Edward Drinker Cope

Edward Drinker Cope
Edward Drinker Cope
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
PhiladelphieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Edward Drinker СореVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Alfred Cope (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Annie Pim Cope (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Julia Cope Collins (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
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Abréviation en zoologie
CopeVoir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Edward Drinker Cope
Signature

Edward Drinker Cope, né le à Philadelphie où il est mort le , est un paléontologue et un anatomiste américain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille quaker, il s'intéresse dès son jeune âge à l'histoire naturelle. Ainsi, il visite, à l'âge de six ans, le Muséum d'histoire naturelle de Philadelphie, qui le marque durablement.

Grenouille aux yeux rouges, une espèce décrite par E. D. Cope en 1854

Il présente à dix-huit ans un article sur les Salamandridae à l'Academy of Natural Sciences de Philadelphie où il décrit deux nouvelles espèces et propose des modifications dans la classification de cette famille.

Cope obtient de son père l'autorisation de faire ses études à l'université de Pennsylvanie, en 1860-1861, pour y étudier notamment l'anatomie comparative sous la direction du paléontologue Joseph Leidy (1823-1891). Ce sera d'ailleurs, la seule formation académique que recevra Cope durant sa vie. Constatant que son fils n'optera jamais pour la ferme familiale, il l'autorise à continuer à recevoir une formation par correspondance. Durant la guerre de Sécession, il devient le protégé de Spencer Fullerton Baird (1823-1887).

De 1863 à 1864, il voyage en Europe et rencontre les plus grands spécialistes de l'anatomie comparée ou herpétologistes de son temps comme John Edward Gray (1800-1875) et Albert Günther (1830-1914) au British Museum de Londres, Hermann Schlegel (1804-1884) à Leyde, Carl von Siebold (1804-1885) et le prince Maximilian zu Wied-Neuwied (1782-1867) en Prusse et Giorgio Jan (1791-1866) à Milan. Il visite également les muséums de Vienne, Berlin et Paris.

À son retour il obtient la chaire d'histoire naturelle à Haverford College mais comme il ne dispose d'aucun diplôme, la direction d'Haverford lui en attribue un honoraire en 1864. Parallèlement à cette fonction, il occupe le poste de conservateur d'herpétologie à l'Academy of Natural Sciences en 1865. Tout en continuant à faire paraître des articles sur les reptiles et les amphibiens, il fait paraître son premier article de paléontologie en 1865. Il se spécialise alors sur les fossiles de vertébrés américains. De 1871 à 1877, il organise des campagnes de fouilles au Kansas pour y étudier la couche du Crétacé et au Wyoming, avec Samuel Garman et au Colorado pour celle du Tertiaire. Il participera, chaque année, à d'autres fouilles jusqu'en 1893 et passe près de huit mois par an sur le terrain. Il ne se contente pas de faire des prélèvements dans la nature de spécimens, vivants ou fossiles, il observe également l'herpétofaune dans son environnement naturel et est l'un des premiers scientifiques à le faire aussi systématiquement.

Son père meurt en 1875 et lui lègue une fortune estimée à plus d'un quart de millions de dollars de l'époque. Cela lui permet de se consacrer pleinement à la recherche scientifique et de financer l'enrichissement de ses collections. En 1878, il devient l'un des propriétaires de la revue American Naturalist. En moins de deux ans, Cope perd l'essentiel de son argent à cause de mauvais investissements dans des mines d'argent au Mexique.

En 1886, Cope, qui finance lui-même une grande partie de ses recherches, notamment lors de ses expéditions, est au bord de la faillite. En 1889, il est nommé professeur de géologie et de paléontologie à l'université de Pennsylvanie et, en 1895, il reçoit la chaire de zoologie et d'anatomie comparée où il succède à Joseph Leidy, son ancien professeur.

Travaux[modifier | modifier le code]

Fossile de Coelophysis

C'est un militant actif du néolamarckisme et publie sur le sujet de nombreux articles. Il reçoit de nombreux honneurs durant sa vie : il est élu à l'Académie des sciences des États-Unis en 1873 et obtient la présidence de la plus importante société savante du pays, l'American Association for the Advancement of Science en 1896.

Il est l'auteur de plus de 1 000 nouvelles espèces et plus de 500 genres, la plupart concernant des vertébrés fossiles. Parmi ceux-ci, figurent certains des plus anciens mammifères connus qu'il a découverts dans le Nouveau-Mexique et 56 espèces de dinosaures, dont le Camarasaurus et le Coelophysis. Auteur prolifique, il a fait paraître près de 1 400 articles scientifiques ainsi que de nombreux livres.

Cope est également célèbre pour sa rivalité extrême avec le paléontologue Othniel Charles Marsh (1831-1899), rivalisant pour découvrir de nouveaux dinosaures de plus en plus gros et s'autorisant tous les coups, même les plus bas. Cette rivalité a été baptisée aux États-Unis, la Bone Wars ou guerre des os.

Positions racistes et misogynes[modifier | modifier le code]

Certaines positions d'Edward Cope sont aujourd'hui considérée comme racistes et misogynes[1].

Partisan de la hiérarchie des races, il défend la supériorité des Indo-Européens, et la proximité des races non-blanches avec les singes. Bien qu'issu d'une famille de Quakers, opposés à l'esclavage, il considère que les noirs ont des « vices dégradants », et que ces « nègres inférieurs doivent retourner en Afrique »[2].

Cope était aussi opposé à l'émancipation des femmes, et notamment à leur accorder le droit de vote car trop influençables selon lui[2].

Hommages et critiques[modifier | modifier le code]

En 1913, le scientifique américain John Treadwell Nichols crée Copeia, la revue officielle d'ichtyologie et d'herpétologie, et dont le nom fait référence à Edward Cope. En 2021, à la demande de membres de la Société américaine des ichtyologistes et des herpétologistes[3], la revue Copeia est renommée Ichthyology & Herpetology, afin de ne plus rendre hommage à Edward Cope, critiqué pour ses positions racistes et misogynes[4].

Publications[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'une liste partielle.

  • On the method of creation of organic types. M'Calla & Stavely, Philadelphia 1871.
  • Collected papers in geology and paleontology. 1873-97.
  • On some of Prof. Marsh's criticisms. 1873.
  • On the short-footed Ungulata of the Eocene of Wyoming. Philadelphia 1873.
  • 1873 : A contribution to the ichthyology of Alaska. Proc. Am. Philos. Soc., v. 13 : 24–32.
  • Sketch of the zoology of Ohio. Philadelphia 1873.
  • 1874 : On the Plagopterinae and the ichthyology of Utah, s.l. – exemplaire numérique sur American Libraries.
  • On the geologic age of the vertebrate fauna of the Eocene of New Mexico. 1876.
  • (en) E.D. Cope, « The Suessonian fauna in North America », The american naturalist, vol. XI, no 2,‎ , p. 95-99 (ISSN 0003-0147, lire en ligne)
  • On a carnivorous Dinosaurian from the Dakota beds of Gold. 1877.
  • On the effects of impacts and strains on the feet of Mammalia. Philadelphia 1881.
  • 1883 : On the contents of a bone cave in the island of Anguilla (West Indies), Smithsonian Institution (Washington) – exemplaire numérique sur American Libraries.
  • The origin of the fittest. Macmillan & Appleton, London, New York 1887.
  • 1897 : Theology of evolution : a lecture Arnold (Philadelphie) – exemplaire numérique sur Canadian Libraries.
  • 1896 : The primary factors of organic evolution. Open Court, Chicago, Londres – exemplaire numérique sur Biodiversity Heritage Library (édition de 1904).
  • Syllabus of lectures on the Vertebrata. Philadelphia 1898 p. m.
  • The crocodilians, lizards and snakes of North America. Washington 1900 p. m.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Greg Mayer, « Is Edward Drinker Cope beyond the pale? », sur Why Evolution Is True, (consulté le )
  2. a et b (en) Jane Davidson, The Bone Sharp : The Life of Edward Drinker Cope, Academy of Natural Sciences, , 237 p. (ISBN 978-0-910006-53-8)
  3. (en) Eli Cahan, « Amid protests against racism, scientists move to strip offensive names from journals, prizes, and more », Science.org,‎ (lire en ligne)
  4. (en-US) Sabrina Imbler, « This Moth’s Name Is a Slur. Scientists Won’t Use It Anymore. », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jane Pierce Davidson (1997). The Bone Sharp: the Life of Edward Drinker Cope, Academy of Natural Sciences of Philadelphia (Philadelphie), collection Special Publication : x + 237 p. (ISBN 0-910006-53-9)
  • Goulven Laurent (1979). Un néo-lamarckien américain : Edward Drinker Cope (1840-1896), Revue de synthèse, 3e série (95-96) : 297-309. (ISSN 0035-1776)
  • Kraig Adler (1989). Contributions to the History of Herpetology, Society for the study of amphibians and reptiles : 202 p. (ISBN 0-916984-19-2)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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