Drusilla (fille d'Agrippa Ier)

Drusilla
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
Décès
Inconnue
Époque
Père
Mère
Cypros (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoints
Enfant
Marcus Antonius Agrippa (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Gens
Vestiges du palais hérodien à Césarée.

Drusilla (38 – x) est la fille de Hérode Agrippa Ier et la sœur de Bérénice, Mariamne et Hérode Agrippa II. En 53, elle a d'abord été mariée à Aziz d'Émèse, puis l'a quitté pour se marier au procurateur romain de Judée, Antonius Felix.

Son fils Agrippa, est mort dans l'éruption du Vésuve qui a détruit Pompéi le . On ignore le sort de Drusilla alors car la partie du XXe livre des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe qui devait relater cet évènement semble ne jamais avoir été publiée.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alors qu'elle était une toute petite enfant, son père l'avait promise à Antiochus Épiphane, le premier fils du roi Antiochos IV de Commagène, avec comme condition qu'Épiphane embrasse la religion juive. Finalement comme celui-ci ne s'est pas fait circoncire, le mariage n'aura jamais lieu[1]. Elle avait six ans[2] lorsque son père Agrippa Ier est mort à Césarée (44)[3], peut-être empoisonné par le légat de Syrie Marsus[4],[5].

Selon Flavius Josèphe, Drusilla et ses sœurs ont été la cible du mépris et de la dérision des habitants grecs de Césarée et samaritains de Sébaste. Ceux-ci descendent dans les rues pour manifester leur joie[6],[7]. Les plus audacieux prennent d'assaut les jardins royaux d'où ils arrachent les statues des trois filles du roi, Bérénice, Mariamne et Drusilla. Ils les emportent dans des lupanars et miment des actes de viol sur elles[7].

Lorsque son frère Agrippa II a obtenu l'ancienne tétrarchie de Philippe (la Batanée, avec la Trachonitide et l'Abilène) en 53, elle a cassé l'engagement qui était pris à l'égard d'Antiochus de Commagène. Elle s'est alors mariée à Aziz d'Émèse, à la condition posée par Agrippa II qu'il se fasse circoncire[8]. « Extrêmement belle, Drusilla ne tarde pas à séduire Antonius Felix selon Flavius Josèphe[1]. » Celui-ci est le frère de Pallas et comme ce dernier un affranchi[9] devenu procurateur romain de Judée[8], ancien esclave d'Antonia Minor, dont il prend le nom (Flavius Josèphe en l'appelant Claudius Felix le considère comme affranchi de Claude[10]). « Mais Félix n'a pas à subir la circoncision ; c'est Drusilla qui renie sa religion[1]. » Drusilla s'est enfuie avec lui et l'a épousé quelque temps plus tard[11]. Ces événements ont fait scandale à l'époque[12].

William Hogarth, Paul devant Felix, 1752. Drusilla est assise à la droite de Felix.

Drusilla est brièvement mentionnée dans les Actes des Apôtres, un écrit du Nouveau Testament. Lors d'une audience où comparaît l'apôtre Paul à Césarée, elle se trouve aux côtés de son mari Félix (Actes 24:24).

Son fils Agrippa issu de son mariage avec Antonius Felix, ainsi que son épouse trouvent la mort dans l'éruption du Vésuve qui a détruit Pompéi le [13]. Bien que la relation ultérieure de cet événement soit annoncée dans le XXe livre des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, celle-ci ne se trouve pas dans les versions que nous connaissons. Comme quatre autres relations annoncées dans ce XXe et dernier livre sont introuvables dans l’œuvre de Flavius Josèphe, il a été émis l'hypothèse que la fin de cette œuvre avait été tronquée.

Drusilla et l'apôtre Paul[modifier | modifier le code]

Lors d'une comparution de l'apôtre Paul, Drusilla se trouve aux côtés de son second mari Antonius Felix[14]. Agrippa Ier le père de Drusilla pourrait être un cousin de l'apôtre Paul et Aristobule IV son grand-père paternel pourrait être un cousin du père de l'apôtre Paul.

Drusilla et Thècle[modifier | modifier le code]

Drusilla connaît Thècle, une disciple de l'apôtre Paul.

Drusilla et Manahen[modifier | modifier le code]

Drusilla connaît Manahen un disciple de l'apôtre Paul.

Drusilla dans les arts[modifier | modifier le code]

Drusilla, est une pièce de théâtre classique, en alexandrins, inspirée de Bérénice de Jean Racine, par Jean-Luc Marchand[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Paris, Pygmalion, , p. 255.
  2. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XIX, § V, IX, 1, (354-355).
  3. Schwentzel 2011, p. 240.
  4. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, PUF, coll. « Nouvelle Clio », , p. 409.
  5. Mireille Hadas-Lebel, Rome, la Judée et les Juifs, Éditions Picard, , p. 89.
  6. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XIX, § V, IX, 1, (354-357).
  7. a et b Schwentzel 2011, p. 241.
  8. a et b (en) E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule: From Pompey to Diocletian: A Study in Political Relations, Éditions Brill, (ISBN 9780391041554), p. 273.
  9. Smallwood 2001, p. 266.
  10. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, livre XX, VI.
  11. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XX, 7.1.
  12. Jean-Marie Guillaume, Jésus-Christ en son temps, Paris, Éditions Médiaspaul, (lire en ligne), p. 123.
  13. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, livre XX, VII, 2.
  14. Actes des apôtres 24,24.
  15. a et b (en) Robert Eisenman, « Paul as Herodian », JHC, vol. 3, no 1,‎ , p. 110-122.
  16. Jean-Luc Marchand, Drusilla, Paris, La compagnie littéraire, , 214 p. (ISBN 978-2-87683-623-5, lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]