Bibliothèque napoléonienne - 2005
  51. Ordonnance provisoire sur l’exercice et la manœuvre de la cavalerie – 1er Vendémiaire AN XIII, qui reprend dans ses grandes lignes les directives de l’Ordonnance provisoire sur l’exercice et les manœuvres des troupes à cheval du 20 mai 1788.
  52. Voir notamment les notes du général Préval. SHD 1M1963.
  53. Un peu moins pour les cuirassiers et les carabiniers, un peu plus chez les dragons, les chasseurs à cheval et les hussards. En principe, les effectifs sont plus importants dans la cavalerie légère car les missions de cette dernière la conduisent à constituer de nombreux détachements.
  54. Ordonnance provisoire du 1er vendémiaire. Voir aussi : L'armée de Napoléon, par Oleg Sokolof.
  55. qui était appelée "petite troupe" sous l’Ancien Régime.
  56. Ordonnance provisoire du 13 vendémiaire. Voir aussi O. Sokolof (op.cit.)
  57. Voir notamment l'Ordonnance du Roi sur l’Exercice de la Cavalerie du 22 juin 1755. Voir également F. Chauviré (op. cit.)
  58. Dont le général Préval, qui jouera un rôle majeur dans l’adoption définitive de l’escadron-compagnie.
  59. Voir notamment les comptes rendus du conseil de la guerre du 24 avril 1814. SHD – 1M1963 et 1M2023.
  60. Ordonnance du 11 septembre 1815.
  61. Ordonnances des 26 février 1823, 25 février 1825 et 9 mars 1834.
  62. En fait, le débat se poursuivra longtemps après la suppression de la compagnie. Voir également les échanges entre les généraux Préval et L’héritier ou celui entre les généraux Préval et Girardin en mai 1828 ! SHD – 1M1963 et 1M2023.
  63. Le cheval conservera néanmoins un rôle non négligeable jusqu’au XXe siècle dans certains conflits, notamment coloniaux.
  64. En fait, la création de l'Arme Blindée Cavalerie, qui consacre l'attribution de l'ensemble des chars à la cavalerie (alors qu'auparavant certaines unités appartenaient à l'infanterie) n'interviendra pas avant le 24 novembre 1942.
  65. Les informations sur le train proviennent des ouvrages cités en référence
  66. Au cours des décennies qui suivront, le Train sera progressivement également chargé des missions de la poste, de la trésorerie ainsi que de l’enlèvement et du transport des blessés.
  67. On retrouve cependant brièvement l'appellation dans les escadrons de commandement d'artillerie de corps d'armée créés après la fin de la deuxième guerre mondiale.
  68. Parmi les promoteurs de cette arme, on cite souvent le marquis de La Fayette et le général d'Aboville .
  69. Les informations sur l'artillerie à cheval proviennent des ouvrages cités en référence et des archives du SHD, notamment carton Xd 41 et suivants pour la Grande Armée et Xab 57 et suivants pour la Garde Impériale
  70. Ce terme était déjà utilisé auparavant mais il ne décrivait alors que la réunion sur le terrain des ressources de l’artillerie et de son train, pas une unité administrative.
  71. également appelée batterie mais à l'époque ce n'est pas encore une unité administrative.
  72. Cette appellation a par ailleurs été réutilisée temporairement à la fin du XXe siècle à l’occasion de la réduction de format des armées, lorsqu'un régiment unique était formé en fusionnant deux anciens régiments, un groupe d’escadrons reprenant l’appellation et les traditions de chacun des deux anciens régiments.
  73. En fait, à cette époque le grade de chef d'escadron remplace ceux de lieutenant-colonel et de major qui ont été supprimés lors de la Révolution et qui ne seront rétablis qu'ultérieurement.