Effets des pesticides sur l'environnement

Usage de pesticides en agriculture traditionnelle

Les effets des pesticides sur l'environnement comprennent essentiellement des effets sur les espèces non-ciblées. Parce qu'ils sont pulvérisés ou épandus globalement sur les parcelles cultivées, plus de 98 % des insecticides pulvérisés sur les cultures et 95 % des herbicides atteignent une destination autre que leurs cibles[1]. En outre, les eaux de ruissellement peuvent transporter les pesticides vers les milieux aquatiques, tandis que le vent peut les transporter vers d'autres parcelles, vers des pâturages, des établissements humains et des zones non aménagées, affectant potentiellement d'autres espèces. D'autres problèmes sont liés à de mauvaises pratiques en matière de production, de transport et de stockage[2]. Au fil du temps, l'application répétée de pesticides augmente la résistance des ravageurs, tandis que leurs effets nocifs sur d'autres espèces peuvent faciliter la résurgence des ravageurs[3].

Chaque pesticide, ou classe de pesticides, est associé à un ensemble spécifique de préoccupations environnementales. Ces effets indésirables ont conduit à l'interdiction de nombreux pesticides, tandis que des règlements ont limité ou réduit l'utilisation des pesticides autorisés. Au fil du temps, les pesticides sont généralement devenus moins persistants et plus spécifiques aux espèces, réduisant leur empreinte environnementale. En outre, les volumes de pesticides appliqués par hectare ont diminué, dans certains cas jusqu'à 99 %. Cependant, la diffusion mondiale de l'utilisation des pesticides, y compris celle de pesticides plus anciens ou obsolètes qui ont été interdits dans certains pays, a globalement augmenté[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Alors que les préoccupations au sujet de l'écotoxicologie sont apparues avec des cas d'intoxication aiguë intervenus à la fin du XIXe siècle, le public a commencé à s'inquiéter des effets indésirables des produits chimiques sur l'environnement dans les années 1960 à la suite de la publication du livre de Rachel Carson, Silent Spring (Le printemps silencieux). Peu de temps après, on a montré que le DDT, utilisé à l'origine pour combattre le paludisme, et ses métabolites affectaient la population des rapaces. Dans les pays industrialisés, les premières études ont porté sur les effets de mortalité aiguë impliquant principalement les oiseaux et les poissons[5].

Les données sur l'utilisation des pesticides restent dispersées ou non accessibles au public (3). La pratique courante de l'enregistrement des incidents est insuffisante pour comprendre l'ensemble des effets[5].

Depuis 1990, l'intérêt de la recherche est passé de la documentation des incidents et de la quantification de l'exposition aux produits chimiques à des études visant à relier les expériences de laboratoire ou en mésocosmes et celles faites sur le terrain. La proportion de publications traitant des effets a augmenté. Les études sur les espèces animales se concentrent principalement sur les poissons, les insectes, les oiseaux, les amphibiens et les arachnides[5].

Depuis 1993, les États-Unis et l'Union européenne ont mis à jour l'évaluation des risques induits par les pesticides, mettant fin à l'utilisation des insecticides à toxicité aiguë des familles des organophosphorés et des carbamates. Les pesticides plus récents visent à améliorer l'efficacité sur les cibles et à minimiser les effets secondaires sur les organismes non-ciblés. La proximité phylogénétique des espèces bénéfiques et nuisibles complique le projet[5].

L'un des principaux défis est de lier les résultats des études cellulaires aux écosystèmes à travers de nombreux niveaux de complexité croissante[5].

Effets spécifiques des pesticides[modifier | modifier le code]

Effets des pesticides sur l'environnement
Pesticide / classes Effets
Organochlorés DDT / DDE Amincissement de la coquille de l'œuf chez les oiseaux de proie[6].
Perturbateur endocrinien[7].
Propriétés de perturbation de la thyroïde chez les rongeurs, les oiseaux, les amphibiens et les poissons[6].
Mortalité aiguë attribuée à l'inhibition de l'activité de l'acétylcholinestérase[8].
DDT Cancérogène[7].
Perturbateur endocrinien[7].
DDT / Dicofol, Dieldrine et Toxaphène Déclin de la population juvénile et mortalité des adultes chez les reptiles sauvages[9].
DDT / Toxaphène / Parathion Sensibilité aux infections fongiques[10].
Triazine Infection des vers de terre par des grégarines monocystidées[5].
Chlordane Interaction avec le système immunitaire des vertébrés[10].
Carbamates, herbicide phénoxy 2,4-D et atrazine Interaction avec le système immunitaire des vertébrés[10].
Anticholinestérase Intoxication des oiseaux[8].
Infections, épidémies et mortalité plus élevée des animaux[11].
Organophosphate Propriétés de perturbation de la thyroïde chez les rongeurs, les oiseaux, les amphibiens et les poissons[6].
Mortalité aiguë attribuée à l'inhibition de l'activité de l'acétylcholinestérase[8].
Immunotoxicité, principalement causée par l'inhibition des hydrolases de sérine ou des estérases[12].
Dégâts oxydatifs[12].
Modulation des voies de transduction de signal[12].
Dégradation de fonctions métaboliques tels que la thermorégulation, la consommation d'eau ou de nourriture, troubles du développement, diminution du taux d'éclosion et de la reproduction chez les vertébrés[13].
Carbamate Propriétés de perturbation de la thyroïde chez les rongeurs, les oiseaux, les amphibiens et les poissons[6].
Dégradation de fonctions métaboliques tels que la thermorégulation, la consommation d'eau ou de nourriture, troubles du développement, diminution du taux d'éclosion et de la reproduction chez les vertébrés[13].
Interaction avec le système immunitaire des vertébrés[10].
Mortalité aiguë attribuée à l'inhibition de l'activité de l'acétylcholinestérase[8].
herbicide Phenoxy 2,4-D Interaction avec le système immunitaire des vertébrés[10].
Atrazine Interaction avec le système immunitaire des vertébrés[10].
Réduction des populations de grenouilles léopard (Rana pipiens) parce que l'atrazine tue le phytoplancton, permettant ainsi à la lumière de pénétrer dans le colonne d'eau et au périphyton d'assimiler les nutriments libérés par le plancton. La croissance du périphyton fournit plus de nourriture aux brouteurs, accroissant les populations d'escargots, qui servent d'hôtes intermédiaires aux trématodes[14].
Pyréthrinoïde Propriétés de perturbation de la thyroïde chez les rongeurs, les oiseaux, les amphibiens et les poissons[6].
Thiocarbamate Propriétés de perturbation de la thyroïde chez les rongeurs, les oiseaux, les amphibiens et les poissons[6].
Triazine Propriétés de perturbation de la thyroïde chez les rongeurs, les oiseaux, les amphibiens et les poissons[6].
Triazole Propriétés de perturbation de la thyroïde chez les rongeurs, les oiseaux, les amphibiens et les poissons[6].
Dégradation de fonctions métaboliques tels que la thermorégulation, la consommation d'eau ou de nourriture, troubles du développement, diminution du taux d'éclosion et de la reproduction chez les vertébrés.
Nicotinoïdes Toxicité respiratoires, cardiovasculaire, neurologique et immunologique chez le rat et chez l'homme[15].
perturbe les signaux des amines biogènes et provoque un dysfonctionnement olfactif ultérieur, en affectant également le comportement alimentaire, l'apprentissage et la mémoire.
Imidaclopride, Imidaclopride / Pyréthrinoïde λ-cyhalothrine Troubles du butinage, du développement du couvain, et de la réussite de la colonie en termes de taux de croissance et de production de nouvelles reines[16].
Thiaméthoxame Forte mortalité des abeilles à miel ouvrières en raison de l'échec du retour à la ruche[17] (le risque d'effondrement des colonies est controversé)[18].
Spinosynes Altération de divers traits physiologiques et comportementaux des arthropode auxiliaires, en particulier des hyménoptères.

Altération de divers traits physiologiques et comportementaux des arthropode auxiliaires, en particulier des hyménoptères[19].

Maïs Bt / Cry Réduction de l'abondance de certains taxons d'insectes, principalement les lépidoptères herbivores sensibles ainsi que leurs prédateurs et parasitoïdes[5].
Herbicide Réduction de la disponibilité en nourriture et effets secondaires indésirables sur les invertébrés du sol et les papillons[20].
Diminution de l'abondance et de la diversité des espèces chez les petits mammifères[20].
Bénomyl Altération de l'exposition florale au niveau des parcelles et ensuite réduction des deux tiers du nombre total de visites d'abeilles et changement des espèces visiteuses, les grandes abeilles étant remplacée par de petites abeilles et mouches[21].
Herbicide et cycles de plantation Réduction des taux de survie et de reproduction chez les oiseaux granivores ou carnivores[22].

Effets sur l'air[modifier | modifier le code]

Pulvérisation aérienne d'insecticide contre les moustiques en zone urbaine.

Les pesticides peuvent contribuer à la pollution de l'air. La dérive des pesticides se produit lorsque des pesticides en suspension dans l'air sous forme de particules sont transportées par le vent vers d'autres zones, pouvant potentiellement les contaminer[23]. Les pesticides qui sont appliqués que les cultures peuvent se volatiliser et être soufflés par les vents vers les régions voisines, ce qui présente une menace potentielle pour la faune et la flore sauvage[24].

Les conditions météorologiques au moment de l'application ainsi que la température et l'humidité relative influencent la propagation du pesticide dans l'air. La dérive de pulvérisation et l'exposition augmentent lorsque la vitesse du vent s'accroit. Une faible humidité relative et une température élevée provoquent une augmentation de l'évaporation des produits pulvérisés. La quantité de pesticides inhalables dans l'environnement extérieur est donc souvent dépendante de la saison[25].

En outre, des gouttelettes de pesticides pulvérisées ou des particules de pesticides appliqués sous forme de poudres peuvent se déplacer avec le vent et atteindre d'autres zones[26], ou bien des pesticides peuvent adhérer aux particules balayées par le vent, telles que des particules de poussière[27]. La pulvérisation au sol produit moins de dérive de pesticides que la pulvérisation aérienne[28]. Les agriculteurs peuvent prévoir autour de leurs parcelles cultivées une zone tampon, constituée de friches ou de plantes non-cultivées telles que des arbres à feuilles persistantes, pour servir de brise-vent et absorber les pesticides, prévenant ainsi la dérive dans d'autres zones[29]. Ces brise-vent sont légalement obligatoires aux Pays-Bas[29].

Les pesticides qui sont pulvérisés sur les champs et utilisés pour la fumigation des sols peuvent dégager des substances chimiques appelées composés organiques volatils, qui peuvent réagir avec d'autres produits chimiques et former un polluant appelé ozone troposphérique. L'utilisation des pesticides représente environ 6 pour cent du total des niveaux d'ozone troposphérique[30].

Effets sur l'eau[modifier | modifier le code]

Processus de pollution environnementale par les pesticides.

Aux États-Unis, on a constaté que les pesticides polluent tous les cours d'eau et plus de 90 % des puits échantillonnés dans une étude de l'US Geological Survey[31]. Des résidus de pesticides ont également été trouvés dans la pluie et dans les eaux souterraines[32]. Des études menées par le gouvernement du Royaume-Uni ont montré que le taux de pesticides excédait les valeurs admissibles pour l'eau potable dans certains échantillons d'eau de rivière et de nappes souterraines[33].

Les effets des pesticides sur les systèmes aquatiques sont souvent analysés à l'aide de modèles de transport hydrologique pour étudier les mouvements et le devenir des produits chimiques dans les rivières et les ruisseaux. Dès les années 1970, des analyses quantitatives de ruissellement de pesticides ont été menées afin de prévoir les quantités de pesticides susceptibles d'atteindre les eaux de surface[34].

Il existe quatre voies principales par lesquelles les pesticides atteignent l'eau : cela peut être une dérive hors de la zone prévue pour la pulvérisation, la percolation ou la lixiviation à travers le sol, l'entraînement par les eaux de ruissellement ou un déversement accidentel ou consécutif à des négligences[35]. Ils peuvent aussi être entraînés dans l'eau par l'érosion des sols[36]. Les facteurs qui influencent la capacité d'un pesticide à contaminer l'eau comprennent sa solubilité dans l'eau, la distance séparant le site d'application des étendues d'eau, les conditions météorologiques, le type de sol, la présence d'une culture en cours de croissance et la méthode d'application utilisée[37].

Aux États-Unis, les limites maximales de concentrations admissibles pour chaque pesticide dans les plans d'eau publics sont fixés par l'Agence pour la protection de l'environnement[32],[37]. De même, le gouvernement du Royaume-Uni établit des normes de qualité de l'environnement (EQS, Environmental Quality Standards), ou concentrations maximales admissibles de certains pesticides dans les plans d'eau, qui constituent les limites de toxicité[38]. L'Union européenne réglemente également les concentrations maximales de pesticides dans l'eau[38].

Effets sur les plantes[modifier | modifier le code]

Pulvérisation (probablement d'un fongicide) dans un champ de colza.

La fixation de l'azote, qui est nécessaire à la croissance des végétaux supérieurs, est entravée par les pesticides présents dans le sol[39]. On a montré que des insecticides comme le DDT, le parathion méthyl et surtout le pentachlorophénol interfèrent avec les signaux chimiques entre légumineuses et Rhizobium[39]. La réduction de ces signaux chimiques symbiotiques se traduit par une diminution de la fixation de l'azote et donc des rendements[39]. La formation de nodosités racinaires chez ces plantes épargne chaque année à l'économie mondiale une dépense d'environ 10 milliards de dollars en engrais azotés de synthèse[40].

Les pesticides peuvent tuer les abeilles et sont fortement impliqués dans le déclin des pollinisateurs, la perte d'espèces qui pollinisent les plantes, y compris par le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles[41],[42],[43],[44] dans lequel les abeilles ouvrières d'une ruche ou d'une colonie abeilles européennes disparaissent brusquement. L'application de pesticides lorsque les cultures sont en fleurs peut tuer les abeilles à miel[23], qui jouent le rôle de pollinisateurs. Aux États-Unis, le département de l'Agriculture (USDA) et le Service de la pêche et de la faune sauvage (USFWS) estiment que les agriculteurs américains perdent au moins 200 millions de dollars par an à cause d'une diminution de la pollinisation des cultures due au fait que les traitements des champs cultivés à l'aide de pesticides éliminent environ un cinquième des colonies d'abeilles domestiques et en affectent 15 % de plus[1].

Par ailleurs, les pesticides ont un effet néfaste direct sur les plantes, dont le développement médiocre du chevelu racinaire, le jaunissement des jeunes pousses et la réduction de la croissance des plantes[45].

Effets sur les animaux[modifier | modifier le code]

De nombreux types d'animaux (abeilles en particulier) sont affectés par les pesticides, conduisant de nombreux pays à réglementer l'utilisation des pesticides par des plans d'action en faveur de la biodiversité.

Les animaux, y compris les êtres humains, peuvent être empoisonné par les résidus de pesticides qui restent dans les aliments, c'est le cas par exemple des animaux sauvages lorsqu'ils pénètrent dans des champs traités ou dans des zones proches juste après la pulvérisation[28].

Les pesticides peuvent éliminer des sources de nourriture essentielles pour certains animaux, les forçant à se déplacer, à modifier leur régime alimentaire ou à mourir de faim. Les résidus peuvent se concentrer tout au long de la chaîne alimentaire ; par exemple, les oiseaux peuvent être affectés quand ils consomment des insectes et des vers qui ont eux-mêmes ingéré des pesticides[23]. Les vers de terre digèrent la matière organique et augmentent la teneur en éléments nutritifs dans la couche supérieure du sol. Ils protègent la santé humaine en ingérant la litière en décomposition et servent de bioindicateurs de l'activité du sol. Les pesticides ont eu des effets néfastes sur la croissance et la reproduction des vers de terre[46]. Certains pesticides peuvent se bioaccumuler, ou atteindre des niveaux toxiques dans le corps des organismes qui les consomment au fil du temps, phénomène qui affecte souvent gravement les espèces situées en haut de la chaîne alimentaire[23].

Chez l'humain une présomption forte de troubles cognitifs induits par l’exposition aux pesticide, principalement des organophosphorés, chez les agriculteurs existe, confirmée par une expertise collective de l'Inserm en 2021[47]. On peut donc supposer que d'autres mammifères, notamment vivant dans les champs sont exposés à de mêmes effets.

Oiseaux[modifier | modifier le code]

En Angleterre, l'utilisation de pesticides dans les jardins et les terres agricoles a entraîné une diminution de la population de pinsons des arbres.

Le Service américain de la pêche et de la faune sauvage estime que chaque année 72 millions d'oiseaux sont tués par les pesticides aux États-Unis[48]. Les pygargues à tête blanche sont un exemple connu d'organismes non ciblés qui sont touchés par l'utilisation des pesticides. Le livre de Rachel Carson, Silent Spring (Le printemps silencieux) traite des dégâts subis par les espèces à cause de la bioaccumulation des pesticides. Il existe des preuves que les oiseaux continuent d'être lésés par l'utilisation de pesticides. Dans les terres agricoles du Royaume-Uni, les populations des différentes espèces d'oiseaux ont diminué de 10 millions d'individus reproducteurs entre 1979 et 1999, prétendument à cause de la perte d'espèces végétales et d'invertébrés dont les oiseaux se nourrissent. Dans toute l'Europe, 116 espèces d'oiseaux ont été menacées à partir de 1999. On a constaté que la diminution des populations d'oiseaux est associée avec des périodes et des régions d'utilisation des pesticides[49]. L'amincissement de la coquille de l'œuf, induite par le DDE a particulièrement affecté les populations d'oiseaux européenne et nord-américaine[50]. Dans un autre exemple, certains types de fongicides utilisés dans la culture de l'arachide ne sont que légèrement toxiques pour les oiseaux et les mammifères, mais peuvent tuer les vers de terre, ce qui peut ensuite provoquer une réduction des populations d'oiseaux et de mammifères qui s'en nourrissent[28].

Certains pesticides se présentent sous forme de granulés. La faune sauvage peut consommer ces granulés, les assimilant à des grains comestibles. Quelques granulés d'un pesticide peuvent suffire à tuer un petit oiseau[28].

L'herbicide paraquat, lorsqu'il est pulvérisé sur des œufs d'oiseaux, provoque des anomalies de croissance des embryons et réduit le nombre de poussins qui éclosent avec succès, mais la plupart des herbicides ne sont pas directement nocifs pour les oiseaux. Les herbicides peuvent menacer les populations d'oiseaux en réduisant leur habitat[28].

Faune aquatique[modifier | modifier le code]

Épandage d'un herbicide aquatique.
Des bordures de champs larges contribuent à réduire la pollution des cours d'eau par les engrais et les pesticides.

Les poissons et autres organismes aquatiques peuvent être affectés par l'eau contaminée par des pesticides[51]. Le ruissellement des pesticides dans les cours d'eau peut être hautement létal pour la vie aquatique, tuant parfois tous les poissons d'un ruisseau particulier[52].

L'application d'herbicides dans les étendues d'eau peut provoquer la mortalité des poissons car la décomposition des plantes mortes consomme de l'oxygène de l'eau, en privant les poissons qui peuvent être asphyxiés. Des herbicides, tels que le sulfite de cuivre, qui sont épandus dans l'eau pour tuer les plantes sont toxiques pour les poissons et les autres animaux aquatiques à des concentrations similaires à celles utilisées pour tuer les plantes. L'exposition répétée à des doses sublétales de certains pesticides peut causer des changements physiologiques et comportementaux qui réduisent les populations de poissons, par exemple par l'abandon des nids et des couvées, la baisse de l'immunité vis-à-vis des maladies et un moindre évitement des prédateurs[51].

L'application d'herbicides dans les étendues d'eau peut aussi tuer des plantes dont les poissons dépendent pour leur habitat[51].

Les pesticides peuvent s'accumuler dans les plans et cours d'eau à des niveaux létaux pour le zooplancton, qui est la principale source de nourriture des alevins[53]. Les pesticides peuvent aussi tuer les insectes dont se nourrissent certains poissons, forçant ces derniers à se déplacer plus loin à la recherche de nourriture et les exposant ainsi à un plus grand risque de prédation[51].

Plus un pesticide donné se décompose rapidement dans l'environnement, moins il représente une menace pour la vie aquatique. Les insecticides sont généralement plus toxiques pour la vie aquatique que les herbicides et les fongicides[51].

Amphibiens[modifier | modifier le code]

Dans les dernières décennies, les populations d'amphibiens ont diminué dans le monde, pour des raisons inexpliquées, probablement diverses, mais dans lesquelles les pesticides peuvent être partiellement impliqués[54].

Les mélanges de pesticides semblent avoir un effet toxique cumulatif sur les grenouilles. Les têtards vivant dans des mares polluées par de multiples pesticides mettent plus de temps à se métamorphoser et restent plus petits, ce qui réduit leur capacité à capturer des proies et à éviter les prédateurs[55]. L'exposition des têtards à l'endosulfan (organochloré) à des niveaux susceptibles de se rencontrer dans les habitats proches de champs traités avec ce produit chimique tue les têtards et cause des anomalies de comportement de croissance[56].

L'atrazine (herbicide) peut transformer les grenouilles mâles en grenouilles hermaphrodites, diminuant leur capacité de reproduction[55]. Chez les reptiles aquatiques et les amphibiens, on a rapporté des effets liés ou non à la reproduction. Les crocodiles, de nombreuses espèces de tortues et certains lézards manquent de chromosomes sexuels distincts jusqu'après la fécondation pendant l'organogenèse, en fonction de la température. Chez les tortues, l'exposition des embryons à diverses substances du type PCB provoque une inversion des sexes. Aux États-Unis et au Canada, des troubles tels qu'une diminution des éclosions, la féminisation, des lésions cutanées, et d'autres anomalies du développement ont été signalés[50].

Humains[modifier | modifier le code]

Des pesticides pénètrent l'organisme par inhalation (d'aérosols, de poussières contaminées), par ingestion (d'aliments ou de boissons contaminées) et parfois via la peau[57]. Une partie des pesticides contamine les sols et les eaux (souterraines et de surfaces) puis l'eau potable, et les pulvérisations de pesticides peuvent dériver et polluer l'air.

Les effets des pesticides sur la santé humaine dépendent de la toxicité du produit et de ses adjuvants, et de la durée et de l'ampleur de l'exposition[58]. Les travailleurs agricoles et leurs familles sont plus exposés au contact direct.

Chaque être humain contient des traces de pesticides dans ses cellules graisseuses. Une étude publiée en mai 2022 par l’ONG Pesticide Action Network Europe (PAN EU) indique que 29 % des fruits produits en Europe sont contaminés. Ce taux a crû de 53 % en moyenne au cours de la dernière décennie, jusqu’à +152 % pour les cerises et +397 % pour les kiwis, qui présentent l'augmentation la plus forte[59].

Les enfants y sont plus vulnérables[57], car en croissance, ayant un système immunitaire encore immature, étant plus proche du sol, et portant spontanément des objets et les doigts à la bouche, plus ou moins selon l'âge (comme dans le cas de l'exposition au plomb). Les enfants de moins de six mois sont aussi plus susceptibles d'être exposés via le lait maternel et l'inhalation de petites particules. Les pesticides apportés ou utilisés dans la maison augmentent le risque d'exposition. Les résidus toxiques présents dans les aliments contribuent aussi à l'exposition des enfants[60]. Certains pesticides (ou de leurs métabolites) peuvent se bioaccumuler dans l'organisme humain au fil du temps.

Les effets d'une exposition peuvent aller d'une légère irritation cutanée (allergie) jusqu'à des maladies congénitales, des tumeurs, des modifications génétiques, des troubles nerveux et sanguins, des perturbations endocriniennes, au coma ou à des empoisonnements mortels[58]. Des effets sur le développement ont été associés à des pesticides. Les récentes augmentations du nombre des cancers infantiles dans toute l'Amérique du Nord, tels que la leucémie, peuvent résulter de mutations de cellules somatiques[61]. Les insecticides destinés à mortellement perturber le métabolisme des insectes peuvent avoir des effets nocifs sur le système nerveux des mammifères. Des altérations tant chroniques qu'aiguës ont été observées chez des personnes exposées. Le DDT et ses produits de dégradation, DDE, perturbent l'activité œstrogénique et, éventuellement, peuvent induire le cancer du sein. L'exposition fœtale au DDT réduit la taille du pénis chez les animaux et peut provoquer la non-descente des testicules. Les pesticides peuvent affecter le fœtus dans les premiers stades de développement, in utero et même avant la conception si un des parents a été lui-même exposé. La perturbation de la reproduction peut se produire par des réactions chimiques et par des changements structurels[62].

Faune du sol[modifier | modifier le code]

D'après une sythèse des connaissances publiées en 2023 et rassemblant 54 publications s'intéressant à 86 substances actives, les pesticides ont des impacts négatifs sur la faune du sol, que ce soit sur l'abondance ou la richesse et la diversité des organismes du sol[63]. Les effets sont plus marqués en cas d'exposition à plusieurs substances de différents types (par exemple des herbicides et des insecticides) qu'à différentes substances d'un même type[63]. Les effets des insecticides néonicotinoïdes n'étaient significatifs que lorsqu'ils étaient combinés à d'autres pesticides[63].


Polluants organiques persistants[modifier | modifier le code]

Les polluants organiques persistants (POP) sont des composés qui résistent à la dégradation et donc restent dans l'environnement pendant des années. On parle dans ce cas de DL pour dose limite dans un temps donné. La dégradation se fait de manière logarithmique : exemple: DL50 pour un produit "x". Cela veut dire que dans 50 ans seulement la moitié de la molécule "X" sera détruite.Ce qui explique pourquoi les nouveaux polluants des pesticides d'enrobage sont si toxiques selon l’association internationale de protection des abeilles et de l 'environnement Maksika. Certains pesticides, dont l'aldrine, le chlordane, le DDT, le dieldrine, l'endrine, l'heptachlore, l'hexachlorobenzène, le mirex et le toxaphène, sont considérés comme des polluants organiques persistants. Certains POP peuvent se volatiliser et parcourir de grandes distances dans l'atmosphère avant de se déposer dans des régions éloignées. Ces substances chimiques sont susceptibles de bioaccumulation et de bioamplification et peuvent se « bioconcentrer » (c'est-à-dire devenir plus concentrés) jusqu'à 70 000 fois leur concentration originale[64]. Les POP peuvent affecter les organismes non ciblés dans l'environnement et augmenter les risques pour les êtres humains[65] en provoquant des perturbations endocriniennes, reproductives et immunitaires[64].

Résistance des bioagresseurs[modifier | modifier le code]

Les bioagresseurs peuvent évoluer pour devenir résistant aux pesticides. De nombreux ravageurs sont initialement très sensibles aux pesticides, mais par suite de mutations dans leur patrimoine génétique deviennent résistants et survivent pour se reproduire.

On gère souvent les phénomènes de résistance par la rotation des pesticides, qui implique une alternance entre les classes de pesticides ayant des modes d'action différents, ce qui retarde l'apparition de la résistance aux ravageurs ou l'atténue[66].

Résurgences de ravageurs et infestations secondaires[modifier | modifier le code]

Les pesticides peuvent également toucher des organismes non-ciblés. Dans certains cas, un insecte ravageur qui est contrôlé par un prédateur ou un parasite auxiliaire peut proliférer si un traitement insecticide atteint à la fois les populations de ravageurs et celles d'auxiliaires. Une étude comparant la lutte biologique au traitement insecticide à l'aide de pyréthrinoïdes pour lutter contre la teigne des crucifères, l'un des principaux ravageurs du chou, a montré que la population de ravageurs peut rebondir en raison de la disparition des insectes prédateurs, alors que la lutte biologique n'a pas montré le même effet[67]. De même, les pesticides pulvérisés pour lutter contre les moustiques peuvent temporairement déprimer les populations de moustiques, mais à long terme ils peuvent au contraire favoriser leur multiplication en touchant leurs ennemis naturels[23]. Ce phénomène, dans lequel la population d'une espèce de parasites rebondit à un niveau égal ou supérieur à ce qu'il était avant l'utilisation de pesticides, est appelé « résurgence des ravageurs » et peut être liée à l'élimination de ses prédateurs et autres ennemis naturels[68].

La perte d'espèces de prédateurs peut aussi conduire à un phénomène lié appelé « infestation secondaire », c'est-à-dire une aggravation des problèmes venant d'espèces qui ne posaient pas de problèmes à l'origine, à cause de la disparition de leurs prédateurs ou parasites[68]. On estime qu'un tiers des 300 espèces d'insectes les plus nuisibles aux États-Unis étaient à l'origine des ravageurs secondaires et ne sont devenues un problème important qu'à la suite de l'emploi de pesticides[1]. Dans les deux cas, résurgences de ravageurs et infestations secondaires, leurs ennemis naturels étaient plus sensibles aux pesticides que les parasites eux-mêmes, de sorte que dans certains cas la population de ravageurs devenait supérieure à ce qu'elle était avant l'utilisation des pesticides[68].

Élimination des pesticides[modifier | modifier le code]

De nombreuses autres solutions peuvent permettent de réduire les effets des pesticides sur l'environnement. Ces solutions sont notamment l'enlèvement manuel, l'utilisation de la chaleur, la couverture des mauvaises herbes avec du plastique, le recours à des pièges et leurres, la suppression des sites de reproduction des ravageurs, le maintien des sols en bonne santé ce qui favorise la croissance de plantes saines et plus résistantes, la culture de plantes indigènes naturellement plus résistantes aux ravageurs indigènes, et le soutien aux agents de lutte biologique, tels que les oiseaux et d'autres prédateurs des ravageurs[69].

Les méthodes de lutte biologique, telles que le recours à des variétés végétales résistantes et l'utilisation de phéromones, ont été employées avec succès et ont parfois permis de résoudre définitivement des problèmes de ravageurs[70]. La lutte intégrée limite l'emploi de produits chimiques aux seuls cas où les autres solutions sont inefficaces. La lutte intégrée provoque moins de dégâts sur l'homme et l'environnement. L'objectif de cette méthode de lutte, prenant en compte toute une gamme de solutions de lutte antiparasitaire, est plus large qu'un seul organisme nuisible spécifique[71]. La biotechnologie peut aussi être un moyen innovant pour lutter contre les bioagresseurs. Des souches peuvent être génétiquement modifiées (OGM) pour augmenter leur résistance aux ravageurs[70]. Toutefois, la même technique peut être utilisée pour augmenter la résistance aux pesticides et a été employée par Monsanto pour créer des souches résistantes au glyphosate chez les principales plantes cultivées. En 2010, 70 % de tout le maïs semé était résistant au glyphosate, de même que 78 % du coton et 93 % du soja[72].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) George Tyler Miller, Sustaining the Earth : An Integrated Approach, Thomson/Brooks/Cole, , 386 p. (ISBN 978-0-534-40088-0, lire en ligne), p. 211–216.
  2. (en) « Part 1. Conditions and provisions for developing a national strategy for biodiversity conservation », Stratégie nationale de conservation de la biodiversité et plan d'action de la République d'Ouzbékistan., (consulté le ),
  3. (en) Christos A. Damalas et Ilias G. Eleftherohorinos, « Pesticide Exposure, Safety Issues, and Risk Assessment Indicators », International Journal of Environmental Research and Public Health, vol. 8, no 5,‎ , p. 1402-1419 (DOI 10.3390/ijerph8051402).
  4. (en) Clemens Lamberth, Stephane Jeanmart, Torsten Luksch, Andrew Plant, « Current Challenges and Trends in the Discovery of Agrochemicals », Science, vol. 341, no 6147,‎ , p. 742-746 (DOI 10.1126/science.1237227, résumé).
  5. a b c d e f et g (en) Heinz-R. Köhler1, Rita Triebskorn, « Wildlife Ecotoxicology of Pesticides: Can We Track Effects to the Population Level and Beyond? », Science, vol. 341, no 6147,‎ , p. 759-765 (DOI 10.1126/science.1237591, lire en ligne).
  6. a b c d e f g et h (en) Barnett A. Rattner, « History of wildlife toxicology », Ecotoxicology, vol. 18, no 7,‎ , p. 773-783 (DOI 10.1007/s10646-009-0354-x, résumé).
  7. a b et c (en) Turusov V1, Rakitsky V, Tomatis L., « Dichlorodiphenyltrichloroethane (DDT): ubiquity, persistence, and risks », Environmental Health Perspectives, vol. 110, no 2,‎ , p. 125-128 (PMID 11836138) modifier.
  8. a b c et d (en) M. A. Fleischli, J. C. Franson, N. J. Thomas, D. L. Finley, W. Riley Jr., « Avian Mortality Events in the United States Caused by Anticholinesterase Pesticides: A Retrospective Summary of National Wildlife Health Center Records from 1980 to 2000 », Archives of Environmental Contamination and Toxicology, vol. 46, no 4,‎ , p. 542-550 (DOI 10.1007/s00244-003-3065-y, résumé).
  9. (en) Crain DA, Guillette LJ Jr, « Reptiles as models of contaminant-induced endocrine disruption », Animal Reproduction Science, vol. 53, nos 1-4,‎ , p. 77-86 (PMID 9835368, lire en ligne)
  10. a b c d e et f (en) Tamara S. Galloway, Michael H. Depledge, « Immunotoxicity in Invertebrates: Measurement and Ecotoxicological Relevance », Ecotoxicology, vol. 10, no 1,‎ , p. 5-23 (DOI 10.1023/A:1008939520263, résumé).
  11. (en) Dzugan SA1, Rozakis GW, Dzugan KS, Emhof L, Dzugan SS, Xydas C, Michaelides C, Chene J, Medvedovsky M., « Correction of steroidopenia as a new method of hypercholesterolemia treatment », Neuroendocrinology Letters, vol. 32, no 1,‎ , p. 77-81 (PMID 21407165, résumé)  ;):. . modifier.
  12. a b et c (en) Tamara Galloway, Richard Handy, « Immunotoxicity of Organophosphorous Pesticides », Ecotoxicology, vol. 12, nos 1-4,‎ , p. 345-363 (DOI 10.1023/A:1022579416322, résumé).
  13. a et b (en) Paul Story et Michelle Cox, « Review of the effects of organophosphorus and carbamate insecticides on vertebrates. Are there implications for locust management in Australia? », Wildlife Research, vol. 28, no 2,‎ , p. 179-193 (DOI 10.1071/WR99060, résumé).
  14. (en) Jason R. Rohr1, Anna M. Schotthoefer, Thomas R. Raffel, Hunter J. Carrick, Neal Halstead, Jason T. Hoverman, Catherine M. Johnson, Lucinda B. Johnson, Camilla Lieske, Marvin D. Piwoni, Patrick K. Schoff & Val R. Beasley, « Agrochemicals increase trematode infections in a declining amphibian species », Nature, vol. 455,‎ , p. 1235-1239 (DOI 10.1038/nature07281, lire en ligne).
  15. (en) Lin P.C., H.J. Lin, Y.Y. Liao, H.R. , K.T. Chen, « Acute poisoning with neonicotinoid insecticides: a case report and literature review », Basic Clin Pharmacol Toxicol., vol. 112, no 4,‎ , p. 282-286 (PMID 23078648, DOI 10.1111/bcpt.12027) modifier.
  16. (en) Richard J. Gill, Oscar Ramos-Rodriguez & Nigel E. Raine, « Combined pesticide exposure severely affects individual- and colony-level traits in bees », Nature, vol. 491,‎ , p. 105–108 (DOI 10.1038/nature11585, lire en ligne).
  17. (en) Mickaël Henry, Maxime Béguin, Fabrice Requier, Orianne Rollin, Jean-François Odoux, Pierrick Aupinel, Jean Aptel1, Sylvie Tchamitchian, Axel Decourtye, « A Common Pesticide Decreases Foraging Success and Survival in Honey Bees », Science, vol. 336, no 6079,‎ , p. 348-350 (DOI 10.1126/science.1215039, lire en ligne).
  18. (en) James E. Cresswell1, Helen M. Thompson, « Comment on “A Common Pesticide Decreases Foraging Success and Survival in Honey Bees” », Science, vol. 337, no 6101,‎ , p. 1453 (DOI 10.1126/science.1224618, lire en ligne).
  19. (en) Antonio Biondi, Veerle Mommaerts, Guy Smagghe, Elisa Viñuela, Lucia Zappalà & Nicolas Desneux, « The non-target impact of spinosyns on beneficial arthropods », Pest Management Science, vol. 68, no 12,‎ , p. 1523–1536 (DOI 10.1002/ps.3396, lire en ligne).
  20. a et b (en) Kathryn Freemark, Céline Boutincite, « Impacts of agricultural herbicide use on terrestrial wildlife in temperate landscapes: A review with special reference to North America », Agriculture, Ecosystems & Environment, vol. 52, nos 2–3,‎ , p. 67–91 (DOI 10.1016/0167-8809(94)00534-L, résumé).
  21. (en) James F. Cahill Jr., Elizabeth Elle, Glen R. Smith et Bryan H. Shore, « Disruption of a belowground mutualism alters interactions between plants and their floral visitors », Ecology, vol. 89, no 7,‎ , p. 1791-1801 (DOI 10.1890/07-0719.1).
  22. (en) Ian Newton, « The recent declines of farmland bird populations in Britain: an appraisal of causal factors and conservation actions », International journal of avian science, vol. 146, no 4,‎ , p. 579-600 (DOI 10.1111/j.1474-919X.2004.00375.x).
  23. a b c d et e (en) « Pesticides in the environment - Pesticide fact sheets and tutorial. Pesticide Safety Education Program. », Université Cornell (consulté le ).
  24. (en) « Sequoia & Kings Canyon National Park: Air quality -- Airborne synthetic chemicals », National Park Service. US Department of the Interior, (consulté le ).
  25. (en) Christos A. Damalas et Ilias G. Eleftherohorinoscite, « Pesticide Exposure, Safety Issues, and Risk Assessment Indicators », Int. J. Environ. Res. Public Health, vol. 8, no 5,‎ , p. 1402-1419 (DOI 10.3390/ijerph8051402).
  26. (en) « Pesticide registration (PR) notice 2001-X Draft: Spray and dust drift label statements for pesticide products », US Environmental Protection Agency, (consulté le ).
  27. (en) « Agricultural pesticides and the atmosphere », Environment Canada, septembre–octobre 2001 (consulté le ).
  28. a b c d et e (en) W.E. Palmer, P.T. Bromley et R.L. Brandenburg, « Wildlife & pesticides - Peanuts », North Carolina Cooperative Extension Service (consulté le ).
  29. a et b (en) Ohio State University., « Evergreens help block spread of pesticide from crop fields », Science Daily,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (en) « What’s up, Doc? Maybe less air pollution », sur UC Statewide IPM Program, Agriculture and Natural Resources, Université de Californie, (consulté le ).
  31. (en) Gilliom, RJ, Barbash, JE, Crawford, GG, Hamilton, PA, Martin, JD, Nakagaki, N, Nowell, LH, Scott, JC, Stackelberg, PE, Thelin, GP et Wolock, DM, « The Quality of our nation’s waters: Pesticides in the nation’s streams and ground water, 1992–2001 », (consulté le ).
  32. a et b (en) Kellogg RL, Nehring R, Grube A, Goss DW, et Plotkin S, « Environmental indicators of pesticide leaching and runoff from farm fields », United States Department of Agriculture Natural Resources Conservation Service, (consulté le ).
  33. (en) Bingham, S, « Pesticides in rivers and groundwater », Environment Agency (Royaume-Uni), (consulté le ).
  34. (en) Hogan CM, Patmore L, Latshaw, G, Seidman, H, et al (1973) Computer modeling of pesticide transport in soil for five instrumented watersheds, United States Environmental Protection Agency - Southeast Water laboratory, Athens (Californie).
  35. (en) States of Jersey, « Environmental protection and pesticide use », (consulté le )]. Retrieved on 2007-10-10.
  36. (en) Papendick RI, Elliott LF et Dahlgren RB, « Environmental consequences of modern production agriculture: How can alternative agriculture address these issues and concerns? », American Journal of Alternative Agriculture, vol. 1, no 1,‎ , p. 3-10 (lire en ligne, consulté le ).
  37. a et b (en) Pedersen, TL, « Pesticide residues in drinking water », (consulté le ).
  38. a et b (en) Bingham, S, « Pesticides exceeding environmental quality standards (EQS) », The Environment Agency (Royaume-Uni), (consulté le ).
  39. a b et c (en) Rockets, Rusty, « Down On The Farm? Yields, Nutrients And Soil Quality », sur Scienceagogo.com, (consulté le ).
  40. (en) Fox, JE, Gulledge, J, Engelhaupt, E, Burrow, ME et McLachlan, JA, « Pesticides reduce symbiotic efficiency of nitrogen-fixing rhizobia and host plants », Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, vol. 104, no 24,‎ , p. 10282–10287 (PMID 17548832, PMCID 1885820, DOI 10.1073/pnas.0611710104).
  41. (en) Hackenberg D, « Letter from David Hackenberg to American growers from March 14, 2007 » [archive du ], Plattform Imkerinnen — Autriche, (consulté le )
  42. (en) Wells, M, « Vanishing bees threaten US », sur www.bbc.co.uk, BBC News, (consulté le ).
  43. (en) Haefeker, Walter, « Betrayed and sold out – German bee monitoring », (consulté le ).
  44. (de) Zeissloff, Eric, « Schadet imidacloprid den bienen », (consulté le ).
  45. (en) Walley F, Taylor A et Lupwayi, « Herbicide effects on pulse crop nodulation and nitrogen fixation », FarmTech 2006 Proceedings,‎ , p. 121-123.
  46. (en) Shahla Yasmin et Doris D'Souzacite, « Effects of Pesticides on the Growth and Reproduction of Earthworm: A Review », Applied and Environmental Soil Science, Hindawi Publishing Corporation, vol. 2010,‎ (DOI 10.1155/2010/678360, lire en ligne).
  47. #, « Publication de l’expertise collective Inserm – « Pesticides et effets sur la santé : Nouvelles données » », Institut national de la santé et de la recherche médicale (Communiqué de presse),‎ (lire en ligne, consulté le )
  48. (en) Peter Fimrite, « Suit says EPA fails to shield species from poisons », The San Francisco Chronicle,‎ (lire en ligne).
  49. (en) Kerbs JR, Wilson JD, Bradbury RB et Siriwardena GM, « The second silent spring », Nature, vol. 400,‎ , p. 611-612 (lire en ligne).
  50. a et b (en) Vos JG, Dybing E, Greim HA, Ladefoged O, Lambré C, Tarazona JV, Brandt I, Vethaak AD, « Health effects of endocrine-disrupting chemicals on wildlife, with special reference to the European situation », Critical Reviews in Toxicology, vol. 30, no 1,‎ , p. 71-133 (PMID 10680769, résumé) modifier.
  51. a b c d et e (en) L.A. Helfrich, D.L. Weigmann, P. Hipkins et E.R. Stinson, « Pesticides and aquatic animals: A guide to reducing impacts on aquatic systems », Virginia Cooperative Extension, (consulté le ).
  52. (en) K. Toughill, « The summer the rivers died: Toxic runoff from potato farms is poisoning P.E.I., publié initialement dans le Toronto Star Atlantic Canada Bureau », (consulté le ).
  53. (en) Pesticide Action Network North America, « Pesticides threaten birds and fish in California », sur PANUPS, (consulté le ).
  54. (en) M. Cone, « A wind-borne threat to Sierra frogs: A study finds that pesticides used on farms in the San Joaquin Valley damage the nervous systems of amphibians in Yosemite and elsewhere », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  55. a et b Science Daily, « Pesticide combinations imperil frogs, probably contribute to amphibian decline », Sciencedaily,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  56. (en) J. Raloff, « Common pesticide clobbers amphibians », Science News, vol. 154, no 10,‎ , p. 150 (lire en ligne, consulté le ).
  57. a et b (en) California Department of Pesticide Regulation, « What are the Potential Health Effects of Pesticides? - Community Guide to Recognizing and Reporting Pesticide Problems. Sacramento, CA. Pages 27-29 », .
  58. a et b (en) Eric S. Lorenz, « Potential Health Effects of Pesticides », Ag Communications and Marketing,‎ , p. 1–8 (lire en ligne, consulté le ).
  59. Stéphane Mandard, « Près d’un tiers des fruits produits en Europe sont contaminés par des pesticides dangereux », sur Le Monde, .
  60. (en) DF.Du Toit, « Pancreatic transplantation. », South African Medical Journal, vol. 81, no 8,‎ , p. 432-433 (PMID 1566222, résumé) modifier.
  61. (en) S.L. Crawford, E.R. Fiedler, « Childhood physical and sexual abuse and failure to complete military basic training », Military Medicine, vol. 157, no 12,‎ , p. 645-648 (PMID 1470375, résumé) modifier.
  62. (en) E. Hodgson , P.E. Levi, « Pesticides: an important but underused model for the environmental health sciences », Environmental Health Perspectives, vol. 104 Suppl 1,‎ , p. 97-106 (PMID 8722114, résumé) modifier.
  63. a b et c (en) Léa Beaumelle, Léa Tison, Nico Eisenhauer et Jes Hines, « Pesticide effects on soil fauna communities—A meta‐analysis », Journal of Applied Ecology, vol. 60, no 7,‎ , p. 1239–1253 (ISSN 0021-8901 et 1365-2664, DOI 10.1111/1365-2664.14437, lire en ligne)
  64. a et b (en) L. Ritter, K.R. Solomon, J. Forget, M. Stemeroff et C. O'Leary, « Persistent organic pollutants: An Assessment Report on: DDT, Aldrin, Dieldrin, Endrin, Chlordane, Heptachlor, Hexachlorobenzene, Mirex, Toxaphene, Polychlorinated Biphenyls, Dioxins and Furans », International Programme on Chemical Safety (IPCS) - Inter-Organization Programme for the Sound Management of Chemicals (IOMC) (consulté le ).
  65. (en) M.I. Abd-Algadir, O.F. Idris et M.K. Sabah Elkhier, « Assessment of Contamination and influence of herbicide (pendimethalin) on Fish (Tilapia nilotica) by using Serum AST as indicator in White and Blue Nile State, Sudan », Eurasian Journal of Agricultural and Environmental Medicine, vol. 1, no 1,‎ , p. 1-5 (ISSN 1995-073X, lire en ligne).
  66. (en) Graeme Murphy, « Resistance Management - Pesticide Rotation »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ontario Ministry of Agriculture, Food and Rural Affairs, .
  67. (en) Muckenfuss AE, Shepard BM, Ferrer ER, « Natural mortality of diamondback moth in coastal South Carolina », Clemson University, Coastal Research and Education Center (consulté le ).
  68. a b et c (en) Howell V. Daly, John T. Doyen, Alexander H. Purcell, Introduction to Insect Biology and Diversity, Oxford University Press, , 680 p. (ISBN 978-0-19-510033-4, lire en ligne), p. 279–300.
  69. (en) « Take Action! How to Eliminate Pesticide Use », National Audubon Society, , p. 1-3.
  70. a et b (en) W. J. Lewis, J. C. van Lenteren, Sharad C. Phatak, et J. H. Tumlinson, « A total system approach to sustainable pest management », Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), The National Academy of Sciences, vol. 94, no 23,‎ , p. 12243–12248 (lire en ligne).
  71. (en) Thad Godish, Indoor Environmental Quality, CRC Press, , 480 p. (ISBN 978-1-4200-5674-7, lire en ligne), p. 325–326.
  72. (en) « Acreage NASS - National Agricultural Statistics Board annual report », (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]