Emmanuel Halgan (amiral)

Emmanuel Halgan
Emmanuel Halgan (amiral)
Portrait du vice-amiral Halgan.

Naissance
Donges
Décès (à 80 ans)
Ancien 1er arrondissement de Paris
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la Monarchie constitutionnelle française République française
République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Marine
Grade Vice-amiral
Années de service 1788 – 1852
Conflits Guerres de la Révolution et de l'Empire
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Commandeur de Saint-Louis
Ordre du Mérite militaire du Wurtemberg
Autres fonctions Directeur du dépôt des cartes
Inspecteur général des ports de l'Océan
Président de la commission des signaux de la marine
Conseiller d'État
Directeur du personnel au ministère de la Marine

Emmanuel Halgan
Fonctions
Pair de France
Gouverneur de la Martinique

(2 ans)
Prédécesseur Jean Henri Joseph Dupotet
Successeur Ange René Armand de Mackau
Député du Morbihan à la Chambre des Députés

(10 ans, 8 mois et 5 jours)
Législature IIe, IIIe et IVe
Biographie
Parti politique Majorité ministérielle

Emmanuel Halgan, né à Donges le , et mort à Paris le , est un vice-amiral et homme politique français, gouverneur de la Martinique (1834-1836) et pair de France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sous l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Emmanuel Halgan est le fils de Cyprien Halgan, sieur de L'Avignon, avocat à la cour et sénéchal de la vicomté de Donges, et de dame Pélagie Renouard, dame de Kerrio. À peine âgé de seize ans, il s'embarqua comme volontaire dans la marine royale, fit ensuite quelques voyages au long cours comme lieutenant et second capitaine sur des navires de commerce.

Sous la République[modifier | modifier le code]

En 1793, il était officier à bord du brick de guerre le Curieux, qui lors de son retour des côtes d'Amérique la même année, fut pris par une frégate britannique. De retour en France, il passa sur le vaisseau le Terrible (de 110 canons) puis sur divers autres bâtiments. Il fit comme enseigne et comme lieutenant plusieurs croisières de guerre avec succès, et il reçut en 1798 de l'amiral Eustache Bruix le commandement du brick de guerre l’Aréthuse. En 1799, étant sur les côtes du Portugal et combattant contre un vaisseau de 74 canons, il démâta et dut se rendre. En 1800, Halgan arma et commanda provisoirement la frégate la Clorinde (frégate de 18) ; il fit l'expédition de Saint-Domingue, en tant que second, sur cette même frégate et prit part aux engagements contre les forts du Limbé et du Port-de-Paix. De retour en France, il reçut le commandement du brick de guerre l’Épervier, sur laquelle il eut sous ses ordres, en qualité d'enseigne, le jeune Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon et futur roi de Westphalie. Halgan prit à la Martinique le commandement de la corvette le Berceau (de 20 canons), revint en France et repartit en 1803, sur le même bâtiment, pour porter dans les mers de l'Inde l'annonce de la guerre avec l'Angleterre. Trouvant à l'île Maurice l'escadre de l'amiral Linois, il la suivit dans les mers de Chine méridionale et orientale, s'empara en cours de route du navire anglais de 1 500 tonneaux Countess of Sutherland, et l'expédia à l'île Maurice.

Le 3 décembre, aux côtes de Sumatra, il détruisit de concert avec le capitaine Léonard Motard, commandant de la Sémillante (frégate de 12), les établissements de Pullo-Bay et les bâtiments réfugiés dans ce port. En se dirigeant vers les mers de la Chine avec l'amiral Linois, le capitaine Halgan décida celui-ci à passer par le détroit de Gaspar qu'il avait étudié sur des cartes récentes. L'escadre française rencontra bientôt un convoi de la Compagnie anglaise des Indes orientales venant de Chine, composé de 29 indiamen que l'amiral confondit avec des vaisseaux de ligne lors de la bataille de Poulo Aura (). Après une longue croisière marquée par un grand nombre de prises, Halgan, devenu capitaine de frégate, revint en Europe et reçut le commandement de la Cybèle (frégate de 18). Au moment de partir sur cette frégate, il reçut l'ordre de passer sur le vaisseau le Vétéran (de 74 canons), pour le commander en second sous les ordres du prince Jérôme Bonaparte. Ce vaisseau fit partie de l'escadre commandée par le contre-amiral Willaumez, et alla jusqu'en vue du cap de Bonne-Espérance où il ne put aborder, car la colonie venait d'être prise par les Britanniques. Le Vétéran fut séparé de l'escadre et dut se réfugier à Concarneau.

Sous le Premier Empire[modifier | modifier le code]

Halgan commandait la frégate l’Hortense, à l'affaire des brûlots en rade de l'île d'Aix, en avril 1809. Le combat eut lieu du 11 au 12 avril 1809, et se solda par une victoire anglaise. Cette frégate fut un des bâtiments qui réussirent à échapper au désastre.

Halgan refusa de quitter la marine pour suivre Jérôme Bonaparte à la cour de Westphalie, et reçut, en 1812, le commandement de l'escadrille de la Meuse. En décembre 1813, il défendit la place importante d'Helvoët-Sluis (ou Hellevoetsluis, Hollande), port militaire situé à l'embouchure de la Meuse, avec trois compagnies de marins de l'escadre de l'Escaut et une portion des équipages de sa flottille contre plusieurs milliers d'insurgés hollandais, soutenus par le 4e régiment d'infanterie étrangère et par des batteries de canons et d'obusiers tirés de la place de Brielle, dont les insurgés s'étaient rendus maîtres par surprise. Halgan organisa la résistance, rétablit les défenses de la place, y débarqua de la poudre, des matelots, des officiers, et fit désenclouer et remettre en batterie soixante bouches à feu. Les Hollandais furent repoussés. Napoléon témoigna sa satisfaction de la conduite de Halgan et de ses hommes.

Toutefois, les progrès rapides des Alliés, après leur passage du Rhin, obligèrent le duc de Plaisance, qui commandait en chef dans les départements du Nord, d'ordonner l'évacuation des places de la Hollande et du Brabant hollandais. Par suite de cette évacuation, la flottille de la Meuse fut détruite dans le port de Willemstad, et Halgan, avec ses équipages, opéra sa retraite sur Anvers. Pendant le siège de cette place, en 1814, il fut chargé du commandement des bassins et, lors du bombardement, contribua à préserver de l'incendie les vaisseaux de la flotte française et les établissements de la marine.

Sous la Restauration[modifier | modifier le code]

À la paix, Halgan, commandant le vaisseau de ligne le Superbe, fut chargé d'une mission aux Antilles françaises. Il commanda ensuite, à diverses époques, des divisions navales dans les mers du Levant et de l'Amérique.

Le 3 mars 1817, il fait partie du conseil de guerre qui prononce la condamnation de Hugues Duroy de Chaumareys, capitaine de frégate, qui commanda et abandonna la Méduse, échouée le 2 juillet 1816, sur le banc d'Arguin (côte d'Afrique) [1].

Il a transporté en Orient en 1817 sur la frégate la Cléopâtre le comte de Forbin, les peintres Pierre Prévost et Léon Mathieu Cochereau, ainsi que l'architecte Jean-Nicolas Huyot.

Il commanda ensuite une division navale dans les mers proches de l'Amérique, jusqu'en 1819, date à laquelle il fut nommé directeur du personnel au ministère de la Marine. Il quitta cet emploi pour aller commander une escadre dans le Levant, puis il le reprit en 1824 et fut nommé conseiller d'État. Halgan siégea à la Chambre des députés de 1819 à 1830 et fut promu Vice-amiral en 1829.

Le 17 juin 1827, l'expédition de Jules Dumont D'Urville découvre une nouvelle île, qu'il nomme île Halgan en l'honneur d'Emmanuel Halgan, qui assistera d'ailleurs aux obsèques de cet homme en mai 1842.

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

En 1831 il présidait la commission des signaux de la marine, et fut gouverneur de la Martinique de 1834 à 1836. En 1837, il fut nommé inspecteur général des ports de l'Océan et pair de France le 3 octobre de la même année. Placé dans la deuxième section du cadre de l'état-major de l'armée navale le 24 juin 1841, le Vice-amiral Halgan fut élevé le 12 janvier 1845 à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur et directeur du dépôt des cartes le 12 janvier 1845. Le vice-amiral Halgan mourut à Paris le 20 avril 1852.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

  • Enseigne le 22 septembre 1794
  • Lieutenant de vaisseau le 10 octobre 1795
  • Capitaine de frégate le 27 novembre 1802
  • Capitaine de vaisseau le 23 septembre 1805
  • Contre-amiral le 18 août 1819
  • Vice-amiral le 13 septembre 1829

Famille[modifier | modifier le code]

Il épouse Marie-Louise Dardel de La Martinière, le 30 janvier 1801, à Nantes. Ils eurent :

  • Emmanuel Marie Joseph Halgan né le 19 mars 1802 à Nantes, docteur en droit, avocat, trésorier des invalides de la Marine à Nantes, président de la Société industrielle de Nantes, marié avec Stéphanie Brunet puis avec Pauline Douault
  • Caroline Halgan née en septembre 1809 à Fouras
  • Paul Charles Halgan né le 14 juillet 1807 à Nantes
  • Cyprien Constant Halgan né le 15 janvier 1814 à Nantes, chef du bureau des traites au ministère de la Marine et maître des requêtes au conseil d'État, marié avec Séraphine Rousselle
  • Eugénie Halgan, épouse d'Ernest Douault
  • Jérôme Halgan

Les ancêtres d'Emmanuel Halgan portaient le nom de famille Halgand orthographié avec un D final dans les registres paroissiaux, et étaient originaires des marais de La Grande Brière.

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Naufrage de la frégate La Méduse/Jugement du capitaine Hugues Duroy de Chaumareys - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]